LE LIVRE D'OR DE LA VENDÉE - LES VICTIMES VENDÉENNES DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE - 1ère partie
LE LIVRE D'OR DE LA VENDÉE
LES VICTIMES VENDÉENNES DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
Encouragé par Monseigneur l'Évêque, nous travaillons depuis longtemps déjà à dresser la liste, pour chaque paroisse du diocèse, de toutes les victimes qui tombèrent sous les coups de la Révolution. Dans ce but, nous avons consulté, non seulement les archives publiques privées qui furent gracieusement mises à notre disposition, mais encore tous les ouvrages connus, petits et grands, se rapportant à notre sujet ...
Les notes ainsi recueillies forment un ensemble de cinq ou six mille pages. C'est le résumé de ce long et minutieux travail que nous offrons aujourd'hui aux lecteurs de la Semaine catholique, avec l'espoir de le compléter encore ...
L. Teillet, curé d'Antigny
DIOCÈSE DE LUÇON
LUÇON
1 - André-Georges Brumault de Beauregard, chancelier, théologal et vicaire général du diocèse de Luçon. Il fonda, dans la ville épiscopale, une maison d'éducation pour les jeunes personnes, appelée le Petit-Saint-Cyr et confiée aux Religieuses de l'Union Chrétienne. Après avoir refusé le serment schismatique, il fut emprisonné, puis relâché, incarcéré de nouveau et envoyé à Paris, où il fut exécuté, à l'âge de 49 ans, le 27 juillet 1794. (Son frère, l'abbé Jean-Baptiste, également vicaire général, fut d'abord emprisonné à Rochefort, puis exilé à Cayenne, d'où il revint en 1800)
2 - Jean-Léon Rodier, chanoine et vicaire général de Luçon. Ayant refusé le serment constitutionnel, il fut interné à Fontenay, où les Vendéens le délivrèrent. Il se retira ensuite à Noirmoutier. C'est là qu'il fut pris et fusillé, avec le généralissime d'Elbée, le 3 janvier 1794.
3 - François-Pierre de Rieussec, vicaire général de Luçon, originaire de Lyon. Il ne voulut point prêter le serment et s'exila d'abord en Suisse, puis en Belgique et enfin en Angleterre. Il fit partie de la malheureuse expédition de Quiberon et fut fusillé à Vannes, avec 13 autres prêtres, le 28 juillet 1795.
4 - L'abbé Defresne, vicaire général de Luçon et doyen du Chapitre. Il s'expatria, pour éviter la déportation décrétée contre les prêtres insermentés, et trouva, dans son exil même, l'occasion de se dévouer en faveur des soldats français, prisonniers et atteints de la peste. Mais l'épidémie le frappa comme ses compatriotes et ce prêtre courageux mourut, en 1800, victime de sa sublime charité.
5 - Joseph-Victor-Augustin Couperie, chanoine hebdomadaire du Chapitre de Luçon, né à Péault, le 17 avril 1730, emprisonné en 1792, mourut en prison à Fontenay, après avoir refusé de prêter serment.
6 - Louise-Claire Rampillon, en religion soeur Sainte-Angèle, religieuse Ursuline Cloîtrée de Luçon, mourut en prison à Fontenay, le 25 décembre 1793, à l'âge de 60 ans, dont vingt-neuf passés dans le monastère.
7 - Julie-Félicité-Aymée, 53 ans, Ursuline, morte en prison à Celles.
8 - Marie-Jeanne Chiron, 48 ans, Ursuline, morte en prison à Celles.
9 - Marie-Catherine Gambier, 40 ans, Ursuline, morte en prison à Celles.
10 - Marie-Anne Rousseau, 70 ans, Ursuline, morte en prison à Celles.
11 - Benjamin Cléret, 25 ans, condamné à mot comme brigand de la Vendée, à Nantes, le 4 janvier 1794.
12 - Modeste de Chabot, condamnée à mort, comme brigande de la Vendée, à Port-Malo, le 18 janvier 1794.
13 - Alphonse Coutouly, 47 ans, né à Luçon, journaliste et homme de lettres, demeurant à Paris, condamné à mort, le 7 juillet 1794, par le tribunal révolutionnaire de Paris, comme complice de la conspiration préparée dans la prison du Luxembourg.
14 - Jean-François Dehaye, marchand et membre du Comité de surveillance, à Luçon, condamné à mort comme conspirateur, le 17 janvier 1794, par le tribunal révolutionnaire de Paris.
15 - Jeanne Texier, domestique, condamnée à mort, comme brigande de la Vendée, le 18 janvier 1794, par le tribunal de Port-Malo.
16 - Suzanne-Henriette de Villeneuve, 59 ans, exécutée, au Champs-des-Martyrs, à Angers, le 1er février 1794.
17 - Louis Letessier, laboureur, condamné à mort, le 11 janvier 1794, comme brigand de la Vendée, par le tribunal de la Sarthe.
18-22 - Les 5 demoiselles de Lézardière, religieuses Ursulines, à Luçon, furent tuées à Belleville et jetées dans un fossé, où leur corps restèrent sans sépulture pendant 3 mois. Quand on les enterra, l'une d'elles avait encore la figure fraîche et vermeille, tandis qu'une autre avait été dévorée par les chiens. La sépulture se fit à Belleville, au pied de la Croix du cimetière.
23 - Le comte Édouard de Mesnard, né à Luçon en 1767, époux de dame de Caumont, officier de cavalerie, fit la guerre des Princes, revint en France, fut dénoncé par le chirurgien auquel il s'était confié pour se faire soigner et fut condamné à mort, le 10 octobre 1797, par le tribunal de Paris.
24 - Augustine-Pélagie de Chevigné, 36 ans, religieuse de l'Union Chrétienne de Luçon, fut exécutée au Mans, le 22 décembre 1793.
25 - Charles de Rorthays-Marmande, 4 ans, fils de Charles de Rorthays-Marmande et de Marie Osmane du Chaffault, fut tué, au Mans, le 22 décembre 1793, avec plusieurs membres de sa famille.
SAINTE-GEMME-LA-PLAINE
26 - François Huet, laboureur, fusillé à Saumur, le 24 décembre 1793.
27 - Jacques Jaquet, meunier, fusillé à Saumur, le 24 décembre 1793.
28 - Pierre Courtin, tisserand, 24 ans.
LE GUÉ-DE-VELLUIRE
29 - Jean-Baptiste-René Gaignet, vicaire de Doix, né au Gué-de-Velluire, fit partie de l'expédition de Quiberon, fut condamné à mort à Auray et fusillé à Vannes, le 28 juillet 1795. Il était âgé de 31 ans.
VOUILLÉ-LES-MARAIS
30 - Jean Boulatan, condamné à mort, comme émigré, le 15 juillet 1794, par le tribunal militaire du 1er arrondissement de l'armée des Pyrénées-Occidentales.
LA CAILLÈRE
31 - Philippe Micheau, propriétaire, 46 ans, condamné à mort comme brigand de la Vendée et exécuté à Fontenay, le 29 octobre 1793.
32 - Pierre Granger (ou Grangereau), laboureur, exécuté à Fontenay, le 18 avril 1793, comme brigand de la Vendée.
33 - Louis Flandrois, 22 ans, "vrai brigand, a assisté à toutes les batailles et monté la garde pour arrêter les patriotes". Il fut guillotiné à Fontenay, le 21 janvier 1794.
34 - Pierre Guillet, 18 ans, guillotiné au même lieu et le même jour.
35 - Charles David, condamné à mort, comme brigand de la Vendée, au Mans, le 24 décembre 1793.
36 - Charles Divie, 25 ans, fusillé à Savenay, le 23 décembre 1793.
37 - Benjamin Bégaud, chirurgien, condamné à mort à Fontenay, le 21 novembre 1793.
LA CHAPELLE-THÉMER
38 - Louis Morin (ou Morné), 24 ans, ex-noble, canonnier, détenu à la citadelle d'Angers, fut probablement mis à mort vers la fin de 1793 ou le commencement de 1794.
39 - François-Alexandre-Philippe-Modeste Grelier de la Jousselinière, officier d'artillerie sous Marigny, fait prisonnier après la déroute du Mans, fut condamné à mort par le tribunal d'Angers, le 10 janvier 1794. Avant la Révolution, il habitait la Chapelle-Thémer.
SAINT-HILAIRE-DU-BOIS
40 - Pierre Martinard, fusillé à Savenay, en décembre 1793.
41 - L'abbé Hilaire Richard, 71 ans, né à Saint-Hilaire-du-Bois, ancien recteur de Quilly, emprisonné sur le navire La Gloire et noyé à Nantes.
42 - Louis Grenouillou, 50 ans, condamné à mort à Nantes, le 31 décembre 1793.
43 - Bibiane-Marie-Céleste Fleury, épouse de Charles Arnaud, 23 ans, marchande de bois, condamnée à mort à Nantes, le 7 janvier 1794.
44 - André Légé, tisserand, 23 ans, victime de la Révolution.
45 - Jean Chéron, condamné à mort comme brigand de la Vendée, à Nantes, le 2 janvier 1793.
46 - Jean Poirier, condamné à mort comme brigand de la Vendée, à Savenay, le 26 décembre 1793.
47 - Pierre Marchand, tisserand, 23 ans, victime de la Révolution.
SAINT-ÉTIENNE-DE-BRILLOUET
48 - Marie Vignet, 24 ans, condamnée à mort à Nantes, le 7 janvier 1794, "pour être restée avec les brigands depuis le passage de la Loire par l'armée vendéenne".
LA JAUDONNIÈRE
49 - Jean Gaboriot, fusillé à Savenay, en décembre 1793.
50 - Antoine Châteigner, 24 ans, condamné à mort à Nantes, le 30 décembre 1793.
51 - Joseph Aimard, 38 ans, marchand, fut fait prisonnier à la bataille de Luçon et conduit dans les prisons de La Rochelle où il mourut.
53 - Armand-Henri-Hercule de Caumont, 51 ans, né à la Jaudonnière, officier du régiment provincial et demeurant à Paris, fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire de Paris, le 23 juillet 1794.
SAINT-JEAN-DE-BEUGNÉ - SAINT-AUBIN-LA-PLAINE
54 - Perrine-Suzanne Bonnet, 25 ans, condamnée à mort, à Nantes, le 7 janvier 1794, "pour être restée avec les brigands depuis le passage de la Loire par l'armée vendéenne.
SAINT-MARTIN-LARS-EN-SAINTE-HERMINE
55 - Jean Paillardy, 29 ans, fermier, exécuté à Nantes, le 13 septembre 1794, "pour avoir suivi les brigands en armes et être décoré de la cocarde blanche et noire".
LA RÉORTHE
56 - Mathurin Billault, curé de la Réorthe, très âgé, fusillé à Noirmoutier en janvier 1794, en même temps que Léon Rodier, vicaire général de Luçon, M. René-Charles Lusson, ancien vicaire de Saint-Georges-de-Montaigu, et M. Louis-Joseph Blanchard, curé du Bourg-sous-la-Roche.
57 - Joseph Biret, fusillé à Savenay, en décembre 1793.
LE SIMON - LA VINEUSE
58 - Jean Thierry, 25 ans, né au Simon, demeurant à la Vineuse, fusillé à Angers, au commencement de l'année 1794.
MAREUIL (Dissais, Saint-André - Beaulieu)
59 - Jean-Pierre Gouraud, curé de Saint-André-sur-Mareuil, né en 1739 à Saint-Georges-de-Montaigu, ayant refusé le serment schismatique, s'exila d'abord en Espagne, puis en Angleterre, d'où il revint en France, sur l'un des vaisseaux anglais mis à la disposition des Vendéens pour la malheureuse expédition de Quiberon. Arrêté, jugé par la commission militaire d'Auray, condamné à mort, ce digne prêtre fut fusillé à Vannes, le 26 juillet 1795.
60 - Paul-Charles Choyau, 40 ans, maire de Mareuil, chef Vendéen, condamné à mort à Fontenay, le 22 octobre 1793.
61 - Pierre Bâty, 31 ans, cabaretier à Saint-André-sur-Mareuil, exécuté à Fontenay, le 19 février 1794.
62 - Jacques Guichard, 41 ans, de Saint-André-sur-Mareuil, exécuté à Fontenay, le 23 mars 1794. Le jugement porte : "chef de brigands reconnu pour avoir été à la bataille de Fontenay et y avoir menacé de mort les patriotes qui avaient acheté des domaines nationaux".
63 - Laurent Gauthier, fermier à Mareuil, guillotiné à Sablé en octobre 1793. Il affirma devant les juges, à l'exemple de ses compagnons, qu'il n'avait pris les armes que pour défendre les autels menacés par les Révolutionnaires.
64 - Joseph Renou, père, maître d'hôtel à Mareuil, fut condamné à mort, comme contre-révolutionnaire, par la commission militaire des Sables, le 9 octobre 1793. C'est par erreur que le rédacteur des Archives diocésaines avance qu'il fut exécuté à Sablé, avec le précédent ; son nom, en effet, ne se trouve pas sur la liste officielle des archives d'Angers, qui nous a été aimablement copiée par M. l'abbé Bossard, supérieur du collège ecclésiastique de Cholet. Nous parlerons, quand nous serons arrivé à la Guyonnière, de la comtesse Osmane du Chaffault, qui habitait le château de Marmande, dépendance autrefois de Saint-André-sur-Mareuil.
65 - Jacques Porcher, domestique du comte du Chaffault, exécuté à Fontenay, le 30 mars 1793.
LA BRETONNIÈRE - LA CLAYE
66 - René Biot, 24 ans, condamné à mort à Nantes, le 2 janvier 1794, comme brigand de la Vendée.
CHÂTEAU-GUIBERT
67-68 - Remusot et son fils, guillotinés à Sablé, le 1er janvier 1794.
69 - Samuel Gaborit, mort en prison, à Fontenay, le 12 décembre 1793.
70 - André Tardy, mort en prison, à Fontenay, le 24 décembre 1793.
MOUTIERS-SUR-LE-LAY - SAINTE-PEXINE
71 - René Tablier, charron, 39 ans, exécuté à Fontenay, le 30 mars 1793.
72 - Marie-Henriette Aulneau, veuve de Pierre-Marie Gennet, 44 ans, né aux Moutiers-sur-le-Lay, et demeurant à Cholet. Elle fut emprisonnée par ordre du Comité révolutionnaire de Cholet, le 1er février 1794, mais, d'après l'abbé Uzureau, on n'a pas la preuve écrite qu'elle ait été guillotinée.
LES PINEAUX - SAINT-OUEN
73 - Jean Amélineau, (M. René Vallette écrit : Aumileau), 40 ans, de Saint-Ouen, guillotiné à Fontenay, le 15 janvier 1794, pour avoir "porté les armes avec les brigands et tenu des propos contre-révolutionnaires".
74 - François Bichon, foulon, aussi de Saint-Ouen, exécuté à Fontenay, le même jour et pour les mêmes motifs.
75 - Jean Majou, journalier, aussi de Saint-Ouen, exécuté à Fontenay, le même jour et pour les mêmes motifs.
76 - François Gabard, 55 ans, rentier, aussi de Saint-Ouen, exécuté à Fontenay, le même jour et pour les mêmes motifs.
77 - Jean-Baptiste Fougerie, condamné à mort comme émigré, le 15 juillet 1794, par le tribunal militaire du 1er arrondissement de l'armée des Pyrénées-Occidentales.
78 - Pierre Pignion, de Saint-Ouen, 20 ans, prisonnier volontaire, sans armes, à Ingrandes, renvoyé devant la Commission révolutionnaire d'Angers, le 19 décembre 1793, fusillé aux Ponts-de-Cé.
ROSNAY - LA COUTURE
79 - Joseph Beynard, curé de l'ancienne paroisse de La Couture, resta au milieu de ses paroissiens après avoir refusé de prêter un serment que sa conscience réprouvait. Au début de 1794, il fut arrêté et conduit dans les prisons de Poitiers. Le tribunal de la Vienne le fit comparaître le 18 mars et le condamna à la peine de mort comme prêtre réfractaire, ainsi qu'un grand nombre d'autres prêtres insermentés.
80 - Jean Babin, 65 ans, mort en prison, à Fontenay, le 10 octobre 1794.
81 - François Baraud, 46 ans, mort en prison à Fontenay, le 30 décembre 1794.
MOUTIERS-LES-MAUXFAITS
82 - François Bain, marchand, fusillé à Angers, le 18 janvier 1794, comme brigand de la Vendée.
83 - Jacques Sabouré, tisserand, des Moutiers (?), fusillé à Saumur, le 24 décembre 1793
ANGLES
84 - Michel Barbière, 61 ans, laboureur, chef vendéen, condamné à mort, aux Sables, le 9 avril 1794, "convaincu d'être instigateur des attroupements anti-révolutionnaires et d'avoir donné des ordres pour faire arrêter, désarmer et mettre en prison le greffier de la municipalité patriote".
85 - Jacques Amond, 47 ans, mort dans la prison de la Coupe, aux Sables-d'Olonne, le 24 juin 1794.
LA BOISSIÈRE-DES-LANDES
86 - Pierre Depaud, cabaretier, officier municipal, 38 ans, "convaincu d'avoir fait partie du Comité contre-révolutionnaire, d'avoir été à l'un des combats livrés aux Moutiers-les-Mauxfaits, monté la garde avec les rebelles et arboré la cocarde blanche", condamné à mort aux Sables, le 27 novembre 1793.
LE CHAMP-SAINT-PÈRE
87 - Pierre Ledé, 24 ans, condamné à mort, comme brigand de la Vendée, le 3 janvier 1794, par la commission militaire de Nantes.
CURZON
88 - Michel-Louis Hantraye, 73 ans, curé, déporté dans la citadelle de Saint-Martin, de l'Île de Ré, le 13 juin 1798.
89 - Jacques Regot, condamné à mort, à Nantes, comme brigand de la Vendée, le 3 janvier 1794.
SAINT-CYR-EN-TALMONDAIS
90 - François Barreau, condamné à mort, comme brigand de la Vendée, le 4 janvier 1794.
91-92 - Jacques Guillet, journalier, et Louis Chanteclair, exécutés à Fontenay, le 2 avril 1793.
LE GIVRE
93 - Jean Guérin, 39 ans, condamné à mort, à Nantes, le 5 janvier 1794.
SAINT-VINCENT-SUR-GRAON
94-97 - Auguste de la Voyrie, qui devint plus tard chef de la division de Saint-Vincent-sur-Graon, fut détenu, pendant plusieurs années dans la citadelle de Saint-Martin-de-Ré. L'un de ses frères, aide-major sous les ordres de Charette, fut fait prisonnier après la prise de Noirmoutier et fusillé par les soldats du général Haxo. Leur père, qui était brigadier des armées navales du roi, fut tué à la bataille du Mans, tndis que son épouse et sa fille y furent massacrées.
98-100 - Jacques Rabillé, journalier, Pierre Gasteau, également journalier, et Jean Poiraud, furent exécutés à Fontenay, le deuxième, le 12 avril 1793, et les deux autres, le 2 du même mois.
101-102 - Jacques Perroquin et Pierre Reaux, fusillés à Savenay, en décembre 1793.
103 - André Boullineau (ou Bouineau), 18 ans, tuilier, prisonnier volontaire à Ingrandes, appelé devant la commission révolutionnaire d'Angers, le 19 décembre 1793, fusillé aux Ponts-de-Cé. "En 1793, quinze paysans, parmi lesquels se trouvait Jean Poiraud étaient, sous la conduite des nobles du pays, à la tête d'un mouvement contre-révolutionnaire. Ils furent dénoncés par un sieur Ligonnière et conduits à Fontenay, où ils furent jugés dans la chapelle de l'Union-Chrétienne, exécutés sur la place Viète et enterrés dans le cimetière de Notre-Dame". (Papiers et tradition de famille)
LES EXILÉS ET LES PRISONNIERS
Avant d'aller plus loin, nous tenons à saluer, d'un respectueux hommage, les nobles victimes de l'Archiprêtré de Luçon, qui, sous les rigueurs d'un emprisonnement immérité, ou dans les privations d'un lointain exil, souffrirent si généreusement pour la cause de la Réligion.
Voici les noms que nous avons pu recueillir ; ils méritent d'être connus, car ils rappellent les vertus et les mérites de ces vaillants confesseurs de la foi, qui, au prix de leur liberté, refusèrent le serment constitutionnel :
104 - Mgr Marie-Charles-Isidore de Mercy, évêque de Luçon ; s'exila d'abord en Espagne, puis en Italie ;
105 - Martin Baudouin, ancien vicaire des Brouzils et de Chantonnay, curé de la paroisse Saint-Mathurin, à Luçon ;
106 - Louis-Marie Baudouin, son frère et son premier vicaire, plus tard fondateur des Missionnaires et des Ursulines de Chavagnes.
107 - Germain-Charles-Emmanuel Lebédesque, son deuxième vicaire ; nommé curé du Château-d'Olonne, en 1792 ;
Tous les trois partirent pour l'Espagne, avec 73 autres prêtres fidèles ; le premier mourut à Tolède, le 4 septembre 1796.
108 - François-Sébastien Guillet de la Platière, archidiacre de Pareds et prieur de Commequiers ; se réfugia d'abord en Suisse, puis en Italie.
109 - Jean Brumault de Beauregard, vicaire général se dirigea du côté de l'Angleterre, d'où il revint en Vendée pour remplir une mission auprès de Charette.
110 - Gui-Louis-Pierre de Fontaine, chanoine ; se retira en Espagne, avec M. Paillou, et devint, après les troubles, curé de Saint-Michel-Mont-Malchus.
111 - Marie-Jean-Claude de Rozand, vicaire général, chapelain de N.-D. de Monts ; se réfugia en Savoie, puis en Italie.
112 - Jean-Hubert Irland de Bazoges, chanoine prébendé ; gagna la Suisse et l'Angleterre.
113 - Jean-Baptiste Belluard de Riveau, chanoine et vicaire général ; se retira en Italie.
114 - Michel-Nicolas Lejeune, chanoine ; accompagna son évêque en exil.
115 - Gabriel-Laurent Paillou, vicaire général, né au Puybelliard, où son père était sénéchal ; il s'embarqua aux Sables et fit voile pour l'Espagne. Au retour de l'exil, il fut nommé évêque de la Rochelle.
116 - Charles-Alexis-Benjamin de Landerneau, baptisé à Saint-Pierre-du-Chemin, chanoine, prébendé, bénéficiaire de la Chapellenie Saint-Antoine, à la Créencière, en Saint-Denis-la-Chevasse ; s'exila en Espagne.
117 - Jean-Aimé Gandillon, chanoine, né à Aizenay, partit pour l'Espagne, d'où il revint pour être curé de Coëx et plus tard vicaire général de la Rochelle.
118 - François-René-Hilaire Bouhier, syndic du diocèse, ancien chapelain de Soullans ; s'en alla en Espagne, où il mourut, en 1795.
119 - Augustin Jourdain, chanoine prébendé ; suivit en Espagne M. Paillou et M. Gandillon.
120 - Pierre-René Serin de Lesnardière, chanoine, mourut probablement en exil, vers 1800.
121 - Henri-Louis de Buor, chanoine, né à Vairé ; s'expatria en Espagne.
122 - Claude Aubin Rage de Voissan, chanoine ; après avoir quitté la France, y revint, fut arrêté et interné avec 20 autres prêtres, dans le fort du Hâ.
123 - Jacques Chabot; né à Cheffois, chanoine prébendé ; se retira en Espagne, d'où il revint mourir à Luçon, en 1808.
124 - Le chanoine Pallu de la Faye ; se retira en Italie, avec un de ses frères, chanoine de Sainte-Radegonde, de Poitiers.
125 - Charles-Marie-Samuel Baudry de Beaumanoir, chanoine, chapelain de Curzon ; s'expatria probablement en Angleterre.
126 - Le chanoine Jean-Pierre Babault de Chaumont, titulaire de la Chapelle de Saint-Gilles ; partit pour l'Étranger.
127 - Jean-Léon Hamon, chanoine hebdomadier, né à Sainte-Hermine ; s'embarqua pour l'Espagne, mais la mer étant mauvaise, fut emporté par une vague et englouti dans les flots.
128 - Jean-Baptiste La Brasse, pro-secrétaire de l'Évêché ; se réfugia en Italie, puis à Constantinople.
129 - Pierre-Charles-Alexis Perrin, chanoine hebdomadier ; partit pour l'Espagne, d'où il revint pour être curé de Nesmy.
130 - Martin-François Sicard, né à Saint-Hilaire-de-Mortagne, chanoine hebdomadier ; suivit en Espagne M. Paillou et ses nombreux confrères. A son retour, il fut nommé curé de Luçon.
131 - Logerot, lazariste, directeur du Séminaire ; se rendit en Allemagne, d'où il revint pour être professeur au Séminaire de Chavagnes.
132 - Jean-Gabriel Gandouin, lazariste, supérieur du Séminaire ; partit aussi pour la terre étrangère.
133 - Jacques Micheau, professeur de rhétorique au Séminaire, né à l'Île-d'Olonne ; s'embarqua pour l'Espagne, d'où il revint pour être curé de Bournezeau.
134 - Pierre Pitaud, né à Soullans, professeur de troisième ; partit pour l'Allemagne et la Westphalie, d'où il revint pour occuper la cure de Beauvoir.
135 - François Girard, directeur au Séminaire ; s'embarqua pour l'Espagne, le 9 septembre 1792.
136 - Henri-Jean Guitton, curé de Rosnay ;
137 - Jacques Gouraud, curé de Saint-André-sur-Mareuil ;
138 - Henri Normand, curé de Château-Guibert.
S'embarquèrent aux Sables, sur la barque le Jean-François, le 9 septembre 1792 :
139 - Louis Habert, curé de la Jaudonnière ;
140 - Louis Augeard, curé de Bessay ;
141 - Louis-François Merson, curé de la Jonchère ;
142 - Jean-Jacques-Chrysostome Hilairet, curé de Triaize ;
143 - René-François-Hilaire Bouhier, curé de Luçon ;
144 - Pierre-Victor-Robert Coursaud, curé de Thiré ;
145 - Jean-François Vrignaud, curé de Sainte-Denis-du-Payré ;
146 - Jean-Jacques Guérineau, vicaire de Triaize ;
147 - Mathieu-Pierre-Louis Caillé, curé de Dissais ;
148 - Fleurisson, curé de Saint-Cyr-en-Talmondais ;
149 - Jean-Louis Marchais, curé de Saint-Jean-de-Beugné ;
150 - Alexandre Gusteau, curé de Sainte-Hermine ;
151 - Joseph Gusteau, vicaire du Gué-de-Velluire ;
151 - Charles Vallet, vicaire de Chasnais ;
153 - Marie-Alexis Rouzau, curé de Sainte-Gemme-la-Plaine ;
154 - Jacques-Louis Brunet, curé de la Caillère ;
155 - François Rodier, curé de Corps ;
156 - Georges Hédon, vicaire du Champ-Saint-Père.
S'embarquèrent aux Sables, sur le bâtiment Le Jeune-Aimé, le 15 septembre 1792 :
157 - René Marchais, prêtre, ex-frère de Saint-Juire ;
158 - Etienne-Jean Barreteau, curé de Saint-Hilaire-du-Bois;
159 - Aimé Boussinet, vicaire de Saint-Hilaire-du-Bois ; s'embarqua pour l'Espagne, dans le port des Sables, le 3 octobre 1792.
--- - Jean Brumault de Beauregard, vicaire général ; fut incarcéré à Rochefort, avec 10 autres prêtres du diocèse, dont M. Désanneau, son ami intime ;
160 - 162 bis - Quatre prêtres Vendéens, dont M. Hantrayes, domicilié à La Claye ; furent emprisonnés dans la citadelle de l'Île de Ré.
ARCHIPRÊTRÉ DE LA ROCHE-SUR-YON
- Doyenné de la Roche-sur-Yon
LA ROCHE-SUR-YON
163 - Louis Esnard, laboureur, 17 ans, demeurant à la Josnière, condamné à mort le 24 février 1794, et exécuté le lendemain, aux Sables, "pour avoir monté la garde avec les révoltés, armé d'une pique, fait partie des attroupements, fait des actes de baptême et de mariage au nom du curé réfractaire, et porté la cocarde blanche, comme un parfait brigand."
164 - Marie-Modeste Boisseau, 44 ans, veuve du sieur Sapin, chirurgien, condamnée à mort à Paris, le 25 avril 1794, avec dix-neuf compagnes, "toutes complices des prêtres et des nobles qui ont inondé, au nom du ciel, le territoire français du sang de ses citoyens ..." (Réquisitoire de Fouquier-Tinville)
165 - L'abbé Gogué, arrêté dans la paroisse de la Roche-sur-Yon, qu'il desservait comme vicaire, et fusillé par ordre du général républicain Gaultier, peu après la mort du général Charette, dont il avait été aumônier.
166 - Jean Béranger, fusillé à Savenay, le 25 décembre 1793, comme brigand de la Vendée.
167 - Pierre Potier, guillotiné à Sablé, le 1er janvier 1794.
168 - Pierre Margouillère, condamné à mort, à Nantes, le 3 janvier 1794, comme brigand de la Vendée.
169-170 - André Tenailleau, 17 ans, métayer, et Jacques Nauleau, 21 ans, laboureur, qui firent partie des deux cents prisonniers volontaires d'Ingrandes et furent fusillés aux Ponts-de-Cé, vers la fin de décembre 1793, en vertu du jugement prononcé contre eux par la Commission révolutionnaire d'Angers.
171 - René Brochard, garçon laboureur, de la Martellière, exécuté à Sablé, le 1er janvier 1794, comme brigand de la Vendée.
SAINT-ANDRÉ-D'ORNAY
172 - L'abbé Louis Baritaud, curé de Saint-Paul-en-Pareds, depuis 1758, et de Saint-André-d'Ornay, depuis 1769 ; ayant refusé le serment schismatique, s'embarqua, le 10 septembre 1792, pour l'Espagne, où il mourut peu après son arrivée.
173-176 - Jacques Fauchereau, 20 ans, Louis Olliveau, 23 ans, Pierre Olliveau, 20 ans et Pierre Couteau, 28 ans, condamnés à mort, à Nantes, les trois premiers le 1er janvier 1794, et le quatrième, le 5 du même mois, comme brigands de la Vendée.
177 - Ruchaud, fils, des Fontenelles, 31 ans, garde-magasin, fusillé, après la prise de Noirmoutier, par les républicains, le 3 janvier 1794, en même temps que d'Elbée, le généralissime de l'armée catholique et ses vaillants officiers.
178-180 - William Bulkeley, irlandais, époux de Céleste-Marie-Michelle Talour de la Cartrie, veuve de Me Chappot de la Brossardière, habitant le château de la Brossardière, paroisse de Saint-André-d'Ornay. Avec sa femme et sa fille, il suivit l'armée vendéenne, fut pris à la déroute du Mans et condamné à mort, à Angers, le 2 janvier 1794. Sa fille, ou plutôt la fille de sa femme, née de son premier mariage, mourut dans les prisons d'Angers, tandis que sa servante, Anne Lemanceau, 34 ans, fut fusillée au Champs-des-Martyrs, le 21 janvier 1794.
AUBIGNY
181 - Paul-Victor-Joseph Leroux de la Routière, condamné à mort, à Nantes, le 24 décembre 1793, "pour avoir été avec les brigands, pour avoir passé la Loire à Varades et fait tous ses efforts pour anéantir la République".
182 - Lydie-Rose-Bénigne Leroux, 22 ans, née à Aubigny, "accusée d'avoir suivi les brigands dans leur marche contre-révolutionnaire, sous la protection spéciale d'un de leurs chefs, avec lequel elle voyageait déguisée en homme ..." (Sursis à prononcer, n'étant incriminée que par un seul accusateur, le 19 août 1794)
183 - Pierre Guérin, laboureur, 22 ans, condamné à mort, le 18 avril 1793, et exécuté le surlendemain aux Sables, "ayant été arrêté par la force armée, à la suite d'un combat, les armes à la main et des cartouches dans ses poches, ayant aussi assisté à plusieurs batailles avec la cocarde blanche".
184 - François-Aimé Roy, instituteur, 63 ans ; "convaincu d'avoir fait partie des brigands, membre du comité d'Aubigny, ayant signé des sommations et porté la cocarde blanche", fut condamné à mort le 6 janvier 1794 et exécuté aux Sables le 14 du même mois.
185 - Louis Truteau, 30 ans, laboureur, chef vendéen, condamné à mort et exécuté, aux Sables, le 1er avril 1794, "convaincu d'avoir été l'instigateur de l'insurrection, se promenant nuitamment avec plusieurs autres scélérats, pour attrouper le peuple, et menaçant du feu et de la mort, ceux qui refusaient de le suivre".
LE BOURG-SOUS-LA-ROCHE
186 - Louis-Joseph Blanchard, curé ; ayant refusé le serment, se retira à Noirmoutier, où il fut fusillé, le 3 janvier 1794, à côté de l'abbé Rodier, vicaire général de Luçon.
187 - Pierre Mallard (ou Mollard), 18 ans, cordier, à la Grimaudière, condamné à mort, le 23 février 1794, et exécuté le même jour, aux Sables, "pour avoir monté la garde avec les brigands, été pris les armes à la main et avec la cocarde blanche, et s'être mis en devoir de fusiller le volontaire qui l'a arrêté".
188 - Jacques Jasmin, 26 ans, condamné à mort, à Nantes, le 8 avril 1794, avec un camarade du même âge, Jean Godart, de Saint-Fulgent.
189 - René Girau, de la Grimaudière, condamné à mort, à Nantes, le 1er janvier 1794, comme brigand de la Vendée.
190 - Pierre Lédé, condamné à mort, à Nantes, le 3 janvier 1794, comme brigand de la Vendée.
191-192 - L'abbé Jagueneau, vicaire, natif des Brouzils ; s'était réfugié dans la forêt de Grasla, avec l'abbé Payraudeau, curé de Saligny, son compatriote, et beaucoup de femmes, de vieillards et d'enfants. Ils furent surpris par les Bleus et conduits auprès du Poiré, où on les massacra.
193-194 - Marie-Félicité de Béchillon, mariée, le 16 avril 1776, à Louis Boscal de Réals, chevalier, seigneur de Badiole, emprisonnée à Niort, le 14 avril 1794, avec sa soeur, Marie-Françoise, épouse de Michel Boscal de Réals, tous les deux émigrés. Elles étaient prévenues d'avoir des correspondances avec leurs maris ; la seconde était accusée en outre d'avoir fait fabriquer des balles dans sa maison par ses domestiques, dans le mois d'avril 1793, et d'avoir annoncé le retour des émigrés pour intimider les habitants de sa commune.
CHAILLÉ-LES-ORMEAUX
195 - Pierre Mandin, 32 ans, fusillé à Savenay, en décembre 1793.
196-198 - Jacques Bonnet, 21 ans, Jean Grouaud (ou Gronot), 24 ans, et Jean Dion, 28 ans, condamnés à mort, à Nantes, les deux premiers, le 2 janvier 1794 et le troisième, le 5 du même mois.
199-200 - Jean Fressot et François Frincheteau, condamnés à mort également, à Nantes, le 2 janvier 1794, comme brigands de la Vendée.
201 - Joseph Neau - sabotier, condamné à mort à Rennes, le 26 décembre 1793, comme brigand de la Vendée.
202 - Jacques Mayraud, 19 ans, métayer ; sans armes, il se rendit prisonnier volontaire devant le Comité de surveillance d'Ingrandes, fut renvoyé devant le Comité révolutionnaire d'Angers, le 29 décembre 1793 et fusillé aux Ponts-de-Cé.
203 - Marie Tauru, femme de François Chauveau, domestique de la veuve Buzelet ; émigra avec le sieur Buzelet, son maître, seigneur de la Roche, chevalier, de la paroisse de Chaillé-sous-les-Ormeaux.
LA CHAIZE-LE-VICOMTE - LA LIMOUZINIÈRE
204 - Henriette-Bénigne de Guinebaud, épouse de Me Chapot, 30 ans, née à la Chaize, condamnée à mort, à Nantes, le 4 février 1794.
205 - Henriette-Aimée-Désirée Chapot, 16 ans, ex-noble, condamnée aussi à Nantes, le même jour.
206 - Joseph Luminais, condamné à mort, à Nantes, le 2 janvier 1794, comme brigand de la Vendée.
207 - L'abbé Jacques-Gabriel Raimbert, né à Vairé, curé de la Limouzinière ; ayant refusé le serment, s'exila en Espagne, où il mourut dans les premiers jours de 1795.
LES CLOUZEAUX
208 - L'abbé Jean-Baptiste Remaud, né à Chavagnes-en-Paillers, curé des Clouzeaux ; ne voulut pas s'expatrier. En 1794, il s'était retiré aux Essarts. Vers le commencement de cette même année, il venait de dire la messe, dans un grenier du Logis de la Vrignonnière, quand on lui annonça l'arrivée des Bleus. Il sortit pour s'assurer du fait, fut saisi par les révolutionnaires et massacré. Ses bourreaux lui arrachèrent la langue et mirent son corps en lambeaux.
209 - L'abbé Jean-François Bonnin, né à Venansault, vicaire des Clouzeaux ; s'exila en Espagne.
SAINT-FLORENT-DES-BOIS
210-211 - Étienne Auger et Jean Mutay, condamnés à mort, à Nantes, comme contre-révolutionnaires, le 4 janvier 1794.
212 - François Ladouche, dit Fougeraie, ex-noble, condamné à mort, à Angers, le 5 janvier 1794.
213-214 - L'abbé Louis Bigot, curé et l'abbé André-Guillaume-François Thiré, vicaire, après avoir refusé le serment constitutionnel, s'exilèrent en Espagne, d'où ils revinrent après la Révolution.
215 - Mlle Poictevin de la Rochette ; habitait le château de la Barre. Elle suivit la Grande Armée dans toute la campagne d'Outre-Loire, fut prise par les Bleus et emprisonnée avec sa mère. Son extrême jeunesse la sauva de la guillotine ; elle dut travailler, à Nantes, comme ouvrière, pour gagner sa vie. A la reprise des hostilités, elle accompagna le général Charette, qui avait été nommé son subrogé-tuteur et c'est à ses côtés qu'elle fut blessée, le 20 février 1796, d'un coup de sabre à la tête. Faite de nouveau prisonnière, elle fut néanmoins épargnée par la Révolution. Ayant épousé le chevalier de Chantreau, ancien officier de l'armée vendéenne, elle revint au château de ses ancêtres, où elle vécut de longues années, portant au front les cicatrices de ses glorieuses blessures. M. Auguste de Maynard de la Claye, ancien député de la Vendée, est son petit-fils (M. de Brem)
216 - Une femme Teillet, très âgée ; fut massacrée par les révolutionnaires, dans un petit champ, à gauche sur le chemin qui relie la route du Tablier au village des Viollières.
217 - Une femme Martineau fut sommée, un jour, par un soldat républicain de lui livrer tout ce qu'elle possédait. "Donne-moi, brigande, tout ce que tu as, ou je te tue sans pitié ! Donne-moi ton anneau !" - "Le voilà !" - "Donne-moi tes écus !" - "Les voilà !" - Donne-moi ta croix d'or !" - "Jamais, plutôt mourir !" Au même instant, la pauvre femme est massacrée inhumainement et le soldat emporte ses dépouilles. Le misérable n'alla pas loin, avant de recevoir le châtiment de son crime. Comme il traversait le champ des Plantes, près du village des Molaires, un coup de feu le tua net. Ce coup de feu avait été tiré par Jean Gaudin, grand-père de M. le curé (actuel) de la Chapelle-aux-Lys et alors aide-de-camp de M. de Saint-Pal, général divisionnaire du Tablier. (La femme dont il s'agit ici était ma bisaïeule)
FOUGERÉ
218 - Joseph Marchand, 40 ans, fut condamné à mort, le 6 janvier 1794, à Nantes ; ce jour-là, la journée fut de deux cents victimes.
219 - Louis Drapeau, domestique, fut condamné à mort, comme brigand de la Vendée, le 8 janvier 1794, par le tribunal de la Sarthe.
220-231 - LES DOUZE RELIGIEUSES DU COUVENT DES CERISIERS, paroisse de Fougeré, furent chassées de leur pieuse Maison, quelques-unes furent emprisonnées en haine de la foi, toutes eurent à souffrir de la persécution révolutionnaire. Voici leurs noms : la Mère Sainton, prieure, qui mourut à Chavagnes ; la Mère du Tressay de la Sicaudais, économe, grand'tante de M. le chanoine du Tressay ; la Mère Thérèse Payneau, boursière, qui fut sauvée de la mort par la chute de Robespierre ; la Mère Marguerite-Rose Blanchard, ex-boursière, qui n'échappa à la guillotine que pour le même motif et vint mourir à Bournezeau ; la Mère Maillet, qui habitait, en 1804, la paroisse de Saint-Florent-des-Bois ; les Mères Serin, de la Forest, Corbier, Lavergne, Prieur, ainsi que les soeurs converses, Marguerite-Françoise Couturier, qui se retira à Fougeré et N. Bossu, qui fixa son domicile à Saint-Hilaire-du-Bois (Loire-Inférieure)
MOUILLERON-LE-CAPTIF
232 - Louis Bourniault figure parmi les 175 vendéens, qui ayant été pris les armes à la main, furent fusillés à Savenay, en décembre 1793.
