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La Maraîchine Normande
6 décembre 2016

LOGE-FOUGEREUSE (85) - 1895 - BÉNÉDICTION DE L'ÉGLISE ET BAPTÊME DE CLOCHE

LOGE-FOUGEREUSE
BÉNÉDICTION D'ÉGLISE ET BAPTÊME DE CLOCHE

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Le jeudi 17 octobre 1895, une double cérémonie mettait en liesse la paroisse de Loge-Fougereuse. Il s'agissait de bénir la nouvelle église et de baptiser une quatrième cloche.

Sa Grandeur, Mgr l'évêque de Luçon, empêché, avait bien voulu déléguer, pour ce double office, M. l'archiprêtre de la Roche, qui se faisait un plaisir de répondre à l'invitation de M. le Curé.

Les prêtres du voisinage, MM. les curés de Breuil-Barret, de la Chapelle-aux-Lys, de Saint-Maurice-des-Noues, de Saint-Hilaire-de-Voust, de Saint-Paul-en-Gâtine, de Puy-de-Serre et d'Antigny, ainsi que le vicaire de la Châtaigneraie, avaient également accueilli, avec la plus douce satisfaction, le gracieux appel de leur charmant confrère.

La journée fut consacrée, le matin, à la bénédiction du nouveau sanctuaire, et la soirée au baptême de la cloche.

Depuis longtemps déjà, l'ancienne église était dans un délabrement complet, indigne de l'hôte divin qui l'habitait et de la population religieuse qui se sentait humiliée. Il est vrai que ce vieux temple avait à son actif de brillants états de service. Il datait de l'an 1409, comme en fait foi un document lapidaire trouvé dans les démolitions et ainsi conçu :

"CESTUY ÉDIFFICE NEUF FUT COMANCÉ PAR J. BELOYN, LE VIIe JOUR DU MOIS DE MAY, L'AN MIL CCCC ET IX."

Ce monument avait subi bien des outrages dans le cours des siècles, notamment pendant les guerres de religion et pendant la période révolutionnaire : il était bien temps de le reconstruire.

Le regretté M. Biton l'avait compris et s'était mis courageusement à l'oeuvre. Le plan fourni par un architecte habile, M. Joseph Libaudière, de la Roche-sur-Yon, fut admirablement exécuté par l'entrepreneur, M. Georges Liet, de Fontenay.

Grâce au zèle du nouveau curé, M. l'abbé Fillon, tout est terminé, même le mobilier religieux et les travaux décoratifs, et nous devons à la vérité de dire que cette nouvelle église, avec sa flèche élancée qui paraît de très loin, est certainement l'une des plus jolies de toute la contrée. Elle est de style ogival, ce qui la rend encore plus élégante, et son choeur pentagonal est parfaitement éclairé. On remarque aussi le bel effet que produisent dans les angles et à chaque travée les demi-colonnes qui sont artistement sculptées. En un mot, cet édifice se rapproche autant que possible de sa noble destination, de même qu'il est parfaitement en rapport avec la pieuse générosité des plus honorables familles qui l'ont élevé de leurs deniers et avec les sentiments religieux de cette chrétienne paroisse.

Aussi, bien que la cérémonie fut fixée un jour de semaine, l'empressement de toute la population fut admirable pour assister à la fête et l'officiant fut agréablement surpris de voir tout ce peuple réuni, quand il s'avança vers la grande porte pour procéder aux prières liturgiques. Les assistants, avec une sainte avidité, ne perdaient pas une seule de ses paroles, pas un seul de ses gestes, pendant que s'accomplissaient les rites mystérieux qui allaient faire de ce temple matériel la maison même de Dieu.

Après la sainte Messe, M. l'archiprêtre monta dans la nouvelle chaire, qui ne pouvait être mieux inaugurée. Après avoir rendu un juste hommage à la mémoire du regretté pasteur qui commença les travaux, au dévouement du nouveau curé qui vient de les terminer d'une manière si heureuse, aux pieuses largesses des meilleures familles de la paroisse, et spécialement à la générosité de la noble châtelaine dont le nom se répète tout bas, l'orateur explique, devant un auditoire très attentif, comment l'église est vraiment la maison de Dieu ...

"En juin 1617, messire Jean Collard, vicaire général de Maillezais, faisant une visite canonique à l'église de Loge-Fougereuse, constate qu'elle possédait à cette époque un calice d'étain et une cloche de 3 à 400 livres."

Que les choses ont changé depuis !

Dans ces temps reculés, si Loge-Fougereuse avait pour seigneurs les hauts et puissants barons d'Appelvoisin, son église n'avait pas, comme aujourd'hui, de généreux bienfaiteurs. Les vieilles familles féodales ont été ici avantageusement remplacées par les familles actuelles, qui font sans doute moins de bruit dans le monde, mais qui, par contre, font plus de bien devant Dieu.

Autrefois, c'était la pauvreté dans le lieu saint ; aujourd'hui, c'est la richesse qui brille partout pour l'honneur du divin Maître. Là où l' "étain" dominait tristement, c'est l'or et l'argent qui étalent aux yeux ravis leur splendeur métallique.

Jadis, il n'y avait qu'une modeste cloche dans le beffroi paroissial ; aujourd'hui, il y en a trois magnifiques (fa, sol, la) et la quatrième (do), digne de ses soeurs aînées, va se bénir tout à l'heure.

Auparavant, M. l'archiprêtre prend de nouveau la parole et, de façon aussi heureuse que le matin, il s'adresse à ses auditeurs pour leur montrer le rôle admirable de la cloche dans la vie du chrétien ...

Voici l'inscription que la nouvelle baptisée porte sur les plis de sa robe de bronze :

"Je m'appelle Pétronille. Mon parrain a été Calixte Fillon, curé de Loge-Fougereuse ; ma marraine Céline Jolly, dame Babin des Bretinières.
Souvenirs de la construction de l'église de Loge-Fougereuse, 1894-1895.
Arsène Texier, maire ; Joseph Libaudière, architecte ; Georges Liet, entrepreneur ; Fonderie de Amédée Bollée, au Mans."

 

L. TEILLET, Curé d'Antigny.

(AD85 - Semaine catholique de Luçon - n° 43 - 20e année - Samedi 26 octobre 1895.)

Article sur l'ancienne église ICI

 

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