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La Maraîchine Normande
9 février 2017

LA CHAPELLE-ST-LAURENT (79) - 1793 - RENÉ-ALEXIS JOUYNEAU DES LOGES - PROCURATION POUR UN BAPTÊME - L'ABBÉ BASCHER

La Chapelle-Saint-Laurent La Garde

Le 18 février 1793, en prévision de la naissance prochaine de l'enfant de sa nièce, René-Alexis Jouyneau des Loges, de Poitiers, adresse, en tant que parrain, une procuration précisant son choix des prénoms : 

Je soussigné, René-Alexis Jouyneau des Loges, Électeur de l'administration du département de la Vienne, demeurant en la ville de Poitiers, Section de Notre-Dame, adresse toute invitation et donne tout pouvoir nécessaire et spécial à Louis Fleury Mancel, Sergent de Saint-Laurent, à l'effet de présenter, comme je le ferois moy même si j'étois sur le lieu, devant l'officier public et à l'église catholique de la paroisse de la Chapelle-Saint-Laurent, District de Bressuire, Département des Deux-Sèvres, de concert avec la personne qui sera choisie pour être marraine, et dès l'instant de sa naissance, l'enfant dont la citoyenne Bon, femme Bascher, ma nièce, paroît être sur le point d'accoucher ; de faire à cette occasion et en mon nom, comme parrein, tous actes nécessaires pour faire, conformément à la loy du 20 septembre dernier, constater l'état civil dudit enfant, auquel, si c'est un garçon, je souhaite qu'il soit donné les prénoms de RENÉ-PATRIOTE, et si c'est une fille, ceux de JOSÉPHINE-PATRIOTE ; autant que le tout sera agréable à ladite marraine.

Fait à Poitiers le dix-huit février mil sept cent quatre vingt treize, l'an second de la République française ...

R.A. JOUYNEAU DES LOGES.


"J'accepte la procuration si desus
Mancel Sergent".

 

Jouyneau des Loges procuration

Le 21 mars 1793, Jean-Baptiste-Marie-Honoré Bascher, bordier au village de la Garde, assisté de ses témoins, déclare que son épouse, "Marie-Agathe Bon, est accouchée, ce jour, d'un enfant femelle, auquel il a donné les prénoms de Aimée-Joséphine-Patriote". Il signe l'acte : "Bascher Cytoyen".

Comme on peut le voir dans l'acte de naissance de l'enfant, le prénom de "Patriote" a bien failli être oublié. 

 "Le requérant, le citoyen Jean-Baptiste-Marie-Honoré Bascher, père de l'enfant,  fait mention au présent acte que ledit enfant a été baptisé ce jour d'huy par les cérémonies de la Sainte Église Catholique, Apostolique & Romaine."

Jouyneau des Loges naissance Bascher

 

AD79 - Registres d'état-civil de La Chapelle-Saint-Laurent


LES ENFANTS de Me Pierre-Jean-François Bascher, notaire royal, (décédé à La Chapelle-Saint-Laurent le 8 août 1785), et de Marie-Marguerite Jouinneau (ou Jouyneau) :

- Michel-Pierre-Alexis, le 18 juillet 1756, décédé le 3 août 1759

- Marie-Prudence, le 21 août 1757
- Marie-Suzanne-Julie, le 5 octobre 1758, décédée le 24 décembre 1760
- Marie-Aimée- Magdelaine, le 4 décembre 1759 (marraine d'Aimée-Joséphine-Patriote)
- Marie-Louise-Modeste, le 24 mars 1761
- Marie-Françoise-Victoire, le 23 janvier 1763
- Marie-Marguerite-Élisabeth, le 18 janvier 1765
- Pierre-Jean-Alexis, le 18 janvier 1766
- Jean-Baptiste-Marie-Honoré, le 5 février 1768 - époux de Marie-Agathe Bon.
- Marie-Marthe-Monique, le 1er août 1769
- Marie-Félicité, le 21 août 1770
- Marie, le 6 avril 1772
- Jacques-François-Louis-...(illisible), le 1er décembre 1776.

Jean-Baptiste-Marie-Honoré épouse, à Bouin, le 18 octobre 1790, Marie-Agathe, fille mineure de Jean Bon, officier municipal, et de dame Marie-Louise Germon, de la paroisse de Bouin, baptisée au même lieu, le 23 février 1769.

De leur union est né Jean-Baptiste-Marie, le 29 août 1791 et baptisé le lendemain à Neuvy. A cette époque, ils demeurent aux Volanchères à Bouin.

Puis, ils quittent Bouin pour s'installer à La Chapelle-Saint-Laurent, au village de la Garde, lieu de naissance d'Aimée-Joséphine-Patriote.

 


 

Bon (Jean) Germon : Sa fille Agate qui est veuve en 1795. 

Veuve de Jean-Baptiste Bascher, fille de Jean, demeure à Sanxay, reçoit amortissement de rente sur la Verdonnière d’Azeay et une maison près des Bancs de Parthenay par François Bonnin, 2/3/1795. Procurartion. {95, IMG_0611, 0614} Veuve de Jean Baptiste Bacher, réfugiée à Sanxay, amortit une rente auprès de Jacques Poynot, 28/4/1795. {100, IMG_5372} Fille de Jean, amortit une rente à Jean Ardouin, 21/4/1795. {100, IMG_5404}

http://gatine-parthenay.pagesperso-orange.fr/personnes/b/bon.html


L'ABBÉ PIERRE-JEAN-ALEXIS BASCHER 

Né à La Chapelle-Saint-Laurent, le 18 janvier 1766, Pierre-Jean-Alexis Bascher fut étudiant en théologie à l'Université de Poitiers. Il fut curé de Maisontiers, en remplacement d'Alexis-Éléonor-François Déneschaud (*), puis, en 1793, officier public de cette même commune. Le dernier acte signé de sa main est daté du 25 nivôse an II - 14 janvier 1794 (acte de mariage).

