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La Maraîchine Normande
10 décembre 2016

BOUIN (85) - CATHERINE BROCHET (1743 - 1794)

 

BOUIN PLACE DE L'EGLISE


Au nombre des femmes de Bouin condamnées à mort le 3 août 1794 par la Commission Militaire de Noirmoutier, se trouvait Catherine Brochet, 51 ans, célibataire, née à Bouin le 12 janvier 1743.

BOUIN Brochet Catherine naissance

C'était une domestique ; au début de la guerre, elle était fille de confiance chez un patriote du pays, qu'elle abandonna pour servir la cause catholique et royale.

Dès le retour des révolutionnaires, elle fut dénoncée par deux citoyennes ; l'une des deux avoua seulement "avoir entendu dire que Catherine Brochet était une aristocrate très méchante". Cette dénonciation timide fut cependant retenue, et l'administration supérieure informée.

Le 11 février, partait en effet du Comité Révolutionnaire de Challans l'ordre d'arrêter dans la commune de Bouin plus de trente personnes : on joignait les motifs de leur arrestation.

Voici le dossier de Catherine Brochet, où s'étale le jargon bien connu des révolutionnaires.

"Cette femme forcenée a porté l'audace jusqu'à aller aux combats avec une fourche".

Catherine Brochet avait bien manié la fourche, ce qui est naturel chez une fille de la campagne, mais elle n'avait pas combattu ; aucun témoins à charge ne le dit.

Prisonnière à Noirmoutier, elle fut probablement atteinte par l'épidémie de typhus ; du moins fut-elle éloignée du foyer de la contagion et placée chez la citoyenne Courand. Elle y séjourna jusqu'à l'avant-veille de son exécution.

Le tribunal l'interrogea le 21 juillet, et après avoir sursis à son jugement définitif, il l'autorisa encore à loger chez les particuliers, mais à titre de détention, à charge de se présenter tous les jours au comité de surveillance de la commune. Elle fut incarcérée pour la dernière fois au château, le 1er août.

"Considérant que Catherine Brochet est une aristocrate fanatique, qui a tenu des propos contre-révolutionnaires, et qui, pour mettre le comble à sa perfidie, s'est armée d'une fourche pour combattre et assassiner les défenseurs de la liberté, etc."

Depuis le 11 février, l'accusation s'est donc enrichie de termes nouveaux.

Aristocrate et fanatique sont deux mots consacrés, qui indiquent d'une façon déguisée les sentiments religieux de l'accusée.

En second lieu, omission regrettable, "les propos contre-révolutionnaires" ne sont pas mentionnés.

Ensuite, "pour mettre le comble à sa perfidie" est destiné uniquement à embellir la phrase.

Enfin, "pour assassiner" renferme une double erreur de fait et de droit ; ce ridicule tribunal prétendait-il, à défaut d'actes, juger les intentions ?

Les vieillards de Noirmoutier se rappelaient encore avoir vu défiler, sur la route de la Chaize, le lugubre cortège des condamnés du 3 août : des femmes vêtues de blanc, dans une attitude édifiante, entassées sur une charrette. Les soldats qui les escortaient paraissaient atterrés de leur besogne, et, sur le passage, les paysans pleuraient de pitié.

Tout le long du chemin, les victimes chantèrent des cantiques et les versets du Magnificat.

Dr Pelletier
AD85 - Semaine Catholique du Diocèse de Luçon - 1913 - p. 275 -276

VOIR ÉGALEMENT  ICI

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