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La Maraîchine Normande
6 décembre 2016

BOUIN (85) - FAMILLE BAUDRY

BOUIN
FAMILLE BAUDRY

BOUIN EGLISE

Quand le 13 mars 1793, l'île de Bouin se souleva au nom de la religion catholique et de la monarchie légitime, on choisit un comité de sept membres pour gouverner la paroisse. MATHURIN BAUDRY fut l'un d'entre eux : c'était un homme d'une foi et d'un dévouement à toute épreuve, qui jouissait à Bouin de la considération générale.

MATHURIN BAUDRY avait, le 12 février 1760, épousé, à Bouin, ROSE GOUVARD, l'une des soeurs de Toussaint Gouvard ; il en eut 11 enfants. Cinq survivaient à l'époque de la Révolution : Rose Baudry, épouse d'Étienne Vermeil ; Mathurin, Thomas, Jean et Pierre, âgés de 26, 21, 19 et 17 ans.

Bouin Baudry mariage

Les quatre garçons s'enrôlèrent, dès le début, dans les troupes vendéennes, et firent toute la guerre dans la cavalerie de Charette. MATHURIN devint lieutenant et fut blessé, à Saint-Jean-de-Monts, d'un coup de baïonnette qui lui transperça la main droite ; JEAN passait aussi pour avoir obtenu un grade dans l'armée. Quant à PIERRE, on lui confia le rôle, à défaut de chirurgien, de recueillir et de panser les blessés.

Tous survécurent ; leur père même survécut ; il était resté à son poste d'honneur jusqu'à la fin et, par bonheur, il put s'échapper après la prise de Bouin.

La Restauration pensionna les Baudry, mais cette pension était si maigre que les pauvres gens passèrent leur vie dans l'indigence. Le curé de Bouin dut insister pour faire accepter à Thomas Baudry une place de chantre à l'église.

ROSE GOUVARD, baptisée à Bouin, le 11 janvier 1735, seconda tant qu'elle put le mouvement catholique. Elle fut arrêtée, le 12 décembre, comme épouse d'un membre du Comité, et incarcérée : à Noirmoutier, elle logeait, en qualité de détenue, chez Gouvard, cordonnier, probablement son parent.

Bouin Baudry naissance de Rose Gouvard

Comprise dans l'hécatombe du 3 août 1794, la "veuve" Baudry (car on croyait alors son mari mort à la guerre) fut déclarée coupable "d'avoir, par ses conseils perfides provoqué à l'emprisonnement et au massacre des patriotes", et fusillée sur la dune de la Claire, à l'âge de 59 ans.

Après l'exécution, les 22 cadavres furent jetés pèle-mêle dans la fosse ouverte et recouverts d'une mince couche de sable. Mais, pendant les nuits qui suivirent une femme pieuse de Noirmoutier fit, au péril de sa vie, recueillir et transporter en terre sainte les corps des condamnés.

L'exécution du 3 août provoqua dans le pays une explosion d'indignation contre les membres de la Commission militaire ; tous s'enfuirent nuitamment, chassés par l'exécration publique.

En souvenir de ce lugubre évènement, une complainte populaire fut composée ; on la chanta pendant bien des années à Noirmoutier ; elle avait pour refrain :

Commission militaire,
Qui nous avez jugés,
Craignez le Dieu sévère,
Qui saura nous venger !

Le dossier des archives, qui renferme les pièces de cet inique procès était, naguère encore, recouvert d'un papier épais, arraché sans doute à un missel d'église. Sur cette feuille de papier se trouvaient imprimées, comme par hasard, les litanies bien connues de la liturgie chrétienne :

Omnes sancti martyres, orate pro nobis.

 

Docteur Pelletier
AD85 - Semaine Catholique du Diocèse de Luçon - 1913 - p. 1041-1042

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