233 - Jean Picori, 18 ans, de Mouilleron ; fut condamné à mort, à Nantes, le 17 janvier 1794, avec 96 camarades.
234 - Louis Durand, tisserand, de Mouilleron ; fut condamné à mort, comme complice des brigands, le 24 novembre 1793, par le tribunal du département de la Vendée.
235 - Pierre Bénéteau, 20 ans, de Mouilleron ; fut condamné à mort, à Nantes, le 5 janvier 1794, avec 251 compagnons, par la fameuse commission présidée par Bignon.
NESMY
236 - Philibert Berton, vicaire ; après avoir refusé le serment, s'embarqua pour l'Espagne, le 12 septembre 1792, sur le navire Marie-Gabrielle, des Sables-d'Olonne. A son retour d'exil, il fut nommé curé de Rosnay.
237 - Le marquis de Chouppes, seigneur de la Châtellenie de ce nom, au canton de Mirebeau, en Poitou ; avait épousé demoiselle Marie-Élisabeth de Tinguy, de Nesmy ; au début de la guerre vendéenne, il commandait une petite division des environs de la Roche-sur-Yon ; il fut tué au mois de décembre 1793.
238 - M. de la Voyrie, père, de la Domangère, membre du Conseil de Guerre institué par Joly à la Mothe-Achard ; fut fusillé à Noirmoutier, en janvier 1794.
LE TABLIER
239 - François Renaud, 45 ans, chaunier ; fut condamné à mort et exécuté à Fontenay, le 22 février 1794, "pour avoir été avec les brigands".
240 - Jacques Martineau, 52 ans, journalier ; fut exécuté au même lieu et pour le même motif, le 25 mars 1794
241 - Jean Arnaud, dit Massais, instituteur, officier de l'armée de Joly ; fut exécuté comme brigand de la Vendée, le 21 octobre 1793.
242 - Louis Berion (ou Bercon), 33 ans ; fut condamné à mort, à Nantes, le 2 janvier 1794, avec 289 autres victimes, dont les deux suivants :
243 - Michel Boineau (ou Bonaud), 28 ans
244 - René Boitard, 32 ans.
245 - Paul Léon, 34 ans, fut condamné à mort, à Nantes également, le 3 janvier 1794, comme brigand de la Vendée.
246 - Lemoëlle, commandant de la division du Tablier, en remplacement de M. de Saint-Pal ; fut tué le 20 février 1796, dans un combat contre le général Travot, qui poursuivait Charette.
246 bis - Une femme du Tablier, nommée Martineau, épouse de Vincent, dont le fils était porte-drapeau à l'armée vendéenne ; s'étant trouvée au Moulin du Plessis de Rosnay, au moment du passage de la colonne infernale, commandée par le général Huché, elle y fut brûlée avec 13 autres personnes. (Notes de M. de Brem, citées par la Vendée Historique).
THORIGNY
247 - Jacques Ploton, fut fusillé à Savenay, le 26 décembre 1793.
248 - Henri Sureau fut fusillé à Saumur, le même jour.
249 - René Drapeau, laboureur ; fut condamné à mort, comme brigand de la Vendée, le 10 janvier 1794, par le tribunal de la Sarthe.
VENANSAULT
250 - Lebreton, prêtre domicilié à Venansault ; fut incarcéré d'abord dans la prison de Rochefort, puis dans la citadelle de Saint-Martin de l'Île de Ré, en attendant sa déportation à la Guyane.
251 - Louis Thomas, curé de Venansault ; refusa le serment, partit pour l'Espagne, le 22 septembre 1792, sur le vaisseau Saint-Nicolas-de-l'Orient, et après la Révolution, revint dans sa paroisse, où il mourut en 1824, à l'âge de 82 ans.
252 - Jean Herbreteau, né à Chauché, vicaire de Venansault ; refusa aussi le serment et s'embarqua aux Sables pour l'Espagne, le 10 septembre 1792. Etant revenu en Vendée, avant la fin des troubles, il fut emrisonné à Fontenay et dirigé vers Rochefort, d'où il devait être embarqué pour un nouvel exil, avec 16 autres prisonniers ; il réussit à s'échapper et resta caché en Vendée, où il devint vicaire du Poiré, puis curé de Mouchamps.
253 - Pierre Bardin, décédé dans la prison du Minage, aux Sables-d'Olonne, le 31 décembre 1793.
DOYENNÉ DE CHANTONNAY
CHANTONNAY
254 - François-Stanislas Arnaud, curé de Chantonnay ; refusa le serment et s'embarqua pour l'Espagne, le 9 septembre 1792, sur le Jean-François, du port des Sables. A son retour d'exil, il reprit la direction de sa paroisse, augmentée de deux annexes, Puybelliard et Saint-Mars-des-Prés.
255 - Louis-Marie-Baudry, né aux Herbiers, vicaire à Chantonnay ; refusa le serment et s'embarqua avec son curé. Il revint en France, en 1801, et au Concordat, fut nommé curé de Cheffois ; il y mourut prêtre habitué en 1838.
256-257 - Marie Piffeteau, 50 ans et sa fille Marie, 22 ans ; furent exécutées à Fontenay, le 21 février 1794, "pour avoir donné asile à des Vendéens".
258 - Hélène-Louise David, 27 ans ; fut aussi exécutée à Fontenay, le 8 avril 1794, comme contre-révolutionnaire.
259 - François Roziau, 20 ans, laboureur ; fut fusillé à Angers, dans les premiers jours de janvier 1794, avec 250 compagnons, qui reconnurent tous avoir fait partie de l'armée vendéenne et plusieurs affirmèrent n'avoir pris les armes que pour le soutien de la religion catholique, apostolique et romaine.
260 - Louise Dacquiaut, veuve Soulard, 50 ans, morte en prison à Celles.
261 - François Quacon, 30 ans, condamné à mort, à Nantes, comme brigand de la Vendée, le 2 janvier 1794.
262 - Gabrielle Reverseau, 36 ans, condamné à mort, à Nantes, comme brigand de la Vendée, le 2 janvier 1794.
263 - Pierre Vrignon, 23 ans, condamné à mort, à Nantes, comme brigand de la Vendée, le 2 janvier 1794.
264 - Jean Pallardy, abbé, chef vendéen, condamné à mort, à Nantes, le 13 septembre 1794.
265-266 - Jean Guéhéry (ou Guchery) et François Bathiau, laboureur, guillotinés à Sablé, le 1er février 1794, avec 30 autres vendéens qui déclarèrent, presque tous avoir pris les armes principalement pour leur religion.
267 - René Gallard, charpentier, condamné à mort, à Savenay, comme complice des Vendéens, le 26 décembre 1793.
268 - Pierre Gautonneau, marchand-graisseur, condamné à mort, comme contre-révolutionnaire, le 20 janvier 1794, par le tribunal criminel de la Charente-Inférieure.
269 - François Guinodeau, domestique, condamné à mort, à Saumur, comme conspirateur, le 23 décembre 1793.
270-277 - Dans les listes publiées dans la Vendée Historique, par M. l'abbé Uzureau, aumônier du Champ des Martyrs, à Angers, nous relevons les noms suivants :
François Plaird, tanneur, 17 ans ;
Louis Philâtre, laboureur, 23 ans ;
Jacques Brillaudeau, laboureur, 17 ans ;
Jean Chauvet, laboureur, 45 ans ;
Jacques Chauvet, charpentier, 43 ans ;
Nicolas Chauvet, tailleur, 32 ans ;
Charles Nanneau, laboureur, 16 ans.
278 - Thomas Anneau, métayer, âgé de 36 ans environ, demeurant au village de Licolière ; dénoncé "comme ayant aidé à tuer cinq volontaires républicains, à coup de triques", dans l'affaire qui eut lieu le 5 septembre 1793, entre Chantonnay et Saint-Vincent, fut arrêté chez lui et envoyé à La Rochelle, où il fut condamné à mort, le 6 janvier 1794. Une enquête avait établi qu'il était un partisan dévoué de la cause vendéenne, qu'il avait pris les armes à plusieurs reprises, suivi les brigands à différentes affaires et monté souvent la garde au Pont-Charron.
279 - Marie Graslepoix, morte en prison, à Niort, le 14 avril 1795.
280 - Hermine de Ponsay, de Chantonnay, morte dans les prisons du Mans. Plus loin quand nous parlerons de Saint-Mars-des-Prés, nous donnerons les noms de plusieurs membres de cette famille, victimes de la Révolution.
BOURNEZEAU
281 - Joseph-Henri Thiré, vicaire, 31 ans, frère du vicaire de Saint-Florent-des-Bois, avec lequel il partit pour l'Espagne, après avoir refusé le serment schismatique. Au retour, il fut nommé d'abord curé de la Chaize-le-Vicomte, puis du Boupère, où il mourut.
282 - Louis Maugin (ou Mauguin), 18 ans, condamné à mort, à Nantes, le 3 janvier 1794, avec 100 autres Vendéens.
283 - Pierre Avril, 22 ans, condamné à mort, à Nantes, comme brigand de la Vendée, le 5 janvier 1794, avec 251 compagnons.
284 - Louis Ereau (ou Ebeau), 28 ans, condamné également à Nantes, le 17 janvier 1794, avec 96 camarades.
285-286 - Jacques Vergniaud, 48 ans et Louis Macoin, 41 ans, morts dans les prisons de Niort, le premier, le 12 mars 1794, et le second, le 17 mars de la même année.
287 - N. Crespelle, mort en prison, à Fontenay, le 16 décembre 1793.
288 - Clair Pyniot de la Girardière, condamné à mort, à Quiberon, le 31 juillet 1795.
SAINT-GERMAIN-DE-PRINÇAY
289 - François Beaulieu, du Tail, 26 ans, chef vendéen, exécuté à Fontenay, le 23 mars 1794, ayant été "reconnu pour avoir été à la bataille de Fontenay, et y avoir menacé de mort des patriotes qui avaient acheté des domaines nationaux".
290-292 - François Grey, Jean Hariel et Pierre Rouillon, fusillés à Savenay, le 23 décembre 1793.
293 - René Mosnay, né à la Châtaigneraie, curé de Saint-Germain-de-Prinçay ; refusa le serment prescrit par la Constitution civile du clergé et s'embarqua pour l'Espagne, le 10 septembre 1792. Au retour de ce dur exil, il reprit la direction de sa paroisse, avec la desservance de Sigournais et de Chassais. Il mourut en 1826.
SAINT-HILAIRE-LE-VOUHIS
294 - Louis Texier, 28 ans, guillotiné à Fontenay le 21 janvier 1794, pour avoir "en vrai brigand, assisté à toutes les batailles et monté la garde pour arrêter les patriotes".
295 - Gabriel Tessier, 28 ans, condamné à mort, à Nantes, le 6 janvier 1794, avec 199 autres Vendéens.
296 - François Bonnin, condamné à mort, à Nantes également, comme brigand de la Vendée, le 31 décembre 1793.
SAINT-MARS-DES-PRÉS
297 - Louise-Marguerite Bellet (alias Besset) de la Voûte, 71 ans, née à Saint-Mars-des-Prés et domiciliée à Tiffauges, fusillée au Champ des Martyrs, à Angers, le 10 février 1794.
298 - Pierre Coutaud, 35 ans, tisserand, de Saint-Mars, exécuté à Fontenay, le 7 février 1794.
299 - N. Beauregard, femme Leboeuf, de Saint-Mars, 41 ans, décédée dans les prisons du Mans.
300 - Armand Gorrin de Ponsay, porte-drapeau de la Grande-Armée, périt au combat de Liffré.
301-303 - Philippe-François Gorrin de Ponsay, Lydie de Gourdeau, sa femme, et Émilie, leur fille ; périrent tous les trois dans la déroute du Mans.
304 - Benjamin de Ponsay, 53 ans ; mourut dans les prisons du Mans.
305-308 - Honoré-Henri-Jérôme de Ponsay, lieutenant de vaisseau, 51 ans ; fut condamné à mort à Quiberon, tandis que sa femme, Émilie Bourdeau de Brillac, et leurs deux filles, Honorine et Marie-Ausanne, moururent de misère dans les prisons du Mans. Le jugement de l'officier de marine porte : "A émigré en 1791, motif : c'était la persécution et qu'on voulait le forcer à suivre une constitution qui ne lui convenait pas. Il connaissait les lois contre les émigrés. Il observe qu'il ne s'est rendu que d'après la promesse du général Humbert, qu'il ne lui serait arrivé aucun mal." (Com. mil. du 14 therm. Quiberon)
309 - Pierre-Antoine Savary, curé de Saint-Mars-des-Prés, né à Bourges ; refusa le serment constitutionnel et voulut essayer d'éviter la déportation. Arrêté à La Rochelle, il dut prendre l'engagement de quitter la France et se dirigea par terre du côté de l'Espagne. Il mourut en Portugal.
SAINT-PHILBERT-DU-PONT-CHARRAULT
310 - Jean-Louis Biaille du Clos, né à Mouchamps, le 7 novembre 1730 ; devint, après avoir été vicaire de Treize-Septiers, curé de Saint-Philbert-du-Pont-Charrault, en 1767. Il refusa le serment et comme il était sexagénaire, au lieu d'être déporté, il fut mis en réclusion à Fontenay, avec d'autres prêtres âgés ou infirmes. La mort l'atteignit à Mortagne, le 2 septembre 1793.
311 - Louis-Gabriel-Modeste Chevalier, vicaire ; refusa également le serment schismatique et s'embarqua, le 9 septembre 1792, aux Sables-d'Olonne, sur le Jean-François, à destination de l'Espagne, d'où il revint, en 1801, pour être successivement curé de Corps, de la Bretonnière et de Champagné. En 1840, il mourut à Luçon, où il s'était retiré.
312 - Pierre Guillet, 39 ans, guillotiné à Fontenay, le 17 janvier 1794, "pour avoir porté les armes avec les brigands et assisté à plusieurs batailles".
313-323 - LA FAMILLE DE JALLAYS. Elle était très nombreuse au moment de la Révolution ; elle comptait quatorze garçons et beaucoup de filles. La tradition rapporte que les aînés se plaignaient parfois de l'augmentation de leurs co-héritiers et que leur père, bon et saint homme, se serait écrié, comme saisi de l'esprit prophétique : "Mais malheureux ! Vous ne serez pas encore assez pour perpétuer votre race !" En effet, presque tous ces enfants disparurent pendant la période révolutionnaire. Deux, qui étaient officier, Auguste de Jallays, 42 ans, et Louis de Jallais, 35 ans, pris à Quiberon, furent exécutés à Vannes, le 31 juillet 1795 ; sept furent tués dans les rangs de l'armée vendéenne ; l'un fut curé de Saint-Philbert, après avoir été exilé en Espagne ; un autre, appelé "le chevalier de Jallays", après avoir suivi son frère sur la terre étrangère, vint habiter avec lui, dans la maison qu'il a donnée à l'église de Saint-Philbert pour servir de presbytère. On ne sait ce que devint le reste de la famille.
SAINT-PROUANT
324 - Jean Baron ou Burois, boulanger, 23 ans, fusillé à Fontenay, le 29 décembre 1793, pour avoir exercé son métier en faveur des soldats vendéens.
325 - René Gousseau, 24 ans, tisserand, exécuté à Fontenay, le 10 février 1794, pour "avoir été aux batailles avec les brigands, sans y être forcé".
326 - Pierre Tarreau, 34 ans, exécuté à Fontenay, le 27 mars 1794, pour un motif analogue.
327 - Pierre Gauvin, fusillé à Savenay, comme brigand de la Vendée, le 25 décembre 1793.
328 - François Bridoleau, 20 ans, condamné à mort, à Nantes, le 2 janvier 1794, avec 289 autres victimes.
329 - Louis Chevron (de Saint-Porchand, non mal écrit, sans doute pour Saint-Prouant), condamné à mort, à Savenay, comme brigand de la Vendée, le 25 décembre 1793.
PUYBELLIARD
331 - François-Benjamin Manchereau, menuisier, exécuté à Fontenay, le 23 avril 1793.
332 - François Greffon, 18 ans, condamné à mort, à Nantes, le 4 janvier 1794.
333 - Jean Veneteau, 29 ans, condamné à mort, à Nantes, le 5 janvier 1794.
334 - Pierre Seguy, ancien employé dans les fermes royales, exécuté à Nantes, le 13 septembre 1794. Le jugement porte : "A suivi les armées des brigands en armes et décorés de la cocarde blanche et noire ; a fait partie de leurs comités et signé des pièces au nom de Louis XVII". Le procès-verbal de l'exécution ajoute qu'au moment de mourir, le condamné a poussé des cris infâmes de : Vive le Roi !
335 - L'abbé Gabriel Delisle, fils d'un chirurgien, détenu à Nantes, au mois de septembre 1794. Nous ne savons s'il fut mis à mort.
336 - Marie-Antoinette-Pétronille Adams ; élevée par la famille de Lespinay, dotée par elle, mariée à Lainé, marchand à Puybelliard, fit la guerre sous les ordres de Sapinaud et de Royrand. Elle était habillée en homme et sa conduite courageuse au milieu des combats l'avait fait surnommer : "le chevalier Adams". Arrêtée le 30 novembre 1793, cette héroïne fut condamnée à mort, et exécutée à Fontenay, le 21 décembre, à l'âge de 30 ans.
337 - René Meunier, curé ; refusa le serment constitutionnel et mourut pendant les troubles révolutionnaires. On ne sait pas s'il fut déporté ou simplement emprisonné.
PUYMAUFRAIS - SAINT-VINCENT-FORT-DU-LAY
338 - Jacques-Sylvain Desplobein, ancien vicaire de l'Île-Dieu et ancien curé de la Crosnière, devint curé de Puymaufrais en 1784. Il refusa le serment et resta dans le pays, pour y exercer, au péril de sa vie, son ministère sacerdotal. Réfugié soit à la métairie de Vauvert, dans la paroisse de la Gaubretière, soit aux environs du château de Boistissandeau, paroisse de Saint-Paul-en-Pareds, soit dans le souterrain du prieuré de l'Angle, près de Chantonnay, soit au château de la Roche-Louherie, paroisse de Puymaufrais, ce prêtre dévoué sut échapper à toutes les dénonciations et à toutes les recherches de ses ennemis, heureux de sauver ses jours, pour les consacrer au salut des âmes et à la défense de la Religion.
339 - Jacques Palardy, fusillé à Savenay, comme brigand de la Vendée, le 25 décembre 1793.
340 - Jacques Huvelin, 55 ans, mort dans les prisons de Niort, le 12 mars 1794.
341-342 - Louis Couturier et Pierre Lévêque, morts en prison, à Fontenay, le premier, le 15 décembre 1793, et le second, le 28 décembre suivant.
343-344 - Désirée de Béjarry, 28 ans, de Saint-Vincent-Fort-du-Lay, succomba dans les prisons du Mans, le 29 janvier 1793. Elle avait été arrêtée avec sa soeur, après la déroute du Mans, et toutes deux avaient été jetées en prison avec une centaine d'autres Vendéennes, dans une petite église, sur de la paille qu'on oublia de renouveler pendant six semaines. A peine leur donnait-on du pain.
345 - Jean Pillaud, maréchal, aussi de Saint-Vincent, condamné à mort, à Fontenay, comme brigand de la Vendée, le 14 décembre 1793.
ROCHETREJOUX
On sait que dans cette paroisse les maisons furent incendiées et les habitants massacrés par la colonne infernale de Grignon, le 28 février 1794.
346 - Pierre Gouget, 61 ans, scieur de long, exécuté à Fontenay, le 28 janvier 1794.
347 - Jean Liègre, 53 ans, condamné à mort, à Nantes, le 29 décembre 1793, par la commission Bignon, et fusillé dans les carrières de Gigant.
348 - André Imbert, mort en prison, à Fontenay, le 28 décembre 1793.
SIGOURNAIS - CHASSAIS-L'ÉGLISE
349 - Jean-Baptiste Bichon, curé ; ayant refusé le serment, s'embarqua aux Sables-d'Olonne, le 11 septembre 1792, avec 38 confrères, sur le navire Marie-Gabrielle, patron François Lambert, à destination de l'Espagne.
350 - Jean-Joseph Pichard, curé de Chassais-l'Eglise, condamné à mort, comme réfractaire à la loi, le 18 mars 1794, par le tribunal de la Vienne.
351-354 - Pierre Coutaud, 22 ans, René Héliot, 29 ans, Louis Hiot, 23 ans, Jean Mersedieau, 26 ans, condamnés à mort, à Nantes, le 2 janvier 1794, comme brigands de la Vendée.
355 - Bergeron, mort dans les prisons de Niort, le 14 décembre 1793.
356 - Louis Michenaud, condamné à mort à Fontenay, comme brigand de la Vendée, le 24 novembre 1793.
SAINT-VINCENT-STERLANGES
357-358 - Marie Arnaud, femme Barthélémy, 56 ans, guillotinée à Fontenay, le 6 janvier 1794 : "fameuse brigande, dit le jugement, qui avait engagé ses voisins à se révolter". Son mari fut également mis à mort.
359-360 - Leurs enfants, Joseph, âgé de 13 ans, et Marie, âgée de 18 ans, furent reconnus par la Commission militaire, comme n'ayant point trempé dans les "crimes" commis par leur père et leur mère, mais il fut décidé "qu'en qualité d'enfants contre-révolutionnaires, ils seraient mis dans la maison de réclusion de Fontenay, pour y demeurer jusqu'à ce que la Convention ait sttué sur le sort des parents d'émigrés".
361 - "Un nommé Chateigner, grand-oncle de mon père, du village de la Ferrandière ; fut pris par les soldats républicains et conduit au bourg de Saint-Vincent-Sterlanges. Là, il fut massacré dans l'église, et sa tête, après avoir été coupée, fut suspendue à une branche de noyer, sur la petite place de la localité". (Raconté par mon père, qui le tenait de son père, lequel lui a raconté ce fait) Note de M. l'abbé Léon Jaud, curé-doyen de Noirmoutier.
362 - René Girard, curé, né à la Gaubretière ; refusa de prêter le serment civil et se soumit à la déportation. Le 22 octobre 1792, il s'embarqua dans le port de Saint-Gilles, sur le navire du capitaine Mornet et se rendit en Espagne, où il mourut vers la fin de 1793.
DOYENNÉ DES ESSARTS
LES ESSARTS
363 - Nicolas Gons (Gous ou Goust), greffier du juge de paix, guillotiné à Fontenay, le 27 octobre 1793, comme "secrétaire du Comité des Brigands".
364 - Autre Nicolas Gous ; aussi greffier, condamné à mort, comme brigand de la Vendée, le 24 avril 1794, également à Fontenay.
365 - Nicolas Billaudeau, 65 ans, fusillé à Fontenay, le 26 décembre 1793, "fameux brigand dont les fils sont aussi chefs des rebelles".
366-374 - André Michelot, 19 ans, fusillé à Savenay, le 22 décembre 1793 ; Louis Bernier, 20 ans, fusillé à Savenay, le 23 décembre 1793 ; Mathurin Cossard, 18 ans, fusillé à Savenay le 23 décembre 1793 ; Jacques Grenier, 30 ans, fusillé à Savenay, le 23 décembre 1793 ; René Guilleminot, 20 ans, fusillé à Savenay, le 23 décembre 1793 ; Jacques Gauduchot, 32 ans, fusillé à Savenay le 23 décembre 1793 ; Jean Gobin, fusillé à Savenay, le 25 décembre 1793 ; Jean Flandrois, fusillé à Savenay le 26 décembre 1793.
375-379 - Barthélémy Allaire, 30 ans, condamné à mort, à Nantes, le 2 janvier 1794 ; Jean Carré, 20 ans, condamné à mort, à Nantes, le 2 janvier 1794 ; Jean Nellier (ou Nillier), 31 ans, condamné à mort, à Nantes, le 4 janvier 1794 ; Pierre Girardeau, 18 ans, condamné à mort, à Nantes, le 6 janvier 1794 ; René Guilleminot, 20 ans, condamné à mort, à Nantes, le 18 janvier 1794.
380-381 - René et Jean Papoyant, laboureurs, condamnés à mort, comme brigands de la Vendée, le 11 janvier 1794, par le tribunal de la Sarthe.
382 - Ros Welin, en prison à Niort, le 14 avril 1794, en compagnie de 196 autres personnes, arrêtées dans plusieurs départements de l'Ouest comme suspectes de sentiments contre-révolutionnaires.
383 - André-François Hillairet, vicaire ; ayant refusé le serment, s'embarqua pour l'Espagne, le 27 septembre 1792, sur le Saint-Nicolas, de Lorient, capitaine Guillaume Meslin.
Au commencement de l'année 1794, massacre aux Essarts : "Le général Grignon (commandant l'une des douze colonnes infernales) arrive aux Essarts, a écrit Chapelain, maire de la Flocellière ; il fait égorger, sur une liste insignifiante, vingt jeunes gens, qui s'étaient conformés à la proclamation des représentants du peuple, avaient remis les armes et se comportaient bien. Il fit égorger des officiers municipaux en écharpe et cela par une erreur de nom, qu'il ne donna pas le temps d'expliquer. Dans le reste de la paroisse, il fusilla de toutes mains, sans exception, ni formalité". (Crétineau-Joly-Drochon, II, 135)
BOULOGNE
384 - Jean Bretot, fusillé à Savenay, le 26 décembre 1793, comme brigand de la Vendée. "Le 19 juillet 1794, la colonne (commandée par le général Huché) campe dans les landes de la Marquière, près de Boulogne. Plusieurs cultivateurs, trouvés cachés et sans armes, les uns en chemise, les autres en gilet, presque tous à leurs travaux, sont amenés au chef et fusillés sur le champ par ses ordres. Le général Ferrand, témoin de ces massacres, fait des représentations à Huché, qui répond : "Je le veux, moi !" Cependant plusieurs femmes et deux hommes sont épargnés". (Crétineau-Joly-Drochon, II, 283)
SAINTE-CÉCILE
385 - Jean-Paul-Armand Dolbecq, curé ; fut massacré en 1794.
386 - Melchior-Siméon Le Gouix, vicaire, cousin-germain du curé ; empêcha ce dernier de prêter serment à la Constitution civile du Clergé et resta caché dans la paroisse pour administrer les Sacrements. Dénoncé par la servante de la personne charitable qui lui donnait asile à Saint-Vincent-Sterlanges, il fut pris dans la nuit et conduit à Fontenay, où étaient déjà incarcérées les demoiselles Girault de la Clairie, de Sainte-Cécile. Délivré lors de la prise de cette ville par les Vendéens, il revint à Sainte-Cécile, où il demeura, paraît-il, jusqu'à la fin de la Révolution.
387 - Nicolas Mandin, horloger, 45 ans, condamné à mort par le tribunal criminel de la Vendée, séant à Fontenay, le 26 mars 1793.
388 - François Barreau, 37 ans, condamné à mort à Nantes, le 4 janvier 1794, avec 209 autres compagnons d'infortune.
389-391 - François Verdon ou Verdeau, 20 ans, domestique, condamné à mort comme conspirateur, à Saumur, le 26 décembre 1793 ; Joseph Chaigneau, marchand et Pierre Penisson, domestique, fusillés également à Saumur, le 29 décembre 1793. Sans armes, ils s'étaient rendus tous les trois prisonniers volontaires à Ingrandes et avaient été envoyés devant la commission révolutionnaire d'Angers, qui ordonna leur exécution immédiate.
DOMPIERRE
392-394 - N. de Guerry de Beauregard père, presque octogénaire, périt les armes à la main, au passage de la Loire. Deux de ses enfants, Louis-Benjamin-Charles, 27 ans, et Gilbert, 31 ans, émigrés, chevaliers de Malte, officiers de marine, furent massacrés, le 29 août 1795, à Auray, après l'expédition de Quiberon. Le dernier a fait preuve d'un héroïsme admirable, comme l'atteste le document suivant, que nous sommes heureux de pouvoir mettre sous les yeux de nos lecteurs.
"Attestation de Charles Janvre de la Bouchetière, ancien officier de la marine royale, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, présent à Quiberon, comme chef de section des volontaires nobles, lors de la désastreuse affaire du 21 juillet 1795 ; et de Louis-Armand-Auguste-Henri, chevalier Dufay, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et de l'ordre souverain de Saint-Jean de Jérusalem, ancien officier, aussi présent comme sergent du Royal-Émigrant.
Attestons qu'au moment de la capitulation du fort où étaient réunis tous les corps émigrés, acculés au bord de la mer, la frégate anglaise continuant son feu sur les colonnes républicaines, le général républicain, ayant exprimé que la capitulation ne pourrait tenir, si cette frégate ne cessait son feu, le chevalier Gilbert-Alexis de Guerry de Beauregard, lieutenant de vaisseau (et non tout autre), servant alors dans le régiment d'Hector, composé de tous les anciens officiers de marine, s'offrit pour aller à la nage prévenir le commandant de la frégate, qu'on avait capitulé et qu'il ne devait pas tirer ! ; le général républicain l'interpella et lui dit : "Mais reviendrez-vous ?" - Je vous en donne ma parole, répondit M. de Guerry. - En ce cas, allez, reprit le général". Alors M. de Guerry se jeta à la nage, se rendit à bord de la frégate anglaise, fit connaître la capitulation et l'amiral fit cesser le feu à l'instant. Sa mission remplie, malgré les instances des officiers anglais et de quelques compagnons d'infortune, qui s'étaient échappés, esclave de sa parole, M. de Guerry se jeta à la mer, retourna se réunir aux malheureux prisonniers et sans que cette action si noble fût appréciée par le général républicain, il fut confondu parmi les victimes et fusillé comme elles.
Pour copie conforme :
Comte de Guerry de Beauregard.
Chavagnes-en-Paillers, le 7 juillet 1896."
395 - Jacques Phelipaud père, 60 ans, laboureur aux Petites-Vergues, exécuté aux Sables, le 24 février 1794, "convaincu d'avoir porté les armes contre sa patrie, monté la garde plusieurs fois avec les brigands, armé d'un bâton ferré, donné asile aux révoltés dans sa maison, été un parfait brigand et un acharné pillard comme l'attestent trois dépositions conformes."
396-397 - Frédéric Cauvin et Jean Martin, ou Matineau, 19 ans, condamnés à mort à Nantes, le 6 janvier 1794, avec 198 autres camarades.
LA FERRIÈRE
398 - Jean Ratouis, 54 ans, laboureur, officier municipal ; condamné à mort le 2 octobre 1793 et exécuté le même jour aux Sables, "convaincu d'avoir fait partie de l'attroupement en qualité de commandant, contraignant les patriotes de monter la garde pour les rebelles ; d'avoir été président du comité de régie et de l'administration des subsistances, que les rebelles avaient établi au dit lieu de la Ferrière ; d'avoir arboré la cocarde blanche et d'avoir violé le serment qu'il avait fait lors de son élection d'officier municipal".
399 - Pierre Bazin, 32 ans, journalier ; condamné à mort le 23 février 1794 et exécuté le même jour, aux Sables, "convaincu d'avoir porté les armes contre sa patrie, porté la cocarde blanche, fait partie d'un rassemblement qui battait le tocsin à la Chaize-Giraud, monté la garde aux prisons où étaient les patriotes, exercé divers pillages, fait des efforts pour entraîner des citoyens dans le parti des attroupés et forcé des patriotes à rendre les armes".
400 - Jacques Brancard, 63 ans, laboureur à la Rivière ; condamné à mort le 1er mars 1794 et, exécuté le lendemain, aux Sables, "convaincu de n'avoir rien fait pour sortir du pays occupé par les brigands, d'en avoir retiré chez lui, et au moins complice de coups de fusil tirés près de sa maison sur des patriotes qui allaient la fouiller pour y saisir un des chefs qui s'y tenait caché".
401-402 - René Berthelot, 60 ans, et Jacques Churveau, 35 ans ; condamnés à mort, à Nantes, le 5 janvier 1794, avec 250 autres compagnons d'infortune.
403 - Jacques-Augustin Bruhat, vicaire, refusa le serment constitutionnel et se réfugia en Espagne, d'où il revint en 1801 pour être successivement vicaire d'Aizenay, curé de la Chapelle-Hermier et plus tard d'Apremont. Il mourut en 1812.
SAINTE-FLORENCE - SAINT-JOSEPH-DE-L'OIE
404 - Françoise Baudry, épouse de Jean-Baptiste Gouraud, seigneur de la Gemaubretière, fut, en 1793, victime de son attachement à la Religion. Elle avait caché chez elle les ornements de l'église et les vases sacrés. Un garçon tailleur d'habits, que ses achats successifs de biens nationaux ne tardèrent pas à enrichir, l'ayant appris, conduisit chez Mme Gouraud, qui habitait le logis de la Boulay, au bourg de Sainte-Florence, une compagnie de soldats républicains qui campaient au village de l'Oie ; ils firent chez elle une fouille minutieuse qui amena la découverte des dits objets et ils l'entraînèrent à Fontenay, où elle périt de fatigues et de privations au fond d'un cachot.
405 - Jean Carré, 40 ans, laboureur, exécuté à Fontenay, le 26 mars 1793.
406-407 - Joseph Josset, 30 ans, et Jacques Petiteau, fusillés à Savenay, en décembre 1793.
408-409 - Sophie Berthet, 61 ans, morte en prison à Celles, ainsi que Mathurin Michelot, 35 ans, du Châtelier, en Sainte-Florence.
410 - Marie Guillemineau, femme Millet, 65 ans, fouassière, née à Sainte-Florence, mais domiciliée à Maulévrier ; fut arrêtée à Cholet comme suspecte et traduite devant le Comité révolutionnaire à Saumur ; le 17 février 1794, elle fut envoyée à Angers et probablement fusillée au Champ-des-Martyrs.
411 - François Bouchereau, 39 ans, mort en prison à Fontenay, le 27 décembre 1793.
412 - Marie-Jeanne Guillebaud, 69 ans, morte aussi en prison à Fontenay, le 9 décembre 1793.
413 - Jacques Mounoir, domestique, 20 ans ; est indiqué comme victime de la Révolution, par M. l'abbé Uzureau, aumônier du Champ-des-Martyrs, à Angers. (Vendée Historique, VIe an., p. 166)
414 - Joseph-Armand Brethé de la Guignardière, 17 ans, volontaire, fait prisonnier à Quiberon et fusillé peu après. Cette famille a fourni neuf victimes à la Révolution.
SAINT-MARTIN-DES-NOYERS
415 - Pierre-Jean Guillet, curé, s'embarqua le 9 septembre 1792, sur le Jean-François qui, sous la conduite du capitaine Picard, fit voile pour l'Espagne. Il y avait à bord 75 prêtres non assermentés qui préféraient l'exil à l'apostasie. M. Guillet revint, en 1800, à Saint-Martin, où il mourut, en 1805, d'un cancer à la figure.
416 - Louis Fallard, maréchal, de Saint-Martin (?), fusillé à Angers au début de l'année 1794.
417 - Joseph-Thomas Bonnet, né à Montaigu, vicaire de Saint-Martin-des-Noyers, 42 ans, emprisonné à Nantes, sur le navire "La Gloire". Les 90 prêtres détenus dans ce cachot flottant furent presque tous, sur l'ordre de l'infâme Carrier, engloutis dans les flots de la Loire, dans la nuit du 25 octobre 1793.
418 - Pierre Clavet, 23 ans, mort en prison, à Niort, le 7 avril 1794.
419 - René Quacon, condamné à mort, à Nantes, le 2 janvier 1794.
420-423 - Louis Baudoré, 21 ans, Jean Gauducheau, René Grasdepois, Jean Lauriau, condamnés à mort à Nantes, le 5 janvier 1794.
424 - Justin-Maurice de Fronzat de l'Anglade, avant la Révolution, curé de Rouans, au diocèse de Nantes, refusa le serment et vint se réfugier à Saint-Martin, où il exerça de 1793 à 1800, les fonctions de son ministère. Il eut la chance d'échapper au mandat d'amener ainsi qu'au décret de déportation lancés contre lui. A la fin des troubles, il retourna dans son diocèse d'origine, où il fut d'abord curé de Paimboeuf, puis vicaire général de Nantes.
LA MERLATIÈRE
425 - Jacques Boilleteau, domestique du marquis de Goulaine, à la Merlatière, fut condamné à mort, après l'affaire de Quiberon, le 28 juillet 1795.
426 - René Brochard, garçon laboureur, condamné à mort à Sablé, comme brigand de la Vendée, le 1er janvier 1794.
DOYENNÉ DE SAINT-FULGENT
SAINT-FULGENT
427 - Pierre Enfrein, laboureur, chef vendéen, 45 ans, condamné à mort, à Fontenay, le 28 novembre 1793, comme ayant été "l'instigateur" des troubles contre-révolutionnaires.
428 - René Rigondeau, tailleur, 63 ans, fusillé à Fontenay, le 28 décembre 1793, pour avoir fourni des vivres aux brigands.
429 - Pierre Martin, 32 ans, maréchal, exécuté à Fontenay, le 23 janvier 1794, "pour avoir été parmi les brigands, en qualit de chef".
430 - Pierre Gréau, marchand, 46 ans, fusillé à Angers, au début de l'année 1794.
431 - Pierre Mary, 40 ans, journalier, arrêté comme suspect, parce qu'il n'avait pas de passeport, fusillé à Angers, au Champ-des-Martyrs, le 22 décembre 1793, d'après les uns, ou le 15 janvier 1794, d'après les autres.
432-433 - Jeanne Grillard, 41 ans, femme de Pierre Robin, huissier, et Marie Violeau, veuve Parageau, 53 ans, mortes en prison à Celles.
434-441 - Marie Fonteneau, femme François Ardouin fut massacrée avec ses cinq enfants, Jacques, 12 ans, Pierre, 10 ans, Marie, 9 ans, François, 5 ans et Jeanne, 2 ans à la Fructière, le 23 février 1794. La vieille femme Rautureau fut fusillée à quelques pas plus loin. Une trentaine de femmes, de vieillards et d'enfants sont enfermés dans la maison Auneau et massacrés. Plusieurs membres de la famille Auneau, à la Levandière, sont aussi mis à mort, vers la même époque. La femme Moreau, de la Fructière, fut tuée en 1794.
442 - Pierre Fonteneau, 30 ans, cordonnier, condamné à Nantes, le 4 décembre 1793, "pour avoir formé une conspiration ayant pour objet de s'évader avec de fausses clefs, d'assassiner les sentinelles et la geôlière Bernard-Laguèze, de mettre le feu à plusieurs maisons, afin de favoriser les projets des révoltés". Il fut exécuté immédiatement le soir aux flambeaux, place du Bouffay.
443-445 - Pierre Bodard, 23 ans, Antoine Crépeau, 18 ans et René Maquigneau, 20 ans, condamnés à mot à Nantes, comme brigands de la Vendée, le 2 janvier 1794.
446 - Jean Godard, 26 ans, condamné à mort, à Nantes, pour le même motif, le 8 avril 1794.
447 - Le maire Martinau, qu'on appela le Robespierre de Saint-Fulgent, fit fusiller dans une charmille voisine de sa maison, le nommé Fauxpied, auquel on avait promis l'oubli du passé. C'était vers la fin de 1793.
448-449 - Jean Audebert, 36 ans et Jacques Bertrand, 30 ans, morts en prison, à Niort, l'un le 17 mars 1794 et l'autre, le 7 avril suivant.
450 - Jacques Auneau, fut surpris, près de Vendrennes, par les hussards républicains, qui le tuèrent de dix-sept coups de sabre.
451 - Jacques Baudreau, 46 ans, veuf de Françoise Boudaud, tué par les républicains, au village de la Léraudière, le 2 février 1794.
452-453 - Jeanne Baudry, 30 ans, femme de Charles Gaboriau, fut massacrée le 22 février 1794 et son fils Pierre, âgé de 2 ans, avait déjà été tué par les soldats de la révolution, le 29 septembre 1793.
454 - Jeanne Gruau (ou Gréau), tailleuse, 31 ans, est inscrite parmi les victimes de 1793, par M. l'abbé Uzureau.
