CERNUSSON (49) - RENÉ SORIN, CURÉ (1734-1793) - L'ÉGLISE

La paroisse de Cernusson était desservie par l'abbé Jacques Traversain, quand en avril 1759, est arrivé Monsieur René Sorin. Il fut tout d'abord prêtre-vicaire, puis à partir de novembre 1761, curé du lieu.

Peu avant l'arrivée de l'abbé Sorin, le 11 octobre 1758, l'abbé Traversain fut parrain de la grosse cloche nommée Claudine-Jacquinne.

Le onze octobre mil sept cent cinquante huit a été par moy Curé de Faveraye soussigné par commission à moy accordée par Monseigneur l'Évêque de La Rochelle, bénie la grosse cloche de cette paroisse ; a été parrain, Messire Jacques Traversain, curé de ce lieu, et marraine, Demoiselle Claudine Banchereau, épouse de Messire Mathieu Bloin, marchand, qui luy ont donné le nom de Claudine Jacquinne ; En présence de Messire Pierre Dozel, Curé de Trémont, de Louis-Guillaume Garry, de Messire Gabriel-René Tatin, vicaire de Faveraye, après ont signé avec nous. (Suivent signatures) [Une autre grosse cloche, nommée Louis par Haut et Puissant Missire D'Aubigné, chevalier Seigneur de cette paroisse, avait été baptisée le 2 novembre 1699.]

L'abbé Sorin cesse de rédiger les registres paroissiaux à partir du 19 janvier 1790, ensuite il n'y a plus de registres jusqu'au 15 décembre 1792 qui sont alors tenus par Louis Berthelot, officier public de Cernusson. On peut y lire en dernière page : "Les actes de naissans et de morst ont esté anregistré en la parroisse de Montillié et de Trémont depuis le mois de janvié jusquau quinze de décembre qui ont esté porté à ce regisse, fait par nous officié publique de cette parroisse, Berthelot."

René Sorin, qui était né au Longeron (1), refusa le serment, mais les électeurs du district ne nommèrent point de curé constitutionnel à sa place, parce que la paroisse fut supprimée par la loi du 19 octobre 1791.

M. Sorin refusa d'obéir à l'arrêté du 1er février 1792 qui obligeait tous les prêtres insermentés à venir résider à Angers ; il se cacha en Vendée, passa la Loire avec l'armée catholique et royale le 18 octobre 1793, et mourut à la déroute du Mans (12 décembre 1793).

L'Anjou Historique - mars 1916 - (A16, N5)

(1) L'abbé Sorin est né au Longeron, probablement le 19 septembre 1734, s'il s'agit bien de notre personnage ; ainsi, il serait décédé à l'âge de 58 ans. (AD49 - Registres paroissiaux du Longeron)

Il paraît bien que l'église de Cernusson ne fut d'abord qu'une chapelle seigneuriale dédiée à Saint Nicolas. Le seigneur de Cernusson était fondateur en l'église de Montilliers et le sort de cette église était étroitement lié à celui de Cernusson. Toutes deux passèrent au début du XIe siècle, à St-Florent de Saumur et relevaient déjà de l'abbaye quand un chevalier de Cernusson, nommé Hubert, fils de Bonette, donna vers 1100 à St-Florent une borderie située entre les deux églises. La chapelle de Cernusson était desservie par un religieux. Ce n'est qu'à la fin du XVe siècle (vers 1460) qu'elle fut détachée de Montilliers, avec la permission du prieur et du curé, et eut droit à cimetière et fonts baptismaux distincts. De nombreuses fondations vinrent alors l'enrichir jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Plusieurs chapelles étaient desservies dans l'église, en particulier celle de Saint Ambroise. Il est à noter que la paroisse de Cernusson était à l'origine du diocèse de Poitiers, en 1317 du diocèse de Maillezais, transféré en 1648 à La Rochelle.

En 1810, elle avait besoin de réparations, mais la commune était trop pauvre. 

L'Église, dédiée à Saint Nicolas (succursale 26 décembre 1804), a été complètement modernisée en 1833. En 1838, la nef a été allongée d'un tiers (en reportant la façade 5 m plus à l'ouest), le grand portail abattu, la voûte refaite en plafond de bois, le clocher carré, flanqué aux angles de contreforts plat, reconstruit avec l'aide des charrois gratuits des métayers. - L'autel date de 1839 et a été, à cette époque, reporté sous l'arcade centrale. Une statue neuve de Saint-Joseph a remplacé en 1862 celle de Saint Ambroise, patron de l'autel secondaire, que représente un ancien tableau, relégué dans la nef ; au fond du choeur, un autre tableau de Saint Nicolas avec les trois enfants. Les stalles proviennent de l'église de Soulaines.

La paroisse existe avec église desservie par un prêtre dès au moins le milieu du XIe siècle, sans que l'origine en soit autrement connue. (AD49 - Dictionnaire de Maine-et-Loire)