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La Maraîchine Normande
12 décembre 2016

PARTHENAY - LA CHAPELLE-SAINT-LAURENT (79) - JEAN-RENÉ GAUTIER, VICAIRE (1756 - 1810)

JEAN-RENÉ GAUTIER
LA CHAPELLE-SAINT-LAURENT


Jean-René Gautier naquit le 9 novembre 1756, à Parthenay, paroisse Saint-Laurent. Fils du marchand François Gautier et de Madeleine Hardouin, il eut comme marraine la demoiselle Renée Mousset, sa cousine germaine et pour parrain Messire Jean La Marque, prêtre, principal du collège de la ville qui lui fit suivre ses premières études dans son établissement et ne fut sans doute pas étranger à sa vocation sacerdotale.

GAUTIER JEAN RENÉ NAISSANCE

Il était vicaire à La Chapelle-Saint-Laurent (depuis mai 1783) quand, dans les derniers jours de 1793, par un froid matin d'hiver, son curé ayant été arrêté pour être guillotiné peu de temps après, et son confrère Jean Guichard, ayant été appréhendé à son tour et dirigé vers les pontons mouroirs de la rade de Rochefort, l'abbé Gautier, recherché pour non prestation du serment, estima prudent de disparaître.

Alors âgé de trente-six ans, solide, déterminé, combattant la République à sa façon, baptisant les uns, confessant et administrant les autres, dans les métairies et les granges, voyageant la nuit à travers champs et à travers bois, il allait, pendant trois ans, braver mille dangers. Les habitants de plus de trente paroisses privées de prêtres, eurent recours à son ministère clandestin. Ne baptisa-t-il pas certains jours, alors que la persécution antireligieuse s'était, il est vrai, quelque peu relâchée, jusqu'à quarante enfants dans l'église de La Chapelle-Saint-Laurent, provisoirement réouverte pour quelques heures, en dépit des lois ?

Recherché par les gendarmes, l'abbé Gautier fut hébergé et caché par certains de ses paroissiens, tels les Bodin, du hameau de Montimont qui avaient aménagé à son intention des caches dans leur ferme. Il lui arriva, pour échapper aux poursuivants lancés à ses trousses, de se dissimuler dans des tas de paille, des meules de foin et même dans un four. Une hutte dans les bois lui servit souvent de refuge.

MONTIMONT

Quand, au printemps de l'année 1795, l'église paroissiale, bien que fort endommagée, réouvrit toutes grandes ses portes, les habitants de La Chapelle-Saint-Laurent retrouvèrent avec satisfaction leur vicaire réapparut au grand jour et qui, le 12 décembre de la même année prit le titre de curé de la paroisse, une paroisse dont les habitants, pendant plusieurs années allaient s'employer à réparer les dommages causés par la Révolution.

Sa fidélité à l'Ancien Régime, pour lequel il avait bravé tant de périls, - et alors que sur 670 prêtres exerçant dans les Deux-Sèvres, on n'en comptait plus que 205 - devait faire de l'abbé Gautier un adversaire acharné du Concordat.

Son obstination fut à l'origine de ses nombreux démêlés, et ce pendant des années, avec le gouvernement, avec le préfet Dupin et avec le sous-préfet de Parthenay, démêlés assortis de péripéties qu'il serait trop long de relater en détail. Il fut, un temps, recherché par les gendarmes qui s'étaient présentés au presbytère, y trouvèrent seulement sa soeur. L'abbé Gautier, une fois de plus et au moment opportun, s'était réfugié en lieu sûr.

Des pétitions signées de la plupart des notables chapelais, adressées au sous-préfet de Parthenay, Charbonneaux, mais auxquelles refusa de s'associer le maire de la commune, Marcheteau, demandèrent le maintien de l'abbé Gautier lorsque, en 1805, l'évêque de Poitiers envoya à La Chapelle-Saint-Laurent, pour le remplacer, un certain abbé Maillard, ancien franciscain de Lyon, récemment de retour d'exil. Fort mal accueilli, malgré son âge, le nouveau venu célébra pour la première fois la messe la veille de la Fête-Dieu. Voyageant revêtu d'habits civils, il ne possédait pas de soutane. Les Bry, des bourgeois du logis de la Ville, ralliés au gouvernement, soucieux de venir en aide à l'ecclésiastique, ajustèrent une jupe noire à son veston ... mais elle se défit pendant l'office. L'incident fit beaucoup rire. Irrévérencieusement surnommé "l'abbé Cotillon", Maillard ne fit qu'un bref séjour dans la paroisse.

Le 19 octobre 1804, quelques jours avant de se rendre à Paris pour assister au sacre de l'Empereur, Mgr de Barral, évêque de Meaux, administrateur provisoire de l'évêché de Poitiers, adressa une longue lettre à l'abbé Gautier dans laquelle il le pressait de se soumettre et d'user de son influence sur les curés de Clessé et de Pugny, tous les trois étant menacés d'interdit par l'ordonnance du 16 octobre 1811.

Le curé de La Chapelle-Saint-Laurent fit attendre six mois, jusqu'en avril 1805, son acceptation du Concordat, acceptation tacite, non assortie de signature, situation exceptionnelle à laquelle, bon gré mal gré, dut se résigner le préfet Dupin.

De multiples tâches attendaient le rescapé dans sa paroisse retrouvée. Il s'employa d'abord à mener à bien la reconstruction de la charpente de l'église paroissiale incendiée par les bleus et dotée peu après de trois cloches.

Usé par de longs mois d'aventures hasardeuses et de privations, l'abbé Gautier s'éteignit prématurément à l'âge de cinquante-trois ans. Son neveu René Gautier, fabricant d'étoffes à Parthenay et le percepteur Jacques-Louis Grimault signèrent son acte de décès, le 3 mai 1810 (à l'âge de 53 ans)

GAUTIER DECES

Extrait : La Chapelle-Saint-Laurent - Maurice Poignat - 1989

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