455 - René-Henri de Tinguy, fils aîné de Jean-Abraham de Tinguy, chevalier, seigneur de la Sauvagère et de Perrine Bruneau de la Rabatelière, né à Saint-Fulgent, en 1750, marié à Thérèse-Ursule du Plessis de Grénédan, sous-commissaire de la Marine à Noirmoutier, avant la guerre. Il fut créé Gouverneur de l'Île de Noirmoutier, par Guerry de la Fortinière et Charette le maintint dans ses fonctions. Les républicains, l'ayant fait prisonnier, lui arrachèrent la langue avant de le fusiller, à Noirmoutier même, le 10 janvier 1794.
456 - François-Joseph de Tinguy, blessé plusieurs fois. Etats de service : Entré au régiment d'Armagnac, en 1778 ; blessé d'un coup de feu au siège de Savanats, a reçu trois blessures à bord du vaisseau La Couronne, au combat du 12 avril 1782 ; émigré en 1791, a fait la campagne de 1792, à l'armée des Princes ; entré au régiment de Béthisy, passé à l'armée de Condé ; blessé d'un coup de feu, a obtenu la Croix de Saint-Louis, sollicitée par son commandant.
457 - Pierre-Alexandre-Benjamin de Tinguy, père du précédent. Etats de service : Cadet-gentilhomme, au régiment de Bourgogne, en 1778 ; émigré en 1791, a fait la campagne de 1792, à l'armée des Princes : capitaine, entré au régiment de Béthisy, en 1794 ; entré en 1795, dans les chasseurs nobles ; blessé en 1796 ; rentré en France, en 1800. (V. Crétineau-Joly-Drochon, Xe volume).
SAINT-ANDRÉ-GOULE-D'OIE
458 - François Carré, marchand de chevaux, 25 ans, exécuté à Fontenay, le 26 mars 1793.
459 - Louis Chatigné, 37 ans, condamné à mort à Nantes, comme brigand de la Vendée, le 6 janvier 1794.
460 - Allain, prieur de Saint-André-Goule-d'Oie. Refusa le serment, se cacha dans les bois, souffrit tout ce qu'on peut souffrir, excepté la mort, disent les Mémoires de l'abbé Remaud ; emprisonné à Rochefort, réussit à s'évader ; curé de Boufféré en 1816 et curé-doyen de Montaigu en 1818, il mourut dans ce dernier poste, le 22 janvier 1823, à l'âge de 73 ans.
461 - Jacques Boursier, prêtre, âgé de 61 ans, né à Montaigu, et domicilié à Saint-André ; ancien curé de Mouchamps ; fut incarcéré à Rochefort, mais, à cause de son âge, fut exempté de la déportation à la Guyane.
BAZOGES-EN-PAILLERS
462 - Pierre Brunégat, né à Pornic, vicaire de Bazoges, refusa le serment, resta dans le pays où il rendit de grands services. Surpris par les républicains à Luçon, il fut condamné à la déportation et partit pour Cayenne le 10 mars 1798. L'endroit qui lui fut assigné s'appelle Kononama. On avait dressé à la hâte, dans ces marais fangeux de misérables cabanes. Les déportés étaient logés, vingt par vingt, dans chacune de ces cases. Ils couchaient sur des paillasses ou dans des hamacs. Leur nourriture, qu'ils préparaient eux-mêmes, était si mauvaise, que les nègres pouvaient à peine en manger. Ils n'avaient pour toute boisson que l'eau dégoûtante de la rivière ou des mares voisines. Brûlés par le soleil pendant le jour, ils passaient les nuits à se défendre des insectes dont la piqûre mettait le feu dans le sang. Tous les déportés tombèrent malades et, en moins de deux mois, les trois quarts d'entre eux succombèrent à une fièvre épidémique. L'abbé Brunégat mourut de faim. On trouva, dans la forêt, son corps, prosterné à genoux, les mains jointes et les lèvres collées sur son crucifix. Ses confrères durent lui creuser une fosse et rendirent les derniers devoirs à ce martyr. (8 septembre 1798).
463 - Jean-Louis Bonnet, curé de Bazoges ; refusa le serment, resta dans la paroisse et au plus fort de la Terreur, se cacha dans un village de la Gaubretière. L'abbé Remaud rapporte que M. Bonnet suivit la Grande Armée et mourut de l'autre côté de la Loire, sans qu'on sache où, ni dans quelles circonstances il a succombé.
464-464 bis - Pierre Renoux, fusillé à Savenay, en décembre 1793. On trouve aussi Jean Renoux, 16 ans, tisserand de Bazoges ? Accusé de brigandage, il ne fut convaincu d'aucun grief sérieux et la commission Lenoir l'envoya sur les vaisseaux de la République le 16 mars 1794.
465 - Jean David, condamné à mort à Nantes, comme brigand de la Vendée, le 30 décembre 1793.
466-467 - Charlotte Sapinaud, 23 ans, et Aimée, sa soeur, 17 ans, condamnées à la déportation à vie, le 6 mai 1794, attendu, dit le tribunal de Nantes, que si elles ont suivi leur père au milieu des brigands, elles ont pu subir son ascendant. (Loi du 7 juin 1793).
468 - Charles-Augustin de Royrand, né à Montaigu, chevalier de Saint-Louis, seigneur de la Petite-Roussière, paroisse de Bazoges, lieutenant-colonel retraité, général divisionnaire de l'armée vendéenne, blessé grièvement près d'Entrammes, le 17 octobre 1793, succomba près de Baugé, le 5 novembre suivant, des suites de sa blessure.
LES BROUZILS
469 - François Houssin, curé, refusa le serment et suivit l'armée catholique au-delà de la Loire. Fait prisonnier à la déroute du Mans, il fut conduit à Angers et cité, à la fin de décembre 1793, devant la Commission militaire dite de Saumur qui le condamna à mort, pour "1° avoir entretenu des correspondances avec les brigands de la Vendée ; 2° avoir enfreint la loi relative à la déportation des prêtres réfractaires ; 3° avoir excité, suivi ou maintenu la révolte, qui a éclaté dans le département de la Vendée ; 4° avoir, par ses discours perfides, séduit les esprits faibles en leur disant que pour être agréable à l'Auteur de la nature et jouir d'un heureux avenir, il fallait massacrer tous les défenseurs de la Vndée ; 5° avoir provoqué au rétablissement de la royauté et à l'anéantissement du peuple français". M. Houssin fut guillotiné, le 1er janvier 1794, à Angers sur la place du Ralliement.
470-472 - Jean Moulin, Joseph Moulin et Etienne Voyando, fusillés à Savenay, le 26 décembre 1793.
473 - François Royer, 22 ans, condamné à mort, à Nantes, le 2 janvier 1794.
474 - Pierre Bieteau, 23 ans, condamné à mort, à Nantes, le 4 janvier 1794.
475 - Jean Fontenay, 21 ans, condamné à mort à Blain, par la Commission militaire présidée par Bignon, le 25 décembre 1793.
476 - Jean Herbreteau, vicaire de Landeronde d'après les uns, de Venansault, d'après les autres. Il naquit à Chauché. Condamné à la déportation, il réussit à s'échapper de la prison de Rochefort.
CHAVAGNES-EN-PAILLERS
477 - Constantin Brochard ou Bouchard, 17 ans, laboureur, fusillé à Angers, au début de l'année 1794.
478 - Pierre Rulleau, fusillé à Savenay, le 23 décembre 1793.
479-485 - Pierre Gaboriault, Jean Girard, Louis Gréault, Pierre Guinebault, François Charrier dit Duval, Joseph Lucas et Pierre Piffetault, fusillés aussi à Savenay, le 26 décembre 1793.
486-487 - Jean Couturier, 46 ans, et Jean Couturier, 9 ans, du village du Cormier. Le premier, le père sans doute, fut condamné à mort à Nantes, le 4 février 1794 ; le deuxième, à cause de sa jeunesse, ne fut qu'incarcéré dans la prison des Saintes-Claires, "jusqu'à ce que des patriotes, décidés et vrais républicains veuillent se charger de lui."
487-490 - Charles Aubreteau, 20 ans, Maurice Lucas, 21 ans, Pierre Drouet, 32 ans, et Louis Gaboriault, 26 ans, condamnés à mort, les trois premiers, le 5 janvier 1794, et le dernier, le lendemain, par le tribunal de Nantes.
491 - Marie Gouraud, laboureur, condamné à mort comme brigand de la Vendée, le 16 janvier 1794, par le tribunal de la Sarthe.
492-493 - François Chemineau, 50 ans, journalier, demeurant à Maulévrier, mais né à Chavagnes, Mathurin Grelet, 53 ans, tisserand ; sont indiqués comme victimes de la révolution par M. l'abbé Uzureau, aumônier du Champ-des-Martyrs, qui ne donna de détails que sur le premier. Celui-ci fut interrogé à Saumur et reconnu coupable par les membres du Comité révolutionnaire de Cholet résidant dans cette ville. Il partit pour Angers, c'est-à-dire pour monter sur l'échafaud, le 24 février 1794
494 - Au village du Cormier, il y avait, en 1794, une jeune et pieuse orpheline, connue sous le nom de Jeanne. Le 23 février de la dite année, elle dut s'enfuir devant les colonnes infernales en compagnie d'une femme et de cinq petits enfants. Les fugitives s'étaient blotties dans le coin d'un champ, lorsqu'un soldat les aperçoit, tire son sabre, rouge encore du sang que le féroce patriote vient de verser. A cette vue, Jeanne veut fuir, mais le bourreau lui barre le passage. L'enfant se voyant perdue va s'asseoir dans un sillon, et là, cachant sa belle et candide figure dans ses deux mains, elle demeure immobile en attendant la mort. Le barbare se précipite vers la jeune victime et la frappe à plusieurs reprises pour lui trancher la tête. Mais les vêtements et les longs cheveux de Jeanne résistaient au tranchant du sabre. Le soldat la frappe de nouveau pour lui fendre le crâne. La coiffe et l'abondante chevelure de l'orpheline amortissent encore le coup. Le massacreur s'acharne et pour en finir il plonge son arme dans la poitrine de la jeune fille. Jeanne s'affaisse et meurt sur le sillon comme la fleur tranchée par le soc de la charrue. La jeune martyre n'avait pas poussé un cri. Elle mourait dans les parfums de son innocence et de sa vertu.
495-501 - FURENT BRÛLÉS VIVANTS au village du Charon, le 23 février 1794 : Marie Herbreteau, veuve de Mathurin Charrier, 73 ans ; Marie Charrier, femme de Jean Rabréaud, 52 ans ; Jean Rabréaud, 9 ans ; Louise Bolleteau, femme de Louis Charrier, 42 ans ; Marie Charrier, 8 ans ; Louise Charrier, 6 ans ; Rose Charrier, 3 ans.
502 - Le sieur Remaud, aïeul des demoiselles Remaud de la Déderie ; fut massacré à la même époque, près de la Bonnelière. On le prit pour un prêtre ; on lui arracha la langue et on lui fit endurer d'horribles supplices.
503-505 - Marie-Henriette du Chaffault, épouse de Louis de Chevigné, de Chavagnes, sa soeur Rosalie et sa mère Rose Anil de Pignerolle, épouse de Hector Boguais, d'Angers, périrent de misère au Mans.
506 - Madame Duvau, de Chavagnes, née de Sapinaud de Bois-Huguet, dont le mari fut aide de camp dans les armées vendéennes ; fut noyée à Nantes, en décembre 1793.
507 - Charles-César de Royrand, lieutenant de vaisseau, demeurant à la Brunière, l'un des premiers chefs de l'armée royaliste ; fut tué au Pont-Charron. M. C. Gourraud a raconté, dans l'Annuaire de la Société d'Emulation, les massacres des Colonnes infernales, notamment celui du 23 février 1794. "En cette affreuse journée, disait-il, on entendit de tous côtés des coups de fusil et les cris des malheureux qu'on égorgeait. Au village de l'Anjouinière, où il se fit une véritable boucherie, les Bleus surprirent notamment douze ou quinze femmes, qui revenaient d'entendre, en la grange de la métairie de la Trottinière, une messe à laquelle presque toutes avaient communié. Ils les firent mettre en ligne dans une aire, au sud-est du village, et les tuèrent à bout portant à coups de fusils ... D'innombrables cadavres recouvraient la prairie, où s'élève actuellement la maison des Missionnaires".
La liste suivante nous a été aimablement communiquée par M. René Vallette, qui la tenait lui-même de M. Gourraud de la Proustière. Le distingué Directeur de la Revue du Bas-Poitou fait remarquer que ce martyrologe de Chavagnes est évidemment incomplet, car il ne mentionne que 17 victimes au village de la Morinière, alors que d'après une tradition unanime, de ce seul village, 32 cadavres furent, la nuit suivante, amenés au cimetière dans deux charrettes.
508-509 - François Chedanneau, 52 ans, et Pierre Rabrecaud, 58 ans, tués le 6 janvier 1793.
510 - Julien Herbreteau, 66 ans, mis à mort, le 22 février 1793, à la métairie du Plessis.
511 - Jean Baudry, 57 ans, tué, le 4 octobre 1793, au village de la Drolignière.
512 - Mademoiselle Guerry de Puymaufrais, 76 ans, tuée dans le bourg, le 5 octobre 1793.
513 - François Chauvet, 30 ans, mis à mort, le 18 octobre 1793, au village de l'Huctière.
514 - Jean Bolleteau, 62 ans, de la métairie de la Brunière, exécuté à Fontenay, le 22 novembre de la même année.
515 - Louis Gourraud, 55 ans, tué au village de l'Hopitaud, le 16 février 1794.
516-517 - Rose Fonteneau, 20 ans, et Marie Boucher, 31 ans, mises à mort, au village de la Morinière, le 22 février suivant.
518 - Anne Boucher, 27 ans, tuée le même jour, à l'Anjouinière.
519 - Jean François, 60 ans, assassiné, le même jour, à la Bretaudière.
520-521 - Renée Bégaud, 41 ans, femme de François Chaigneau, et Marie-Anne Chaigneau, sa fille, 12 ans, massacrées aussi le même jour, dans le bourg.
522 - Jean Moreau, 70 ans, tué le lendemain, à la Martelière.
523-535 - Marie André, femme de Jean Boucher, 64 ans ; Françoise Boucher, femme de Pierre Curateau, 34 ans ; Marie Boisseau, 15 ans ; Perrine Piveteau, femme de Jean Briaud, 41 ans ; Jeanne Briaud, 38 ans ; Marie Briaud, femme de Jean Piveteau, 47 ans ; Jeanne Duret, 10 ans ; Jeanne Maindron, femme de Pierre Curateau, 42 ans ; Marie-Anne Gilbert, femme de Pierre André, 42 ans ; Jean André, son fils, 6 ans ; Henriette, sa fille, 4 ans ; Louise Fonteneau, veuve de Jean Blanchard, 68 ans ; Jeanne Gilbert, veuve de Jean Rulleau, 35 ans ; tous massacrés au villages de la Morinière, le 23 février 1794.
536 - Mathurin Lainé, 48 ans, tué le même jour au village de l'Hopitaud.
537 - Louise Raphin, 50 ans, mise à mort, à la même date dans le bourg.
538-545 - Françoise Raphin, veuve de Jean Dugas, 58 ans ; Marie Debien, femme de Jean Couturier, 46 ans ; Rose Rulleau, 4 ans ; Jean Rulleau, 3 ans ; Pierre Rulleau, 2 ans ; Marie-Anne Cohon, femme de Louis Piveteau, 28 ans ; Louis, 4 ans ; Jean, 2 ans, ses fils, tous massacrés à la Cornuère, le 23 février 1794.
546-547 - Jacques Laporte, 28 ans, et Pierre Laporte, 22 ans, tués le même jour, au village de la Baudrière.
548 - François Boisseau, 19 ans, tué, aussi le même jour, par les républicains.
549-550 - Marie-Anne Goillaudeau, veuve de Pierre Maindron, 58 ans, et Jeanne, sa fille, 26 ans, assassinées, à la même époque, à la métairie des Crespelières.
551 - Marie-Anne Boisseau, femme de Jean Herbreteau, 48 ans, mise à mort, également le même jour, à la métairie des Topinières.
552 - Louis François, 15 ans, tué, le même jour, au village de la Bretaudière.
553 - Marie Badreau, femme Chaillou, 56 ans, victime des révolutionnaires, le dit jour, 23 février 1793, au village de la Dédrie.
554 - Marie-Hélène Piveteau, 43 ans, subit le même sort et en ce même temps, à la métairie de la Maisonneuve.
555-560 - Catherine Herbreteau, femme de Pierre Brauquard, 60 ans ; Louise Herbreteau, veuve de Louis Brauquard, 48 ans ; Marie-Anne Trasteur, veuve de Nicolas Goust, guillotiné à Fontenay, 64 ans ; Marie-Louise-Victoire Goust, femme de Louis-Marie Bouron, notaire, 36 ans ; Clotilde Goust, 30 ans ; Eugénie-Louise-Marie Bouron, fille de Marie-Louise Goust, 5 ans, toutes massacrées à l'Anjouinière, le 23 février 1794.
561 - Jacques Chauvet, 60 ans, tué le même jour, au village de l'Angellerie.
562 - Jean Gilbert, 78 ans, tué aussi le même jour, à la métairie de la Prillière.
563-564 - Jeanne Piveteau, femme d'André Durand, 60 ans, et Jeanne, sa fille, 14 ans, massacrées, le même jour, au village du Rochais.
565 - Henriette Jagueneau, veuve Boisson, mère de M. Marie-Joseph Boisson, décédé au château de la Noue, commune de Vendrennes, 27 ans, mise à mort également le 23 février 1794, au village de la Tavernerie.
566-567 - Pierre Gréau, 80 ans, et Marie Remaud, femme de Jacques Gréau, 40 ans, tués le 4 mars 1794, au village de la Tavernerie.
568-569 - Marie Guinebaud, veuve de Jean Herbreteau, 35 ans, et Jacques Guinebaud, 60 ans, tués le 13 mars 1794, au village du Cormier.
570 - Jean Chaillou, 17 ans, mis à mort, le 17 mars précédent, à la Dédrie.
571 - Marguerite Marchand, femme de François Chauvet, 53 ans, tuée le 22 du même mois, au village de l'Angellerie.
572 - Rose Fortin, 57 ans, tuée le 10 mars précédent, à la métairie de la Guibonnière.
573 - Jacques Brochard, 40 ans, tué au Châtelier de la Boissière, le 27 du même mois.
574-575 - Pierre Aunillon, 6 ans, et Jean Aunillon, 2 ans, massacrés le 10 avril 1794, à la métairie du Bois.
576-577 - Perrine Sourisseau, femme de René Sionneau, 54 ans, et Radegonde, sa fille, 12 ans, tuée le 14 du même mois, à la métairie du Bruleau.
578 - Auguste Fonteneau, 7 ans, tué le même jour, au village des Crespelières.
579 - Perrine Jugieau, femme de Jacques Gautron, tuée aussi le même jour, au village des Permoulières.
580 - Marie Remaud, veuve de Charles Gaborieau, 48 ans, tuée également le même jour, au village de l'Angellerie.
581 - Jean Debien, 16 ans, mis à mort le 9 avril 1794, à la métairie de la Fourchadière.
582 - Pierre Piveteau, 48 ans, mis à mort le 23 avril suivant, à la métairie de Bel-Air.
583 - Benjamin Gouraud, 15 ans, tué le 18 avril précédent, à la métairie de la Benancizière.
584 - François Lucas, 72 ans, tué le 6 mai 1794, au village de la Dédrie.
585 - Antoine Brachet, 57 ans, tué le 10 du même mois, village du Cormier.
586 - Pierre Herbreteau, 46 ans, du village de la Maisonneuve, tué près de Montaigu, où il fut arrêté le 12 mai 1794.
587 - Alexandre Maudère, 30 ans, du village de la Dédrie, tué le même jour, près de Montaigu, où il fut arrêté.
588 - Jean Rochelet, 60 ans, mis à mort également le même jour, au village de la Dédrie.
589 - Françoise Grivet, veuve de Jean Gachet, 78 ans, tuée le 21 mai 1794, au village de la Prévoisière.
590 - Mathurin Lucas, 59 ans, tué le lendemain, au village du Cormier.
591 - Louis Piveteau, 56 ans, tué le 18 juin 1794, à la métairie de la Simonière.
592 - Louis Gautron, 60 ans, tué le lendemain, à la métairie des Permoulières.
593 - Jeanne Piveteau, 17 ans, tuée le 20 juin suivant, au village de Bel-Air.
594 - Jean Rulleau, 36 ans, mis à mort le surlendemain, au village de la Cormière.
595 - Jean Charrier, 32 ans, mis à mort le 29 août 1794, au village du Chiron.
596-597 - François Brachet, 48 ans, et André Brachet, 52 ans, massacrés, l'un le 3 octobre, et l'autre le 25 novembre de la même année.
598 - Louise Seguin, 6 mois, tuée le 12 décembre 1794, au village de la Morinière.
599-601 - Marie-Anne Rautureau, femme de Jean Redon, 36 ans, Louis, 5 ans, et Alexis-Joseph, 6 ans, ses enfants, massacrés, le même jour, au village de Benaston.
LA COPECHAGNIÈRE
602 - Joseph Payraudeau, curé ; s'embarqua aux Sables pour l'Espagne, le 11 septembre 1792, sur le navire Marie-Gabrielle, capitaine François Lambert, avec 38 confrères, préférant la douleur de l'exil à la prestation d'un serment schismatique.
LA RABATELIÈRE
603 - René Papeleau, fusillé à Savenay, le 23 décembre 1793.
604 - Nicolas Brachet, 39 ans, chef vendéen, né à la Rabatelière, mais domicilié à Saint-Aignan, condamné à mort, à Nantes, le 20 avril 1794. Le jugement porte la mention suivante : "A constmment suivi les brigands dans leurs armées, a été arrêté porteur d'un pistolet et d'un bâton au bout duquel était serpe taillerasse".
605 - François Suire, 43 ans, père de cinq enfants en bas âge, meunir au moulin à eau du château : fut arrêté, le 9 avril 1794, par une patrouille républicaine. L'officier lui demanda s'il voulait renoncer à la religion catholique pour adhérer à la religion nationale. "Non, répondit-il, je préfère la mort !" - "Eh bien, dit alors l'officier, criez au moins : Vive la République !" Suire refuse énergiquement. "Misérable, ajoute le commandant de la patrouille, tu vas laisser dans la plus affreuse misère ta femme et tes enfants !" - "Crier Vive la République, riposte le vaillant chrétien, c'est crier : A bas la Religion catholique ; en poussant ce cri je croirai proférer un blasphème. Fusillez-moi : Dieu, qui me donne le courage de mourir pour sa cause, saura bien nourrir la veuve et les orphelins que je lui abandonne." - Cet héroïque confesseur de la foi fut passé par les armes, sur la lande du Cormier, paroisse de Chavagnes, et son corps fut jeté dans un fossé, d'où il fut retiré six mois après dans un état de parfaite conservation, pour être transporté dans le cimetière de la paroisse.
606 - L'abbé Guesdon, curé de la Rabatelière. La mémoire de ce prêtre a été vivement attaquée, mais nous n'hésitons pas à le réhabiliter, de concert avec l'abbé Drochon et bien d'autres, qui regardent l'abbé Guesdon comme un martyr. Mgr de Beauregard, vicaire général, dit dans ses Mémoires : "Un jour, le commandant des Bleus fit enlever quelques dépôts de grains chez les cultivateurs. La paroisse en fut émue et vint prier son curé de réclamer ces blés. Le prêtre le fit et en obtint une partie. Charette fut instruit de cet acte de charité et il lui déplut. Un autre jour, l'abbé Guesdon cacha chez lui deux officiers bleus, dans la crainte qu'on ne les fit mourir." Tels furent les prétextes invoqués par les assassins, qui le fusillèrent, ainsi que son domestique, et sa servante, à l'insu de Charette. Ces gens n'étaient point des Vendéens et la tradition rapporte qu'ils ne commirent leur crime que pour voler l'argent qu'ils supposaient être chez le curé de la Rabatelière. Nous partageons l'avis de M. le curé actuel de cette paroisse, en disant que l'abbé Guesdon a été calomnié ; il ne fut pas un traître. Sa mémoire en effet a toujours été en vénération dans le canton de Saint-Fulgent, surtout dans les paroisses de la Rabatelière et de Chauché, parmi les fils et les arrière petits-fils de ceux dont il avait soutenu le courage et dont il a, d'une manière si lamentable, partagé le martyre. (Crétineau-Joly-Drochon, V, 461).
DOYENNÉ DES HERBIERS
LES HERBIERS
607 - Jean Echasseriau, 42 ans, menuisier, chef vendéen, exécuté à Fontenay, le 30 octobre 1793.
608-611 - Jeanne-Victoire Le Boeuf, épouse de M. Jourdain, noyée à Nantes, le 7 janvier 1794, avec ses trois filles, Louise-Félicité, Jeanne-Victoire, 21 ans et Louise-Olive, 17 ans. Les trois soeurs étaient conduites à la noyade avec leur mère. Les trois soeurs étaient conduites à la noyade avec leur mère. Leurs exécuteurs, émus de leur infortune, offrent de les arracher à la mort. Elles demandent si leur mère aura également sa grâce. Sur une réponse négative, elles s'écrient : "Qu'on nous précipite dans la Loire avec elle !" Louise-Félicité se jeta elle-même dans le fleuve. Comme elle était tombée sur des cadavres, elle n'enfonçait point : "Poussez-moi, cria-t-elle aux bourreaux, je n'ai pas assez d'eau !" Et elle disparut pour toujours.
612 - René Martin, 48 ans, chef vendéen, exécuté à Fontenay, le 20 février 1794. D'après M. René Vallette, il faudrait écrire : Renée Martin, 58 ans, "accusée d'avoir retiré des brigands chez elle et de leur avoir fourni ce dont ils avaient besoin", mise à mort ledit jour 20 février 1794.
613 - Pierre Blanchard "brigand enragé", guillotiné à Fontenay, le 11 janvier 1794.
614 - René Charrier, fusillé à Angers au début de l'année 1794.
615 - Suzanne Renard (ou Bénard), veuve Charles Grivet, 37 ans, cuisinière chez Mme de Chabot du Tréhan, fusillée à Angers, le 10 février 1794.
616 - Pierre Marguet, envoyé, d'après M. l'abbé Uzureau, par le comité révolutionnaire de Cholet, à la Commission militaire d'Angers, qui le reconnut coupable et le condamna à être fusillé, probablement le 10 février 1794, avec 29 autres personnes.
617-618 - Thérèse-Marie-Magdeleine Baudry, 26 ans, fille d'un chirurgien des Herbiers, fusillée à Noirmoutier, le 27 juillet 1794. Le père lui-même est indiqué, par M. l'abbé Uzureau, comme victime de la Révolution, ayant fait partie de la deuxième charretée (27 hommes) envoyée, le 16 novembre 1793, par le Comité révolutionnaire de Cholet, devant la Commission militaire d'Angers.
619 - Louis Baudri, condamné à mort le 2 décembre 1793, par la Commission militaire séante aux Ponts-de-Cé.
620-627 - René Armand, 20 ans, Antoine Auret, 28 ans, Louis Chariot, 19 ans, Charles Gomot, 25 ans, Mathurin Loizeau, 48 ans, Jean Pasquereau, 43 ans, Pierre Pasquier, 44 ans, Jean Siodot, 30 ans, fusillés à Savenay, le 23 décembre 1793.
628-632 - Pierre Coutoleau, Louis Jouet, 27 ans, François Paillart, 35 ans, François Pain, 55 ans, Jean Pasquerot, fusillés à Savenay, le 24 décembre 1793.
633-638 - Jacques Blanchet, René Boisard, Louis Caillot, Jean Charrier, René Démostière, Jacques Caillot, fusillés à Savenay, le 25 décembre 1793.
639-641 - Julie Bénéteau, enfant de 11 mois, dont la mère, Marie Tallu, épouse de Jean Bénéteau, était détenue, Marie-Anne Gourin, 23 ans, mortes en prison à Celles, le 14 avril 1794.
642 - Pierre Godet, laboureur, 37 ans, guillotiné à Fontenay, en 1793.
643 - René Lhommedé, sabotier, tué à la Mocarière, de Chambretaud.
644 - Gabriel Guiard, 51 ans, juge de paix, condamné à mort à Nantes, le 31 janvier 1794, "convaincu d'avoir suivi l'armée des brigands au passage de la Loire et notamment d'avoir contribué à fusiller plusieurs patriotes au bourg de Vallet."
645 - Marie-Antoine Jousbert, maire des Herbiers, condamné à mort à Angers, le 24 mars 1794, par le tribunal criminel de la Sarthe.
646 - Charles Auger, cordier, condamné à mort, comme brigand de la Vendée, le 10 janvier 1794, par le tribunal criminel de la Sarthe.
647 - Jean Pasquier, 17 ans, condamné à mort à Châteaubriand, le 10 janvier 1794.
648 - Françoise Caillaud, femme Régnier, 36 ans, condamnée à mort, à Nantes, le 7 janvier 1794.
649-651 - Mathurin Guiard, 20 ans, Jean Orteau, 17 ans et Pierre Raud, 20 ans, condamnés à mort à Nantes, le 17 janvier 1794.
652 - Pierre Libeau, 27 ans, condamné à mort, à Nantes, le 29 décembre 1793.
653-656 - Jacques Bertrand, 40 ans, Pierre Hurlin, 42 ans, René Jaudière, 25 ans, et Jacques Poineteau, condamné à mort, à Nantes, le 31 décembre 1793.
657-659 - Pierre Buet, 25 ans, Jean-Baptiste Courseau et Mathurin (Pierre) Gaborit, 18 ans, condamnés à mort, à Nantes, le 4 janvier 1794.
660 - Pierre Briens, chaudronnier, condamné à mort, comme brigand de la Vendée, le 10 mai 1794, par la Commission militaire de Granville.
661 - Françoise Cailliot, veuve Tessier, condamnée à mort, comme complice des brigands de la Vendée, à Nantes, le 7 janvier 1794.
662 - Pierre-Germain Dumesnil, condamné à mort, comme brigand de la Vendée, le 2 décembre 1793, par la Commission militaire des Ponts-de-Cé.
663-665 - Antoine Aubry, Charles Gibert et Pierre Girardon, condamnés à mort, à Savenay, les 24 et 26 décembre 1793.
666 - Pierre Guitau, journalier, condamné à mort, comme brigand de la Vendée, le 10 janvier 1794, par la Commission militaire de Saumur.
667-673 - Jean Bouineau, affranchisseur de bestiaux, Louis Charrier, René Nuélas, laboureur, 23 ans, Jean Paillard, laboureur, 24 ans ; sont indiqués, dans La Vendée Historique, par M. l'abbé Uzureau, comme victimes de la Révolution, ainsi que René Gaudré, laboureur, 37 ans, René Gober, laboureur, 22 ans, et Pierre Leroux, laboureur, 50 ans.
674 - Jacques Chupin, laboureur ; a été inscrit, par M. l'abbé H. Boutin, parmi les martyrs de la Vendée.
675-676 - Alexandre Auboin, 2 ans, fils de Charles Auboin et de Jeanne Aubry, qui y était également détenue, décédé à l'abbaye de Celles, le 24 mai 1794.
ARDELAY
677-680 - Marie-Agathe Bouret de Beuvron, 84 ans, veuve de Jean-Baptiste-Laurent de Hillerin du Boistissandeau, et ses deux filles, Antoinette-Henriette et Marie-Agathe, massacrées le 31 janvier 1794, dans leur château, par cinq hussards de la colonne infernale commandée par Grignon.
681 - Jacques Pasquier, 26 ans, domestique, fusillé à Fontenay, le 19 décembre 1793.
682 - Louis Simon, tisserand, 26 ans, pris à la Borderie de Bel-Air et fusillé le même jour avec le précédent. Il était courrier de l'armée vendéenne et avait assisté à plusieurs batailles, notamment à Luçon et à Fontenay. Quand on voulut l'arrêter, il dit : "Il y aurait bien cinquante patriotes ici qu'ils ne me feraient pas prendre la cocarde nationale."
683 - Pierre-Eusèbe Morand, 31 ans, médecin à la Rivière, guillotiné aussi à Fontenay, le 11 janvier 1794, "pour avoir fait partie du Comité des brigands et assisté à plusieurs batailles".
684 - Messire Billaud, ancien prieur de la Grennetière, tué au bourg de Chambretaud.
685-687 - Jacques et René Poirier, Jean Ducas, fusillés à Savenay, le 25 décembre 1793.
688 - François Grésa, condamné à mort, à Nantes, comme brigand de la Vendée, le 7 janvier 1794.
689-692 - René Bonenfant, 36 ans, Jean Bonenfant, 33 ans, René Girardot, 50 ans, François Gouvreux, 45 ans, condamnés à mort à Nantes, le 29 décembre 1793.
693 - Louis Rebichereau, 23 ans, condamné à mort, à Nantes, le 31 décembre 1793.
694-697 - Jacques Fortin, 32 ans, Jacques Jeanneau, 22 ans, François-Jean Rousseau, 30 ans, Pierre Jeanneau, 26 ans, condamnés à mort à Nantes, les 3, 4 et 5 janvier 1794.
698 - Veuve Boursier, née Marie Renaud, condamnée également à Nantes, par la commission militaire présidée par Bignon, le 8 janvier 1794, "pour être restée avec les brigands depuis le passage de la Loire par l'armée vendéenne."
699-700 - Adélaïde Duchesne de Denant, et sa fille, arrêtées, conduites à Nantes et jetées dans la Loire par ordre de Carrier.
701 - Augustin Brunet, 26 ans, fusillé à Fontenay, le 19 décembre 1793.
702 - M. Ballon, curé d'Ardelay. Il s'était retiré à Noirmoutier, se croyant l'île fut prise par les soldats de la Révolution, en janvier 1794, la garnison, qui avait déposé les armes, fut indignement massacrée, et 18 prêtres, traqués dans les maisons comme des bêtes fauves, renfermés dans l'église pendant trois jours et trois nuits, furent fusillés sur la place publique. De ce nombre fut M. Ballon.
703 - Pierre Champin, prêtre de l'abbaye de la Grennetière, embarqué pour l'Espagne, sur la barque l'Heureux-Hasard, le 10 septembre 1792.
BEAUREPAIRE
704 - René Soules, 24 ans, fusillé à Savenay, le 23 décembre 1793.
705-707 - Jean Gaboriot (ou Gaborit), 17 ans, Pierre Soulard, 25 ans, Jacques-Alexis de Verteuil, fusillés également à Savenay, le 24 décembre 1793.
708 - Pierre Boudeau (ou Bourdeau), fusillé au même lieu, le 2 janvier 1794.
709-710 - Marie Rondeau, veuve Pasquier, 70 ans, et Alexandre Auboin, 2 ans, morts en prison à Celles.
711 - René Boudeau, 40 ans, condamné à mort, le 26 décembre 1793, comme brigand de la Vendée, par la Commission militaire présidée par Bignon. Cette commission, dans trois jours, envoya à la mort 661 prisonniers.
712 - Jean Martineau, 26 ans, condamné à mort, à Nantes, le 29 décembre 1793, avec 99 autres victimes.
713 - N. Poupiot, 27 ans, condamné à mort, à Nantes, le 31 décembre 1793. Ce jour-là le nombre des condamnés fut de 115.
714-717 - François Pacqueteau, 24 ans, le 1er janvier 1794, René Boudeau, 21 ans, le lendemain, Pierre Paquier, 30 ans, le 5 du même mois et François Bonneau, 21 ans, le 6, furent condamnés à mort, au même lieu et pour le même motif, c'est-à-dire comme brigands de la Vendée. Pendant les six premiers jours du mois de janvier, le nombre des victimes s'éleva au chiffre énorme de 1.173.
718 - Charles-Eusèbe-Gabriel Girard de Beaurepaire, seigneur de Beaurepaire, chef vendéen ; blessé gravement dans un combat, près de Châtillon, mourut des suites de ses blessures, après le passage de la Loire.
LE BOURG DES HERBIERS
719-720 - Le 31 janvier 1794, beaucoup de personnes furent assassinées au village de la Roche ; les femmes et les enfants ne furent pas épargnés. Un domestique de la Pépinière fut massacré et Marianne Bastard (ou Rustaud, selon Crétineau-Joly), en arrivant chez elle, trouva sa mère, âgée de 70 ans, un bras et la tête coupée.
721 - François Raux, fusillé à Savenay, le 23 décembre 1793.
722 - Jean Baron, 70 ans, mort en prison à Celles.
723 - François Charrier, 47 ans, condamné à mort, à Nantes, le 29 décembre 1793.
724 - Pierre Evrard, 19 ans, condamné à mort, à Nantes, le 5 janvier 1794, avec 251 compagnons d'infortune.
725 - René Charrier, 40 ans, condamné à mort, à Angers, comme conspirateur, le 12 janvier 1794.
726-727 - Jacques Chupin, 50 ans, laboureur à la Pépinière, et Pierre Marquet, 49 ans, mentionnés comme victimes de la Révolution, dans le numéro 81, 4e année de la Vendée Historique.
LES ÉPESSES
Un rapport adressé à la Convention le 24 mars 1794 renferme ces sinistres détails :
"A Montournais, aux Epesses et dans plusieurs autres lieux, le général Amey fait allumer les fours et lorsqu'ils sont bien chauffés, il y jette les femmes et les enfants. Nous lui avons fait des représentations convenables. Il nous a répondu que c'est ainsi que la République veut faire cuire son pain."
728 - Jacques Soulard, 38 ans, marchand, exécuté à Fontenay-le-Comte, le 7 février 1794, "pour avoir monté la garde avec les brigands".
729 - Jacques Fortin, 56 ans, tisserand, exécuté au même lieu, le 10 février 1794, "pour avoir volé des patriotes et avoir monté la garde avec les brigands".
730 - François Fonteneau, prisonnier volontaire, livré par le comité de surveillance de la commune d'Ingrandes au comité révolutionnaire d'Angers, le 19 décembre 1793, et fusillé peu après aux Ponts-de-Cé.
731 - Louise Denier, épouse de Jacques Soulard, morte en prison à Celles.
732 - M. Delhumeau, curé, âgé de 80 ans, ayant refusé le serment schismatique, se cacha pour éviter les poursuites des révolutionnaires, fut découvert et incarcéré à Châtillon. Il parvint à s'échapper et dut mourir peu après. (D'après M. Bourloton). Nous parlerons plus loin de l'abbé Chapelain, vicaire de Saint-Hilaire-de-Mortagne, né aux Épesses et massacré dans ce même endroit, par les républicains, le 28 janvier 1794.
733 - Pierre Blanchard, condamné à mort, à Nantes, comme brigand de la Vendée, le 4 janvier 1794.
734 - Messire Giraud, sénéchal des Épesses, tué au bourg de Chambretaud.
735 - René Groleau, condamné à mort, à Nantes, comme brigand de la Vendée, le 4 janvier 1794.
736-759 - Les individus dont les noms suivent sont indiqués par M. l'abbé Uzureau, comme victimes de la Révolution :
N. Boisseau, Mathurin Boudot, Paul-Marie Brindi, secrétaire du Comité des brigands, Laurent Cousseau, courrier des brigands, Pierre Deveau, membre du 2e Comité d'insurrection, Barthélémy Fonteneau, membre du Comité, Jean Fuzeau, id., Gonord père, estimateur des bestiaux des brigands, Louis Graveleau, Pierre Hay, id., Mathurin Huvelin, chef des brigands, Pierre Huvelin, id., Pierre Landreau, id., Landreau père, id., Landreau fils, Mathurin, membre du Comité, Alexandre Lérin, courrier des brigands, François Lérin, chapelier, membre du Comité, Louis Pasquereau, id., Pierre Pasquereau, maçon, chef des brigands, Etienne Rayneteau, membre du Comité, Pierre Roger, Louis-Denis Rousseau, chef des brigands, François Soullard, Louis Soullard, chef des brigands. (Voir Vendée Historique, IVe année, numéro 73).
SAINT-MARS-LA-RÉORTHE
760 - M. Morenne, curé ; refusa le serment et se retira au château de la Traverserie, chez Mme la Baronne de Toucheprès, qui peu après dut s'enfuir à Montaigu, pour éviter une arrestation imminente. Le bon pasteur fut emprisonné à Fontenay et ne recouvrit la liberté qu'après l'amnistie du 15 septembre 1791. Ne sachant ensuite où mettre sa vie en sûreté, il quitta la Vendée et suivit l'armée catholique. "Après le passage de la Loire, dit Dugast-Matifeux, il trouva la mort on ne sait en quelles circonstances". (V. le Clergé Vendéen par l'abbé Baraud, p. 296)
761 - Charles Honoré, dit Dauphin, 30 ans, fusillé à Fontenay, le 18 décembre 1793, "pour avoir assisté à une bataille".
762 - Pierre Coutand, 55 ans, tisserand, exécuté à Fontenay, le 7 février 1794, "pour avoir assisté, étant bien armé, à plusieurs batailles."
