Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
21 décembre 2016

BOUIN (85) - MAGDELON ET SON ÉPOUSE, MARIE ROUILLARD NÉE HERMINIER

Magdelon Rouillard avait d'abord exercé le métier de cordonnier, puis il était entré dans l'administration des Douanes royales qui lui confia un poste à Bouin.

 

BOUIN EGLISE

 

La guerre de Vendée éclata. Magdelon Rouillard eut le courage de sacrifier sa situation à ses convictions politiques et religieuses ; il s'enrôla dans l'armée de Charette. Habitué par sa profession au maniement des armes, il parvint d'emblée au grade de capitaine.

Il fut tué à l'attaque de Bouin le 6 décembre 1793, laissant deux enfants en bas âge.

Sa veuve, Marie Herminier, qui était restée à Bouin, rechercha le cadavre de son mari pour lui donner la sépulture. Elle y mit tant de persévérance qu'elle attira l'attention sur elle : c'est du moins l'aveu qu'elle fait elle-même dans son interrogatoire.

On l'arrêta le 12 décembre 1793 : elle fut comprise dans une rafle de 83 personnes opérée à Bouin par les autorités révolutionnaires après leur victoire. Cette rafle atteignit surtout les suspects, les femmes et les enfants des émigrés, les femmes des chefs vendéens et une foule de personne étrangères à la commune. Les hommes étaient morts à la guerre ou avaient pris la fuite.

Le dossier de la veuve Rouillard était d'ailleurs très chargé : six personnes la dénoncèrent. Elle passait pour "aristocrate", pour "fautrice ou instigatrice des troubles" ; elle avait "pris volontairement le parti des insurgés" ; elle était "l'agente et la commissionnaire de François Pajot", commandant de la place de Bouin pour l'armée catholique et royale. Pour tout dire, en un mot, elle et son mari étaient "deux fort mauvais sujets", lisez : des adversaires résolus de la tyrannie révolutionnaire.

Au printemps de 1794, elle est prisonnière dans une salle du château de Noirmoutier, transformé en maison de détention. Mais l'épidémie qui sévissait alors dans les prisons lui permit de loger, à titre de détenue, dans une des maisons de la ville.

Au moment où elle fut réintégrée au château, le 22 juillet, après sept mois de captivité, la veuve Rouillard était sur le point de devenir mère une troisième fois. Cette circonstance heureuse la sauva : on ajourna l'exécution.

Sur ces entrefaites arriva la nouvelle de la chute de Robespierre : la veuve Rouillard rejoignit, dans la prison du château, les condamnés à la détention perpétuelle et fut libérée avec eux au début de 1795.

Docteur Pelletier
AD85 - Semaine Catholique du diocèse de Luçon - 1913 - p. 79-80

AD85 - Registres paroissiaux de Bouin

Magdelon Rouillard et les "deux enfants en bas âge", cités plus haut,  ne sont pas natifs de Bouin. On trouve uniquement dans les registres de cette paroisse, une fille née et décédée le 28 novembre 1792 - elle n'a vécu qu'environ trois heures - et fut déclarée le 5 décembre 1792.

 

Publicité
Commentaires
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité