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La Maraîchine Normande
21 décembre 2016

LA CHAPELLE-SAINT-LAURENT (79) - ALEXIS BRILLAUD, NOTAIRE ... DU SANG SUR LES MAINS

Onzième enfant de Marie-Louise Beaujault et de Jacques Brillaud, un cultivateur aisé de Saint-Aubin-le-Cloucq, ALEXIS BRILLAUD était âgé de 28 ans lorsqu'en 1788, il s'installa notaire à La Giraizière de La Chapelle-Saint-Laurent.

La Giraizière

A l'instar de son frère, Pierre Brillaud, curé assermenté de Hérisson qui abandonna la soutane pour remplir des fonctions civiles, le jeune notaire chapelais s'afficha résolument comme un ardent partisan de la République. Il se fit non seulement le propagandiste des idées nouvelles mais participa dans le Bocage aux premières actions militaires contre les insurgés royalistes.

Le 5 juillet 1790, lors de l'assemblée des neuf cantons du district de Châtillon-sur-Sèvre, auquel appartenait celui de La Chapelle-Saint-Laurent, Alexis Brillaud en fut élu l'un des douze administrateurs.

Ayant pris la tête de comités révolutionnaires, dont l'existence fut assez brève, il s'empressa de dénoncer quelques citoyens estimés trop modérés par lui et ses amis. Tous n'eurent pas la chance de LOUIS REVERDY, un menuisier de La Peyratte, suspect d'activités anti-républicaines à La Chapelle-Saint-Laurent. Accusé notamment par Brillaud dans sa déposition du 5 nivôse an II (25 décembre 1793), il fut appréhendé et traduit devant la commission militaire de l'île de Noirmoutier, mais relaxé faute de preuves suffisantes. L'une des victimes du notaire patriote, FRANÇOIS BATY, du Busseau, fut condamné à mort et fusillé dans les fossés du château de Noirmoutier. Il laissait une femme enceinte dont l'enfant fut baptisé clandestinement par l'abbé Gauthier, l'intrépide vicaire insermenté de La Chapelle-Saint-Laurent.

Ses agissements et ses opinions révolutionnaires dans une commune qui, majoritairement ne l'était pas, valurent au citoyen Brillaud, des menaces de plus en plus précises qu'il n'eut probablement pas tort de prendre au sérieux. Craignant pour sa vie, il abandonna précipitamment son étude et se réfugia à Magné, dans le marais poitevin, dans un secteur moins exposé aux actions des Royalistes et où l'accueillirent sur le vu de sa carte de civisme, les autorités républicaines de l'endroit.

Après son exil de quelques mois, Brillaud se risqua à regagner sa maison de La Giraizière. Ses compatriotes constatèrent qu'il affichait des idées nettement plus modérées qu'avant son départ, mais tous ne furent pas dupes de ce changement d'attitude.

Avec le sieur Pierre Roy comme greffier, il exerça, pendant plusieurs années, la fonction de Juge de Paix du canton. En 1810, le sous-préfet de Parthenay, Etienne-Charles Garnier, écrivait à son sujet "ses opinions sont peu connues. Sa passion dominante, c'est l'intérêt".

Il disposait à cette époque d'environ 7.000 F de revenu. Plus tard, en 1827, il figura sur la liste des habitants les plus aisés du département, composant le collège électoral.

Cette même année, le préfet, M. de Roussy, rapportait au ministre de l'intérieur, l'appréciation sans ménagement du sous-préfet de Parthenay, M. de Monchy, "le sieur Brillaud est un révolutionnaire et un ivrogne crapuleux".

Sa fortune, Brillaud l'avait acquise, de 1788 à 1827, du fait de l'exercice normal de ses fonctions notariales mais d'une manière spéculative par l'acquisition d'un certain nombre de biens nationaux à Saint-Porchaire, Clazay, Les Aubiers, La Chapelle-Saint-Étienne, Cerizay et en Vendée.

Le 28 janvier 1827, Alexis Brillaud, veuf de Marie-Marguerite Charron s'éteignit à La Giraizière, à l'âge de soixante-six ans. Son frère, Jean Brillaud, propriétaire à Allonne, vint déclarer son décès à la mairie en compagnie d'Antoine Cottenceau, propriétaire à Azay-sur-Thouet, neveu du défunt.

BRILLAUD ALEXIS DECES

Extrait : La Chapelle-Saint-Laurent - Maurice Poignat - 1989

AD79 - Registres d'état-civil de La Chapelle-Saint-Laurent

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