763 - Jean Fonteneau, 37 ans, journalier, exécuté au même lieu, le 10 du même mois, "pour avoir retiré des brigands chez lui et leur avoir procuré tout ce qu'ils ont voulu."
764 - Félix Bouton, 62 ans, exécuté également à Fontenay, le 27 mars 1794, comme brigand de la Vendée.
765 - Jacques Chasseriau, fusillé à Savenay, le 26 décembre 1793.
766-768 - Louis Boury, 63 ans ; Pierre Baudry, 29 ans ; François Martineau, 50 ans, morts dans les prisons de Niort, le 12 mars 1794.
769 - Jacques Pacheteau, mort également dans une prison de Niort, le 7 avril 1794.
770 - Jacques Oré, 56 ans, journalier, fusillé après avoir comparu, le 19 novembre 1793, devant le Conseil général des Épesses, constitué en Comité de salut public.
771 - Marie Chenuau, fille de Denis Chenuau et de Jeanne Texier, 4 ans, trouvée massacrée dans la commune, le 22 avril 1794, au moment où les Patriotes évacuaient le pays ; elle avait été recueillie chez le sieur Bourbon.
MESNARD-LA-BAROTIÈRE
772 - Renée Merlet, 26 ans, née à la Barotière, arrêtée par les ordres du Comité révolutionnaire d'Ancenis, jugée à Nantes, par la Commission Lenoir, le 4 février 1794, et exécutée le même jour, sur les cinq heures du soir, pour "avoir pris part aux révoltes et émeutes contre-révolutionnaires, pour avoir fait partie des attroupements comme instigatrice, avoir passé la Loire, et servi les brigands à Laval".
773 - Jeanne Boudeau, de la Barotière, condamnée à mort, à Nantes, comme complice des brigands, le 2 janvier 1794.
774-775 - René Audureau, chirurgien, âgé de 59 ans, demeurant à la Barotière. Le premier crime d'Audureau, était "d'avoir été nommé maire par sa paroisse, après qu'elle eût été occupée par les troupes vendéennes commandées par Saint-Pal". Le second : "de s'être rendu en armes avec Joseph Le Suisse, hommes d'affaires de la Comtesse de Mesnard, au village de Seri, paroisse des Herbiers, et d'y avoir tenu des propos révolutionnaires, en disant au dit Joseph Le Suisse qu'il fallait partir de suite, s'attrouper pour aller trouver Charette ; que tout n'était pas perdu et que la Constitution n'aurait pas lieu, si on savait soutenir le parti royaliste. Sur la dénonciation d'un voiturier des Herbiers, l'administration départementale dépêcha les deux gendarmes Riquaut et Péaut, de la Compagnie de Fontenay, contre Audureau et Le Suisse, qui, surpris chez eux, n'opposèrent aucune résistance. Conduits directement à La Rochelle, les deux Vendéens furent livrés, le même jour, à la Commission militaire, qui les condamna à mort, le 14 décembre 1793.
776 - Louis de Mesnard, chevalier de Saint-Louis, tué le 29 juin 1793, à côté du Marquis d'Autichamp, au siège de Nantes.
777 - Mme de Mesnard, née Marie-Éléonore-Élisabeth de la Boucherie du Margat, se cassa une jambe au passage de la Loire et mourut à Varades, peu de temps après.
MOUCHAMPS
778-979 - Le 29 février 1794, une colonne infernale, envoyée par le général Grignon, arrivait au Parc-Soubise. Les soldats fouillent les maisons et les genêts. Tous les malheureux fugitifs qu'ils rencontrent sont saisis, placés au centre de la colonne et forcés de marcher jusqu'au château du Parc. Une femme infirme, trouvée dans sa chaumière, est assassinée à coups de baïonnettes. Son mari, qui était aveugle, est massacré un quart d'heure après, au coin d'un champ. Un témoin oculaire a raconté à M. le comte de Chabot ce qui suit : "Nous étions, mon frère et moi, à pêcher des verdons sur les bords du Lay, quand nous fûmes saisis par des soldats. On nous mena au milieu d'une troupe de pauvres gens de tout âge, marchant deux à deux comme des moutons. Je reconnus là beaucoup de mes parents et de mes amis, entre autres ma cousine, âgée de 18 à 20 ans. Arrivé devant la cour du Parc, je vis les Bleus mettre le feu au château. Pendant que le château brûlait, les soldats nous placèrent sur deux rangs et tirèrent sur tout le monde à bout portant (200 personnes). Ma cousine tomba près de moi, et quand il ne resta plus que deux ou trois enfants qui avaient été manqués, le chef cria : "C'est assez !" Alors j'ai été sauvé. Les soldats prirent tous les cadavres, les dépouillèrent, et rassemblant les fagots qu'ils purent trouver, ils firent brûler tous les corps dans la grande cour du château, à peu de distance du puits qui se trouve au milieu. (V. le Martyre de la Vendée, p. 125)
980 - Jacques Boursier, prieur-curé ; refusa de prêter serment à la Constitution civile du clergé, resta dans sa paroisse pendant quatre ans, pour y exercer secrètement les fonctions de son ministère, fut condamné à la déportation, le 28 novembre 1797, comme fanatique dangereux, mais fut seulement incarcéré à Rochefort, avec son ami, Mgr de Beauregard. Il redevint curé de Mouchamps où il mourut le 6 février 1807.
981 - André-René Guesdon, vicaire ; refusa, à l'exemple de son curé, le serment schismatique, s'embarqua pour l'Espagne, le 11 septembre 1992, sur le brick la Marie-Gabrielle, avec 38 confrères non assermentés. A son retour d'exil, il devint curé de Sainte-Cécile.
982 - Marie Chauvet, veuve Bridonneau, fusillée à Fontenay, le 17 décembre 1793, pour "avoir approuvé le brigandage de tous les moyens qui étaient en son pouvoir."
983 - Louise Grain, femme Bertrand, 60 ans, fusillée au même lieu, le 19 décembre 1793, pour "avoir pillé quelques patriotes".
984 - Jacques Baillon, 45 ans, journalier, fusillé aussi à Fontenay, le 29 décembre de la même année, convaincu "d'avoir été un vrai brigand, ayant assisté à plusieurs combats et dévalisé plusieurs patriotes."
985 - Joseph Richard, 46 ans, sabotier, guillotiné également à Fontenay, le 4 janvier 1794, pour avoir, étant "commandant en chef des brigands, provoqué des rassemblements contre-révolutionnaires".
986-987 - Louis Chevron et Pierre Gaboriot, fusillés à Savenay, le 25 décembre 1793.
988 - Marie Bretelis, 60 ans, de la Guimenière, morte en prison à Celles.
989-992 - François Baubry (ou Baudry), 27 ans, Mathurin Biot, 19 ans, Jacques Boursier, 40 ans, René Gelot, condamnés à Nantes, le 2 janvier 1794, comme brigands de la Vendée, ce jour-là, la fournée fut de 290 victimes.
993 - Etienne Bidaud, 47 ans, accusé d'avoir été chercher des boeufs chez un propriétaire pour les Brigands et d'avoir aidé à conduire des patriotes en prison ; fut condamné à mort par la Commission militaire de Fontenay, le 4 janvier 1794.
994 - Gilbert Bouillon, 28 ans, condamné à mort, à Nantes, par la Commission militaire présidée par Bignon, le 18 janvier 1794.
995 - Louis Couturier, 61 ans, mort dans les prisons de Niort.
996 - Antoine Aufrain, 38 ans, tisserand, condamné à mort comme conspirateur, par la Commission militaire d'Angers, le 12 janvier 1794, avec 104 camarades.
997-998 - Aimé Boisson, 57 ans et Pierre Albert, morts en prison à Fontenay, le 26 décembre 1793.
999 - Madeleine Besson, morte également en prison à Fontenay, le 31 décembre 1793.
1000 - Jean Avril, tisserand, âgé de 67 ans, membre du Comité royaliste de Mouchamps et chargé comme tel de délivrer des billets aux soldats de l'armée vendéenne, pour la distribution du sel, qui provenait de chez les patriotes Ruffin et Boisseau. Arrêté pour ce fait et accablé par les dénonciations du juge de paix, le grand accusateur de la contrée, il fut traduit devant la Commission militaire et condamné à mort, le 21 décembre 1793.
1001 - Mélanie Balliaud, 50 ans, décédée dans les prisons de Fontenay, le 12 février 1794.
SAINT-PAUL-EN-PAREDS
1002-1073 - Une colonne, envoyée par le général Grignon, après avoir incendié toutes les métairies de la basse paroisse de Saint-Michel, arrive, le 28 février 1794, sur le territoire de Saint-Paul. Le soleil était sur son déclin et les soldats traînaient après eux une foule de pauvres femmes, d'enfants et de vieillards (72). On les fusille dans la cour du château, puis la troupe bivouaque à la lueur de l'incendie qui dévore le bourg. (V. le Martyre de la Vendée, p. 125)
1074 - Nicolas-Jean-Louis Nicolleau, curé ; s'embarqua pour l'Espagne, le 23 octobre 1792, sur le brick la Fidèle-Marianne, avec quatre confrères non assermentés.
1075 - Fabien Audouard, 25 ans, guillotiné à Fontenay, le 17 janvier 1794, pour "avoir assisté à plusieurs batailles dans les rangs des brigands et avoir pillé des patriotes".
1076-1078 - Jean Fachot, Jean Fyon et Jean Lucas, fusillés à Savenay, le 25 décembre 1793.
1079 - Perrine Grillard, 21 ans, morte en prison à Celles.
1080-1081 - Jean Gobin et René Pasquier, condamnés à mort à Nantes, le 31 décembre 1793, avec 113 camarades.
1082 - Jean Gautier, 28 ans, condamné à mort, à Nantes, par la Commission militaire présidée par Bignon, le 4 janvier 1794, avec 209 compagnons d'infortune.
1083 - Alexandre Bodet, de Saint-Paul-en-Paillers (?), mort en prison à Fontenay, le 28 décembre 1793.
VENDRENNES
1084 - François-Adrien Fouasson, curé ; s'embarqua pour l'Espagne sur la barque l'Heureux-Hasard, le 10 septembre 1792, avec 38 confrères, parmi lesquels nous remarquons Jean Fouasson, curé de Saint-Georges-de-Montaigu, probablement son frère.
1085 - Jean Gaboriau, 32 ans, exécuté à Fontenay, le 8 avril 1794, comme contre-révolutionnaire.
1086 - Pierre Blanchard, fusillé à Savenay, le 26 décembre 1793.
1087-1089 - François Bléteau, 26 ans, Mathurin Bléteau, 19 ans, et Jean Drapeau, 20 ans, condamné à mort, à Nantes, le 2 janvier 1794, comme brigands de la Vendée.
1090-1104 - Au village de l'Anjouinière, le 23 février 1794, les républicains surprirent douze ou quinze femmes qui revenaient d'entendre, dans la grange de la métairie de la Trottinière, une messe à laquelle presque toutes avaient communié. Ils les firent mettre en ligne et de deux coups de fusil tirés à chaque bout les tuèrent toutes. Parmi ces malheureuses se trouvait Mme Boisson, mère de M. Boisson, propriétaire à la Noue de Vendrennes.
DOYENNÉ DE MONTAIGU
MONTAIGU
1105 - Jacques Raillon, curé de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste, ancien professeur de Seconde et de Rhétorique au Collège de Luçon ; refusa le serment exigé des prêtres et fut condamné à la déportation en 1793. A sa rentrée en France, il devint successivement précepteur de M. Portalis, conseiller d'État, évêque d'Orléans en 1810, évêque de Dijon en 1829, et enfin archevêque d'Aix en 1830. Il mourut dans cette dernière ville en 1835.
1106 - René-Hubert Marion, curé de la paroisse de Saint-Jacques ; refusa le serment, se cacha dans plusieurs villages de la paroisse et dans la forêt de Grasla ; il survécut à la Révolution.
1107 - Charles-Dominique Poulain, curé de la paroisse de Saint-Nicolas ; prêta d'abord le serment qu'il rétracta ensuite. Obligé de fuir, il se cacha à la Bruffière. Découvert et ramené à Montaigu en octobre 1793, il fut fusillé par les Bleus sur le pont de Saint-Nicolas ; son corps fut jeté à l'eau et recueilli par un meunier, qui l'enterra au bord de la rivière.
1108 - Charles-François Goupilleau, ancien curé de la paroisse de Saint-Jacques de Montaigu, devenu chanoine-chantre de la Collégiale de Saint-Maurice. Il ne fut pas épargné par les révolutionnaires, bien qu'il fût parent du conventionnel Goupilleau. Le 21 septembre 1793, quand les Bleus, maîtres de la ville, y mirent tout à feu et à sang, il alla se cacher dans son jardin, situé au faubourg Saint-Nicolas. Découvert, il fut maltraité et jeté dans le puits des Religieuses Fontevristes.
1109 - Antoine Robin, vicaire du district de Montaigu ; s'embarqua aux Sables-d'Olonne pour l'Espagne, le 11 septembre 1792, sur le bateau la Marie-Gabrielle, avec 38 autres ecclésiastiques.
1110-1111 - François-Joseph Bonnin, chanoine de la Collégiale de Saint-Maurice, il habitait avec sa soeur. Tous deux furent massacrés, le 30 septembre 1793, par les soldats de Canclaux, à la reprise de Montaigu, coupés en morceaux et jetés dans le puits des Religieuses Fontevristes.
1112 - Mathurin Feuvre, ancien curé de la Guyonnière, doyen de la Collégiale de Saint-Maurice, officier municipal de Montaigu. Il fut massacré avec M. Goupilleau, curé de Saint-Jacques, et M. Bonnin, chanoine ; son corps fut jeté dans le même puits.
1113-1116 - Sylvestre-François Duchaffault, seigneur de la Sénardière (en Boufféré), époux de Françoise Marin de la Guignardière (en Avrillé) ; dut prendre le chemin de l'exil pour sauver sa tête, servit sous le prince de Condé et mérita, par sa bravoure, le titre de chevalier de Saint-Louis. A sa rentrée en France, en 1802, il ne lui restait presque rien de sa brillante fortune. Sa femme, qui avait suivi l'armée vendéenne mourut à la Flèche, vers la fin de 1793 ; il en avait eu six garçons et trois filles ; deux de ces dernières périrent dans les prisons du Mans ; la troisième, héroïque amazone, prise les armes à la main en combattant contre les Bleus, fut fusillée comme brigande. A soixante-neuf ans, le chevalier Duchaffault embrassa l'état ecclésiastique et quelque temps après fut nommé aumônier de l'hôpital de Montaigu. Il mourut curé de la Guyonnière en 1822, à l'âge de 84 ans.
1117 - N. Jagueneau, sacriste de Saint-Jacques, mort pendant la Révolution après avoir refusé le serment schismatique.
1118 - Louis-Joachim de la Roche-Saint-André, vicaire général de Dax, né à Montaigu en 1706 ; vint demeurer dans sa ville natale, en 1751. Au moment de la Révolution, la Constitution civile du Clergé le trouva inébranlable dans ses vieux principes de pure et saine doctrine. Il dut se cacher chez l'un de ses fermiers, dans la paroisse de Treize-Septiers. Trahi par son domestique, qui ne profita point de sa délation, car il fut guillotiné à Nantes, le vénérable prêtre fut arrêté par les émissaires de Carrier et incarcéré dans la prison du Bouffay, à Nantes. Le 19 décembre 1793, il fut condamné à mort pour n'avoir point prêté le serment de fidélité à la République et pour avoir habité un pays en insurrection, afin de mieux fanatiser les habitants des campagnes. Ce vieillard de 88 ans marcha au supplice, le lendemain, en chantant le Miserere et le Vexilla Regis. Devant cet héroïque courage, on vit les assistants et les soldats de l'escorte eux-mêmes verser des larmes d'attendrissement et de pitié. Arrivé au pied de l'instrument du supplice, le confesseur de la foi se mit à genoux et d'une voix forte qui ne trahissait aucune émotion, il entonna le psaume : Laudate Dominum omnes gentes, remerciant Dieu de la mort qu'il allait subir.
1119 - N. de la Tardinière, prêtre octogénaire, réfugié vers Montaigu et assommé, dit Dugast-Matifeux, aux environs de cette ville, vers la fin de 1793.
1120 - Nérinks, clerc tonsuré, se trouve sur la liste générale des déportés. Il fut embarqué à Rochefort, sur la Décade, qui appareilla le 25 avril 1798 et arriva à Cayenne le 6 juin suivant. Sur 193 prisonniers, au bout de trois mois, il n'en restait plus que 40, par suite des maladies et des mauvais traitements.
1121 - Henri-François Berthaud, étudiant, est inscrit parmi les 710 victimes de Quiberon qui furent prises, le 2 juillet 1795, et fusillées, les jours suivants, en vertu des jugements des Commissions militaires.
1122 - Louis-Charles, comte du Chaffault, lieutenant général des armées navales de France. "Il était, a écrit Mgr de Beauregard, d'une piété angélique. Dans sa vie de marin, quand il s'embarquait pour quelque expédition, il emmenait toujours avec lui un capucin de nantes, son confesseur et son ami." Arrêté, en 1793, à Montaigu, où il dirigeait la défense des Vendéens, il fut conduit à Nantes et emprisonné au château de Lusançay, transformé en maison de détention. C'est là que, pendant dix mois, il eut à subir les privations et les souffrances d'une dure captivité, ainsi que les outrages de ses gardiens. Mais ce qu'il y avait de plus cruel pour son coeur, c'était d'entendre les cris des malheureux qu'on noyait en masse dans les flots de la Loire, sous les murs de sa prison. Il succomba à tant de douleurs, le 29 juin 1794.
1123-1124 - Lubine Guillet et son frère Georges, âgé de 6 ans, tués aux Lucs, le 28 janvier 1794.
1125 - Jean Sionneau, 45 ans, du district de Montaigu, mort dans les prisons de Niort, le 5 mars 1794.
1126 - Victoire Jaunay, tuée au Mans, le 13 décembre 1793, à la prise de cette ville par les soldats de la Révolution. "Les soldats de Marceau, dit l'abbé Deniau, poussent un long cri de triomphe et se répandent dans toutes les rues qui sont encombrées d'armes, de canons, de voitures brisées, de chevaux étouffés, de caissons renversés et de cadavres horriblement mutilés. Ils se précipitent dans les maisons où se sont attardés des vieillards, des femmes, des blessés, que des obstacles insurmontables ont empêchés de fuir. Abrités derrière les murailles des jardins, ces infortunés espèrent échapper à la première fureur des soldats ; mais avec une joie sauvage, les Républicains les font sortir de leur retraite et les poussent, avec la pointe de leurs baïonnettes, sur les places de la ville, où ils les égorgent, sous les yeux des représentants Turreau, Bourbotte et Prieur, qui président en personne à cette horrible boucherie".
M. le comte de Chabot a bien voulu nous communiquer les notes suivantes, relatives à quatre victimes qui appartiennent à sa famille.
1127 - Le colonel Armand-Henri-Hercule, comte de Caumont-Dode, condamné à mort par le tribunal révolutionnaire de Paris et exécuté le 23 juillet 1794. Il était le propre frère de Mlle de Caumont-Dode, mère des trois généraux de la Rochejaquelein et de Mlle Constance de la Rochejaquelein, marquise de Guerry, grand'mère maternelle des Chabot du Parc-Soubise ;
1128 - La comtesse de Chabot, née Charlotte du Tréhan, guillotinée à Angers, place du Ralliement, le 27 janvier 1794, à l'âge de 68 ans. Elle naquit à Montaigu en 1726 et passa sa jeunesse au château de Boufféré. Réfugiée au Longeron, après le départ de son fils, le comte de Chabot, pour l'émigration, elle fut dénoncée en même temps que Mme et Mlle de la Sorinière et traînée inhumainement à Angers, devant la commission présidée par Félix, le 27 janvier 1794. La note d'envoi, rédigée par le Comité révolutionnaire de Cholet, portait ces mots : "Brigandine, noble et fanatique, a eu correspondance avec plusieurs émigrés". - De son interrogatoire il résulte qu'elle assistait, quand elle le pouvait, aux messes dites par les prêtres réfractaires et qu'elle avait toujours refusé d'assister aux messes dites par les prêtres assermentés. C'était suffisant pour la faire condamner à mort : elle fut exécutée le 28 janvier 1794, deux jours après ses deux soeurs ;
1129-1130 - Marie et Armande du Tréhan, âgées l'une de 55 ans et l'autre de 53 ans. Arrêtées également au Longeron, elles furent conduites à Angers et guillotinées le 26 janvier 1794. Dans le jugement, il est dit de la première : "qu'elle est fille d'un ci-devant noble, qu'elle est fanatique, qu'elle est constamment restée dans le pays insurgé, où elle a fait plusieurs voyages." Pour la seconde, les termes sont presque identiques : "Fanatique, ex-noble, est restée, depuis le commencement de l'insurrection, dans le pays des brigands et peut bien être regardée comme telle." Toutes les deux avaient avoué leurs sentiments de répulsion à l'égard des prêtres jureurs.
1131 - Alexis Thériot, ex-constituant, juge à Montaigu, condamné à mort à Fontenay, le 1er décembre 1793, et exécuté le même jour, "attendu, dit le jugement, qu'il résulte des interrogatoires et déclarations des témoins que le dit Thériot a été parmi les brigands, qu'il a monté la garde pour eux à Montaigu, qu'il a reçu l'étape, tant à Saint-Fulgent qu'à Chantonnay, conjointement avec plusieurs autres brigands des Brouzils, qui logeaient avec lui et qui se disaient être de la compagnie du dit Thériot ; qu'il a fait l'appel des dits brigands au dit Saint-Fulgent, le tribunal, après avoir entendu le citoyen Dupuy, accusateur public, déclare le dit Thériot convaincu d'avoir pris part aux émeutes et révoltes qui ont éclaté dans ce département". Dans les Mémoires de Mercier du Rocher, on lit : "Le procureur général syndic, Bouron, envoya à l'auberge où Thériot était descendu un des courriers de l'administration lui communiquer l'arrêté. Il obéit en pleurant, se rendit en prison, présageant bien le sort qui l'attendait. Il comparut plusieurs fois devant le Tribunal et ne dit rien de ce qui aurait pu apitoyer ses juges, quand il eût pu évoquer la mémoire de son père, vieillard qui aima mieux mourir que de crier : Vive le Roi ! Condamné à mort à l'âge de 30 ans, il fut guillotiné sur la place de Fontenay, s'écriant avec désespoir : "C'est donc ainsi qu'on assassine les amis de la Révolution !"
1132 - Jean-Jacques-René Dupin (ou Dupé), gendarme à Montaigu, originaire du département des Landes, chef de Vendéens, exécuté à Fontenay, le 23 mars 1794, "reconnu pour avoir été à la bataille de Fontenay et y avoir menacé de mort des patriotes qui avaient acheté des domaines nationaux".
1133-1135 - Furent fusillés à Angers, au début de 1794, Jean Gaboriau (le 12 janvier), Jacques Herbreteau, 25 ans, tisserand, et Madeleine Guerry, fille, 33 ans, née à Montaigu, femme de chambre de Mme Chabot du Tréhan, au Longeron (le 10 février).
1136-1140 - Mathurin Berdriot, 21 ans, Jean Juyot, 25 ans, Louis Juyot, 22 ans, Pierre Morison, 24 ans, et Mathurin Réposté, 25 ans, fusillés à Savenay, le 23 décembre 1793.
1141 - Jean Desbertois, fusillé trois jours après au même lieu et pour le même motif, c'est-à-dire comme brigand de la Vendée.
1142 - Jean Brumellière, dit Piunier, 33 ans, ancien soldat, laboureur à Montaigu, convaincu d'avoir pris part à des attroupements, d'avoir assisté à l'attaque de Nantes, et d'avoir contribué à la mort du citoyen Estachon, qui blessé se sauvait à la nage et sur lequel il a tiré deux coups de fusil ; condamné à mort à Nantes, le 23 novembre 1793.
1143-1144 - Modeste Déliard, 26 ans, aubergiste, condamnée à mort, à Nantes, le 18 mars 1794, pour avoir, au mois de septembre, montré un grand zèle contre-révolutionnaire ; tenu des propos inciviques ; manifesté sa joie des défaites des patriotes prisonniers ; pris part, étant vêtue de blanc, à des processions et fabriqué des Agnus et des Noms de Jésus. Sa soeur Rosalie, plus jeune, et accusée des mêmes griefs, est seulement condamnée à garder la prison jusqu'à la paix.
1145-1148 - Furent condamnées à mort, à Nantes, comme brigands de la Vendée, Pierre Chancelier, 30 ans, Martin Bouron, 23 ans, Jacques Osson, 34 ans, François Baudoin, 34 ans, fusillés respectivement, à Nantes, les 1er, 3, 4 et 6 janvier 1794.
1149 - Marie Barbasson (ou Barbanton), condamné à mort, comme fabricateur de faux assignats, par la commission militaire de Saint-Malo, le 18 janvier 1794.
1150 - Joseph Dagondeau, fils d'un boulanger de Montaigu et secrétaire de Mlle de la Lézardière ; fit partie de l'expédition de Quiberon, réussit à se sauver de rocher en rocher, mais peu après mourut d'épuisement à l'île d'Houat.
1151 - Jacques Grivaux, inspecteur des vivres à l'armée vendéenne, condamné à mort à Nantes, le 7 mai 1794.
1152 - Charles-César de Royrand de la Roussière, époux de dame Émilie de Suzannet, dont il n'eut pas d'enfants, 27 ans, officier de marine, pris à Quiberon et fusillé le 30 juillet 1795. Il avait émigré en 1791, s'était retiré d'abord à Bruxelles avec sa femme et sa belle-soeur, puis en Hollande et de à en Angleterre, où il avait vécu du travail de ses mains. Il s'était enrôlé dans le régiment d'Hector, en qualité de sous-lieutenant, pour prendre part à la malheureuse expédition qui lui a coûté la vie.
1153 - Charles-Augustin de Royrand de la Roussière, 63 ans, oncle du précédent, pris lui aussi à Quiberon et fusillé à Vannes, le 2 août 1795.
1154 - Jean-Louis Réchin, domestique, pris également à Quiberon et fusillé le 29 juillet 1795.
1155 - Victor-Alexandre de la Roche-Saint-André, fils de Charles et de dame Henriette-Marguerite de Goulard du Retail, né à Montaigu, le 28 janvier 1767, maire de cette ville en 1790, fut massacré sur le champ de bataille de Quiberon.
1156-1157 - Henri-Charles de la Roche-Saint-André, frère du précédent, né aussi à Montaigu en 1765, lieutenant de vaisseau, époux de dame Augustine-Constance du Chaffault, dut partir pour un long et douloureux exil, afin de sauver ses jours menacés par les proscriptions ; sa femme, condamnée à être noyée à Nantes, fut épargnée parce qu'elle avait obtenu, à Saint-Fulgent, la grâce de 3.000 républicains, mais elle fut obligé de se faire servante pour vivre ; elle périt de misère à Nantes, le 23 novembre 1799.
1158 - Claude-René Paris de Soulange, 59 ans, ancien chef d'escadre de la marine française, lieutenant-colonel au régiment d'Hector, fils de Claude Paris et de Françoise de Gatinaire, né à Montaigu, d'après d'autres au château de la Preuille, dans la paroisse de Saint-Hilaire-de-Loulay. Il avait émigré, en 1791, pour se rendre à Tournay et de là en Angleterre. Dans son interrogatoire à Auray, après l'affaire de Quiberon, il insista spécialement sur ce point : "Qu'il n'avait mis bas les armes qu'en vertu de la capitulation proposée par le général républicain". La Commission n'accepta pas ce moyen de défense et condamna le vaillant prisonnier à la peine de mort, le 29 juillet 1795.
1159 - Pierre-Georget Dubreuil, lieutenant de gendarmerie à Montaigu, natif de Ligné-les-Bois (Vienne), 47 ans, mort en prison à Fontenay, le 4 novembre 1793.
1160-1161 - La Vendée Historique signale comme victimes de la Révolution, Jacques Philippe et Madeleine Chauviré.
1162 - Mathurin Loizeau, condamné à mort à Savenay, le 24 décembre 1793.
Dans des notes jadis communiquées par feu M. l'abbé Hippolyte Boutin, nous avons relevé les noms suivants :
1163 - Guillaume Perrault, "s'est toujours montré l'ennemi de la République, a fait partie des rebelles, et menacé des patriotes pour les engager à se joindre aux brigands. "Date de la condamnation inconnue".
1164 - Jean Guichet, 32 ans, laboureur à Château-Thibaud : "s'est vanté d'avoir assassiné le B. d'apostat de Montaigu", condamné à mort le 15 décembre 1793.
1165 - Hilaire Robin ; domestique de l'abbé Louis Joachim de la Roche-Saint-André, regardé comme suspect, fut condamné à rester en prison jusqu'à la fin des troubles.
1166 - Pierre Piogé, 35 ans, né à Neuville-sur-Sarthe, postillon, demeurant à Montaigu, condamné à mort le 7 mai 1794, "déclaré et convaincu d'avoir constamment porté les armes contre la patrie ; d'avoir été courrier des brigands, d'avoir tué plusieurs patriotes, auxquels il a enlevé leurs chevaux et leurs armes ; d'avoir été dans l'artillerie des brigands, de s'être introduit, pour se soustraire à la punition qu'il méritait, dans la prison des patriotes de Noirmoutier, d'avoir cherché à tromper, une deuxième fois, la patrie en se faisant donner une place dans les charrois de la République".
1167 - Jean Perequier, 21 ans, fusillé à Savenay, le 23 décembre 1793.
1168 - René Guinot, 37 ans, condamné à mort à Nantes, le 5 janvier 1794.
1169-1170 - Jacques Mandin et Louis Léger, condamnés à mort, comme conspirateurs, à Doué, le 12 décembre 1793.
1171 - Christophe Joyau, tisserand, condamné à mort par la commission militaire de la Sarthe, le 31 décembre 1793.
1172-1174 - Julien Gamin, condamné à mort à Savenay, comme brigand de la Vendée, le 24 décembre 1793, ainsi que Jean Loizeau et Pierre Rousselot.
1175 - Jean-Baptiste Laréveillière, président du tribunal criminel du département de Mayenne-et-Loire, 41 ans, né à Montaigu, ex-conseiller du roi au présidial d'Angers, condamné à mort à Paris, comme conspirateur, le 15 avril 1794. (Ne pas confondre avec Louis-Marie Laréveillère-Lépaux, né à Montaigu et mort en 1824)
1176 - Charles Bonnot, condamné à mort à Savenay, comme brigand de la Vendée, le 23 décembre 1793.
1177 - A. Gauthier, 55 ans, né à Montaigu, ex-commissaire du roi à Marcy, "convaincu de s'être déclaré l'ennemi du peuple, en vomissant des imprécations contre la Révolution, en prenant part aux projets du tyran, au 10 août, en favorisant l'émigration, en exerçant des concussions, exactions envers les citoyens, en cherchant à soulever le peuple, en entretenant des intelligences avec les ennemis de la République, en tenant des propos contre-révolutionnaires, en s'opposant au recrutement, en avilissant les assignats, en répandant de fausses nouvelles, en cherchant à avilir la représentation nationale, en provoquant le rétablissement de la royauté, en tournant en ridicule les décrets de la Convention nationale. Il fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire de Paris et exécuté, à la Barrière du Trône, le 22 janvier 1794.
Voici quelques victimes dont le domicile n'est pas suffisamment indiqué dans les listes de condamnation ; elles sont portées comme habitant les environs de Montaigu :
1178-1179 - Charles Borel, François Bureau et Louis Caillo, condamnés à mort, comme brigands de la Vendée, par la Commission militaire de Nantes et exécutés respectivement les 3, 4 et 6 janvier 1794.
1180 - Charles Borgnet, de l'Espinay, capitaine, blessé grièvement. Etats de service : Émigré en 1791, a fait à l'armée de Condé les campagnes de 1792, 1793 et 1794 ; était à Quiberon, d'où il eut le bonheur de s'échapper sain et sauf.
1181 - Toussaint Aubin, condamné à mort à Angers, comme conspirateur le 12 janvier 1794.
1182-1185 - Pierre Astré, condamné à mort, comme brigand de la Vendée, à Nantes, le 3 janvier 1794, ainsi que Louis Bernier, qui fut exécuté le 4 février suivant ; Pierre Barre dont la mort eut lieu le 5 janvier de la même année ; et Pierre Epiard, qui monta sur l'échafaud six jours après.
LA BERNARDIÈRE
1186 - Pierre Hallouin de la Pénissière, né en 1727, au château de ce nom, dans la paroisse de la Bernardière, doyen de la Collégiale de Clisson. Conduit à Nantes, enfermé aux Carmélites, puis sur le navire la Thérèse, il obtint, à cause de sa mauvaise santé, de se faire soigner dans une maison de la ville. Ayant été de nouveau arrêté, il fut emprisonné aux Saintes-Claires, où il mourut le 3 octobre 1793 (V. le Clergé Vendéen, par M. l'abbé Baraud, p. 239)
1187 - Joseph Raymond de Meyracq, vicaire de la Bernardière, se retira dans sa famille à Nantes, au moment de la Révolution, et bientôt, pour ne pas compromettre les siens, probablement aussi poussé par le désire du martyre, il se livra aux agents de la République. Enfermé d'abord dans la prison des Carmélites, puis sur le navire la Thérèse, en troisième lieu dans la maison des Petits-Capucins, et enfin sur le navire la Gloire, le prêtre de Jésus-Christ fut un sujet d'édification, par sa piété et sa résignation admirable, pour les 100 confrères qui partageaient son sort. Pendant qu'on les conduisait à la mort, il chanta d'une voix haute et assurée, le beau cantique du B.P. de Montfort : Je mets ma confiance, Vierge en votre secours. Et peu après, par une froide nuit d'hiver, le 20 décembre 1793, la soupape du navire s'ouvrit et les victimes furent englouties dans les flots de la Loire.
Les habitants de la Bernardière combattirent presque tous dans les rangs de l'armée vendéenne et beaucoup laissèrent la vie sur les champs de bataille. Dans les premiers mois de 1794, l'église fut brûlée par les révolutionnaires, qui mirent tout à feu et à sang et emmenaient comme prisonniers à Clisson et fusillaient le 27 février :
1188 - Pierre Fonteneau, tisserand, 42 ans, époux de Marie Bouchereau ;
1189 - Louis Mauvillain, 35 ans, époux de Marie Richard ;
1190 - René Mocquard, 40 ans, époux de Françoise Cléon ;
1191 - Jean Douillard, tisserand, 34 ans, époux de Marie Loiret ;
1192 - Jean Coutaud, tisserand, 30 ans, époux de Françoise Baron ;
1193 - Jean Noult, 30 ans, époux de Perrine Mauvillain ;
1194 - Louis Macé, tisserand, 40 ans, époux de Marie Clénet ;
1195 - Pierre Defontaine, sabotier, 60 ans, veuf de Perrine Mouillé, tous habitant le bourg ;
1196 - Jeanne Maigreau, 37 ans, femme de Jacques Bouchereau.
1197-1215 - Le 19 mai suivant, 6 personnes, 7 le 23, 4 le 25, 2 le 28, furent massacrées, parmi lesquelles se trouvaient : Marie Villain et Jeanne Villain.
LA BOISSIÈRE DE MONTAIGU
1216-1256 - Un général républicain lança un jour, en 1793, une meute de chiens, dressés pour cette sorte de chasse, dans le Bois des Brosses, où quarante habitants de la Boissière étaient cachés. Épouvantés, ces malheureux voulurent s'enfuir et furent tous massacrés. Toute une famille composée de 7 femmes, du village de Puyraveau y perdit la vie.
1257 - N. Brethin, femme infirme, du village de la Renaudière ; fut suspendue à un arbre et hachée en morceaux.
1258 - N. Begaud, du bourg ; fut massacré sur son lit de douleur.
1259 - René Landreau, assassiné par les armées républicaines, le 2 février 1793.
1260 - Pierre Brochard, tué à une bataille de Challans, le 27 mars 1793.
1261 - Pierre Quéré, 32 ans, tué le 27 mai 1794, par les soldats républicains, dans un combat à la Grandinière, paroisse de la Boissière.
1262-1264 - Jean Pépineau, assassiné le 12 mai 1794 ; Joseph Brisseau, assassiné le 2 février 1793 ; Louis Pasquiers, tué le même jour.
1265-1266 - Jacques Bellouard, décédé à Montaigu, les armes à la main ; Jean-Adrien Moreau, tué au même lieu par les républicains, le 2 février 1793.
1267 - Marie Jeaufrineau, femme Moreau, décédée à l'hôpital d'Ancenis.
1268 - Jean Moulineau, tisserand, demeurant au village de la Renaudière, tué à la première bataille qui a eu lieu à Luçon à la fin de juin 1793.
1269 - Pierre Brochard, cultivateur, demeurant à la Gachère, fusillé à Savenay, au mois de décembre 1793.
1270 - Jeanne Dreneau, 34 ans, demeurant à la Lignée, fille de Mathurin Dreneau et de Marie Lucas, tuée par l'armée républicaine du Nord, le 1er février 1794, comme l'a certifié un des témoins qui l'a enterrée.
1271 - Jean Boisseau, époux de Marie Richard, demeurant à la Ronde, tué par les Républicains, dans un camp qu'ils avaient fait près le bourg de la Boissière, en février 1794.
1272 - Louis Micheneau, époux de Jeanne Sellier, noyé à Nantes pendant la Révolution, en présence de Jean You, maçon à Tiffauges, qui l'a attesté par serment.
1273-1274 - René Meunier, décédé le 17 août 1793, et Jean Meunier, soldat de la grande armée vendéenne, mort à une date inconnue.
1275 - Jean Girardeau, tué au combat de Luçon.
1276 - Jean Maindron, époux de Modeste Robin, demeurant au Pont-Léger, mort à la suite d'un combat de Luçon, en juin 1793. Dans la déroute, il traversa une rivière, ayant de l'eau jusqu'au cou ; une grosse fièvre le prit aussitôt et il en mourut.
1277-1279 - Jean Bordé, 24 ans, condamné à mort à Nantes, le 2 janvier 1794, ainsi que Mathurin Dixneuf et Louis Houtot, comme brigands de la Vendée.
1280 - François-Joseph Reliquet, curé de la Boissière de Montaigu, né à Vieillevigne en 1748 ; refusa le serment, se retira au village de l'Hommetière, dans sa paroisse natale, puis pourchassé par les Bleus, dut passer la Loire à la suite de l'armée vendéenne. Il mourut dans la déroute de Savenay, le 21 décembre 1793, avec un grand nombre de ses compatriotes. (V. le Clergé vendéen, p. 344).
BOUFFÉRÉ
1281-1282 - Jean Gérard, 23 ans, et Jacques Germain, des Cerisiers, fusillés à Savenay, le 23 décembre 1793.
LA BRUFFIÈRE, SAINT-SYMPHORIEN
1283-1285 - Le curé de la Bruffière, au moment de la Révoluion, M. François Garaud, et ses deux vicaires, M. Charles Robert et M. Bonaventure-Louis Blanchard, ne quittèrent pas leur poste malgré les dangers de cette époque si épouvantable et moururent dans la paroisse même, entourés du respect et de l'affection de ceux pour lesquels ils s'étaient exposés à la guillotine.
1286 - Jean-Baptiste Trimoreau, desservant le prieuré de Saint-Symphorien, ancien vicaire de la Bruffière, où demeurait sa mère, et de la Boissière-de-Montaigu. Poursuivi par une colonne infernale, qui venait de faire un affreux massacre de Vendéens, dans un champ de genêts, le ministre de Dieu dut, avec des hommes de sa paroisse se joindre à la Grande Armée et passer la Loire. Arrêté par les soldats de la Révolution, il fut conduit à Angers, épuisé par une vie d'inquiétudes et de privations. On le trouva mort dans la prison nationale le 18 novembre 1793.
1287 - Sébastien Girard, ancien vicaire de Vertou, retiré à la Bruffière, sa paroisse natale. Prisonnier à Nantes, en 1792, il obtint de s'embarquer à bord du Notre-Dame-de-Pitié, le 10 septembre, pour Bilbao, en Espagne. Il se fixa dans la Nouvelle-Castille au diocèse de Tolède, et ne revint qu'en 1805 à la Bruffière où il mourut en 1809.
1288 - René Valton, ancien vicaire de Carquefou, né à la Bruffière, où il se retira en 1791 et 1792. Il fut arrêté pour refus de serment et déporté en Espagne, en compagnie de son compatriote. M. Sébastien Girard. A sa rentrée en France, il fut curé d'abord de la Boissière-de-Montaigu, puis de la Rabatelière et enfin prêtre habitué à Montaigu, où il mourut en 1844.