 

bascher pierre jean alexis Maisontiers signature

bascher PJA officier public


Dans la revue La Vendée Historique de 1906, est rapportée une lettre de Louise Fontaine, datée de Niort, le 23 janvier 1906, et qui concerne l'abbé Pierre-Jean-Alexis Bascher :

"Mon arrière grand-oncle, l'abbé Pierre Bascher, curé réfractaire de Maisontiers, fut tué en mars 1793, à La Chapelle-Saint-Laurent où habitait sa famille. On lui coupa d'abord les poignets, puis on le massacra sous les yeux de sa belle-soeur, qui vit de même massacrer son mari ; on pilla ensuite leur maison et on y mit le feu.

Ma bisaïeule, avec son petit garçon, âgé de deux ans, et suivie d'une servante, se sauva dans les bois et ce fut là qu'elle mit au monde, le 21 mars 1793, une petite fille qui, transportée par je ne sais qui au village voisin, y fut affublée du nom de Patriote. Elle mourut (j'ai failli écrire "elle en mourut") trois jours après, et je ne sais par quel miracle ma bisaïeule échappa à la mort et aux Bleus.

Elle se remaria avec son plus jeune beau-frère, Louis Bascher (Jacques-François-Louis), et de cette union naquit ma grand-mère Fontaine, qui m'a souvent raconté ce terrible épisode de la vie de sa mère ..."

(La Vendée Historique 3 juin 1906)


 

S'il y eut massacre de l'abbé et de son frère, il n'a pas pu avoir lieu en mars 1793 puisque Pierre Bascher signe encore les registres de Maisontiers jusqu'en janvier 1794. D'autre part, c'est le père de l'enfant lui-même qui déclare la naissance de sa fille (Aimée-Joséphine-Patriote), en précisant qu'elle est née "en sa maison, le 21 mars 1793".

 


 

 (*) Alexis-Eléonor-François Deneschaud, curé de Maisontiers en 1789 ; puis aurait été curé intrus de Bressuire (?).

Dénécheau signe son dernier acte le 11 décembre 1790 ; pas de registres pour l'année 1791. 1792 commence avec la signature de Bascher.

Le 6 frimaire [an II] (26 novembre 1793), l'ex-Oratorien Guérin, procureur fiscal syndic, écrivait de sa main au club et à l'administration de Saint-Maixent :

"Républicains, frères et amis,
Je m'empresse de vous annoncer que Frigard, curé de Niort ; Hubert, curé de Granzais ; Cortial, curé d'Augé ; Lachapelle, prêtre qu'on appelait habitué ; Charraudeau, curé de Beauvoir ; Viollet, curé de Chef-Boutonne ; Arnauldet, curé de Sainte-Soline ; Dénéchaut, curé de Bressuire ; Morna, curé de Cerizay, et Gougeard, principal du collège de Thouars, ont abjuré leur erreur, en renonçant à la prêtrise. Ce ne sont plus les oints du Seigneur, mais de bons citoyens, de vrais républicains qui sont devenus utiles à leur patrie, en cherchant à éclairer ceux à qui, jusqu'ici, ils n'avaient prêché que des mensonges ou des niaiseries.
Je vous annonce aussi que le triomphe de la philosophie sur la superstition est entièrement opéré dans le chef-lieu de ce département. Plus de cloches, plus de saints, plus d'images, plus d'autels, plus de culte public. La Société populaire de Niort, en vous envoyant le procès-verbal de cet heureux évènement, fera passer dans votre âme tous les sentiments dont étaient animés les sociétaires, les militaires et les citoyens qui ont pris part à la fête.
Témoins des fureurs et des excès du fanatisme, vous ne tarderez pas sans doute à briser vos chaînes religieuses, à proscrire de votre territoire ce culte qui cause tous nos maux et ceux de la France entière.
Saut, union et fraternité.
P.-F. GUÉRIN"

Dans l'extrait de l'état du clergé du diocèse de Poitiers, pendant la révolution, dressé en 1800, on trouve le nom de l'abbé Déneschaud ; il est dit de lui : Déneschaud, c. lég., jur. sch., int. à Bressuire, marié à Saint-Maixent.

Son mariage :

Le 7 ventôse an II (25 février 1794), à sept heures du soir, Alexis-Éléonor-François Déneschaud se marie à Saint-Maixent ; il est âgé de 43 ans, natif de la Rochelle ..., demeurant actuellement à Niort depuis qu'il est sorty des ferts des brigands et cy-devant à Bressuire, fils légitime de defunts le citoyen Augustin Déneschaud, marchand droguiste et épicier, et de la citoyenne Marie-Anne Poupelin, domiciliés lors de leurs décès audit lieu de la Rochelle  ;

avec Élizabeth Chesneau, économe de l'hôpital de la commune de Saint-Maixant-sur-Sèvre, y demeurant depuis plusieurs années, âgée de 33 ans, fille légitime de feu le citoyen Louis-Olivier Chesneau, chirurgien et de la citoyenne Marie-Micheau ... cette dernière demeurant au bourg de Neufville, district de Poitiers, département de la Vienne.

L'église et la révolution à Niort - Vicomte de Lastic-Saint-Jal - 1870

AD79 - Registres d'état-civil de Saint-Maixent-sur-Sèvre

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