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La Maraîchine Normande
25 novembre 2016

MONTENDRE (17) NIEUL-SUR-L'AUTISE - FONTENAY-LE-COMTE (85) - ANTOINE BRARD, DIT LE PRÊTRE JEANNET

NIEUL-SUR-L'AUTISE
LE PRÊTRE JEANNET


Le 15 juillet 1801 (26 messidor an IX) eut lieu à Nieul une grande cérémonie : le baptême de 53 enfants (âgés d'un an jusqu'à huit ans), tant de cette paroisse que des paroisses voisines.

Le baptême fut administré par le prêtre Jeannet, ainsi que le constate un registre de 5 folios, conservé dans les archives de la Fabrique, avec cette inscription :

"Mercredi 15 juillet 1801 ont été baptisés à Nieul-sur-l'Autize, par le prêtre Jeannet ..."

Quel est ce prêtre Jeannet administrant publiquement les sacrements dès les premières lueurs de liberté pour l'Église de France ?

Prêtre sur un banc

Voici certains renseignements propres à élucider cette question et dignes de confiance :

Pendant la tourmente révolutionnaire vivait à Nieul une dame de foi très vive, et qui se fit remarquer par son courage et son zèle à défendre la religion dans ces mauvais jours : Mme LOUIS PELLERIN.

Née MARIE-THÉRÈSE SABOURAUD, le 22 mars 1741 à Nieul ; elle épousa le 5 février 1782, Louis Pellerin, maître en l'art, et science de chirurgie, et mourut à Nieul le 25 février 1823.

Pendant la Terreur, Mme Pellerin ne craignit pas d'exposer sa vie pour donner asile aux prêtres fidèles qui n'avaient pas pris le chemin de l'exil ; sa maison remplaça l'église fermée au culte, et de temps en temps, à l'aide de différents déguisements, les quelques ecclésiastiques restés dans le pays, venaient y offrir le saint sacrifice de la messe et administrer les sacrements, entre autres celui connu sous le nom du prêtre JEANNET.

Dans ses sorties, le prêtre Jeannet revêtait le costume de l'un des domestiques de Mme Pellerin, qui s'appelait Jean. Très peu de personnes étaient dans la confidence et encore c'étaient des personnes tellement sûres que le prêtre dévoué ne fut jamais reconnu ni dénoncé.

Tout porte à croire que le prêtre Jeannet, qui administra le sacrement de baptême en 1801 à tant d'enfants, est le même qui sous la Terreur administrait les sacrements avec le déguisement de M. Jean. Le public, habitué à le voir sous ce travestissement lui a conservé le nom de Jean ou de Jeannet.

M. l'abbé Brouard, nommé curé de Nieul en 1818, nous apprend que le véritable nom du prêtre JEANNET était BRARD, ancien vicaire de Notre-Dame de Fontenay. M. Brard est mort aumônier des Dames Religieuses de l'Union-Chrétienne à Fontenay-le-Comte.

AD85 - Bulletins paroissiaux de Nieul-sur-l'Autize - 1936

 


 

Nieul-sur-l'Autise
L'Abbé Jeannet

M. Antoine Brard, ancien vicaire de Notre-Dame à Fontenay, curé de la paroisse de Denant. Il refusa le serment et se cacha soit chez l'une de ses paroissiennes, Mme Pellerin, soit à Fontenay, notamment chez les Religieuses de l'Union Chrétienne.

Un jour, est-il dit dans l'Histoire de cette Communauté, une troupe de révolutionnaires se présente chez les Soeurs pour faire une perquisition. "Citoyens, que voulez-vous ? - demande la soeur Rocher. - "Il y a des calotins par là ?" - "Cherchez !" Et la bonne religieuse les mène partout. Pendant ce temps, M. Brard, dit Jeannet (ainsi nommé parce qu'il portait les habits de Jean, domestique de Mme Pellerin), gagne la cachette préparée d'avance en cas d'alerte ; c'était dans la boulangerie, sous un escalier de pierre assez étroit. On avait eu soin d'en cacher l'ouverture avec des fagots d'ajoncs si bien disposés et couverts de tant de poussière qu'on les aurait crus dans cet endroit depuis au moins dix ans. Le vénéré prisonnier, de petite taille, tenait tout juste dans cette cachette, ne recevant d'air que par les vieilles marches branlantes.

La patrouille, après avoir fureté partout, arrive enfin dans la boulangerie, pestant contre les maudits calotins qui étaient invisibles. Dieu aveugla les persécuteurs ; car ils ne remarquèrent point l'escalier et n'eurent pas l'idée de sonder avec leurs baïonnettes les fagots d'ajoncs, ni les interstices des pierres disjointes et usées par le temps. Autrement, le ciel aurait compté un martyr de plus. Pendant ce temps, un ami du bon prêtre avait fait porter, sur la route de Niort, une lettre à l'adresse de M. Brard. Un gendarme la ramasse, et tout de suite la nouvelle se répand dans la ville que le prêtre poursuivi se sauve dans la direction de Poitiers. On devine le reste ! Hommes et chevaux galopent au loin, dans l'espoir d'atteindre le fugitif et les Soeurs remercient la divine Providence d'avoir ainsi écarté le danger.

Pour reconnaître le dévouement de ces excellentes Religieuses, M. Brard se constitua gratuitement leur aumônier jusque vers 1830.

AD85 - Semaine catholique du diocèse de Luçon - 1912 - p. 651


 

Fils de Jean-César Brard, marchand, et de Catherine Billoneau, est né à Montendre (Charente-Maritime), le 18 novembre 1740, baptisé le 19.

 

BRARD ANTOINE NAISSANCE

 

Prêtre aumônier des Dames de l'Union Chrétienne de Fontenay-le-Comte, il est décédé à l'âge de 88 ans, le lundi 28 décembre 1829.

 

BRARD ANTOINE DECES

 

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