1289 - Jacques Nerrière, de la Bruffière, desservant de Saint-Etienne-de-Mer-Morte. Il s'embarqua à Nantes le 15 novembre 1792 pour l'Espagne, où il mourut au mois d'avril 1802.
1290-1297 - Furent fusillés à Savenay en décembre 1793 : Jean Baudry, 17 ans, le 23 du mois ; François David, 45 ans, le même jour ; René Fonteneau, le même jour ; Charles Héron, le 26 ; André Jofrinot, 20 ans ; René Leboeuf, 25 ans ; Jean Neau, 30 ans : Etienne Voyaudot, 24 ans.
1298 - Joseph Amelin, 29 ans, suivit en émigration son maître, M. de Buor, fit partie, en qualité de soldats, de l'expédition de Quiberon et fut exécuté à Vannes, le 13 septembre 1795.
1299-1300 - René Griffon, 60 ans, et François Guicheteau, 24 ans, laboureur. Tous les deux, nés aux Landes-Génusson et domiciliés à Saint-Symphorien, furent fusillés à Nantes, le premier, le 7 février 1794, et le deuxième le surlendemain, "convaincus d'avoir pris part aux révoltes et aux émeutes contre-révolutionnaires".
1301 - Jacques Boussion, 71 ans, aubergiste à Saint-Symphorien, exécuté aussi le 7 février 1794 et pour le même motif. Son fils Joseph, 25 ans, né et domicilié au même lieu, fut acquitté.
1302-1312 - Furent condamnés à mort à Nantes : Mathurin Bray, 40 ans, le 3 janvier 1794 ; Jean Beloir, 21 ans ; François Gaché, 21 ans, Jean Mercier, 29 ans et François Naudière, 23 ans, le 4 du même mois ; René Evelin, 33 ans, le 5 ; Julien Brunetière (ou Brunet), 18 ans, et Jean Gallot, 26 ans, le 6 ; Pierre Cordier, 17 ans, le 18 janvier ; Jean Héraut, 22 ans et Jean Barré, le 19.
CUGAND
1313-1320 - Furent fusillés à Savenay en décembre 1793 : François Cailleau, le 25 ; Jean Durand, le 23 ; Jean Gaboriau, Jean Gémidon et Mathurin Hérault, le 26 ; Pierre Nerrière, 32 ans, le 23 ; Jean Nerrière, le 24 ; Jean Perequier, 26 ans.
1321 - Jean Doguet, 34 ans, exécuté à Nantes, le 14 décembre 1793. Le jugement porte :"a été trouvé porteur d'un laisser-passer, du 4 octobre 1793, signé : Lyrot de la Patoulière ; convaincu d'avoir été courrier des brigands ; d'avoir pris part aux émeutes et aux révoltes contre-révolutionnaires et commis des excès sanguinaires contre la patriotes".
1322-1324 - Furent également condamnés à mort, à Nantes, comme brigands de la Vendée, René Brochard, 25 ans, le 30 novembre 1793 ; Joseph Baudry, 25 ans, le lendemain ; Anne Merieau, 49 ans, le 7 janvier 1794 "pour être restée avec les brigands depuis le passage de la Loire par l'armée vendéenne".
1325 - Joseph Durand, né à Cugand, prêtre en 1784, vicaire ; refusa le serment, se réfugia à Noirmoutier, avec 17 prêtres, fut massacré à la prise de l'île par les républicains. (V. Clergé Vendéen, tom I, p. 417)
SAINT-GEORGES-DE-MONTAIGU
1326 - Jean Fouasson, curé ; après avoir refusé le serment schismatique, s'embarqua, le 10 septembre 1792, sur l'Heureux-Hasard, patron Pierre Vossivier, à destination de l'Espagne, avec 38 confrères, parmi lesquels nous remarquons : Jacques Chabot, chanoine de Luçon, Etienne Girardeau, curé de la Châtaigneraie, Louis Boissinot, curé de Benet, Ch. Genays, curé de Loge-Fougereuse, Pierre Rautureau, curé du Breuil-Barret, Pierre Roguier, curé de Saint-Maurice-le-Girard, Firmin Fouasson, curé de Vendrennes et parent probablement du curé de Saint-Georges-de-Montaigu.
1327 - René-Charles Lusson, vicaire, originaire de Saint-Fulgent ; ne suivit pas son curé en exil. Il demeura courageusement à son poste, se cachant dans les environs de St-Georges, pour éviter les recherches des persécuteurs. Quand la guerre commença, il accompagna l'armée vendéenne en qualité d'aumônier ; c'est ainsi qu'il vint à Noirmoutier avec le général d'Elbée. A la prise de l'île par les Républicains, il fut massacré avec 16 de ses confrères en janvier 1794.
1008 - Jean Andrieu, fusillé à Savenay, comme brigand de la Vendée, le 25 décembre 1793.
1328-1339 - Furent fusillés à Savenay, en décembre 1793 : François Barreau, le 22 ; Mathurin Bisson, Jean Birax, le 26 ; Jean Blanchard et Pierre Bonnet, le 26 ; Pierre Chardonneau, François Fortier, Louis Guérin, Mathurin Lallemand, le 25 ; Gabriel Levreuil, le 26 ; Pierre Rousselot et Mathurin Sasseley.
1340-1341 - Jean-Marie Chasselier, maçon, Jean Papineau, 40 ans, laboureur et François Sellier, maçon, fusillés à Angers, au début de l'année 1794.
1342-1344 - Pierre Chancelier, condamné à mort à Nantes, le 1er janvier 1794, ainsi que Joseph Blanchin, 23 ans et Jacques Boit, 23 ans, exécutés le 5 du même mois.
1345-1347 - Jean Chevalier, 55 ans, François Petit et Jean Piffeteau, âgés de 33 ans, condamné à mort au Mans, le 14 décembre 1794. Ce dernier avait certifié "n'avoir pas porté les armes, étant malade".
1348 - Louis Bérenger, condamné à mort, à Nantes, comme brigand de la Vendée, le 4 janvier 1794.
LA GUYONNIÈRE
1349 - Fils de M. Charles Goupilleau, procureur fiscal à Talmont et frère de M. Sébastien Goupilleau, curé de la Boissière, M. Martin Goupilleau, né à Montaigu, fut curé de la Guyonnière au moment de la Révolution. Il eut le courage de résister aux instances de son frère de Fontenay, dit le Dragon, et de refuser le serment à la Constitution civile. Pour cette raison, mandé à Fontenay, en vertu de l'arrêté du 9 mars 1792, il fut interné dans la maison qui servait de prison aux prêtres fidèles. Il ne put résister au régime de la prison et y mourut le 16 décembre 1792, à l'âge de 45 ans. (V. le Clergé Vendéen, p. 212)
1350 - François Pluchon, domestique ; ayant prouvé qu'il avait été obligé de suivre les brigands, fut maintenu en arrestation à Nantes, le 2 mars 1794.
1351 - Marie-Antoinette-Osmane du Chaffault, petite nièce de l'amiral du Chaffault, épouse de Gilbert de Rorthays, fille de Sylvestre du Chaffault, seigneur de la Sénardière ; fut fusillée à Ernée, le 22 décembre 1793. Elle demanda à mourir avec ses enfants qu'on voulait lui enlever, en disant : "S'ils meurent avec moi, ils seront l'ornement du ciel ; mais s'ils restaient avec vous, ils deviendraient méchants et impies." Son père, officier au Régiment du Roi, fit campagne à l'armée des princes et à celle de Condé, embrassa l'état ecclésiastique en 1803 et devint curé de la Guyonnière. Deux de ses frères, l'un officier et l'autre engagé dans les Ordres, furent tués dans les rues du Mans.
1352-1357 - En plus des victimes que nous avons mentionnées comme appartenant à Luçon, M. le comte Emmanuel de Rorthays a relevé au Mans, sur les registres de décès du 22 décembre 1793, les noms qui suivent :
Marie-Henriette-Pélagie du Chaffault, 31 ans, épouse de Louis-Augustin-Antoine-Marie de Chevigné ; Rosalie du Chaffault, 18 ans, sa soeur ; la citoyenne Marin, épouse du citoyen du Chaffault de la Guignardière, mère des précédentes, âgée d'au moins 50 ans ; la citoyenne Marie de Chevigné, 45 ans, belle-soeur de la dame de Chevigné ; Marie-Henriette et Marie Osmane de Chevigné, 6 et 4 ans, filles de la dame de Chevigné.
SAINT-HILAIRE-DE-LOULAY
1358-1363 - Furent fusillés à Savenay, en décembre 1793 : Jean Brossert, Louis Gaudin, 20 ans ; Jean Grésot, Pierre Griveau, Jean Hérau, 38 ans ; Jean Soulard.
1364 - Jeanne Poiron, 37 ans, femme de Pierre Duret, laboureur, morte des suites de ses blessures reçues à la Bernardière.
1365-1374 - Furent condamnés à Nantes : Pierre Jobard, domestique du sieur Dugast, à la Grande-Bernerie, le 9 avril 1793, "pour avoir fait partie de l'attroupement des Sorinières" ; Charles-Claude Thomas, 18 ans, volontaire au 4e bataillon de la Vienne, le 15 août 1794, "pour avoir quitté fréquemment son poste du Marais, près Beauvoir, sans permission de ses chefs, pour correspondre avec la femme Pajot, dite Laprée, Marie Cottenceau, Philbert Pointcereau et Jean Cottenceau, qui habitaient le pays envahi par les brigands ; leur avoir porté des cartouches, ainsi que des ustensiles et des matières pour faire des balles" ; Augustin Barbary, le 31 décembre 1793 ; Pierre Grolleau et René Batier, le 2 janvier 1794, ainsi que Pierre et René Maurand ; Jean Grégoire, le même jour ; Michel Barreau, le 6 du même mois ; Pierre Grégoire, le 29 décembre 1793.
1375-1379 - Furent fusillés à Savenay, le 26 décembre 1793 ; Pierre Lebeuf et André Mabette, comme brigands de la Vendée ; à Saumur, Jean Blanchard, tuilier, le même jour ; à Angers, Jacques Loiret, le 11 janvier 1794 et N. Beaufreton, le 12 décembre 1793, comme conspirateurs.
TREIZE-SEPTIERS
1380 - Olivier Hugron curé ; après avoir refusé le serment, disparut du pays. Il est à présumer que, caché dans la contrée pendant la Terreur, il périt comme tant d'autres, victime de la tourmente révolutionnaire.
1381 - François Guista ; fut passé par les armes, à Savenay, le 23 décembre 1793.
1382 - Louis Bénéteau, 27 ans, mourut le 6 octobre 1792, en combattant pour la Religion catholique.
Furent acquittés : la femme Dominique Gourreau, 55 ans, et Nicolas Buzat, 32 ans, taillandier, ayant été réclamés par les municipalités et les habitants de Montaigu, de la Guyonnière et de la Bruffière.
DOYENNÉ DE MORTAGNE
MORTAGNE
La liste suivante, que nous sommes heureux de publier ici, a été dressée d'après un tableau ou état conservé pieusement dans la famille des victimes. Ce véritable tableau d'honneur, dont plusieurs copies existent, remonte à la Restauration. Les détails qui accompagnent certains noms ont été pris, çà et là, dans divers ouvrages sur la Vendée :
FAMILLE DE M. BOUTILLIER DU RETAIL, aîné, chef vendéen.
1383 - Son père : M. Boutillier du Retail, conseiller du roi, l'un des premiers et des plus intrépides chefs de l'insurrection vendéenne. Après plusieurs combats, il fut fait prisonnier et traîné successivement dans les cachots de Chinon, Bourges et Saumur. Malade des suites de la guerre, il fut enfin séparé des autres captifs et massacré sans jugement, en 1794, dans une prison de cette dernière ville.
1384 - Sa mère : Mme Boutillier du Retail, née Antoinette du Pont de Beauvais. Livrée par une domestique qui voulait s'emparer de ses bijoux et du peu d'argent qui lui restait, elle fut arraché des bras de ses enfants et mise en prison à Poitiers. Condamnée à mort, elle y fut guillotinée, en 1794, après avoir été mutilée par le bourreau. Elle était d'un embonpoint extraordinaire, et l'exécuteur, pour la placer à l'endroit où elle devait recevoir le coup de la mort lui abattit la poitrine à coups de sabre et poussa sous le couperet homicide le corps de la victime si inhumainement ensanglantée.
1385 - Son frère : M. Boutillier du Retail, emprisonné à Orléans, en 1794.
1386 - Son deuxième frère : M. Boutillier du Retail, chef vendéen, mort des suites de la guerre de Vendée.
1387 - Sa grand'mère maternelle : Mme du Pont de Beauvais de Romagne, exilée en 1794. Elle n'est pas née en Vendée, mais elle appartient à notre pays par sa famille.
1388 - Sa grand'mère paternelle : Mme Boutillier du Coin, emprisonnée à Nantes, en 1794.
1389 - Son cousin-germain : M. Boutillier du Coin, chef vendéen, fusillé à Saint-Florent, après avoir fait la guerre de Vendée.
1390 - Son oncle paternel : M. Marin-Jacques Boutillier de Saint-André, né à Mortagne, le 1er septembre 1746, avocat au Parlement, sénéchal de Mortagne, président du tribunal du district de Cholet, héros du livre : "Une famille vendéenne pendant la Grande-Guerre". D'un esprit très libéral, il sauva, au péril de sa vie, trente prisonniers républicains que les Vendéens voulaient massacrer. Il fut arrêté à Nantes où il était allé réclamer à Carrier la mise en liberté de sa femme, et condamné à mort, le 10 avril 1794, à l'âge de 48 ans, sur la dénonciation d'un des prisonniers qu'il avait sauvés. Il monta à l'échafaud, a raconté un témoin oculaire, comme on monte les degrés d'un escalier d'honneur, chapeau bas et donnant le bras à une vieille dame qui avait quelque peine à en gravir les marches. (V. Abbé Bossard : Une famille vendéenne) Son jugement porte : "A pris part aux révoltes des brigands dont il a été l'instigateur, et a volontairement fait partie de leur comité à Mortagne".
1391 - Sa tante paternelle : Mme Boutillier de Saint-André, née Marie-Renée Boutillier de la Chèze, cousine-germaine et femme du précédent. D'un mérite rare et d'un courage remarquable, elle ne voulut pas se cacher, pour mieux travailler à obtenir la grâce de son mari qui était poursuivi par les séides de la Révolution. Elle fut séparée de ses jeunes enfants, conduite en prison, à Saumur, où elle mourut en 1794, après d'atroces souffrances. Un membre de la famille dit qu'elle fut plus vraisemblablement ou guillotinée ou fusillée.
1392 - Son oncle paternel : M. Boutillier des Homelles, conseiller du roi à l'élection de Châtillon, membre du Conseil supérieur, exilé en 1794. C'était l'aïeul de M. des Homelles, ancien conseiller général de Mortagne.
1393 - Son oncle paternel : M. Boutillier du Coteau, garde de Monsieur, frère du roi, exilé.
1394 - Son grand-oncle paternel : M. Boutillier de la Chèze, avocat au Parlement, sénéchal de Bazoges-en-Pareds, emprisonné à Nantes, en 1794.
1395 - Son cousin : M. Boutillier de la Chèze, prêtre ?, déporté.
1396 -Son grand-oncle paternel : M. Soulard de la Roche, chanoine, emprisonné à Poitiers, pendant cinq ans. Il ne dut la conservation de sa vie qu'à la chute de Robespierre.
1397 -Ses cousins : M. de la Renolière, membre du Conseil supérieur de Cholet, exilé. Il était sénéchal et l'un des esprits les plus remarquables de la Révolution.
1398 - M. Merland, chef vendéen, fusillé à Saint-Florent, après avoir fait la guerre de Vendée.
1399 - Mlle Merland, massacrée à Saint-Aubin, en 1794.
1400 - M. Baudry du Plessis, chef du comité royaliste de Châtillon, exilé.
1401 - Mme Jourdin des Hermitantes, noyée à Nantes, en 1794.
1402 - Mlle Jourdin des Hermitantes, noyée à Nantes, en 1794.
1403 - M. Jourdin des Hermitantes, chevalier de Saint-Louis, fusillé à Cholet en 1796.
1404 - M. de Girard de Beaurepère, seigneur de Beaurepère, sabré à Saint-Florent, en 1793.
1405 - M. de Saint-Ours, garde du corps, mort à Quiberon.
1406 - M. de Saint-Ours, garde du corps, émigré. Ces deux dernières victimes ne sont pas nées dans notre pays, mais elles lui appartiennent par leur famille.
1407 - M. de Vaugiraud, chevalier, officier supérieur de l'armée de Charette, sabré au Mans, en 1794.
1408-1409 - On lit dans les Mémoires de M. Boutillier de Saint-André : "Les Républicains arrivèrent à Mortagne, vers midi, le 15 octobre 1793, signalant leur entrée dans cette ville par leurs actes ordinaires, le meurtre et l'incendie. Ils massacrèrent sans pitié tous les individus qu'ils rencontrèrent, et notamment deux personnes de ma connaissance, un vitrier nommé Sautreau et un vieillard aveugle, qui s'était réfugié au foyer d'une de nos tantes, et qu'ils tuèrent dans la cuisine même. Son cadavre resta sans sépulture, pendant plusieurs jours dans la maison jusqu'à l'arrivée de mon père qui le fit enterrer dans le jardin."
1410-1414 - Furent fusillés à Angers, du 12 janvier au 16 avril 1794 : Marie-Anne Fortain, femme Jacques Moreau, Modeste Soulard, fille, 29 ans, Sophie Guillerin, fille, 46 ans, Mathurin Majou et Perrine Bourrasseau, femme Nicolas-Antoine Martin, 42 ans.
1415-1418 - Furent fusillés à Savenay, en décembre 1793 : Charles Bonneau, 40 ans, le 23 ; Pierre Chirard, le 26 ; Jean Gallard, le 24 et Vincent Seguin, le 26.
1419 - Joseph Libaud, roulier, condamné à mort à Nantes, le 11 avril 1794. Le jugement porte : "Instigateur, a combattu dans les rangs des brigands, a crié vive le Roi !"
1420 - Pierre Gourrain, 61 ans, tisserand, né à Mortagne, demeurant à Frossay, condamné à mort à Nantes, le 4 avril 1794.
1421-1422 - Jean Frouin, 18 ans, et Louis Loiseau, 43 ans, condamnés à mort à Nantes, le 1er janvier 1794, avec 118 autres.
1423-1433 - Furent condamnés à mort, à Nantes, en 1794, François Godet, 42 ans, le 3 janvier ; Pierre Alain, 25 ans, le 4 ; Jacques Chauvel, 36 ans, René Landreau, 23 ans, Marie Mandin, 26 ans ; Jacques Mandin, 30 ans ; René Thomas, 40 ans, le 5 ; Jacques Martineau, 25 ans, Louis Morinière, 39 ans, le 6 ; Marie Loizeau, 21 ans et Michel Jeannetat, le 11.
1434 - La femme Fontenelle tuée à la déroute du Mans.
1435-1436 - La dame de Rangot et son fils guillotinés à Saumur.
1437-1446 - Le Commandant de Mortagne, raconte Mme de Sapinaud dans ses Mémoires, envoya chercher Mme de la Sorinière et ses trois demoiselles. Leur maison fut pillée, elles-mêmes furent maltraitées en présence des autorités ; elles étaient à demi-mortes de frayeur. L'aînée des demoiselles demanda un siège pour sa mère qui était très faible. Un tigre lui répondit : "Elle se reposera sur la paille". La mère se voyant ainsi traitée s'écria : "Mes filles, on nous mène au martyre !" Le lendemain elles furent conduites à Angers, où elles furent guillotinées. Dans les mêmes jours, on annonce à Mortagne les demoiselles de la Besse et de Lapinière, ainsi qu'une jeune fille de chez elles. Trois furent tuées en chemin ; la quatrième Mme de la Guistière, envoyée à Angers, fut aussitôt exécutée. Mmes de Vaugiraud et de Concise, conduites à Doué, moururent également de mort violente. L'une d'elles fut précipitée du haut d'un escalier : elle vécut huit jours encore.
Voici les noms de quelques autres victimes nommées dans la Revue du Bas-Poitou et dans la Vendée Historique :
1447 - Marie Grimaud, femme Bompas ; a provoqué au massacre des patriotes.
1448 - Femme Brochard, patriote, envoyée, 12 décembre, comme la première
1449 - Brochard, très dangereux ; a servi de mouche aux brigands, 9 décembre.
1450 - Renée Chenuau, femme Brosseau, tisserande, fanatisée, 20 janvier.
1451 - Femme Chaillou ; a provoqué au massacre des patriotes, 19 décembre.
1452 - Caillaud, ouvrier de la fabrication des poudres des brigands, 9 décembre.
1453 - Aimée Manceau, femme Dubois, boulangère, suspecte, 15 janvier.
1454 - Louis Gaboriau, occiseur aux gages des brigands pour assassiner les patriotes, 9 décembre.
1455 - Victoire Maquignon, femme Grimaud, a provoqué au massacre des patriotes, 12 décembre.
1456 - Guyard, membre du Comité des brigands, 9 décembre.
1457 - Marie Gourbelière a provoqué au massacre des patriotes, 12 décembre.
1458 - Louis Leger, dit Beaulieu, ouvrier à la poudre et très scélérat, 10 février.
1459 - Mathurin Majou ; a reçu de son maître 25 livres pour aller se battre avec les brigands, 18 janvier.
1460 - François Morisson, a monté la garde pour de l'argent, 9 décembre
1461 - Femme Pillet, étapière des brigands, son mari est un de leurs chefs, 9 décembre.
1462 - Roche, poëlier, fabricateur de balles pour les armées catholiques, 9 décembre.
1463 - Rivière Claude, ouvrier à la poudre et très scélérat.
1464 - Henri Rivière a porté les armes et maltraité les patriotes, 9 décembre.
- Brochard, Caillaud, Guyard, Gaborieau, Léger, Mandin, Morisson, Roche, Claude et Henri Rivière furent probablement fusillés à Doué.
1465-1466 - Une note de M. l'abbé Bossard signale comme victimes de la Révolution, Marguerite Bureau, condamnée à mort, sous le qualificatif de contre-révolutionnaire, par le tribunal de Port-Malo, le 18 janvier 1794, et Mathurin Thuriot, marchand, condamné, comme brigand de la Vendée, par la Commission militaire de la Sarthe, le 10 janvier précédent.
1467-1468 - François Fillaudeau, condamné à mort à Doué, le 12 décembre 1793, ainsi que Gaillard, conspirateur.
1469 - La femme Amiot, morte dans les prisons du Mans, où elle avait été enfermée avec tant d'autres Vendéennes, après la bataille livrée sous les murs de cette ville. (V. René Vallette : Martyrologe)
1470-1472 - Furent condamnés à mort, à Nantes, en 1794, Charlotte Grimaux, domestique, comme complice des brigands, le 7 janvier ; Jacques Grimaux, inspecteur des vivres des brigands, le 17 mai suivant, et Jacques Sauvet, comme brigand de la Vendée, le 4 janvier.
1473-1474 - Furent fusillés, comme brigands de la Vendée, Pierre Roger, à Port-Malo, le 2 décembre 1793, et Jacques Herbreteau, demeurant près de Mortagne, à Saumur le 26 décembre suivant.
1475 - Marguerite-Modeste Gagnaux, femme de Pierre Durand, du Breuil, près Mortagne, condamnée à mort, le 7 janvier 1794, par la commission Bignon, parce qu'elle était "restée avec les brigands depuis le passage de la Loire par l'armée vendéenne".
1476-1477 - Perrine Boissineau, morte à l'infirmerie de la prison des Ursules, au Mans, le 9 novembre 1794 (René Vallette, Martyrologe), ainsi que Thérèse Auray, épouse de Pierre Bordage.
1478 - La Vendée Historique cite comme victime Pierre Bordange, tisserand, âgé de 18 ans.
1479 - Jacques-René Chaillou, curé de 1775 à 1793. "Trop attaché à ses devoirs de bon pasteur, a écrit M. l'abbé Baraud, pour sacrifier aux idées de la Révolution, il refusa de prêter serment et, par suite, fût condamné à la déportation. Etant tombé gravement malade, ses paroissiens ne permirent pas qu'il fût exilé. Sur leur demande, le directoire du département lui accorda un sursis en septembre 1792. Revenu à la santé, M. Chaillou ne voulut pas quitter sa paroisse si dévouée. Il se cacha pour se soustraire aux poursuites des révolutionnaires, et continua de procurer les secours spirituels aux habitants du pays. Mais, l'année suivante, on perd sa trace, ce qui fait supposer qu'il succomba, victime de son zèle, vers 1793, à la rechute de son ancienne maladie ou plus probablement aux inquiétudes mortelles et aux privations extrêmes qu'il dut endurer à cette époque si épouvantable de la Terreur."
1480-1483 - Pierre-Thomas Jousselin, vicaire ; René-Charles ..., prêtre-instituteur ; Pierre-François Lemasson et Jean-Baptiste Lepetit, prêtres habitués à Mortagne ; ils s'embarquèrent aux Sables, à destination de Saint-Sébastien, en Espagne, le 16 septembre 1792, sur le navire le Jeune-Aimé, capitaine Martin Logeais. On ne sait ce qu'ils sont devenus.
M. Boutillier de Saint-André a écrit dans ses Mémoires (après la prise de Cholet, le 14 octobre 1793) : "Jamais spectacle plus affreux ne s'était offert à nos regards. Toute la route que nous parcourûmes, depuis Cholet jusqu'à Mortagne, était jonchée de cadavres ; les uns gisaient nus, d'autres à demi-dépouillés, d'autres à demi enterrés. Ces derniers étaient les plus hideux. Les champs et les fossés voisins de la route étaient remplis de cadavres. En arrivant à Mortagne, un spectacle terrible s'offit aux yeux de ma mère. Les approches en étaient souillées de ruines et de sang, des blessés gisaient nus de toutes parts. La ville était en flammes".
D'autre part, nous lisons dans les Mémoires d'un père : "Un soir, le 26 février 1794, nous étions réunis dans la seule chambre épargnée par l'incendie. L'affreux général Huché vint pour y loger. A peine était-il installé qu'on lui amena deux pauvres paysans, père et fils. Je fus témoin de l'ordre qu'il donna de les mettre à mort sur le champ, avec défense expresse de les fusiller. - "Lardez-les à coups de baïonnettes, dit-il, d'un air féroce, sabrez-les, taillez-les."
Les satellites sortirent pour exécuter cet ordre, à quelques pas de nous, sur les marches mêmes de la grande porte de l'église, vis-à-vis la maison. Après quelques instants, les bourreaux vinrent dire au général, en ma présence, que les deux victimes souffraient des douleurs atroces, qu'elles se débattaient contre la mort et poussaient des cris déchirants. Ils demandaient la permission de les achever à coups de pistolet.
"Gardez-vous en bien, reprit le boucher de chair humaine ; enfoncez-leur dans le corps vos sabres jusqu'à la garde ; taillez et retaillez."
"Et il faisait avec les bras des gestes et des mouvements significatifs qui indiquaient jusqu'à quel point il avait l'habitude de pareilles horreurs.
"Les exécuteurs obéirent. Ils revinrent de cette boucherie avec une telle sensation de dégoût que leur estomac se souleva et qu'ils vomirent tout ce qu'ils avaient bu et mangé."
SAINT-AUBIN-LES-ORMEAUX
1484-1485 - Parmi les morts ou disparus, la tradition cite les noms de Dugast et de René Retailleau, deux braves de l'armée vendéenne.
1486-1487 - Marguerite Micheau, épouse de Pierre Brin, domestique, tuée le 28 mars 1794, et déposée dans le cimetière de Saint-Aubin par Mathurin Audureau, domestique, et Pierre Jou, laboureur, tous deux de cette même paroisse. Mathurin Huppé, âgé d'environ 10 ans, également tué, à la même époque, et mis en terre par Louis Grégoire et Jean Pasquier, domestiques de cette paroisse.
1488 - Mathurin Retailleau, 45 ans, condamné à mort, à Nantes, le 5 janvier 1794, en même temps que 250 autres prisonniers.
1489 - Louise Braud, 21 ans, condamné à mort à Nantes, le 7 janvier 1794, avec 58 compagnes, dont le seul crime était "d'être restées avec les brigands depuis le passage de la Loire par l'armée vendéenne".
1490 - Mathurin Guinodeau ; appelé le 20 janvier 1794 devant le Comité révolutionnaire de Cholet, avoue d'avoir logé des prêtres réfractaires et être membre du Comité des brigands ; fusillé le 11 avril suivant.
1491-1494 - Furent condamnés à mort, en 1794, par le tribunal de Nantes, comme brigands de la Vendée, Mathurin Gravelot et François Baudry, le 3 janvier ; André Landreau, le lendemain et Louis Barbot, le surlendemain.
1495 - Pierre Viaud, 20 ans, tisserand, détenu à la citadelle d'Angers avec 144 compagnons de captivité, qui furent exécutés, comme soldats de l'armée vendéenne, soit à la fin de 1793, soit au début de 1794.
1496-1497 - La Vendée Historique cite, comme victimes de la Révolution, René et Henri Brichet, métayers, âgés de 20 et 13 ans.
1498 - Jean-Jacques Oger, vicaire, puis curé de la paroisse en 1791. Après avoir refusé obéissance aux lois révolutionnaires, il ne voulut pas s'exiler, mais demeura dans le pays pour protéger la foi des fidèles et leur administrer les sacrements au péril de sa vie. A partir de 1792, réfugié le plus fréquemment à Saint-Aubin ou à la Gaubretière, avec une trentaine de prêtres dont quatre furent massacrés, il se trouva dans cette dernière paroisse pendant les massacres de février 1794. Il eut le bonheur d'échapper à ces tueries affreuses, mais ce fut au prix des angoisses les plus cruelles, des plus terribles anxiétés ; il devait se cacher dans les endroits les plus écartés et changer souvent d'asile. (V. le Clergé Vendéen, II, 436)
"Un fait digne de tenter le pinceau d'un artiste chrétien est celui qui s'était passé, le 19 septembre 1793, dans le Champ du Moulin, point culminant de la contrée. Dans ce champ, d'où la vue s'étend jusqu'à Tiffauges, à Torfou et au-delà, un certain nombre de vieillards, de femmes et d'enfants étaient groupés, ce jour-là, autour de leur pasteur et d'autres prêtres, et priaient ensemble au pied d'une croix. De ce lieu élevé, ils assistaient, anxieux et tremblants, à la grande bataille de Torfou, suivant des yeux les mouvements des troupes, entendant distinctement le bruit de la fusillade et du canon. Sans doute, leurs mains élevées pour la prière, comme celles de Moïse, obtinrent du Dieu des armées la grande victoire de ce jour, l'une des plus glorieuses et des plus célèbres de l'armée vendéenne." (V. Chroniques paroissiales, III, 176)
CHAMBRETAUD
A. Noms des catholiques massacrés par les Révolutionnaires
1499 - François-Nicolas, vicaire, fusillé à Mortagne.
1500 - Jean Grimaud, époux de Marie Goisneau, journalier à la Loge.
1501 - Mathurin Bouffendeau, époux de Jeanne Soulard, journalier à la Loge.
1502 - Louis Sachot, garçon laboureur, au Puy-Imbert.
1503 - Mathurin Billaud, garçon.
1504 - Jean Sachot, garçon bordier, à la Chesnelière.
1505 - Pierre Hérault, époux de Marie Barré, laboureur, à la Barboire.
1506 - François Gaucher, époux de Mathurine Rondeau, laboureur à la Forest.
1507 - Jacques Guédon, époux de Marie Groleau, fermier en ce bourg.
1508 - Pierre Sachot, garçon à la Chesnelière.
1509 - Louise Desnoyers, veuve de René Godard, de la Mocarière.
1510 - Jeanne Desnoyers, épouse de René Lucas, de la Chesnelière.
1511 - Marie-Anne Sérit, épouse de Pierre Loiseau, de la Simonnière.
1512 - Perrine Caillaud, épouse de Pierre Loiseau, de la Simonnière.
1513 - Françoise Caillaud, épouse de Joseph Loiseau, de la Truandière.
1514 - André Rondeau, garçon à la Simonnière.
1515 - Jacques Godard, époux de Jeanne Resneau, laboureur tué à l'Asnerie.
1516 - Pierre Brosset, laboureur à l'Isle, tué à l'Asnerie.
1517 - Jacques Dubin, de l'Isle, tué en ce bourg.
1518 - Marie-Anne Chaillou, du Boisgnard, tuée près du bourg.
1519 - François Chaillou, veuf de Jeanne Hérault, tué en ce bourg.
1520 - Louis Aillon, de la Loyette, tué en ce bourg.
1521 - Louise Loiseau, épouse de Louis Brousseau, marchand, en ce bourg.
1522 - Marie-Anne Soulard, épouse de René Bénéteau, de la Berceloire.
1523 - François Fillâtre, de l'Auraire, tué près du bourg.
1524 - Charles Merlet, époux de Marie Jobard, tué en ce bourg.
1525 - Marie Jobard, épouse de Charles Merlet, tuée en ce bourg.
1526 - Françoise Coutant, veuve de Mathurin Merlet, tuée en ce bourg.
1527 - Marie Guitton, fille de Mathurin Merlet, tuée en ce bourg.
1528 - Pierre Guyot, domestique, à la Pinochonnerie.
1529 - Louis Rauturé, garçon maçon, tué au bois du Moulin-aux-Chèvres.
1530 - Pierre Guédon, garçon boulanger au bourg, tué à tiffauges.
1531 - Esprit-Augustin Retailleau, marchand en ce bourg, tué à Legé.
1532 - Jacques Bénéteau de la Berceloire, 24 ans, tué à Legé.
1533 - Louis Soulard, de la Berceloire, 9 ans, tué à Legé.
1534 - Henriette Sachot, fille de l'Espinais, 25 ans, tuée à Legé.
B. Noms de ceux qui sont restés aux déroutes de Luçon, dont on n'a eu aucune nouvelle et qu'on regarde comme morts.
1535 - Pierre Baubry, journalier, époux de Louise Mabit, en ce bourg.
1536 - René Baubry, journalier, époux de Jeanne Sachot, de la Chesnelière.
1537 - Pierre Daviaud, tailleur d'habits, époux de Perrine Groleau, du bourg.
1538 - Jean-Baptiste Babarit, garçon, tailleur d'habits, en ce bourg.
1539 - Jean-Baptiste Billaud, garçon, tailleur d'habits, en ce bourg.
1540 - Pierre Brunet, garçon, maréchal, en ce bourg.
1541 - Jean Ravelleau, journalier, époux de Perrine Albert, en ce bourg.
1542 - François Lucas, marchand, époux de Jeanne Ravelleau, en ce bourg.
1543 - Joseph Guyton, journalier, époux de Jeanne Ouvrard, en ce bourg.
1544 - Mathurin Charrier, journalier, époux de Jeanne Guerry, en ce bourg.
1545 - René Landreau, cordonnier, époux de Perrine Guynard, en ce bourg.
1546 - Jacques Bidet, journalier, veuf de Marie-Anne Robin, en ce bourg.
1547 - François Rautureau, garçon, domestique, au Coux.
1548 - Pierre Fumoleau, veuf de Marie Echasserault, de la Gastière.
1549 - René Bouffandeau, garçon, laboureur, à l'Ensonnière.
1550 - Pierre Ageneau, garçon laboureur, à la Courcaillère.
1551 - Louis Dubin, garçon, domestique à la Mocarière.
1552 - Jacques Chiron, laboureur, époux de Jeanne Loyseau, à la Boucherie.
1553 - Pierre Billaud, garçon laboureur, au Puy-Imbert.
C. Liste des personnes de cette paroisse qu'on croit avoir passé la Loire, au mois d'octobre 1793, et dont on n'a point eu de nouvelles bien certaines, jusqu'au 18 mars 1795.
1554 - Mathurin Gabard, diacre, âgé de 25 ans. On le dit mort. Il était neveu de M. le curé de Chambretaud.
1555 - François Billaud, garçon domestique, à la Cure. On le dit mort.
1556 - François Echasseriault, du Tourny, 50 ans, époux de Jeanne Loizeau.
1557 - Pierre Echasseriault, garçon, et fils du précédent, 24 ans.
1558 - René Echasseriault, garçon, et frère du précédent, 21 ans, condamné à mort à Nantes, le 18 janvier 1794.
1559 - Louis-Mathurin Raud, garçon, de la Joussemière, âgé de 17 ans.
1560 - Pierre Puault, garçon domestique, de la Joussemière, âgé de 25 ans.
1561 - Joseph Soullard, de Puy-Crottier, époux de Jeanne Brochu, 48 ans, condamné à mort à Nantes le 3 janvier 1794.
1562 - Pierre Dubin, garçon domestique, à la Boucherie, 30 ans.
1563 - François-Honoré Vivien, garçon tisserand, en ce bourg, 26 ans.
1564 - Mathurin Sourisseau, garçon tisserand en ce bourg, 25 ans, fusillé à Savenay, le 25 décembre 1793.
1565 - Jacques Jauneau, garçon charpentier, en ce bourg, 23 ans.
1566 - Pierre Bidet, garçon tisserand, en ce bourg, 25 ans, condamné à mort à Nantes, le 4 janvier 1794.
1567 - Louis Foulonneau, garçon domestique, au Tourny, 22 ans.
1568 - Louis Desnoyers, garçon, fils de Pierre, de la Grange, 20 ans.
1569 - René Hérault, garçon, de la Fontaine-Vive, 21 ans.
1570 - René Raveleau, garçon domestique, à la Barboire, 25 ans.
1571 - Pierre Loizeau, garçon, de la Truandière, 20 ans.
1572 - Jean Lucas, garçon, de la Borde, 30 ans, fusillé à Savenay, le 25 décembre 1793.
1573 - Charles Guibert, de Concise, garçon domestique, au Coux, 26 ans.
1574 - Louis Bonenfant, garçon domestique, aux Murs, 30 ans.
1575 - Jacques Cousseau, garçon domestique, aux Murs, 30 ans, fusillé à Angers, le 12 janvier 1794.
1576 - François Grolleau, garçon domestique, aux Murs, 20 ans.
1577 - Renée Sourisseau, fille, servante, à la Truandière, 25 ans.
1578 - Jeanne Vivien, fille, domestique, à la Pinochonnerie, 26 ans.
1579 - Jean-Baptiste Cousseau, garçon, de l'Ensonnière, 26 ans.
Ces trois listes, extraites des Archives diocésaines, III, 192, ont été certifiées véritables par M. Gabard, curé de Chambretaud, en 1794 et 1795.
1580-1581 - Furent fusillés à Savenay, en décembre 1793, Jean et Mathurin Brosset, le premier le 26 et le second, le 25 dudit mois.
1582 - Louis Drouet, de la Boutinardière, tué par les républicains en décembre 1795.
1583 - Louis Bernier, 38 ans, domicilié à Champbroulet (probablement Chambretaud), condamné à mort par la commission militaire de Nantes, le 5 janvier 1794 avec 251 compagnons.
1584-1585 - René Gravelot (alias Raveleau), 17 ans, condamné à mort à Nantes, le 3 janvier 1794, le même jour que René Séry, âgé de 41 ans.
1586-1587 - Charles-Auguste-Roland Grellier de Concise, chevalier de Saint-Louis, capitaine au régiment d'Hector, 49 ans, émigré, pris à Quiberon, exécuté à Vannes, le 2 août 1795. Sa fille périt dans les noyades de Nantes. Les auteurs ne sont pas d'accord au sujet de sa femme. Les uns, comme l'abbé Deniau la font mourir de mort violente à Doué, tandis que les autres, comme M. René Vallette la disent engloutie dans les flots de la Loire.
1588-1589 - Quand éclata la Révolution, la paroisse était administrée par M. Gabard, curé, et François Nicolas, vicaire.
Ni l'un ni l'autre ne voulurent prêter serment à la Constitution Civile du Clergé. Poursuivis et menacés par les agents révolutionnaires, ils persistèrent à demeurer au milieu de leurs fidèles. Plusieurs fois, M. Gabard fut sur le point d'être pris, mais il se tira toujours d'affaire, grâce à son courage et à sa présence d'esprit. Quelle vie que celle de ce prêtre, risquant jour et nuit d'être arrêté et fusillé, toujours en alerte, n'épargnant ni ses peines, ni son repos, pour rendre aux fidèles les services spirituels dont ils avaient besoin ! Il mourut à son poste le 21 août 1812. Pour son vicaire, que nous avons nommé précédemment, il fut victime de son dévouement et de sa charité sacerdotale. C'était en 1793. Il fut dénoncé par une mendiante à laquelle il venait de faire l'aumône et conduit à la prison de Mortagne, au milieu des coups et des injures. Le procès fut sommaire : un semblant d'interrogatoire devant une commission militaire et la condamnation que les soldats sont aussitôt chargés d'exécuter en vrais bourreaux.
Une tombe est creusée pour recevoir le cadavre du prêtre, mais au lieu de l'y étendre mort, on l'enterre vivant et debout, de manière que sa tête seule émerge au-dessus du sol. Puis, tandis que les yeux élevés vers le ciel, il recommandait à Dieu son âme et priait pour ses bourreaux, ceux-ci se retirant à distance, prennent sa tête pour cible de leurs coups de fusil. Long et cruel supplice, agonie épouvantable ! Ce ne fut qu'au vingtième coup de feu que le saint prêtre cessa de donner signe de vie. (V. Clergé Vendéen, victime de la Révolution, I, 307, II, 242. Le Martyre de la Vendée, 298).
1590 - Soulard de la Roche, chanoine titulaire de la Cathédrale Saint-Hilaire de Poitiers. Bien que chanoine au diocèse de Poitiers, il était né en Vendée et d'une vieille famille vendéenne. Son père était Gay Soulard de La Roche, sénéchal de Chambretaud, et sa mère, dame Marie Guérin. L'une de ses soeurs épousa M. Boutillier du Coin, sénéchal de la Séguinière. Ce chanoine fut dépouillé, à la Révolution, de son canonicat, auquel était attaché un revenu considérable, et jeté en prison où il languit durant cinq années. La chute de Robespierre lui rendit la liberté. Se trouvant dans le plus complet dénûment au sortir de la prison, il fut recueilli dans la maison de sa nièce, dame Chevallereau à Poitiers, où il mourut en 1800. (V. le Clergé Vendéen par l'abbé Baraud, t. III)
EVRUNES
1591-1592 - Louis Bouchet, 19 ans et Jean Blondard, 17 ans, condamné à mort, à Nantes, le premier, le 3 janvier 1794 et le second, le 18 du même mois, en qualité de brigands de la Vendée.
1593 - Jean Ripoche, journalier, condamné à mort, avec la même qualification, le 10 janvier 1794, par le tribunal de la Sarthe.
1594 - Pierre-Raymond Hillairet, curé ; refusa le serment, fut interné à Fontenay et dut partir pour l'Espagne, le 10 septembre 1792, sur le navire l'Heureux-Hasard, capitaine Vassivier. Son exil dura huit ans. A son retour, il fut nommé curé-doyen de Mortagne, paroisse qu'il administra avec ses deux annexes d'alors, d'Evrunes et Saint-Hilaire. Sa mort arriva le 29 avril 1825.
LA GAUBRETIÈRE
La paroisse de la Gaubretière est incontestablement de toutes les paroisses vendéennes, celle qui s'est le plus distingué par son héroïsme chrétien pendant la Grande-Guerre de 1793. Ses enfants, jeunes et vieux, sont tombés par centaines sur les champs de bataille ou dans les massacres faits par les bandes révolutionnaire. C'est ainsi notamment que le 15 janvier 1794, dix vieillards furent tués au moment où ils revenaient d'entendre la messe ; c'est ainsi surtout que le 27 février de la même année, plus de cinq cents personnes furent impitoyablement mises à mort par les féroces soldats du général Hoche.
Grâce aux Archives diocésaines (III, 332), il nous est facile de donner ici, comme sur un tableau d'honneur, les noms de plus de deux cents victimes qui périrent alors, avec le lieu de leur mort. Cette liste funèbre et glorieuse est bien incomplète, puisque d'après des Mémoires authentiques, la paroisse de la Gaubretière perdit les trois quarts de la population qui était, au début de la guerre, de 1.700 âmes :
1595 - Louis Libaud, Pont Gravereau.
1596 - Jean Libaud, frère du précédent, Pont Gravereau
1597 - Jean Gourraud, la Gaubretière 1ère attaque de l'église.
1598 - Pierre Gourraud, frère du précédent, 1ère attaque de l'église.
1599 - Louis Gourraud, frère du précédent, 1ère attaque de l'église.
1600 - Mathurin Jobard, capitaine, le Pont-Charron - C'est lui qui le premier franchit le pont.
1601 - Charles Brochu, Luçon.
1602 - Jean Rambaud, Pont-Charron.
1603 - Joseph Landry, Pont-Charron.
1604 - Charles Loiseau, Cholet.
1605 - M. de Rangot de la Boucherie, la Gaubretière, grand massacre du 27 février 1794.
1606 - Mlle de la Blouëre, grand massacre du 27 février 1794.
1607 - Brunet de la Ripaudière, La Gaubretière, 1ère attaque de l'église.
1608 - Henri Brunet, frère du précédent, Pont-Charron.
1609 - Félicité Brunet, aux Moulins du Caillon.
1610 - Isaac Brunet, Luçon.
1611 - Bouet, dit Petit, capitaine, Cholet.
1612 - Lassurance, Torfou.
1613 - Joseph Bondaud, Pont-Charron.
1614 - Charles Boudaud, la Gaubretière, grand massacre du 27 février 1794.
1615 - Brochard père, Outre-Loire.
1616 - Marie Menanteau, la Gaubretière, grand massacre.
1617 - Brochard fils, la Gaubretière, grand massacre.
1618 - Louis Bossard, la Gaubretière, grand massacre.
1619 - François Bossard, la Gaubretière, attaque de l'église.
1620 - Jean Bossard, la Gaubretière, grand massacre.
1621 - Jean-Baptiste Bossard, Outre-Loire.
1622 - René Brosset, la Gaubretière, attaque de l'église.
1623 - Mathurin Boudaud, Luçon.
1624 - Henri Boudaud, aux Moulins du Caillon.
1625 - Chupin, journalier, Cholet.
1626 - Chupin, cordier, Cholet.
1627 - Pierre Chiron, Outre-Loire.
1628 - Charles Chiron, Outre-Loire.
1629 - Coutand, journalier, Torfou.
1630 - Jean Jobard, Luçon.
1631 - Sergoule, menuisier, Luçon.
1632 - Godet père, meunier, la Gaubretière, grand massacre.
1633 - Godet fils, meunier, la Gaubretière, grand massacre.
1634 - Mathurin Landry, la Gaubretière, deuxième attaque de l'église.
1635 - Mathurin Jousset, Torfou.
1636 - Femme Soulard, Torfou.
1637 - Loiseau, Torfou.
1638 - Guérin, Torfou.
1639 - Planchot, Saint-Fulgent.
1640 - Mme Lebault de la Touche, née Marie-Anne Gentet, la Gaubretière, grand massacre.
1641 - M. Morinière, médecin, la Gaubretière.
1642 - Mme Morinière, la Gaubretière
1643-1644 - Leurs deux domestiques, la Gaubretière
1645 - Mlle Rangeard, la gaubretière.
1646 - Femme Loiseau, la Gaubretière
1647 - Femme Nassivet, la Gaubretière
1648-1652 - Femme Bossard et ses quatre enfants, la Gaubretière.
1653 - Fille Michaud, la Gaubretière.
1654-1656 - Femme Paquet et ses deux enfants, la Gaubretière.
1657 - Lucas de la Sondelache, la Gaubretière, deuxième attaque de l'église.
1658 - Lucas du Bordage, la Gaubretière, deuxième attaque de l'église.
1659 - Rambaud, Cholet.
1660 - Charles Pasquier, Cholet.
1661 - Rangeard, assassiné en revenant de la messe, la Gaubretière.
1662 - Guillauteau, tisserand, Saint-Fulgent.
1663 - René Lucas, Montaigu.
1664 - Louis Gaborieau, Châtillon.
1665 - Jean Herbreteau, Cholet.
1666 - Louis, frère du précédent, Cholet.
1667 - Mathurin Jousset, la Gaubretière, première attaque de l'église.
1668 - François Jobard, la Gaubretière, deuxième attaque de l'église.
1669 - Louis Lantier, la Gaubretière, deuxième attaque de l'église.
1670 - Louis Guitton, aux Moulins du Caillon.
1671 - Levain, tailleur, la Gaubretière, grand massacre.
1672 - Jacques Nassivet, la Gaubretière, grand massacre.
1673 - Foyer, du bourg, capitaine, Châtillon.
1674 - Louis Rondard, Châtillon.
1675-1682 - Charles Pasquier, sa femme, et ses six enfants, la Gaubretière, grand massacre.
1683 - Alexis Michenaud, la Gaubretière.
1684 - Jacques Pasquier, Luçon.
1685 - Jean Seguin, Outre-Loire.
1686 - Baptiste Prignon, Outre-Loire.
1687 - Merlet du Lagast, la Gaubretière, grand massacre.
1688 - Baptiste Seguin, Belleville.
1689 - Rambaud, marchand, Belleville.
1690 - Jean Drapeau, la Gaubretière, deuxième attaque de l'église.
1691 - Lor, tuilier, à la Petite-Renaudière, la Gaubretière, grand massacre.
1692-1693 - Louis et Jean Guitton, frères, la Gaubretière, première attaque de l'église.
1694 - Landreau, de la Frérie, Belleville.
1695 - Esprit Michaud, brûlé vif dans son lit, La Gaubretière, grand massacre.
1696 - Jean Loiseau, aux Moulins du Caillon.
1697 - Jacques Pasquier, fils, Saligny.
1698 - Guitton, capitaine, Cholet.
1699 - Pierre Loiseau, la Gaubretière, grand massacre.
1700 - Mainguet du Ligonnier, la Gaubretière, 1ère attaque de l'église.
1701 - Lucas de la Goulière, la Gaubretière, grand massacre.
1702-1703 - Louis et Philippe Rondard, frères, la Gaubretière, 2ème attaque de l'église.
1704-1705 - Grégoire et Louis, domestiques de M. de Boisy, Noirmoutier.
1706 - François Goineau, Noirmoutier
1707 - Jean-Louis Loiseau, Noirmoutier
1708-1710 - Clénet, Cougnon et Brochard, Noirmoutier
1711-1712 - Victor et Jean Libaud, frères, Cholet.
1713 - Louis Grégoire, Cholet.
1714 - Marie Paquet, la Gaubretière, grand massacre.
1715 - Pierre Brin, la Gaubretière
1716 - Augustin Girard, Outre-Loire.
1717 - Jobard, du Gast, Saligny.
1718 - Louis Rambaud, la Gaubretière, 1ère attaque de l'église.
1719 - Françoise Godard, Belleville.
1720 - Merlet de l'Aubretière, aux Moulins du Caillon.
1721 - Auguste Vinet, Châtillon.
1722 - Jean Auvinet, Cholet.
1723 - Gaurit, du bourg, Outre-Loire.
1724 - Jean Bourasseau, Outre-Loire.
1725 - Poirier, de la Musse, Mortagne.
1726 - Brochu, de la Jambière, la Gaubretière, grand massacre.
1727 - Seguin, de Prignoux, la Gaubretière, grand massacre.
1728 - Louis Rousselot, Cholet.
1729 - Mathurin Micheau, la Gaubretière, 2ème attaque de l'église.
1730 - Louis Cousseau, Outre-Loire.
1731 - Gabriel You, la Gaubretière, grand massacre.
1732 - Seguin, de la Petite-Brosse, la Gaubretière, grand massacre.
1733 - Boudaud, de la Sauvagère, la Gaubretière, 2ème attaque de l'église.
1734 - Jules Chupin, la Gaubretière, 2ème attaque de l'église.
1735 - François Pasquier, Outre-Loire.
1736 - Aimé Rambaud, Outre-Loire.
1737 - Mathurin Cordas, Saligny.
1738 - Bossard, de la Frérie, Belleville.
1739 - Pierre Roy, Pouzauges.
1740 - Jean Roy, Pouzauges.
1741 - Louis Brejon, La Tremblaie.
1742 - Pierre Chevalier, La Tremblaie.
1743 - Retailleau, de la Châtaigneraie, la Gaubretière, grand massacre.
1744 - Prosper Clénet, la Gaubretière, grand massacre.
1745 - Jean Pauleau, aux Moulins du Caillon.
1746 - François Soulard, aux Moulins du Caillon.
1747 - Esprit Chaillou, Châtillon.
1748 - Désiré Morin, Cholet.
1749 - Jean-François Girardeau, Cholet.
1750 - Jean-Baptiste Durand, la Gaubretière, 2ème attaque de l'église.
1751 - Louis Bretin, la Gaubretière
1752 - Jean Landreau, la Gaubretière, grand massacre.
1753 - René Guérin, capitaine, Cholet.
1754 - Pierre Laurent, la Gaubretière, 2ème attaque de l'église.
1755 - Baptiste Remigereau, Torfou.
1756 - Louis Paillas, Cholet.
1757 - Jean Goineau, Belleville.
1758 - Alexis Brosset, Saint-Fulgent.
1759 - Rambaud de la Petite Renaudière, Quatre-Chemins.
1760 - Jean Sieaudeau, Quatre-Chemins.
1761 - Jean Murzeau, Pont-Charron.
1762 - Baptiste Martineau, Pont-Charron.
1763 - Jean Guerry, Luçon.
1764 - Pierre Bergère, la Gaubretière, 1ère attaque de l'église.
1765 - Louis Robin, la Gaubretière, 1èr attaque de l'église.
1766 - Pierre Robin, frère du précédent, la Gaubretière, 1ère attaque de l'église.
1767 - Mathurin Landreau, Outre-Loire.
1768 - Pierre Baron, Outre-Loire.
1769 - Jean Ageneau, Cholet.
1770 - René Guitton, Cholet.
1771 - Gaborieau, de la Touche-aux-Roux, Pouzauges.
1772 - Jobard, de la Samilière, Pouzauges.
1773 - Brochard, de l'Herpinière, la Gaubretière, 1ère attaque de l'église.
1774 - Herbé, meunier, de Caraillas, Luçon.
1775 - Charles Bouchet, Luçon.
1776 - François Flandrois, Aizenay.
1777 - Félicité Augereau, Aizenay.
1778 - Louis Pasquier, Les Mathes.
1779 - Aimé Sicot, Rocheservière.
1780 - René-Louis Bouet, Rocheservière.
1781 - Félix Bernard, Rocheservière.
1782 - Eugène Soullard, Aizenay.
1783 - Baptiste Simon, Bois Vert 1815.
1784 - Désiré Diot, Saint-Aubin-des-Ormeaux, 1832.
1785 - Louis Loiseau, Saint-Aubin-des-Ormeaux, 1832.
1786 - François Charbonneau, Saint-Aubin-des-Ormeaux, 1832.
1787 - François Paillas, la Gaubretière, 1832.
1788 - Jean Guillaume, la Gaubretière, 1832.
1789 - Baudry, capitaine, la Gaubretière, 1832.
1790 - Bizon, capitaine, la Gaubretière, 2ème attaque de l'église.
1791 - Lucas, capitaine, Torfou.
1792 - Jean Gaboriau, commandant, tué à la tête de sa compagnie. Quatre-Claies.
1793 - Aimé Buissonnière ...
1794 - Esprit Augereau ...
L'abbé Deniau (IV, 282) a écrit, au sujet de plusieurs victimes que nous venons de nommer : "Le général Huché, à la Gaubretière, arracha la langue, creva les yeux, coupa les oreilles à M. Morinière, à sa femme et à ses quatre domestiques avant de leur donner le coup de grâce, parce qu'ils avaient refusé de crier : Vive la Républiques !
Il suspendit, par le menton, à des crochets de fer, M. de la Boucherie, sa femme, Mlle de la Blocière et sa soeur, et les fit brûler en cet état ; il empala deux hommes dans un jardin, trancha la tête à Mme Le Beault de la Touche, la jeta dans un bassin et lança son cadavre, avec ses quatre domestiques vivants au milieu des flammes ; il massacra le frère de M. de Boisy, les quatre frères de Rangot et quatre prêtres qu'il surprit dans leurs cachettes.
1795-1864 - Le 27 février 1794, il y eut aussi un massacre de 13 personnes, à la Fauconnière, parmi lesquelles le jeune Voyneau, du Plessis-Mauclerc, dernier descendant d'une noble famille de la Roche-sur-Yon, et Rose Seguin, sa gouvernante.
Au village de la Terrière, on trouva deux petits enfants cloués vivants à la porte d'une grange ; non loin de là, on en vit un autre de huit à neuf mois, qui avait reçu un coup de sabre dans le dos et qui respirait encore, à côté de son père et de sa mère, égorgés près de lui.
Le 2 mars 1795, une colonne républicaine cerne 52 personnes dans l'église. Les assiégés, commandés par le brave Bizoin, se défendent pendant huit heures avec une prodigieuse énergie, mais bientôt les cartouches sont épuisées ; le feu cesse et les Bleus s'emparent de 23 assiégés survivants, qu'ils vont fusiller sur la route des Herbiers, au Pont du Grand-Ry.
1865-1866 - Françoise et Perrine Pasquier, âgées respectivement de 24 et de 22 ans, fusillées à Angers, au début de 1794.
1867-1869 - Gilles Lucas, Jean Marc et Henri Brunet, fusillés à Savenay, le 26 décembre 1793.
1870-1873 - Pierre Girard, 23 ans ; Jacques Alberteau, 25 ans ; Gabriel Séverin, 24 ans, et Jacques Gaborieau, 35 ans, condamnés à mort par la Commission militaire présidée par Bignon, à Savenay et à Nantes, dans les premiers jours de 1794.
1874-1875 - Pierre Enard et Gabriel Levain, condamnés à mort à Nantes, comme brigands de la Vendée, l'un le 2, l'autre le 5 janvier 1794.
1876-1878 - François Martin dit Lebreton, maréchal, condamné à mort à Angers, comme conspirateur, le 24 janvier 1794, et René Girau, condamné à mort à Nantes, le 1er janvier précédent.
Quelques notabilités
1879 - M. de Sapinaud de Sourdy, père du général, passa la Loire et fut tué au Mans.
1880 - M. de Sapinaud de Bois-Huguet ou de la Verrie, 55 ans, un des premiers commandants de l'armée du Centre, tué au Pont-Charron.
1881 - M. le marquis de Boisy, commandant le 4e corps en 1793 ; fusillé à Noirmoutier, le 9 janvier 1794. Il était de la noble famille des Gouffier et seigneur de Landebaudière (paroisse de la Gaubretière).
1882 - M. le chevalier de Boisy, tué à la Gaubretière, le 27 février 1794.
1883 - M. de Rangot de Landerie, tué à la Gaubretière, le 27 février 1794.
1884 - M. de Rangot de la Bordelière, fusillé à Cholet.
1885- 1887 - M. Charles de Rangot, sa femme et son fils, fusillés à Saumur.
1888 - M. Gazeau de la Brandonnière de Ramberge, mort en prison, en 1795.
1889 - Jacques You curé. Il refusa le serment et resta caché dans la paroisse pour soutenir les fidèles dans leurs terribles épreuves. Épuisé par les privations et les travaux de son ministère, ce bon prêtre mourut en juillet 1794, à la Petite Renaudière, où il avait trouvé un asile.
1890 - René Desjardins-Letixier, desservant de la Gaubretière, de 1794 à 1798. Il rendit de grands services dans cette paroisse, ainsi que sur les champs de bataille, comme chirurgien et comme prêtre. En 1797, un dénonciateur le fit jeter en prison d'abord et ensuire le fit condamner à la déportation. Après son retour d'exil, ce pieux confesseur de la foi se retira dans le diocèse d'Angers, où il mourut en 1819.
SAINT-HILAIRE-DE-MORTAGNE
1891 - Mathias-Alexandre-Hilaire Paineau, curé. Ayant refusé le serment constitutionnel, il dut se résigner à l'exil. Mais avant de partir, ce bon pasteur convoqua une dernière fois son cher troupeau. "En quelque lieu que la Providence me conduise, dit-il, à ses paroissiens émus, je prierai pour vous, chaque dimanche ; si j'en ai la faculté, j'offrirai à Dieu le Saint Sacrifice de la messe pour tous les habitants de cette paroisse. Et si malheureusement vous êtes privé de l'entendre dire par quelque bon prêtre, je vous engage à vous réunir, ce jour-là, vers dix heures, heure à laquelle je monterai à l'autel ..." Les paroissiens de Saint-Hilaire furent fidèles aux recommandations de leur curé, et chaque dimanche, au moment fixé, malgré les dangers de cette triste époque, ils vinrent, soit à l'église, soit au cimetière, prier en union avec le cher exilé qui s'était embarqué pour l'Espagne, aux Sables-d'Olonne, le 16 septembre 1792, sur le Jeune-Aimé. Quand la tourmente révolutionnaire s'apaisa, le vénérable proscrit s'empressa de reprendre le chemin de la France et de la Vendée, heureux de revoir ses excellents paroissiens, mais il mourut à Saintes (?), presqu'au terme de son long et pénible voyage.
1892 - Pierre-Marie Chapelain, vicaire, natif des Épesses. Il refusa également le serment schismatique, et se retira dans sa paroisse natale, où il se cacha dans le tronc d'un vieil arbre, disant la messe dans les champs ou les granges isolées, remplissant, surtout pendant la nuit, au prix de mille dangers, les fonctions du saint ministère. Sa retraite fut découverte par les soldats de la Révolution, le 27 février 1793, selon les uns, et le 28 février 1794, selon les autres. D'après M. l'abbé H. Boutin, le prêtre fidèle fut un jour surpris par l'arrivée soudaine des Bleus ; il n'eut que le temps de gagner sa cachette. Les révolutionnaires passèrent au pied de l'arbre protecteur sans se douter de rien et déjà le proscrit se prenait à espérer. Il commit l'imprudence de relever un peu la tête et un soldat retardataire l'ayant aperçu lui brisa le crâne d'un coup de fusil. D'après M. l'abbé Baraud, qui cite M. Bourloton, M. Chapelain serait mort dans d'autres circonstances. Des amis dévoués qui lui apportaient de la paille pour servir de couche en avaient laissé tomber quelques brins au pied de l'arbre. Cet indice donna l'éveil aux persécuteurs qui vinrent saisir le fugitif et le fouillèrent avec trois autres prisonniers sur l'ordre de Turreau.
1893 - Véronique Loizeau, 17 ans, coupable, dit son jugement, "d'être restée avec les brigands depuis le passage de la Loire par l'armée vendéenne" ; exécutée le 7 janvier 1794, avec 58 compagnes.
1894 - Renée Hutin, 74 ans, demeurant au Retail. Elle fut tuée, par les républicains, au mois d'avril 1794.
1895 - Louis Loizeau, condamné à mort, à Nantes, comme brigand de la Vendée, le 1er janvier 1794.
1896 - Louis Rivière, exécuté le surlendemain au même lieu et pour le même motif.
1897 - René Beauffreton, bordager, fusillé à Saumur, le 23 novembre 1793.
1898-1901 - La Vendée Historique, d'après M. l'abbé Uzureau, aumônier du Champ des Martyrs, à Angers, indique comme victimes du tribunal révolutionnaire de Cholet : Pierre Baron, accusé d'avoir assassiné un volontaire ; Beaufreton, accusé d'avoir arrêté et tué un volontaire ; François Fillaudeau, 36 ans, maçon, convaincu d'avoir toujours été brigand ; Baptiste Grimaud, convaincu d'avoir toujours porté les armes ; Jean Blanchard, 36 ans, tuilier (de Saint-Hilaire ?).
LES LANDES-GÉNUSSON
1902-Le bourg des Landes fut incendié deux fois et fut le théâtre de plusieurs massacres. Le 7 février 1794, une colonne républicaine fusilla 88 personnes, femmes et enfants, dont les corps encore vivants, furent coupés en morceaux. Quelques jours plus tard, le dimanche de la Passion, la même boucherie recommença et le curé de la paroisse, notamment M. Retailleau, fut exécuté dans le pâtis de la Tisonnière.
1903-1907 - Charles Retailleau, curé, natif de la Verrie. Il ne voulut point quitter ses paroissiens, au milieu desquels il vécut une partie des sombres jours de la Terreur. Ce saint prêtre, a écrit M. Bouchet, curé de Chambretaud, s'était caché dans un buisson, près du bourg, quand arrivèrent les soldats. Sa soeur, surnommée la bonne soeur, à cause de son dévouement pour les pauvres et les enfants, et sa servante, se trouvaient non loin de là. Il s'empresse de sortir de sa cachette pour les prévenir du danger. C'était trop tard. Il est aperçu par les soldats qui déchargent sur lui leurs fusils et l'achèvent ensuite à coups de sabre. Quelques instants après, la bonne soeur était fusillée à son tour. (V. le Clergé Vendéen, I, 350). Trois religieuses périrent également ce jour-là.
1908-1910 - Exécutés à Nantes : Charles Cholet, 18 ans, laboureur, de la Géraudière, le 4 février 1794 ; Jean Rousselot, le 30 décembre 1793 ; Perrine Favreau, 30 ans, le 7 janvier 1794.
1911-1915 - Tués par les Républicains : Perrine Retailleau, 50 ans, femme de Charles Audureau, de la Vincendière ; Perrine Audureau, 15 ans, sa fille, le 3 février 1794 ; Marie Chassereau, veuve de Jean Micheneau, 70 ans, le 7 février 1794 ; Julien Jouffrineau, 35 ans, fils de Julien Jouffrineau et de Marie Ouvrard, à l'Ouvrardière, le 3 février 1794 ; Jeanne Doucain, de Chambrette, épouse de François Challet, laboureur, âgé de 60 ans, au mois d'avril 1794.
1916 - A la même époque, un vieillard, Pierre Girard, occupé à soigner ses boeufs, fut atteint d'un coup de feu par les soldats bleus. Il mourut de sa blessure. Ce bon chrétien avait caché des prêtres au péril de sa vie et il méritait cette gloire d'être victime des ennemis de la Religion. (V. le Clergé Vendéen, I, 352)
1917 - N. Chesneau, vicaire aux Landes, refusa le serment, partit des Sables pour l'Espagne, en 1792, et mourut en exil.
SAINT-LAURENT-SUR-SÈVRE
1918 - Ambroise-Auguste Brin, curé-doyen et membre, pendant les guerres Vendéennes, du Conseil Supérieur de Châtillon. "Ce prêtre, a écrit Eugène Veuillot, joignait à de grandes vertus une rare fermeté de caractère ; sa charité ne connaissait pas de bornes ; bien des prisonniers républicains lui durent la vie". Il traversa la Loire à la suite de l'armée royaliste et périt, comme tant d'autres, dans cette campagne désastreuse, vers la fin de 1793.
1919 - Pierre-François Brochu, vicaire. Il resta dans la paroisse, après avoir refusé le serment que réprouvait sa conscience et remplit, avec le plus entier dévouement, les fonctions du ministère sacerdotal. Les bleus s'emparèrent de sa personne et le 24 février 1794, il fut condamné à mort à Fontenay, comme réfractaire à la loi.
1920 - Jacques-Claude Guibert (ou Gilbert d'après quelques manuscrits), natif de Saint-Laurent-sur-Sèvre et vicaire de Vezins, dans le district de Cholet. Arrêté, il fut incarcéré dans les prisons de Savenay et condamné à mort, le 25 décembre 1793, sous l'inculpation ridicule de brigand de la Vendée.
1921-1922 - Jacques Dauche et André Vergé, prêtres de la Compagnie de Marie. Arrêtés aux Sables, au mois d'octobre 1792, et emprisonnés pendant plus de 5 mois, ils furent embarqués pour La Rochelle, avant d'être déportés à Cayenne. Mais La Rochelle fut le lieu de leur martyre. Au moment où quelques soldats les conduisaient au port, des femmes, dignes du nom de furies, les entourèrent en criant : "Mort aux prêtres !" Avec une cruauté inouïe, elle leur arrachèrent la langue, "cette langue, disaient-elles, qui avait fanatisé tant de personnes". Quand les autorités publiques se décidèrent à les protéger contre la barbarie populaire, il était trop tard, les assassins avaient terminé leur oeuvre de cannibales ; les prêtres étaient déjà égorgés, mutilés et mis en pièces. Les membres déchirés, les têtes sanglantes des victimes furent portés par les rues.
1923 - P. Serres, également missionnaaire de Saint-Laurent. Il se trouvait dans le bourg, quand des soldats le rencontrèrent et le fusillèrent sans pitié.
1924 - Léon Pomponnet, aussi missionnaire. Il s'embarqua aux Sables pour l'Espagne, le 9 septembre 1792, sur le Jean-François, avec 75 confrères.
1925-1926 - P. Javelot, supérieur des missionnaires. Ce vieillard octogénaire était aveugle et avait pour guide son petit servant de messe, Joseph Biton. Il passa la Loire avec un grand nombre de confrères, à la fin de 1793, et eut à souffrir de cruelles épreuves, au milieu de privations de tout genre et de dangers continuels. Après le désastre de Savenay, le prêtre et l'enfant se trouvèrent isolés des Vendéens, quand tout-à-coup quatre hussards ennemis arrivèrent au galop. Le vieillard engage l'enfant à se sauver à travers champs, mais celui-ci veut mourir avec lui. M. Javelot était habillé en paysan : "Quel est ce vieillard que tu mènes, petit brigand ? demande un hussard. - Messieurs, nous ne sommes pas des brigands ; c'est un pauvre paysan aveugle que je conduis ! - Non, messieurs, reprend le vieillard, je suis un prêtre ! Oh ! la belle couronne que celle de martyre ! Frappez !" Les hussards, vaincus par une pareille candeur d'âme, s'éloignent sans rien dire, et les deux proscrits continuent leur douloureux calvaire au milieu des bois et des ruines (V. le Clergé Vendéen, I, p. 259)
1927-1951 - Les Soeurs de la Sagesse - C'est au mois de février 1793, qu'eut lieu la première invasion des persécuteurs révolutionnaires, dans leur communauté de Saint-Laurent. Les soldats les insultent, les menacent de mort et les enchaînent deux par deux pour les conduire à Cholet. La Soeur Eustache, âgée de 40 ans, essaye de se sauver ; elle est arrêtée et massacrée sur place. On la dépouille, on la coupe par morceaux et ses membres dispersés restent tout le jour dans la rue. La Soeur Gorgonie est trouvée malade et alitée dans une maison particulière ; on l'égorge dans son lit et son cadavre est traîné dans les rues du bourg. A Cholet, on les interroge : "Voulez-vous vivre ou mourir dans la religion catholique ?" Les 25 religieuses se lèvent et répondent d'une seule voix : "Oui, nous le voulons, avec la grâce de Dieu !" On les jette en prison sans leur donner la moindre nourriture, et la Soeur Éléonore, âgée de 75 ans, y meurt de faim. Huit autres victimes ne tardèrent pas à la suivre : ce sont les Soeurs Ange-Gardien, Saint-Alexis, Saint-Martin, Sainte-Perpétue, Saint-Clair, Saint-Samson, Sainte-Marthe et Saint-Arsène. Les Soeurs Imphorose et Saint-Éloi furent massacrées à Coron. La Soeur Véronique, accompagnée de la Soeur Saint-Jouin, va demander un asile dans la maison paternelle, mais sa mère, une vraie mère dénaturée, se rend à Rennes et dénonce les deux proscrites, qui périrent sur l'échafaud, le 5 janvier 1794. Près du Mans, l'armée républicaine traînait à sa suite un certain nombre de religieuses de Saint-Laurent, qu'on avait entassées sur des charrettes. Après les avoir accablées d'opprobres et d'avanies, ces persécuteurs de la plus lâche espèce eurent l'idée d'en faire descendre deux sur la route, les Soeurs Sainte-Maure et Sainte-Paule, et pour donner à leurs camarades, comme ils le disaient eux-mêmes, l'idée de leur savoir-faire, ils hachent ces deux victimes, à coups de sabre, sous les yeux de leurs compagnes et laissent leurs cadavres sur le chemin. Les autres furent conduites dans les prisons du Mans ; trois d'entre elles y moururent de misère ; les Soeurs Saintes, Saint-Pierre et Saint-André. Les Soeurs Saint-Salomon, 25 ans et Saint-Paul, 30 ans, furent guillotinées, à Nantes, dans les premiers jours de janvier 1793. (V. Histoire de la Congrégation de la Sagesse, passim.)
1952 - Nicolas Rioutou, mort en prison à Fontenay, le 30 décembre 1793.
1953-1954 - La Vendée Historique cite comme victimes de la Révolution : Joseph Prudhomme et François Chemineau, 33 ans, laboureur, qui furent dirigés sur Saumur pour y être fusillés, le premier comme brigand de la Vendée, le 16 février 1794 et le deuxième, à la date du 5 février précédent, comme "recruteur de brigands, tenant chez lui des assemblées très fréquentes".
1955 - François Miaulel, tourneur, 35 ans, fusillé à Angers, le 15 avril 1794.
1956-1961 - Condamnés à Nantes : François-Félix Charrieu, le 12 janvier 1794 ; Louis Grolleau, le 4 janvier précédent ; Modeste-Mathurine Raud, femme Charbonneau, le 7 du même mois ; Modeste Coutaud, femme Nicolas Grandeur, le même jour ; Perrine Bourseau, 19 ans, et Charlotte Léger, 18 ans, le lendemain parce que les dites femmes, selon le jugement "sont restées avec les brigands depuis le passage de la Loire par l'armée vendéenne".
- Les Chroniques paroissiales (notes de M. R. Vallette) contiennent les quatorze noms qui suivent :
1962 - Marie-Charbonneau, condamnée à mort par la Commission militaire de Nantes ;
1963 - Une femme Charbonneau, meunière, morte dans les prisons du Mans ;
1964 - Une fille Charbonneau, massacrée dans le bourg de Saint-Laurent, par les bleus ;
1965 - Jacques Hamond, tisserand, condamné à mort par la Commission militaire de Sablé ;
1966 - Marie de Marmande, pieuse fille de Saint-Laurent, coupée en morceaux, par les bleus. "Sa piété, dit Guillon et son zèle pour la religion, furent la cause principale de sa mort (fin 1793)"
1967 - Mlle Vexiau, massacrée chez elle, par des soldats républicains ;
1968 - Jacques Bouju, propriétaire, N. Barbeau, et treize autres habitants de Saint-Laurent, massacrés sur la route de Saint-Malo, après une nuit passée dans l'église transformée en prison ;
1969-1970 - N. Pauleau et Louis Rousselot, meunier, mis à mort par les colonnes infernales ;
1971 - Mme Duvau de Chavagnes, née de Sapineau de Bois-Huguet, dont le mari était aide-de-camp dans les armées vendéennes, propriétaire du château de la Barbinière, en Saint-Laurent-sur-Sèvre, noyée par Carrier, en décembre 1793.
1972 - Pierre Léger, dit Beaulieu, meunier, sabré à la déroute du Mans ;
1973 - Marie Léger, sa fille, noyée à Nantes ;
1974 - Modeste Chauveau, femme Léger, morte dans les prisons du Mans.
1975-1976 - Pierre Masson et Marie Longépée, massacrés par les républicains, d'après le manuscrit de l'abbé Gillier.
1977 - François Geissard, tisserand, 20 ans, victime de la Révolution, d'après la Vendée Historique.
1978 - Anne Galard, femme d'Alexandre Lateule, fileuse, 45 ans, fusillée à Angers, le 25 janvier 1794.
MALLIÈVRE
1979 - Pierre Blanchard, 28 ans, condamné à mort à Nantes, le 4 janvier 1794, avec 209 autres prisonniers.
1980 - Mme Hérault, guillotinée à Angers, le 22 mars 1794, avec plusieurs personnes, notamment Mme Descrances, de Cholet, qui ne cessa, sur le chemin du martyre de chanter des hymnes et des cantiques.
1981 - La veuve Sallé, qui, dans un groupe de 22 détenus, fut dirigée, par ordre du Comité révolutionnaire de Cholet, vers le tribunal établi à Doué.
1982 - Pierre Guesdon, 47 ans, meunier, du moulin Baubry, fusillé, après un interrogatoire subi, le 30 octobre 1793, levant le conseil général de la commune des Épesses, constitué en Comité de Salut public.
SAINT-MALO-DU-BOIS
1983 - Louis-Marie-Claude Baudry, curé. Ayant refusé le serment, il resta dans sa paroisse, retiré dans une petite cachette qu'il s'était arrangée lui-même sous un tas de pierres, au beau milieu d'un champ. Dans ce réduit étroit et malsain, on avait placé un bahut oblong, sorte de cercueil, où il se couchait pour dormir, chaque soir, quand il ne parcourait pas le pays pour administrer les Sacrements. C'est dans cette misérable retraite qu'on lui portait sa nourriture, quand les alertes continuelles ne lui permettaient pas de sortir. Miné par la fatigue, les privations et la maladie, le zélé pasteur, vit sa dernière heure arriver, dans les derniers mois de l'année de 1793.
1984-1985 - Jean-Louis Gasnault, vicaire. D'après l'abbé Pontdevie, et l'abbé Guillon, il aurait été fusillé à Noirmoutier, en janvier 1794, tandis que d'après M. Bourloton, il se serait réfugié à Tolède, en Espagne, au rapport d'une lettre trouvée aux Archives nationales et signée de M. Loriou, ancien principal de Collège de Fontenay.
L'abbé Deniau, dans son Histoire de la Vendée, parle d'un prêtre nommé Chabirand, vicaire de Saint-Malo, qui aurait été mis à mort à Noirmoutier, après la prise de cette île, pour avoir refusé de renoncer à sa foi.
1986 - Paul-Marie Coyaud, desservant de Saint-Malo en 1794, avec les pouvoirs de vicaire général que lui avait donné Mgr de Coucy, évêque de La Rochelle, il refusa le serment, fut arrêt en 1799 et mourut on ne sait dans quelles circonstances.
1987-1992 - Victimes de la Révolution exécutées à Nantes en 1794 ; Jean Grégoire, 35 ans, le 6 janvier ; Mathurin Bideau, 35 ans ; Etienne Soulard, 33 ans ; Jean Gaborit, 18 ans ; Louis Cailloux, 58 ans ; Mathurin Mode, 19 ans, le 4 janvier.
1993 - Pierre Reau, laboureur, 20 ans, cité par la Vendée Historique.
SAINT-MARTIN-LARS-EN-TIFFAUGES
Cette paroisse eut particulièrement à souffrir du passage des colonnes infernales. Son église fut livrée aux flammes et un grand nombre de ses habitants furent massacrés. Le vicaire, M. François Bénéteau qui resta dans le pays au péril de ses jours, a laissé un précieux registre, renfermant les noms de quelques victimes révolutionnaires.
1994 - François Richard, de la Petite Bergerie, 50 ans, tué par les républicains, le 2 février 1794. Son corps fut à moitié consumé dans l'incendie de sa maison.
1995 - Pierre Soulard, de la Brurette, journalier, 60 ans, tué le lendemain.
1996 - François Retailleau, de la Rambaudière, laboureur, 55 ans, tué le 11 avril suivant.
1997 - Jean Retailleau, du bourg, journalier, 50 ans, tué le 22 du même mois.
1998-2004 - Marie Vigneron, épouse de Jean Micheneau, de la Fulnière, 67 ans ; sa fille, Marie, épouse également d'un Jean Micheneau, 40 ans ; ses petits-enfants : Marie, 17 ans ; Jeanne, 12 ans ; Perrine, 10 ans ; Jean, 7 ans ; Pierre, 1 an, tous tués au mois d'avril de la même année.
2005 - Jacques Landreau, père, domestique à la Brangerie, tué à l'attaque de Mortagne, en mars 1794.
2006 - Thérèse Retailleau, au Gast, épouse de Pierre Brochard, laboureur, 45 ans, tuée au mois de mai suivant.
2007-2008 - Charles Fonteneau, 33 ans, domestique à la Rambaudière, et Joseph Boudeau, 16 ans, domestique au même lieu, tués à la même époque.
2009-2012 - Jacques Auvinet, de la Gouère, laboureur, 46 ans ; son épouse, Marie Girard, 33 ans ; leurs enfants : Jacques, 2 ans et Pierre, 2 ou 3 mois, tués le 14 avril 1794.
2013-2014 - Renée Baron, à la Blaire, épouse de François Challet, 36 ans, et sa fille, Modeste, 3 ans et demi, tuées au même mois d'avril.
2015 - Louis Portat, du même village, 12 ans, fils de François Portat et de Rose Baron, tué à la même époque.
2016 - Jeanne Douçain, à Chambrette, épouse de François Challet, laboureur, 60 ans, tuée à la même époque.
2017 - Pierre Auvinet, de la Boissonnière, laboureur, 38 ans, tué à la même époque.
2018 - Louis Badreau, du bourg, 50 ans, domestique, tué à la même époque.
2019 - Marie Badreau, du bourg, épouse de Louis Badreau, 60 ans, tuée à la même époque.
2020 - Renée Libaud, du bourg, 60 ans, veuve de Louis Soulard, journalier, tuée à la même époque.
2021 - Jeanne Boudeau, au bourg, 50 ans, tuée à la même époque.
2022 - Charles Grolleau, de Landemont, domestique, 60 ans, tué à la même époque.
2023 - Perrine Bureau, du bourg, 80 ans, tuée à la même époque.
2024 - René Soulard, du bourg, 65 ans, tué à la même époque.
2025 - Mathurine Soulard, du bourg, 65 ans, tuée à la même époque.
2026 - Pierre You, journalier, à l'Andouinière, 47 ans, tué à la même époque.
2027-2028 - Renée Soulard, du bourg, épouse de Louis Retailleau, tailleur d'habits, 45 ans et son fils Pierre, 10 ans, tués à la même époque.
2029 - Pierre Micheneau, du Couvigneau, domestique, 42 ans, tué au mois de mai.
2030 - Joachim Soulard, du Boisreigné, laboureur, 68 ans, tué au mois de janvier.
2031 - Pierre Retailleau, du Boisreigné, laboureur, 72 ans, tué en avril
2032 - Martin Retailleau, à la Valottière, laboureur, 50 ans, tué en avril.
2033 - Louise Retailleau, à la Valottière, fille de René et de Louise Bison, 17 ans, tuée en juin 1794.
2034 - René Guitton, laboureur, 16 ans, cité par la Vendée Hitorique.
2035 - Louis Pallard, 18 ans, maréchal, cavalier vendéen, enfermé dans la citadelle d'Angers, et mis à mort le 12 janvier 1794.
2036 - Louis Treillé, marchand, 24 ans, cité par la Vendée Hitorique.
2037 - Bénigne de Bessay, fille, âgée de 62 ans, domiciliée à Tiffauges, née à Saint-Martin, condamnée à mort, le 26 janvier 1794, par la Commission Félix et guillotinée le lendemain, à quatre heures du soir sur la place du Ralliement.
Le jugement porte : "Noble et fanatique ; a entretenu une correspondance avec un émigré (son frère) ; est restée dans le pays insurgé, où elle a fait plusieurs voyages ; a assisté aux messes contre-révolutionnaires." Dans son interrogatoire, on lui demanda si elle avait des frères et soeurs ? Elle répondit : "J'ai deux soeurs, qui étaient religieuses au Ronceray, mais j'ignore où elles sont actuellement. J'ai aussi un frère, que je crois en Hollande". Les juges prétendirent que la religion ne prêche que le meurtre et le carnage, que les prêtres et les nobles sont la cause de tous les massacres ... Elle se contenta de répondre : "Je suis très attachée à ma religion et je regarde les prêtres réfractaires comme les dignes ministres du Seigneur !"
TIFFAUGES
Cette localité fut le théâtre de plusieurs massacres. Le premier eut lieu au commencement de février 1794, par les ordres de Cordelier, commandant d'une colonne infernale, qui écrivit, le 6, au général Turreau cette lettre sinistre datée de Tiffauges : "J'ai ponctuellement exécuté ton ordre de purger par le fer et le feu tous les endroits que j'ai rencontrés sur ma route, car indépendamment que tout brûle encore, j'ai fait passer derrière la haie 600 particuliers des deux sexes ..."
D'autre part, nous lisons dans les Chroniques de l'abbé Aillery : "Tiffauges a eu son champ des martyrs. Les colonnes de Turreau, si justement surnommées infernales, en traversant l'Anjou, avaient emmené avec elles au château de Tiffauges, où elles campèrent pendant six semaines, les femmes, les enfants et les vieillards, qui s'étaient trouvés sur leur passage. Ces prisonniers étaient au nombre de 1.500.
Quand les monstrueux satellites de la République reçurent l'ordre d'évacuer le fort pour aller porter plus loin, dans l'héroïque Vendée, le fer et la flamme, ils attachèrent deux à deux, avec des cordes, leurs infortunées victimes, et, à cent pas du château (dans le pré Guérin), les faisant entrer dans un champ, les lâches assassins leur commandèrent de se réunir et de presser au milieu. Aussitôt les féroces républicains les entourent, l'arme aux bras. A cette vue, les malheureux prisonniers poussent un cri d'horreur qu'étouffe bientôt le bruit de la fusillade. Le champ se couvrit de 1.500 cadavres.
Ce massacre eut lieu dans les premiers jours d'avril 1794.
3536-3537 - M. René Chevalier, curé de Notre-Dame de Tiffauges, refusa le serment et s'embarqua pour l'Espagne, le 10 septembre 1792, à bord du navire l'Heureux-Hasard, capitaine Vassivier, des Sables-d'Olonne, en compagnie de 38 ecclésiastiques. - M. André Thomas, curé de Saint-Nicolas de Tiffauges, refusa le serment comme son confrère et s'embarqua pour l'Espagne, le 4 octobre 1792. Il mourut en exil. - Son vicaire, M. Antoine Robin, refusa aussi le serment et s'embarqua pour l'Espagne, le 11 septembre 1792, à bord de la Marie-Gabrielle, des Sables-d'Olonne. Il revint en France, après la tourmente révolutionnaire.
3538-3539 - M. Gabriel-Urbain Douaud, né à Tiffauges, secrétaire de Mgr de la Muzanchère, évêque de Nantes et chanoine de la cathédrale. La ponctualité était l'une de ses vertus favorites. "Une heure m'est assignée, disait-il, pour monter à l'autel, à moi d'être fidèle au rendez-vous pour ne pas condamner Jésus-Christ à faire antichambre. Hélas ! Il n'attend que trop déjà à la porte de tant de coeurs qui lui sont absolument fermés." Après le refus du serment, il fut emprisonné à Saint-Clément, avec 103 prêtres du diocèse de Nantes et quelques uns de la Vendée. C'était au commencement de juin 1792. Ses confrères le nommèrent économe de la prison, charge pénible qu'il remplit avec dévouement. Son séjour à la maison des Petits-Capucins fut plus dur, car il y fut interdit aux prêtres de célébrer la sainte messe. Beaucoup de ses compagnons d'infortune furent alors chassés de France, par un décret de l'Assemblée législative, en date du 28 août. Les vieillards et les infirmes furent internés dans l'ancien monastère des Carmélites. De là, ils furent transportés sur le navire La Gloire. Dans cette prison plus douloureuse que toute autre, a écrit M. l'abbé Briand, le chanoine Douaud fit l'édification de tous les détenus par sa douce et calme résignation, par sa délicate charité et les paroles d'encouragement qu'il prodiguait aux compagnons de son martyre.
Ce vénérable prêtre fut submergé dans un bateau à soupape, avec les autres ecclésiastiques internés sur la Gloire, dans la nuit du 15 au 16 novembre 1792. Il était âgé de 63 ans. - Son frère Louis Georges, également né à Tiffauges, fut d'abord capitaine de dragons. Plus tard, étant devenu prêtre, il fut nommé à la cure de Savenay. Son refus de prêter le serment le força à s'embarquer pour l'Espagne, le 10 septembre 1792. Au retour d'exil, il reprit les fonctions pastorales à Savenay où il mourut le 12 mars 1813.
3540 - M. Jean-Baptiste Champeau, mort curé de Tiffauges en 1829, fut lui aussi un confesseur de la foi. Après avoir été vicaire de Chavagnes-en-Paillers, il fut appelé à la cure de la Réorthe. Il refusa le serment et dut quitter sa patrie, mais on ignore le lieu de son exil, car son nom ne figure pas sur les listes d'embarquement. Après la pacification, l'autorité diocésaine lui confia la paroisse des Landes-Génusson, pour y relever les ruines morales et matérielles faites par la Révolution. Il fut ensuite pendant 9 ans, curé de Tiffauges.
3541 - M. Charles Billaud, né à Cugand, préparé au sacerdoce par un de ses oncles chanoine de Notre-Dame de Clisson, fut ordonné prêtre, le 22 décembre 1770, et placé, en qualité d'aumônier, dans la famille de la Touche, près de Tiffauges. Il refusa le serment et resta caché dans le pays, d'abord au village natal, le Bordage, puis à Gaumier, distant d'un kilomètre. Qui dira les angoisses, les privations de toutes sortes, endurées par lui et par son frère Jean, vicaire de Boussay ? Ils étaient réduits à demeurer cachés dans un grenier, au milieu de la paille et recevaient leur nourriture par une trappe. Ce martyre dura plusieurs années, après lesquelles la paix revint et M. Ch. Billaud devint curé de la Boissière.
3542 - Guy Guerry de Beauregard, sénéchal de Tiffauges, d'après la tradition, aurait été un jour surpris par une patrouille républicaine, reconnu et fusillé sur place. D'autre art, dans les pièces contre-révolutionnaires, publiées par M. B. Fillon, nous lisons ce qui suit :
"René-Auguste-Guy Guerry de Beauregard qui était sénéchal de Tiffauges, lorsque la révolution éclata, s'associa énergiquement au mouvement contre-révolutionnaire. Nommé commandant des royalistes de Tiffauges, il partit de cette localité le 8 avril 1793, arriva le 11 à Noirmoutier. Le général Beysser l'y trouva le 30 et le fit prisonnier. Transféré à Machecoul, puis à Nantes, il fut écroué aux Saintes-Claires. En tentant de s'évader, il se brisa les os et fut vraisemblablement jugé et guillotiné peu après."
3543-3544 - Joseph Roger, soldat de la Vendée, 24 ans, aubergiste, et François Vinet, 61 ans, cordonnier, furent envoyés devant le tribunal d'Angers par le Comité révolutionnaire de Cholet. Le premier fut guillotiné sur la place du Ralliement, le 24 janvier 1794 et le second, fut, à la même date, fusillé au Champ des Martyrs.
3545 - Pierre Brot, fusillé à Savenay, le 23 décembre 1793.
3546 - Pierre Gautret, condamné à mort, le 2 janvier 1794, par le tribunal révolutionnaire de Nantes. Ce jour-là le nombre des victimes fut de 290.
3547 - Un sieur Ouvrard fut livré aux exécuteurs d'Angers, le 21 novembre 1793, par le Comité révolutionnaire de Cholet.
3548 - Mathurin Souchet, 45 ans, condamné à mort à Nantes, le 29 décembre 1793 et fusillé dans les carrières de Gigant.
3549 - Marie-Jeanne Thibaut de la Pinière, 58 ans, domiciliée à Tiffauges. Dans son interrogatoire, elle avoue qu'elle n'assistait qu'aux messes des prêtres réfractaires, qu'elle a donné l'hospitalité à un noble, M. d'Armaillé, ainsi qu'à un prêtre, M. Ménard, religieux cordelier, qu'elle a un frère et un neveu parmi les émigrés, qu'elle a échangé des correspondances avec ce frère ... Il n'en fallait pas davantage pour attirer sur sa tête les foudres du tribunal sanguinaire d'Angers, auquel elle avait été envoyée par le Comité terroriste de Cholet. Elle fut condamnée à mort, en même temps que Mlle Bénigne de Bessay, de Saint-Martin-Lars, et guillotinée sur la place du Ralliement, le 26 janvier 1794.
3550 - Marie-Anne Archer du Bois, 29 ans, fille de compagnie de la précédente, Mlle Marie Thibaud de la Pinière, domiciliée à Tiffauges et née à Jallais. Elle avoue également qu'elle assistait aux messes des prêtres réfractaires et jamais à celles des intrus ; de plus, elle convient qu'elle a crié : Vive le Roi ! Livrée, elle aussi par le Comité choletais, elle fut condamnée à mort et exécutée au Champ des Martyrs, à Angers, le 10 février 1794, en même temps que Mlle Louise-Marguerite Bessay de la Voûte, que nous avons nommée parmi les victimes de Saint-Mars-des-Prés, le lieu de sa naissance. Cette dernière a reconnu dans son interrogatoire qu'elle avait fourni des subsistances aux soldats de la Vendée catholique, et qu'elle avait refusé d'assister aux messes des intrus, n'allant qu'aux messes des prêtres insermentés.
3551 - Jacques Ripoche, 38 ans, tailleur de pierres, soldat vendéen, envoyé par le Comité de Cholet et condamné à mort par le tribunal révolutionnaire d'Angers, puis fusillé, le 24 janvier 1794, au Champ des Martyrs.
3552-3555 - François Annotte, 21 ans, fusillé à Savenay, le 23 décembre 1793 ; Louis Lecointre et René Minier, fusillés, le 26, au même lieu ; Mathurin Cogné, fusillé également à Savenay, le 25 ; tous les quatre comme soldats vendéens.
3556 - Le 27 décembre 1793, une jeune fille de Tiffauges, nommée "la Corbète", fut prise par les Bleus. Elle était jolie et faite pour inspirer de la tendresse et non de la fureur ; ces misérables essayèrent de la séduire. Ils lui proposèrent de la conduire à leur commandant, lui promettant toutes sortes de richesses. Quand ils virent qu'elle était sourde à leurs promesses, ils crurent que la souffrance la rendrait plus traitable ; ils épuisèrent sur elle toute leur barbarie et commencèrent par lui arracher les ongles les uns après les autres. Cette jeune fille jetait des cris affreux : "Eh bien ! brigande, rends-toi ! Nous cesserons de te faire souffrir." - "Faites tout ce que vous voudrez, répond l'héroïque victime ; mon corps est en votre pouvoir, mais mon âme est à Dieu ! Il me récompensera de tous les tourments que vous me faites souffrir". - Ils lui coupèrent les deux seins. Cette infortunée perdait tant de sang qu'elle s'évanouit. Alors ils commirent sur elle toutes sortes d'horreur. Un qui était accouru leur dit : "N'êtes-vous pas fatigués d'exercer votre barbarie sur cette pauvre enfant ?" Un d'entre eux prit son sabre et après l'avoir longtemps poursuivi, tua ce malheureux. (Mémoires de Mme Sapinaud)
TREIZE-VENTS
3557 - M. Deny. Nous n'hésitons pas à placer ce prêtre courageux au nombre des victimes révolutionnaires, bien qu'il ne soit pas tombé sous les coups des bourreaux. Vicaire de Treize-Vents, il ne prêta point serment et le Jeudi-Saint, en 1792, il refusa la communion, devant l'assemblée des fidèles, à son curé qui avait adhéré lâchement à la constitution civile du clergé. La famille Devaud de la Mortinière ne craignit pas d'exposer ses membres à la guillotine, en donnant asile au pieux proscrit qui, en retour, au prix de grandes privations et de dangers incessants, lui prodigua, ainsi qu'aux bons chrétiens du voisinage, le précieux secours de son ministère sacerdotal. On croit que ce prêtre dévoué mourut avant la fin de la Révolution.
3558-3559 - M. Dr Auzon (François), chevalier, seigneur de la Boulaye, âgé de 69 ans, et son domestique, Pierre Soulard, exécutés à Blain, le 22 décembre 1793. Le jugement porte : "a suivi l'armée des rebelles depuis Cholet ; a dit qu'il aurait voulu, pour le bien général, que le roi eût vécu ..." Quand il fut fait prisonnier, raconte Mme de la Rochejaquelein, il essaya d'obtenir la vie de son brave serviteur, qui était resté pour le soigner. Quand les soldats républicains virent l'intérêt qu'il y prenait, ils commencèrent par fusiller le domestique pour rendre plus amère la mort de ce bon vieillard.
3560 - Jean-Baptiste Launay, 29 ans, maçon, exécuté à Nantes, le 23 décembre 1793. Son jugement porte : "a porté une cocarde blanche d'un côté et tricolore de l'autre ; avait des assignats au nom du roi ; a été convaincu, par les témoins, d'avoir fait partie de l'armée des brigands et d'avoir porté les armes contre la patrie."
3561 - Louis Guignard, laboureur, condamné à mort, à Saumur, comme conspirateur, le 26 décembre 1793.
3562 - Madeleine Guitton, fille, 27 ans, fusillé à Angers au début de l'année 1794.
3563-3567 - Fusillés à Savenay, comme brigands de la Vendée : Jacques Bénétion, le 22 décembre 1793 ; Antoine Fortin, le 25 ; Jean Mondin, 32 ans, le 25 ; François Piette, le 26 ; Pierre Rousselot, le 26 du dit mois.
3568-3575 - Condamnés à mort, à Nantes, par la Commission militaire présidée par Bignon : Pierre Peutier, 27 ans, le 31 décembre 1793 ; René Billiau, 27 ans, le 2 janvier 1794 ; Pierre Gabard, 20 ans, le même jour ; Pierre Rambaud (alias Raimbaud), 30 ans, le 4 ; Jacques Delaunay, 28 ans, le 5 ; François Chaboulère, 21 ans, le 6 ; Sophie Coutanne, 18 ans, le 8, sous l'inculpation d'être restée avec les brigands, depuis le passage de la Loire par l'armée vendéenne ; Jean Pinon, 19 ans, le 18.
LA VERRIE
Plusieurs massacres eurent lieu, dans cette paroisse, pendant les tristes jours de la Révolution, notamment celui qui fut commis dans le pré de la cure et dont la tradition locale conserve l'affreux souvenir. Un autre non moins effroyable, fit périr un grand nombre de femmes et d'enfants, tout près de l'emplacement occupé aujourd'hui par la croix de l'Emonière.
3576 - Jacques Rousselot, curé. Après avoir quitté sa paroisse pendant quelque temps, à cause de la persécution, il y revint au mois d'avril 1793, malgré les grands dangers qui le menaçaient, "y passa, dit M. l'abbé Baraud, la période la plus dangereuse, caché à la Verrie ou dans les alentours, changeant presque chaque jour ou chaque nuit de cachette, dans les villages éloignés des routes ou dans les bois, exposé à toutes les intempéries des saisons et à la mort. Sa vie fut vite usée à ce régime. Il mourut, le 10 septembre 1796, âgé de 68 ans, on ne sait dans quelles circonstances."
3577 - Charles Bonenfant, vicaire. Après avoir refusé le serment schismatique, il s'embarqua pour l'Espagne, sur le Jeune-Aimé, le 15 septembre 1792. C'est à Valencia, dans la vieille Castille, qu'il passa l'époque révolutionnaire, et c'est de là qu'il revint, après la tourmente, à la Tessoualle (Maine-et-Loire), son pays d'origine, où il mourut en 1845, à l'âge de 93 ans.
3578 - Louis Garreau, 23 ans, laboureur. Envoyé par le Comité révolutionnaire de Cholet, le 20 janvier 1794, il fut condamné à mort par le tribunal d'Angers et fusillé, le 24, au Champ des Martyrs, après avoir "reconnu qu'il avait fait partie de l'armée vendéenne et déclaré qu'il n'avait pris les armes que pour le soutien de la religion catholique, apostolique et romaine."
3579-3580 - René Loizeau et Pierre Guérin, fusillés à Savenay, le premier, le 24 décembre 1793, et le second, le surlendemain.
3581 - Pierre Godard, de la Goupillère, tué au bourg de Chambretaud.
3582 - Charles Morin, du bourg, marchand, 60 ans, tué par les Républicains en mars 1794.
3583-3593 - Condamnés à mort à Nantes : René Feryau, 39 ans, le 2 janvier 1794 ; Louis Chabirand, 41 ans, le 4 ; Alexandre Coudrin, 25 ans, le même jour ; François Boisard, 19 ans, le 6 ; François Courlaire, 21 ans, le même jour ; Louis Eraud, 24 ans, et Pierre Leroux, 19 ans, le même jour ; Marie Bréchut (alias Brochat), 28 ans, comme complice des soldats vendéens ; Rose Guitton, 22 ans, domestique chez Lesueur et Charlotte Taillon, 20 ans, pour le même motif, le 7 ; et François Coucer, comme brigand de la Vendée, le 6.
3594-3597 - Condamnés à mort : Jean Couteau, fermier, et Jacques Lemineau, aussi fermier, comme brigands de la Vendée, le 10 janvier 1794, par le tribunal de la Sarthe ; Pierre Graveleau, domestique-laboureur, pour le même motif, le 1er janvier 1794, par le tribunal de Sablé ; Vincent Gravelot, à Port-Malo, le 18 du même mois, également pour le même motif.
3598-3599 - Pierre Guitton, journalier, né à la Verrie, demeurant à Cholet, arrêté par le Comité révolutionnaire de cette ville, envoyé à Angers, le 1er février 1794, condamné à mort et fusillé au Champ des Martyrs ; Louis Charrier, du Petit-Brebire, 17 ans, soldat vendéen pendant quatre mois, emprisonné à la citadelle d'Angers, exécuté vers la fin de décembre 1793, ou au début de l'année suivante.
3600-3603 - Nous lisons dans les Chroniques paroissiales, le père Grolleau arrivait un soir dans son village (la Soulicière) qu'il avait quitté depuis plusieurs semaines, ayant été avec les nouvelles bandes organisées par La Rochejaquelein, depuis son retour de la Loire. Il traversait la métairie du Grand-Bouchet ; les colonnes infernales passées la veille y avaient mis le feu ; ce n'était plus qu'un monceau de cendres. Mais voici ce qui mit le comble à la désolation du pauvre vendéen.
A quelques pas de là, dans un champ un peu en contre-bas du village, il y avait un grand échalier de pierres, qui existe encore et qui se trouve sur le petit sentier conduisant du Grand-Bouchet à la Soulicière. En voulant enjamber le monticule de pierres, Grolleau fut tout à coup frappé par un spectacle terrifiant. C'était le cadavre d'une femme qu'on avait adossée à l'échalier ; cette femme avait là tête tranchée et serrait de ses deux bras crispés sur sa poitrine deux pauvres petits enfants égorgés et qu'elle semblait allaiter encore. Les monstres avaient placé la tête de la malheureuse à ses pieds, faisant face au cadavre, comme si elle devait voir l'horrible groupe. Horreur et désespoir ! Le Vendéen reconnaît sa propre femme et ses deux jumeaux âgés à peine d'un an ..."
3604-3625 - Famille Dixneuf : un tué au combat de Maulévrier et cinq disparus au passage de la Loire ; Jean Baron, cultivateur à la Maminière, époux de Jeanne Goineau, péri en guerre ; Pierre Brosset, cultivateur, époux de Marie-Anne Andreau, id. ; Jeanne Chabiron, épouse de Pierre Guitton, marchand, id. ; René Godet, époux de Louise Vigneron, id. ; Maixent Guitton, cultivateur, époux de Marie Ferchaud, id. ; Marie-Anne Hullin, épouse de François Gendreau, id. ; Jacques Jarousseau, cultivateur à la Fresnais, époux de Marie-Grolleau, id. ; Pierre Valton, époux de Françoise Chevalier, tué dans la déroute de Savenay ; Jean Bodet, époux de Rose Suprat, id. ; François Coudrain, époux de Marie-Anne Baufreton, 46 ans, tué à la bataille de Luçon, au mois d'août 1793 ; Pierre Favreau, époux de Mathurine Barbarit, tué au-delà de la Loire ; Mathurin Guéry, époux de Mathurine Poiron, id. ; François Guitton, époux de Perrine Grolleau, id. ; Jean Landreau, époux de Jeanne-Jacquette Liegnes, mort à Alençon, d'après le bruit public.
3626-3628 - Charles-Louis-Marie-Célestin de Rangot, chevalier, seigneur de la Roche-sur-Sèvre, époux de Marguerite Hervé, dont il eut un garçon, Charles-Alexandre, et une fille, nommée Louise. Arrêté chez lui avec sa femme et son fils après la bataille de Cholet, il fut envoyé avec eux en prison à Saumur, où tous les trois furent fusillés. Le fils était âgé de 18 ans.
3629-3633 - Le chevalier Sapinaud de Bois-Huguet, connu sous le nom de Sapinaud de la Verrie, qui avait servi pendant 25 ans dans les gardes du corps, fut nommé par les paysans, le 12 mars 1793, comme chef du soulèvement régional. Il dirigea sa petite troupe vers les Herbiers, s'assurant, en passant à la Gaubretière, le concours de son parent, Sapinaud de la Rairie, et de son ami de Boisy et recrutant en chemin de nombreux volontaires.
Choisi pour commander l'avant-garde dans une expédition contre Luçon, Sapinaud s'approchait du Pont-Charron, dont il cherchait à s'emparer ; trahi par un transfuge protestant, qui révéla à l'ennemi le mot d'ordre, il se trouva enveloppé de toutes parts. Deux fois, il s'élance pour attaquer, deux fois il est repoussé et blessé à mort. Quatre paysans du bourg de la Verrie, dont il était seigneur et dont l'un se nommait Guitton, se firent tuer pour arracher son corps aux meurtriers. Sa tête avait été mise à prix, tant sa valeur et son influence étaient redoutées du parti ennemi. Ainsi périt au champ d'honneur, M. le chevalier Sapinaud de Bois-Huguet, âgé de 55 ans. L'armée royale, dans le Bulletin officiel du Conseil supérieur, déplora sa mort en ces termes : "Nous devons un juste tribut d'éloges et les regrets les mieux mérités à M. Sapinaud de la Verrie, qui, blessé dans la première attaque du Pont-Charron, tomba entre les mains de l'ennemi et éprouva, de sa part, les plus cruels tourments." (Mémoires de Mme de Sapinaud).
DOYENNÉ DU POIRÉ-SUR-VIE
LE POIRÉ-SUR-VIE
3634 - Auguste-Hyacinthe Buor, curé. Fils de messire Louis Buor, chevalier seigneur de l'Eraudière, de la Ménardière et du Recrédy, frère de M. Pierre-Charles Buor, curé de Montaigu, il naquit à Saligny, en 1749, et fut curé de Saint-Etienne-de-Corcoué. Le serment restrictif qu'il avait prêté fut déclaré nul et inconstitutionnel, le 5 mars 1791. On l'enferma à Saint-Clément, le 6 juin, et, le 17 juillet suivant, il partit pour l'exil, en Angleterre, d'où il revint après la Révolution. C'est alors que l'autorité diocésaine lui confia la paroisse du Poiré-sur-Vie (1803-1820)
3635-3637 - La famille de la Ferronnays habitait le château de la Bouchère : "Après l'émigration de son mari et de son fils, écrit le marquis Costa de Beauregard, la Comtesse de la Ferronnays s'était recluse dans une absolue solitude. A peine si on l'entrevoyait encore au chevet d'un malade ou à l'église. La nation l'eût oubliée, ignorée plutôt, car la nation, en 93 n'oubliait guère, si un irrésistible besoin de savoir ce que devenaient ses chers émigrés n'avait amené l'infortunée à Nantes. Elle y arrivait, hélas ! en même temps que Carrier. Dénoncée, Mme de la Ferronnays fut emprisonnée comme complice de l'étranger. Si brusque, si brutal fut son arrestation, en pleine rue, que ses deux filles, qui la suivaient, se jetèrent éperdues, dans une maison dont la porte s'entrebâillait.
De braves gens, qui, heureusement, demeuraient dans la maison, recueillirent les enfants, sans même leur demander comment elles s'appelaient. Mais quel ne fut pas leur effroi, le lendemain de voir les deux petites filles se prendre tranquillement par la main et partir. - Où allez-vous ? - Chez Carrier. - Quoi faire ? - Lui redemander notre mère, Mme la comtesse de la Ferronnays.
Si hospitaliers qu'ils fussent, les pauvres gens perdirent la tête. Et pour empêcher cette mortelle imprudence, ils imaginèrent tout simplement de murer les enfants dans l'angle d'une cave, ne laissant ouvert, pour pouvoir leur donner à manger, que le sommet de cette sorte de cheminée. On ne les démura qu'à la mort de Carrier. "C'étaient des squelettes", dit Mme de la Ferronnays, à qui sont empruntés ces détails. Le supplice des petites filles avait duré onze mois. Celui de leur mère en dura treize.
Lorsque enfin sa prison s'ouvrit, la malheureuse femme s'affaissa sur le seuil et ne se releva plus. "Sa vie avait été d'une sainte. Sa mort fut d'une martyre." Les deux petites filles devinrent plus tard religieuses de la Visitation Sainte-Marie et furent élues successivement supérieures de leur monastère.
3638-3644 - Césaire Vas de Mello de la Métairie, 24 ans, fusillé à Quiberon, le 2 août1795. D'origine portugaise, la famille Vas de Mello était venue dans le Bas-Poitou, au XVIIe siècle, et habitait le petit fief de la Métérie, dans la paroisse du Poiré. Les dix membres qui la composaient, en 1793, furent tous victimes de la Révolution. Le père, messire André-Alexandre, était mort en 1777 ; la mère, née Marie-Marguerite Charette de la Verrière, mourut dans sa maison de la Gibretière, le 16 juin 1789, et non à la déroute du Mans ou sur l'échafaud avec ses filles, comme l'ont écrit à tort quelques historiens ; elle laissait deux frères, deux soeurs et six enfants, dont quatre filles et deux garçons. L'aîné de ces derniers, Alexandre, garde du corps du roi, fut tué en Hollande, le 26 avril 1794 ; le cadet fut fusillé à Quiberon, comme nous l'avons dit plus haut.
Les filles, Gabrielle, 31 ans ; Marguerite, 29 ans ; Claire, 28 ans, et Olympe, 17 ans, furent exécutées à Nantes, le 19 décembre 1794. Elles avaient été arrêtées à Nozay, dans la Loire-Inférieure. Le vicomte Walsh, dans ses Lettres Vendéennes, raconte ainsi leur exécution sur la place du Bouffay :
"Une foule cruellement curieuse couvrait la place depuis plusieurs heures : l'exécuteur fraie avec peine un chemin à ses victimes ; elles arrivent à l'échafaud ; l'aînée y monte la première, en indiquant le ciel à ses jeunes soeurs qui prient en se tenant embrassées. La seconde, la troisième lui succèdent. La plus jeune reste seule. Elle se relève de la terre où elle avait prié ; elle monte aussi les marches ensanglantées. Le bourreau veut l'attacher ; il lui ôte les mains qu'elle tenait sur son visage, pour ne pas voir les corps mutilés de ses soeurs. Alors la vierge apparaît dans toute sa beauté ; sa pâleur, ses larmes n'avaient pu effacer sa jeunesse. Elle venait d'avoir 17 ans ! ... Elle regardait le ciel ; un enthousiasme divin éclatait dans ses yeux ; elle semblait un ange prêt à s'envoler loin du séjour du crime et de la douleur. Le bourreau la regarde et lui-même sent un mouvement de pitié ; il laisse tomber le bras qu'il étendait vers elle, il la montre au peuple en disant : "Elle est trop jeune, elle n'a que quinze ans."
"Grâce ! grâce ! s'écrie-t-on de toutes parts ; la République lui pardonne, elle n'a pas l'âge de mourir". Du haut de l'échafaud, la jeune fille dit à la foule. J'ai plus de quinze ans. Vous avez tué mes soeurs. Je suis aussi coupable qu'elles. - Non, non, répond la multitude ; descendez, votre grâce est accordée." - Je ne veux point de grâce, je veux mourir, s'écria l'innocente créature. Je vois mes soeurs, elles montent vers le ciel, elles m'appellent."
A regret, l'exécuteur se saisit de sa victime et bientôt l'ange avait rejoint les anges. Le bourreau fut tellement impressionné de cette mort qu'il mourut peu de jours après.
NOTA - Quelques historiens ont confondu les demoiselles de la Métérie avec Mme et Mlles de la Biliais, mortes également sur l'échafaud. Pour ces dernières, le chef d'accusation est ainsi formulé : "Accusées et convaincues d'avoir donné à profusion des petits morceaux d'étoffe portant un nom de Jésus et autres signes contre-révolutionnaires ..." (Un de ces Sacrés-Coeurs est conservé au château de la Biliais, paroisse de Saint-Etienne-de-Montluc).
3645 - Jeanne Roy, bonne chez les précédentes, et guillotinée avec elles. Elle était âgée de 22 ans et originaire de Saint-Étienne-du-Bois. "Par ordre du citoyen Phelippe, président du tribunal, elle fut condamnée, ainsi que ses maîtresses, à être exécutée sur-le-champ et sans jugement."
3646 - Pierre Minaud, laboureur, 55 ans, de la Remaudière, condamné, le 18 avril 1793, et exécuté, le surlendemain, aux Sables, "étant convaincu d'avoir eu un grade parmi les attroupés, d'avoir été leur courrier, d'avoir participé à plusieurs pillages, d'avoir assisté au combat, d'avoir pris la cocarde blanche et les armes contre la patrie, d'avoir donné des ordres par écrit pour forcer les citoyens à lui fournir ce qu'il demandait".
3647 - Louis Bouguereau, 38 ans, instituteur, exécuté à Fonenay, le 20 octobre 1793. Il était capitaine de paroisse.
Une dénonciation, envoyée au conventionnel Ingrand par la municipalité de Luçon, nous apprend que le 20 juillet 1794, le général républicain Huché fit massacré au Poiré, les hommes qui conduisaient 25 voitures chargées de grains. Dans cette même localité, une toute jeune fille était sortie à la porte de sa maison pour voir défiler les troupes. Un patriote lui fendit la tête d'un coup de sabre.
"J'ai vu plusieurs fois les hussards, dit un témoin, rapporter, au retour de leurs excursions, des chapelets d'oreilles, les laver, les rôtir sur le gril et les manger à la vinaigrette, comme de vrais anthropophages."
Il n'était pas rare de voir les oreilles ou la langue des victimes, clouées à la porte des écuries où les républicains logeaient leurs chevaux. (V. Le Martyre de la Vendée, p. 113)
AIZENAY
Le bourg d'Aizenay fut occupé à plusieurs reprises par l'armée vendéenne et par les bandes révolutionnaires. Beaucoup d'habitants furent tués dans les combats ou massacrés par les Bleus. En 1794-95, Commaire poussa si loin la barbarie contre les gens de ce pays que la municipalité républicaine du lieu crut devoir porter plainte devant l'autorité supérieure :
"Grignon, disait-on, a donné l'exemple inique du massacre des patriotes. On l'a vu, par passe-temps et pour essayer le tranchant de son sabre, couper en deux des enfants à la mamelle ; il appelle cela une distraction patriotique. Commaire a été plus loin ; il en a fait une loi. Nous le voyons, chaque jour, pendre les premiers enfants venus, fils de républicains ou de brigands, peu lui importe ; il les saisit par une jambe et les fend par moitier, comme un boucher fend un mouton. Les soldats en font autant. Si les autorités veulent réclamer, on les menace d'être fusillés."
- "J'ai fouillé la forêt d'Aizenay, écrit le général Travot (22 janvier 1796). J'ai rencontré un poste de douze hommes d'infanterie, qui a été entièrement égorgé et un autre de même force, qui a été réduit de moitié." (Chroniques paroissiales, IV, 294)
3648 - Gilbert-Henri Herbert, né à Saint-Hilaire-la-Forêt, d'abord desservant de la Chaume, où il fut très estimé, puis curé d'Aizenay, où il devint maire en 1790. Il fut poursuivi, en 1791, avec le vicaire général, M. Brumauld de Beauregard, "pour avoir excité à la révolte en écrivant des lettres anonymes et entretenu des correspondances clandestines qui tendaient à corrompre le peuple. "Ayant refusé le serment schismatique, force lui fut de partir en exil. C'est le 10 septembre 1792 qu'il s'embarqua pour l'Espagne, de compagnie avec le P. Baudouin. Après la tourmente révolutionnaire, la paroisse d'Aizenay reçut avec plaisir son ancien pasteur, qui reprit ses fonctions jusqu'en 1814, époque à laquelle il se retira, comme prêtre habitué, dans la paroisse de Maché. Sa mort survint en 1838. Il était alors âgé de 81 ans.
3649 - Jacques Chabot, curé d'Aizenay, naquit à Aizenay, où il fut vicaire en 1773. Il ne se soumit ni à l'obligation du serment, ni à la déportation, mais demeura dans le pays où il lutta de tout son pouvoir contre un gouvernement ennemi de la religion dont il était le ministre. Les services qu'il rendit aux soldats de la Vendée, et aux chrétiennes population de plusieurs paroisses, le dévouement qu'il montra en toutes circonstances pour la bonne cause, les privations de toutes sortes qu'il eut à supporter, les dangers qu'il courut pour exercer le saint ministère, lui donnent droit à une place d'honneur parmi les victimes de la Révolution. La famille Charpentreau, de la Routière, qui l'a caché et nourri pendant plusieurs années, au risque de sa vie, tout au moins de sa liberté, mérite un souvenir spécial de la part des catholiques.
3650 - Jacques-Charles Jousbert de Romanguy, sous-lieutenant, mort en combattant à Quiberon, 1795.
3651 - Jean Arnaud, taillandier, 18 ans, condamné à mort le 5 avril 1793, exécuté le lendemain aux Sables. Lors de l'attaque de cette ville, le général Jolly envoya ce jeune homme en parlementaire, portant des offres de paix. Mais les offres furent rejetées et, contre tous les droits de la guerre, le parlementaire fut retenu et jeté en prison.
Il est de tradition, à Aizenay, que le conventionnel Gaudin le fit clouer en croix à la porte d'une maison de la ville, ce qui contredit l'acte officiel indiquant que Jean Arnaud fut décapité en présence de l'armée réunie, autour de la guillotine, sur le bord de la mer, entre la digue et le remblai actuel.
3652- Jacques Rapiteau, 67 ans, laboureur, à la Petite-Roussière (alias Bussière), courrier vendéen condamné à mort, le 26 janvier 1794, par la Commission militaire des Sables, comme "instigateur, ayant parcouru les campagnes pour exciter la révolte, arboré la cocarde blanche et combattu les troupes de la République". Fusillé le 30 du même mois.
3653 - René Roy, 64 ans, du bourg, boucher des Vendéens, "véritable instigateur, qui allait chercher les boeufs des patriotes, qu'il pillait". Fusillé à la même date.
3654 - Pierre Rabillé, 50 ans, laboureur à la Rétière, condamné à mort, le 1er mars 1794, par la Commission militaire des Sables et exécuté le 12, "convaincu d'avoir fait partie des attroupements, armé d'un fusil, d'avoir monté la garde avec les révoltés et même, de son propre aveu, d'avoir voituré des subsistances aux rebelles."
3655 - Pierre Guilloton, 70 ans, laboureur à la Bussinière, condamné à mort, le 18 mars 1794, par la Commission militaire des Sables, et exécuté le 28, "convaincu d'avoir logé et nourri, de son aveu, Joly chef des brigands, d'avoir pillé du vin et voulu faire mettre en prison un patriote."
3656 - Marie Bretouaille, veuve Piet-Prot, 60 ans, journalière, arrêtée et expédiée à Paris, en vertu d'un arrêté du Comité du Salut public, du 25 avril 1794, concernant les rebelles de la Vendée ; fut interrogée par Fouquier-Tinville, comparut devant le tribunal révolutionnaire le 25 juin 1794 ; fut condamné à mort et exécutée à Paris, avec vingt compagnes de la Vendée. "Elles étaient toutes, dit l'acte d'accusation, les instruments et les complices des prêtres et des nobles, qui ont inondé, au nom du ciel, le territoire français du sang de ses concitoyens ; elles ont contribué, soit personnellement, soit par leurs maris ou leurs enfants, et par les secours qu'elles ont fournis, à cette guerre désastreuse et sanguinaire qui a coûté tant de citoyens à la patrie et qui a livré des départements entiers à la dévastation et à l'incendie, enfin à tous les excès d'un fanatisme expirant".
3657 - Hélène Goupilleau, 43 ans, accusée d'avoir fabriqué le drapeau de la rébellion et de l'avoir fait planter sur l'église ; d'être en relation avec les prêtres réfractaires et d'avoir tenu les propos les plus incendiaires. Le 23 février 1794, la Commission militaire des Sables la condamne à mort pour avoir recélé un brigand prêtre ... Elle ne fut pas exécutée, parce qu'elle se trouvait enceinte et elle fut libérée, après la réaction thermidorienne, le 21 décembre 1794.
3658 - Le nommé Vitault, emprisonné comme agent de Lamoignon de Malesherbes, marquis de Chef-Boutonne. Un état des prisons de Niort, daté du 27 décembre 1793, indique que le prévenu est accusé de propos inciviques et contre-révolutionnaires, et de tentatives pour faire revivre le régime féodal.
3659 - Jacques Bironneau, 50 ans, farinier, décédé dans la prison de la Coupe, aux Sables, le 22 mars 1794.
3660-3663 - Citons, comme sur un tableau d'honneur : Louis Arnaud, lieutenant de cavalerie, qui fut criblé de blessures et fit toutes les guerres de Vendée, avec ses compatriotes, François Massé, capitaine de cavalerie, Lange Bouron et Jacques Guilbaud, lieutenants de cavalerie.
Près du village de l'Aumônerie, trente à quarante habitants d'Aizenay, qui se sauvaient dans la direction de la forêt, furent surpris par les bleus et massacrés. On montre encore dans le chemin l'endroit où ils furent enterrés.
BEAUFOU
Il faudrait de nombreuses pages pour écrire l'histoire de cette paroisse pendant la Révolution. Une phrase des "Chroniques paroissiales" résume les massacres qui furent commis par les bleus sur son territoire : "Les colonnes incendiaires, semblables à un ouragan, sont passés TREIZE FOIS sur Beaufou, qui a encore subi les ravages de plusieurs bandes détachées". Qu'il nous suffise de rappeler le village de l'Hardouinière, où les soldats firent brûler dans un four un homme et sa femme qu'ils avaient surpris dans les décombres de l'église de Saligny ; la Relière, où une femme fut massacrée avec ses deux enfants, âgés de 4 et 10 ans ; la Viventière, où plus de la moitié des habitants des Lucs furent égorgés ; le souterrain du bourg, dans lequel une vingtaine de personnes furent étouffées dans la fumée ... "A la Renaudière, tout le monde avait fui, est-il raconté dans "Les Archives diocésaines", mais trois enfants, échappés à la surveillance de leur famille, s'approchèrent pour voir passer les soldats et furent punis de leur curieuse témérité. Ces barbares révolutionnaires menacèrent de leur couper la tête, de les fusiller, de les faire rôtir, de les enterrer tout vivants. Ils voulurent les faire blasphémer contre le bon Dieu. "Jure, crie avec colère un officier au plus jeune, âgé de 8 ans, ou je t'emmènerai avec moi". - "Non, m'sieu !" répond en tremblant le pauvre petit, qu'un coup de pied violent envoie aussitôt rouler dans la boue. Un soldat le relève avec sa baïonnette et le jette dans le buisson. En même temps, le plus grand, âgé de 12 ans, était traîné devant une petite croix, au village de la Charnière. On lui mettait à la main un sabre : "Abats cette croix, lui cria-t-on, et on te fera grâce". L'enfant saisit le sabre de ses deux mains, et puis, frappant un grand coup sur la pierre du piédestal, le casse en trois morceaux. Deux de ces forcenés tombent sur lui, à coups de poings, à coups de pieds, puis il le déshabillent et, avec des ajoncs, lui font subir une flagellation sanglante. Le troisième enfant n'était pas moins torturé que ses camarades. Dans son épouvante, il avait tiré son chapelet de sa poche. A la vue de cet objet bénit, un cri de rage infernale sortit de la bouche de ces démons. L'enfant renversé par terre, foulé aux pieds, est tenu étendu sur le dos, par trois soldats, pendant qu'un quatrième lui meurtrit le visage à grands coups de chapelet. Ces pauvres petits martyrs avaient d'abord poussé des cris ; le plus jeune, même avait appelé sa mère à son secours. A la fin, ils ne firent entendre aucun gémissement, soit par l'excès de la douleur, soit par une faveur du ciel, au moint qu'un officier, les croyant morts, dit au bourreau de ne pas les achever si vite. On relève les enfants étendus dans la boue et dans le sang ; on déchire leurs vêtements ; on les suspend, par un pied seulement, à des branches d'arbres. Dix bras, aiguillonnés par la fureur, déchargent de grands coups de courroies sur ces petits corps tout meurtris. On hurle la Marseillaise, on blasphème, puis commence un supplice sans exemple. Vingt soldats, l'épée à la main, entourent chaque enfant ainsi suspendu. L'un lui abat une oreille, un autre, les doigts de la main ; chacun frappe à son tour. C'est la main qui tombe, puis le poignet, puis le coude, puis l'épaule. Le pied, le jarret, le genou, la jambe sont tour à tour tranchés, tout lentement, avec un raffinement de cruauté et au cri cent fois répété de : "Vive la liberté !"
Un officier termine cette boucherie en enfonçant une baïonnette dans le coeur encore palpitant ! Un dernier coup de sabre abat les têtes que deux femmes scélérates qui suivaient les soldats font rouler comme des boules le long du chemin ! Salut à ces jeunes martyrs et honte éternelle à leurs bourreaux !
3664 - Henri-Paul-Jousbert de la Cour, curé de Beaufou. Après avoir refusé le serment à la Constitution civile du Clergé, il resta dans sa paroisse et vécut en proscrit, caché dans les champs durant le jour, cherchant un gîte pour la nuit dans les familles, qui toutes l'aimaient et le recevaient avec joie. Surveillé par un traître du Grand-Luc, il était obligé de changer souvent de cachette et à plusieurs reprises il fut sur le point de tomber entre les mains des révolutionnaires. Il rendit de grands services à ses paroissiens, non seulement au point de vue spirituel, car il ne craignait pas ses peines et le danger pour aller les confesser, leur dire la messe et visiter les malades, mais encore au point de vue matériel, veillant sur eux avec une sollicitude infatigable, les prévenant du péril et leur préparant des retraites sûres. Grâce à lui, plusieurs massacres furent évités. Il mourut en 1799, usé par les maladies qu'il avait contractées pendant la Terreur.
3665 - Gabriel Rezeau, originaire de Saint-Denis-la-Chevasse, vicaire de Beaufou. A l'exemple de son curé, il ne voulut pas prêter le serment schismatique. Il s'embarqua pour l'Espagne, le 10 septembre 1792, sur la barque l'Heureux-Hasard. C'est un abbé Rezeau, qui reçut le dernier soupir de M. Joubert. Est-ce l'ancien vicaire, revenu d'exil, ou bien s'agit-il, dans la circonstance d'un homonyme ? Le manque de documents ne permet pas de trancher la question.
3666 - Marie Sapin, veuve Duplessis, propriétaire, condamnée à mort à Paris, le 25 avril 1794, puis exécutée pour les mêmes motifs que Marie Bretouaille.
BELLEVILLE
3666 - M. Servant, curé. Il refusa le serment constitutionnel et resta dans sa paroisse. Nous lisons dans les Chroniques paroissiales : "Un M. Audé, conseiller de préfecture, raconte quelque part que le dit curé de Belleville (son parent) "fut massacré par les Bleus devant la porte de son église". De son côté, la tradition locale nous assure qu'il fut découvert caché dans des broussailles, près du cimetière, et qu'il fut conduit par les patriotes à l'extrémité du bourg, sur la route du Poiré, dans une prairie que l'on montre encore près de la maison de la Motte. Là, ces monstres pires que des bêtes féroces l'égorgèrent et le coupèrent en morceaux. Quand ils furent partis, quatre hommes accoururent sur le lieu du massacre et recueillirent pieusement les membres épars et sanglants de leur saint curé, puis les transportèrent dans le cimetière.
3667 - Agathe Arnaud, âgée de 4 ans, et massacrée aux Lucs, avec 92 personnes, le 28 février 1794.
SAINT-DENIS-LA-CHEVASSE
3668-3669 - M. Mady, curé, et M. Audureau, vicaire. Ces deux ecclésiastiques n'abandonnèrent pas le poste que la Providence leur avait confié. Après avoir refusé le serment, ils continuèrent, en pleine révolution, d'administrer les sacrements, partageant les mêmes fatigues et les mêmes apostolat, au milieu des ruines amoncelées par la rage des révolutionnaires et à la lueur des incendis allumés par les colonnes infernales. Le premier mourut curé de Saint-Denis, le 19 novembre 1806, à l'âge de 73 ans ; le second, qui, sous la Terreur, était en même temps vicaire de Saint-Denis et desservant de Saligny, de la Copechagnière et de Belleville, mourut, en 1835, curé de cette dernière paroisse.
3670 - Charles-Gabriel Masson de la Fumoire, époux de Marie-Céleste Le Boeuf, mort pendant l'émigration.
3671 - René Chevalier, 49 ans, fusillé à Vannes, le 1er août 1795, à la suite de l'affaire de Quiberon.
3672 - René-Gabriel de la Renaudière, mort en émigration.
3673 - François, appelé le Chevalier, décédé aussi en émigration.
3674 - Mme Masson des Moulinets suivit l'armée vendéenne et mourut misérablement pendant la campagne d'outre-Loire.
3675-3676 - Olympe-Aimée de Villeneuve, épouse de François de Tinguy de Soulette ; elle suivit l'armée vendéenne au-delà de la Loire avec sa mère. Toutes les deux, furent massacrées, dit-on, dans un toit où elles s'étaient réfugiées.
3677 - La veuve Verger, née Marie Renaudin, épouse du suivant ; tuée, en 1793, dans sa maison sise au bourg de Saint-Denis.
3678-3683 - François Verger et ses cinq fils, qui se sont enrôlés dans l'armée vendéenne et qui sont morts - on ne sait où - durant la tourmente révolutionnaire.
3684 - Geneviève Buet, jeune fille, massacrée par les bleus en 1793.
3685 - Pierre Charriaud, décédé, le 23 novembre 1793, à l'âge de 20 ans et demi, de ses blessures reçues à l'armée catholique et royale. (Registre de catholicité)
3686 - Le 1er octobre 1793, inhumation, à Saint-Denis, d'un homme inconnu, venant de l'armée de Charette et qu'on dit être de Saint-Etienne-du-Bois.
3687 - François Ouvrard, maçon, fusillé à Angers, comme "conspirateur", le 12 janvier 1794.
LA GÉNÉTOUZE
La tradition rapporte que, pendant la Révolution, les enfants, les femmes et les vieillards du bourg, cachés dans un champ de genêts, situé au nord-ouest et appelé les Touches, furent découverts par une bande infernale et brûlés sans pitié dans leur refuge. Leurs restes ont été inhumés dans le cimetière et dans l'angle qui fait face de loin à l'église. L'église ne fut pas non plus épargnée ; la toiture fut brûlée. Il n'y eut que le choeur de préservé. (Note des Chroniques paroissiales)
3688 - M. Antoine Thomas, curé depuis 1788. A l'exemple de son frère, curé de Venansault, il refusa le serment schismatique et dut prendre le chemin de l'exil. Tous les deux ils s'embarquèrent aux Sables, le 27 septembre 1792, sur le Saint-Nicolas, de Lorient, à destination de Saint-Sébastien. Après le 18 brumaire, ils revinrent en France et le curé de la Génétouze fut nommé à la cure plus importante de Commequiers.
3689-3693 - Cinq membres de la famille Grelier-La-Touche furent victimes de la Révolution. Le père, la mère et l'un de leurs fils furent arrêtés comme suspects et transférés, du Lieu-Dieu qu'ils habitaient comme fermiers, à la prison Delange des Sables-d'Olonne, tandis que leurs deux petits enfants, qui revenaient de Saint-Jean-de-Monts, où ils étaient en classe, furent saisis par les bleus non loin de la maison paternelle et incorporés de force dans l'armée républicaine. Le plus jeune n'avait guère que 13 ans. Emmenés aux Sables, ils furent contraints de monter la garde devant la prison où étaient enfermés leurs parents. Quant à ces derniers, après plusieurs mois de détention avec nombre d'autres prisonniers, ils furent enfin jugés et acquittés par le tribunal révolutionnaire, dans sa séance du 13 avril 1794. Ces Grelier étaient les grands-parents de M. de Lespinay, maire de Saligny, et de M. de Lespinay, de la Roche. (Note des Chroniques paroissiales)
3694 - Pierre Touzeau, 23 ans, laboureur, condamné à mort, le 4 avril 1793, et exécuté, le surlendemain, aux Sables. Le jugement porte qu'il avait été arrêté, le 25 mars précédent, les armes à la main, à la Croix, près d'Olonne, et qu'il était convaincu d'avoir pris part au pillage du district de la Roche-sur-Yon ; onze autres vendéens furent guillotinés le même jour et à la même heure, en présence de l'armée formant le bataillon carré autour de l'échafaud, dans une vaste plaine, sur le bord de la mer, entre la digue et le remblai. Tous moururent avec fermeté et courage.
LES LUCS
3695-4258 - Une colonne infernale passa sur cette paroisse, le vendredi 28 février 1794, et massacra 485 personnes, dont plus d'un tiers n'étaient que des enfants. Ce massacre fut suivi d'un autre non moins épouvantable, quelques jours après. Une troupe de soldats, commandée par Haxo, égorgea, tout près de la chapelle du Petit-Luc, les vieillards, les femmes et les enfants, qui avaient échappé à la première boucherie et qui formaient la moitié plus un des habitants. Les restes de tant d'infortunés furent réunis et déposés sous les décombres de l'antique sanctuaire. C'est là qu'ils furent découverts en 1863, enlacés encore du scapulaire du Sacré-Coeur et du Rosaire, dont ces pieux chrétiens s'étaient servis pour murmurer leurs dernières prières.
4259 - Charles-Vincent Barbedette, curé de Saint-Pierre du Luc. Il refusa énergiquement le serment schismatique. Condamné à la déportation, mais protégé par l'affection de ses paroissiens, il resta dans le pays, où, malgré de continuels dangers et au prix de nombreuses privations, son dévouement sacerdotal rendit aux fidèles les plus précieux services pour l'administration des sacrements. On l'appelait le curé grand bot (abréviation de sabot), parce qu'il portait toujours des sabots grossiers comme les paysans. Il suivit l'armée vendéenne en qualité d'aumônier, fut blessé à l'attaque des Sables et resta sur le champ de bataille, parmi les 300 cadavres qui couvraient le terrain. Relevé et soigné dans une ferme voisine, il guérit et retourna au milieu de ses paroissiens. Il dut mourir vers la fin de l'année 1802.
4260 - Jacques Gautier, vicaire à Chauché, à la Boissière-de-Montaigu, curé de Soullans, des Lucs. Il resta dans le pays pendant la guerre, après avoir refusé le serment. Il refusa également de prêter serment, comme l'exigeait la loi de fructidor. Un arrêté en date du 7 janvier 1798, le condamna à la déportation, mais les gendarmes ne réussirent pas à s'emparer de sa personne. Il mourut curé des Lucs, en 1815.
4261 - Michel Voyneau, curé de Notre-Dame du Luc. Il était âgé au moment de la Révolution. Par conséquent, n'ayant plus que peu de temps à vivre, mieux valait pour lui mourir à son poste que de s'enfuir en exil. C'est le 28 février 1794, jour de sinistre mémoire pour ses paroissiens, qu'il fut massacré par les bleus, près du Petit-Luc. "Le pasteur, dit justement M. l'abbé Baraud, mêla ainsi son sang à celui de son troupeau et leurs âmes furent réunies devant Dieu."
4262-4264 - Yolande de Goulaine, épouse de Pierre Espinasseau, enfermée comme suspecte, avec son mari, dans les prisons de Brouage, pendant la Révolution. - Pierre-Marie de Goulaine, émigré, avec son frère aîné, Anne-Marie, en Angleterre, et fusillé avec lui, après le désastre de Quiberon. Ce dernier, chevalier, seigneur de l'Audonnière, de la Davière et du Châtenay, avait été page de Louis XVI et portait le titre de marquis. Leurs biens furent confisqués.
4265 - N. Genaudeau, 52 ans, né au Grand-Luc, maçon à Frossay, condamné à mort à Nantes, le 7 avril 1794.
4266 - Joseph Challes, fusillés à Savenay, le 26 décembre 1793, comme brigand de la Vendée.
4267 - René Garnier, 35 ans, condamné à mort, à Nantes, le 6 janvier 1794. Ce jour-là, le nombre des victimes fut de 200.
SALIGNY
4268 - M. Payraudeau, curé. Il était originaire des Brouzils. Après avoir refusé d'adhérer à la constitution civile du clergé, ce prêtre courageux et fidèle resta au milieu de ses paroissiens, qui ne purent toujours le défendre contre la persécution des révolutionnaires. Il fut obligé de se réfugier, avec un de ses parents, l'abbé Jagueneau, vicaire du Petit-Bourg-sous-la-Roche, dans la forêt de Grasla. Surpris par les bleus, ils furent tous les deux massacrés, en 1794, avec des vieillards, des femmes et des enfants, qui avaient également cherché un asile au milieu des bois. Les auteurs ne s'entendent pas sur le lieu précis du massacre, que la tradition locale fixe au Pont-Caillou, sur la paroisse de Saligny.
4269 - Jean Petit, 45 ans, né à Saligny, maçon à Cholet, il fut conduit à Angers, le 23 février 1794 et ne tarda pas à subir la peine de mort.
DOYENNÉ DE ROCHESERVIÈRE
4270-4405 - De trois paroisses qui existaient avant la Révolution, La Grolle, Saint-Christophe-la-Chartreuse et Rocheservière, il n'en existe qu'une seule, la dernière, qui a englobé les deux autres. Sur leur territoire, la guerre fit de nombreuses victimes. Depuis le mois d'avril 1793 jusqu'à la fin de l'année, 42 hommes et 28 femmes furent massacrés par les révolutionnaires. Le 27 février 1794, la colonne infernale, commandée par le trop célèbre Cordelier, incendia le bourg et les villages et tua 36 personnes, parmi lesquelles il y avait des enfants de quatre ans et de six ans. Dans le reste de cette même année, une trentaine d'habitants furent encore égorgés ou disparurent ... Le 16 juillet, une vingtaine d'individus des deux sexes furent pris par les soldats du général Huché, à leur ouvrage, au milieu des champs et tués sur le chemin, sans compter ceux que les tirailleurs abattaient à droite et à gauche. Rien ne fut épargné : vieillards, femmes et enfants sans armes, occupés à travailler dans la campagne ou dans leurs maisons, furent massacrés impitoyablement ...
ROCHESERVIÈRE
4406-4407 - Charles-Pierre Savin, curé de Rocheservière et Vincent Poisson, curé de Saint-Christophe-la-Chartreuse s'embarquèrent le 16 septembre 1792, pour l'Espagne, sur le Jeune-Aimé, patron Martin Logeais, du port des Sables. Le dernier, à son retour, fut nommé à la cure de Treize-Septiers, où il mourut, en 1814, usé par les privations de l'exil et les fatigues d'un laborieux ministère.
4408 - Julien Mitrecey, ancien vicaire des Brouzils et de Saint-Fulgent, curé de Notre-Dame-de-la-Grolle. Ayant refusé le serment, à l'exemple de ses voisins qui étaient partis pour l'Espagne, cet ecclésiastique ne put se résoudre à quitter ses paroissiens et se tint caché, déguisé en paysan, dans le pays sans cesse sillonné par les colonnes infernales. On devine tous les dangers qu'il dut courir, toutes les privations qu'il lui fallut endurer ... M. l'abbé Baraud nous apprend que plus d'une fois son influence sauva les prisonniers républicains et Dugast-Matifeux cite le fait suivant : "Le 4 avril 1793, le mercredi-saint, M. Mitrecey s'introduisit parmi les prisonniers républicains, renfermés dans la mairie de Rocheservière, pendant que la foule, émue par de mauvaises nouvelles venues de Nantes, voulait les massacrer. Il les confessa tous et parvint à apaiser le peuple, qui, après la nuit suivante, ne songea plus à exercer sa vengeance. Le prêtre avait sauvé les prisonniers". On ne sait ni la date, ni les circonstances de sa mort, qui eut lieu avant la fin de la Révolution.
4409 - Jacques-Gabriel-Louis Le Clerc de Juigné, marquis de Juigné et de Montaigu, seigneur de Rocheservière, parrain de la grosse cloche de Notre-Dame de Rocheservière, maréchal de camp dans les armées du roi, ministre plénipotentiaire en Russie, lieutenant général en 1780, député de la noblesse, émigré et commandant de l'infanterie noble des Princes.
4410 - Son fils, Charles-Marie, colonel de cavalerie en 1791, émigré.
4411 - Charles-Joseph de Goué, chevalier, seigneur du Marchais, de la Chabotterie et officier au régiment d'Armagnac, émigré, mort en Souabe, le 1er novembre 1796.
4412 - Henri-Aimé de la Forest-Groizardière, mort pendant l'émigration.
4413-4414 - Augustin-Joseph de la Roche-Saint-André, époux d'Ursule de Reignon, dame de la Garde, chevalier de Malte, sous-lieutenant au régiment de Bourgogne-Cavalerie, émigré d'abord, puis officier dans l'armée vendéenne. Il passa la Loire, reçut, sous les murs de Dol, douze coups de sabre et allait périr, quand de la Rochejaquelein vint à son secours. Ses blessures le firent mourir peu de temps après. Son épouse fut incarcérée au Bon Pasteur de Nantes.
4415 - François-Aimé David de Tinguy, chevalier, émigré, époux d'Olympe-Aimée Le Boeuf des Moulinets, qui mourut, le 23 novembre 1795, dans la campagne d'Outre-Loire de l'armée vendéenne.
4416 - Roch Chateigner, chevalier de Saint-Louis, maréchal de camp dans les armées du roi, mort pendant l'émigration.
4417 - Sa femme, Catherine-Françoise Chilleau, guillotinée en 1793.
4418-4421 - Son frère aîné, Jean-Henri, marquis de Chasteigner, seigneur de la grollière et chevalier de Saint-Louis, mort le 27 janvier 1793, laissant : 1° Jean-René-Henri, qui fut guillotiné, en 1793 ; 2° Louis-Gabriel, chevalier de Saint-Louis, émigré, officier supérieur de l'armée des Princes ; 3° Charles-Louis, émigré, soldat de l'armée des Princes, blessé d'un coup de sabre, le 5 décembre 1793
4422 - Samuel-François-Marie de Lespinay, chevalier, seigneur de la Roche-Boulogne, émigré d'abord, puis officier de l'armée vendéenne, sous les ordres de Charette, mortellement blessé à la Chabotterie, le 23 mars 1796.
4423 - Son frère, Charles-Pierre, officier de Charette, également blessé dans le bois de la Chabotterie, fait prisonnier, condamné à mort et exécuté, à Montaigu, le 7 avril 1796.
4424 - Son oncle, Louis-Jacob de Lespinay, officier dans l'armée vendéenne, fait prisonnier et condamné, le 4 janvier 1796, à la détention jusqu'à la paix, avec plusieurs autres chefs de l'armée catholique.
4425 - Charles-René Goullard du Retail, chevalier, seigneur de la Touche, enseigne de vaisseau, émigré et combattant de l'armée des Princes.
4426 - Son frère, Louis-Augustin, émigré, chef d'escadron et combattant aussi de l'armée des Princes.
4427 - Jean-François-Marie Guitter, 39 ans, agriculteur près Rocheservière, "aristocrate, éprouvant des répugnances à faire son service dans la garde nationale", condamné à la déportation à vie, le 22 février 1794.
4428 - Charles Héroux, 28 ans, perruquier, "ci-devant lieutenant de la garde nationale, vu souvent avec les brigands, en relations avec les chefs et des courriers des Vendéens", condamné à mort à Nantes, le 4 mai 1794.
4429 - Thérèse Pierache, épouse d'Edme Lelièvre, née à Douai, en Flandre, 43 ans, lingère à Saint-Christophe-la-Chartreuse : "a donné à boire et à manger aux brigands ; 2° a dit à Rocheservière, un jour de foire : "que voulez-vous de ces b... de patriotes - et ajouta : "Je les expédierais bien moi-même, donnez-moi une broche" ; 3° a été trouvée avec des billets ainsi conçus : "Ordre à Thibaud de remettre le fusil que Lelièvre a caché et s'il ne le remet pas, il sera puni exemplairement. A Legé, le 29 mai. Signé : Pierre Giraud, commandant". - "De par le Roi, le Comité de Rocheservière fait défense de prendre et de piller aucun effet chez Mme Lelièvre ; sans quoi, ils seront punis sévèrement. Rocheservière, le 25 janvier 1793. Signé : de Goulaine".
"Le mari de l'accusée était un chef de brigands, qui a condamné, fait massacrer et attacher à l'arbre de la liberté 27 patriotes emprisonnés à Rocheservière ; elle est suspecte d'avoir participé aux dits assassinats et de n'être venue dans le département que pour être l'agent des insurgés". - Condamnée à mort par le tribunal criminel de Nantes, installé au Bouffay, le 26 décembre 27 septembre 1793.
4430 - Pierre Epiard, 25 ans, laboureur, de la Grolle, condamné à mort par le tribunal révolutionnaire de Nantes, le 11 février 1794, "pour avoir été à la tête des brigands le 19 mars ; pour avoir été leur courrier et s'être vanté d'avoir tué le citoyen Barreau ; pour avoir arrêter les membres de la municipalité de Rocheservière".
4431 - Pierre Mercier, maçon, 38 ans, né et domicilié à Rocheservière, incarcéré à Nntes "pour avoir feint de vendre des souliers".
D'après les Chroniques paroissiales, qui doivent leurs renseignements à l'obligeance de M. de Goué de la Chabotterie, nous allons compléter le martyrologe de Rocheservière par la liste suivante :
4432 - Pierre Gracineau, marié, de Rocheservière, 36 ans, tué par l'ennemi.
4433 - Charles Payrodeau, de Saint-Christophe, 34 ans, décédé au combat de Luçon.
4434 - Jean Payrodeau, de Saint-Christophe, 25 ans, décédé au combat de Luçon.
4435 - Louis Grézeau, marié, de la Grolle, 33 ans, disparu au combat de Luçon.
4436 - Aimé Airieau, de la Grolle, 17 ans, disparu au combat de Luçon.
4437 - Pierre Simoneau, marié, de Rocheservière, 51 ans, disparu au combat de Luçon.
4438 - René Bertin, de la Grolle, 37 ans, disparu au combat de Luçon.
4439 - Jean Parois, marié, de la Grolle, 27 ans, disparu au combat de Luçon.
4440 - François Grilleau, marié, de Rocheservière, 53 ans, disparu au combat de Luçon.
4441 - Jacques Le Doux, de la Grolle, 17 ans, disparu au combat de Luçon.
4442 - Pierre Hervé, marié, de Rocheservière, 52 ans, disparu au combat de Luçon.
4443 - Pierre Chagneau, marié, de Rocheservière, 40 ans, disparu au combat de Luçon.
4444 - Jean Chagneau, de Rocheservière, 17 ans, disparu au combat de Luçon.
4445 - Pierre Buet, de la Grolle, 32 ans, disparu au combat de Luçon.
4446 - Pierre Jagueneau, de la Grolle, 21 ans, disparu au combat de Luçon.
4447 - Pierre Bizet, de la Grolle, 35 ans, tué par l'ennemi.
4448 - Pierre Chauvet, de Rocheservière, 30 ans, tué par l'ennemi.
4449 - Michel Brochard, marié, de Saint-Christophe, 63 ans, tué par l'ennemi.
4450 - Pierre Epiard, marié, de la Grolle, 61 ans, tué par l'ennemi.
4451 - Jean Buet, marié, de la Grolle, 67 ans, tué par l'ennemi.
4451 - Marie Jaunet, femme de François Biret, de la Grolle, 68 ans, tuée par l'ennemi.
4452 - Nicolas Mandin, marié, de Rocheservière, 53 ans, tué par l'ennemi.
4453 - Mathurin Caillaud, marié, de Rocheservière, 55 ans, tué par l'ennemi.
4454 - Madeleine Coffin, veuve du précédent, 53 ans, tuée par l'ennemi.
4455 - Jean Teneau, marié, de la Grolle, 32 ans disparu.
4456 - Mathurin Bossis, marié, de Rocheservière, 39 ans, tué par l'ennemi.
4457 - André Hervé, marié, de la Grolle, 57 ans, tué par l'ennemi.
4458 - François-Jean Mercière, de Rocheservière, 31 ans, tué pr l'ennemi.
4459 - Françoise Baudoin, veuve de Mre Florent-Samuel de Lespinay, chevalier, seigneur de la Roche-Boulogne, de la Grolle, 71 ans, décédée à la Flèche, le 17 décembre 1793, à la suite de l'armée catholique d'Anjou.
4460 - Pierre Mignet, marié, de Rocheservière, 49 ans, disparu.
4461 - Jean Barreteau, de Rocheservière, 25 ans, tué par l'ennemi.
4462 - Armel Angibaud, marié, de Rocheservière, 60 ans, tué par l'ennemi.
4463 - Alexis Guilloton, marié, de Rocheservière, 25 ans, disparu au combat de Machecoul.
4464 - Jean Hervé, de la Grolle, 26 ans, tué par l'ennemi.
4465 - Françoise de Lespinay, femme de Mre Pierre-Léon Le Boeuf, chevalier, seigneur de Boispoteau, etc., 45 ans, décédée au bourg de Blain, le 4 février 1794, à la suite de l'armée catholique d'Anjou.
4466 - René Naulin, veuf, de la Grolle, 47 ans, tué par l'ennemi.
4467 - Magdeleine Rousseau, femme de Charles Bourmaud, de la Grolle, 24 ans, tuée par l'ennemi.
4468 - Magdeleine, leur fille, 15 mois, tuée par l'ennemi.
4469 - François Biret, veuf, de la Grolle, 67 ans, tué par l'ennemi.
4470 - Pierre Airieau, de la Grolle, 5 ans, tué par l'ennemi.
4471 - Louis Graizeau, de la Grolle, 63 ans, tué par l'ennemi.
4472 - Jean Voyneau, marié, de la Grolle, 46 ans, tué par l'ennemi.
4473 - Jeanne Cavoleau, femme du précédent, 43 ans, tuée par l'ennemi.
4474 - Anne Francheteau, femme de François Papin, de la Grolle, 27 ans, tuée par l'ennemi.
4475 - Mathurin Relet, de la Grolle, 55 ans, tué par l'ennemi.
4476 - Jean Ayrieau, veuf, de la Grolle, 72 ans, tué par l'ennemi.
4477 - Pierre Rambaud, veuf, de la Grolle, 32 ans, tué par l'ennemi.
4478 - Mathurin Brisson, veuf, de la Grolle, 63 ans, tué par l'ennemi.
4479 - Marie Brisson, femme de Jean Bellaudeau, de la Grolle, 64 ans, tuée par l'ennemi.
4480 - Catherine Brisson, de la Grolle, 60 ans, tuée par l'ennemi.
4481 - Pierre Daherand, veuf, de la Grolle, 77 ans, tué par l'ennemi.
4482 - Jacquette Douhaud, veuve de Louis Gouineau, de la Grolle, 61 ans, tuée par l'ennemi.
4483 - Jean Jarreau, marié, de la Grolle, 60 ans, tué par l'ennemi.
4484 - Jeanne Jupé, de la Grolle, 65 ans, tuée par l'ennemi
4485 - Germain Ayrieau, veuf, de la Grolle, 69 ans, tué par l'ennemi.
4486 - Louise Mouillé, de la Grolle, 59 ans, tuée par l'ennemi.
4487 - Louise Laidet, de la Grolle, 35 ans, tuée par l'ennemi.
4488 - Marie Beauchêne, veuve de Pierre Bidet, de la Grolle, 44 ans, tuée par l'ennemi.
4489 - Victoire Bidet, de la Grolle, 15 ans, tuée par l'ennemi.
4490 - Françoise Michaud, veuve Pinaud, de la Grolle, 43 ans, tuée par l'ennemi.
4491 - Jeanne Papin, de la Grolle, 4 ans, tuée par l'ennemi.
4492 - Marie Lorteau, veuve de Jean Faverieau, de Rocheservière, 66 ans, tuée par l'ennemi.
4493 - Marie Faverieau, femme de Nicolas Gracineau, de Rocheservière, 33 ans, tuée par l'ennemi.
4494 - Françoise Guillemain, de Rocheservière, 60 ans, tuée par l'ennemi.
4495 - Anne Landrieau, femme de Mathieu Gloulé, de Rocheservière, 22 ans, tuée par l'ennemi.
4496 - Jeanne Lièvre, veuve Lévêque, de Rocheservière, 60 ans, tuée par l'ennemi.
4497 - Jean Grillaudeau, marié, de Rocheservière, 69 ans, tué par l'ennemi.
4498 - Louis Daniceau, marié, de Rocheservière, 60 ans, tué par l'ennemi.
4499 - Marie Lorteau, veuve de Jacques Savarieau, de Rocheservière, 70 ans, tuée par l'ennemi.
4500 - Jeanne Lorteau, veuve de Jean Potier, de Rocheservière, 68 ans, tuée par l'ennemi.
4501 - Pierre Bézieau, veuf, de Rocheservière, 60 ans, tué par l'ennemi.
4502 - Jeanne Coutaud, femme de Jean Mandin, de Rocheservière, 28 ans, tuée par l'ennemi.
4503 - Jean Gracineau, de Rocheservière, 6 ans, enlevé par l'ennemi.
4504 - Pierre Monnereau, de Saint-Christophe, 19 ans, tué par l'ennemi.
4505 - Pierre Naud, de la Grolle, 26 ans, disparu à la bataille du Noir.
4506 - Jacques Bouland, de Rocheservière, 20 ans, disparu à la bataille de la Roche.
4507 - Marguerite Mauvillain, de la Grolle, 75 ans, tuée par l'ennemi.
4508 - Augustin Bernon, de Saint-Christophe, 19 ans, tué par l'ennemi.
4509 - Jean Lorneteau, de Saint-Christophe, 50 ans, tué par l'ennemi.
4510 - Jean Grasset, marié, de la Grolle, 34 ans, tué par l'ennemi.
4511 - Jeanne Gourmaud, veuve de Louis Danieau, de Rocheservière, 64 ans, tué par l'ennemi.
4512 - Charles Mercière, marié, de Rocheservière, 35 ans, tué par l'ennemi.
4513 - Etienne Hermouet, de la Grolle, 34 ans, tué par l'ennemi.
4514 - Etienne Bossis, de Rocheservière, 72 ans, tué par l'ennemi.
4515 - Jean Etourneau, marié, de Rocheservière, 62 ans, tué par l'ennemi.
4516 - Jeanne Boussonnière, femme de Louis Parois, de la Grolle, 69 ans, tuée par l'ennemi.
4517 - Marie Michaud, veuve de Jean Buet, de la Grolle, 69 ans, tuée par l'ennemi.
4518 - René Baril, de la Grolle, 22 ans, tué par l'ennemi.
4519 - Jean Gard, veuf, de Rocheservière, 69 ans, tué par l'ennemi.
4520 - Anne Merlet, de la Grolle, 18 ans, tuée par l'ennemi.
4521 - Pierre Parois, de la Grolle, 32 ans, tué par l'ennemi.
4522 - Jean Hamelin, de la Grolle, 30 ans, tué par l'ennemi.
4523 - Louis Arnaud, marié, de la Grolle, 85 ans, tué par l'ennemi.
4524 - François Bellaudeau, veuf, de Rocheservière, 45 ans, tué par l'ennemi.
4525 - Louise Roberteau, veuve de Pierre Mandin, de Rocheservière, 76 ans, tuée par l'ennemi.
4526 - Mathurin Renaud, de Rocheservière, 32 ans, mort d'une blessure au bras au combat de Palluau.
4527 - Marie Lainé, femme de Pierre Dobigeon, de la Grolle, 66 ans, enlevée par l'ennemi.
4528 - Louise Dobigeon, de la Grolle, 10 ans, enlevée par l'ennemi.
4529 - Marie Naulin, de la Grolle, 34 ans, enlevée par l'ennemi.
4530 - François Lorteau, marié, de Rocheservière, 72 ans, tué par l'ennemi.
4531 - Charles Dobigeon, marié, de la Grolle, tué par l'ennemi.
4532 - Jean Bériaud, de Saint-Christophe, 46 ans, tué par l'ennemi.
4533 - Jacques Rousseau, de Saint-Christophe, 40 ans, tué par l'ennemi.
4534 - Jean Rousseau, de Saint-Christophe, 35 ans, tué par l'ennemi.
4535 - Pierre Chauvet, de Rocheservière, 30 ans, tué par l'ennemi.
4536 - M. du Lac, originaire du Languedoc, chef de la division de Vieillevigne, 23 ans, décédé au château de la Touche des suites de ses blessures.
4537 - André Gaborieau, de la Grolle, 23 ans, tué par l'ennemi.
4538 - Louis Marion, de la Grolle, 52 ans, disparu.
4539 - Jeanne Maslard, épouse du précédent, 60 ans, disparue.
4540 - Pierre Marion, 20 ans, disparu.
4541 - Sébastien Barreteau, 47 ans, de Rocheservière, disparu à l'Île de Bouin.
4542 - Jean Marion, 27 ans, disparu.
SAINT-ANDRÉ-TREIZE-VOIES
4543 - Joseph Lequimener, originaire de la Loire-Inférieure, ancien vicaire de Vieillevigne, curé de Saint-André. Après avoir refusé le serment, il se retira à Mesquer, sa paroisse natale, où il fut arrêté et de là conduit à Guérande, lieu de sa détention. L'arrestation du proscrit eut pour conséquence immédiate une perquisition dans la maison qu'il habitait et les révolutionnaires y mirent une main sacrilège sur l'autel et la pierre sacrée, qui servait chaque matin au ministre de Dieu.
4544 - Antoine Peigné, vicaire. Il était originaire de la Chapelle-Basse-Mer (diocèse de Nantes). Ayant refusé d'adhérer à la Constitution civile du clergé, il dut se réfugier dans son pays natal. Au bout de dix mois, passés dans des alertes continuelles et des angoisses toujours grandissantes, il fut arrêté à la Guyonnière, chez Mme de la Gournerie, le 19 février 1793, et envoyé à la prison des Carmélites de Nantes. Sa santé était déjà très altérée et il mourut après quelques mois d'emprisonnement.
4545 - D'après le manuscrit de l'abbé Gillier, vicaire de Legé, inhumation de Pierre Fort, natif du Pré-Maugerie en Saint-André, âgé de 25 ans, mort des suites d'une blessure reçue, le 30 avril, au combat de Legé.
4546 - Charles Barreteau, de la Gestière, 16 ans, tué au combat de Challans, le 20 mai 1793. Témoins, Pierre Chanson et Louis Couvreur, commandant.
4547-4549 - Jean-François Barreteau, époux de Julie-Madeleine Graton, né à Legé, maçon, demeurant à Isereau, paroisse de Saint-André, commandant la division de Vieillevigne. Fait prisonnier, il fut condamné à mort par le tribunal de Nantes, le 28 décembre 1793, à l'âge de 28 ans. Le jugement indique les motifs suivants : "Chef de brigands, a menacé plusieurs patriotes de les tuer ; commandant à cheval une troupe de brigands, à l'attaque de Nantes ; partisan de la royauté ..." - Sa femme, âgée de 30 ans, fut enlevée par l'ennemi, avec sa fille, âgée de 4 mois et jetée dans les prisons de Nantes.
4550 - François Ganachaud, notable, commissaire des Vendéens, condamné à mort par le tribunal de Nantes, le 4 décembre 1793. Sa condamnation fut ainsi motivée : "Qualifié de commissaire des rebelles dans des billets datés de Vieillevigne et de Saint-André (15 avril et 4 juin) a fait partie du comité de Vieillevigne et s'est montré d'une grande sévérité à l'égard des patriotes."
4551 - N. Cougnon, de Saint-André, nommé dans plusieurs ouvrages comme ayant été condamné à mort, en qualité de brigand de la Vendée, par le tribunal de Nantes, le 3 janvier 1794.
L'HERBERGEMENT
4552 - Jean Prouteau, 25 ans, boucher, emprisonné, pour avoir pris part aux troubles de la Vendée, le 22 avril 1794 et maintenu en état d'arrestation jusqu'à plus ample informé par jugement de la commission Lenoir, à Nantes, le 11 mai 1794.
MORMAISON
Parmi les victimes du grand massacre des Lucs, le 28 février 1794, nous trouvons :
4553 - Perrine barret, veuve de Pierre Charruau, 38 ans.
4554 - Marie-Anne Charruau, sa fille, âgée de 4 ans.
4555 - Marie Charruau, sa deuxième fille, âgée de 2 ans.
4556 - Marie Mandin, femme de René Pogu, 56 ans.
4557 - Marie Pogu, sa fille âgée de 20 ans.
4558 - Marie Grézaud, fille de Jean, demeurant au bourg, âgée de 20 ans.
4559 - Marie-Anne Rousseau, veuve de Louis Giraud, 54 ans, au Peuplier.
4560 - Marie-Anne Giraud, sa fille, âgée de 8 ans.
SAINT-PHILBERT-DE-BOUAINE
4561 - François Morisson, tonnelier, condamné à mort, par le tribunal de Nantes, le 14 décembre 1793, "pour avoir pris part à des attroupements dans la commune ; fait prisonnière la femme Modeste Douin, ainsi qu'une autre femme, à laquelle il prit cent cinquante livres ; et menacé de brûler la cervelle au citoyen Neau."
4562 - Etienne Tuboeuf, 24 ans, condamné à mort, par les mêmes juges, le 6 janvier 1794, pour avoir servi dans les rangs de l'armée vendéenne.
4563 - Mathurin Roquet, âgé de 54 ans, emprisonné à Paimboeuf, jusqu'à plus ample informé, par la commission Lenoir, le 1er avril 1794, et condamné à mort, le 7 du même mois, par le même tribunal de Nantes.
4564 - Jeanne Harrouet, âgée de 39 ans, journalière, complice des vendéens, exilée par la Commission Bignon, dans une localité, désignée plus tard.
4565 - Louis Bossard, du village de la Biretière, âgé de 35 ans, tué au combat de Legé, le 30 avril 1793, et inhumé le lendemain, dans le cimetière du dit Legé.
L. TEILLET
AD85 - Semaine Catholique du Diocèse de Luçon - 1904 à 1915