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La Maraîchine Normande
21 octobre 2016

BEUXES (86) ANGERS (49) - M. JEAN-BAPTISTE DE BEAUVOLLIER, CHEVALIER, AIDE-DE-CAMP DE LESCURE (1774-1794)

M. DE BEAUVOLLIER, AIDE-DE-CAMP DE LESCURE, GUILLOTINÉ A ANGERS


Le 9 janvier 1794, Jean de Beauvollier, dit Valot, âgé de 19 ans, né à Beuxes (Vienne), comparut devant le comité révolutionnaire d'Angers :

Depuis quand êtes-vous dans l'armée des brigands ? - Depuis l'affaire de Thouars, où je fus fait prisonnier. Ayant été libre par eux ou de les suivre, ou de me retirer comme tous les autres prisonniers, je restai parmi eux après avoir prêté le serment de ne jamais porter les armes contre eux et d'être fidèle au roi. Alors ils me donnèrent un cheval et des armes. Je les suivis aux batailles qu'ils livrèrent dans la Vendée, passai la Loire avec eux et les accompagnai dans toutes leurs marches contre-révolutionnaires. J'ai été blessé à Granville, et depuis ce temps je suis resté dans une voiture, sauf l'instant où je pris un cheval pour me sauver.

Avez-vous des parents mâles ou femelles dans l'armée des brigands ? - Non. J'ai un frère au service de la république dans le régiment de Touraine, un autre épicier à Nantes.

Avez-vous connu dans la Vendée MM. Donnissan, Lescure, d'Autichamp, Des Essarts, et avez-vous eu des correspondances avec eux ? - Je les ai connus comme généraux, mais je n'ai pas eu de correspondance avec eux.

Le lendemain, 10 janvier, il fut conduit de nouveau devant le Comité :

Quel motif a pu vous engager à nous cacher la vérité dans votre dernier interrogatoire, surtout par rapport au nom de Turpineau que vous vous êtes donné, lorsque nous savons que vous avez réellement celui de Beauvollier. - J'ai dit la vérité. Turpineau est mon nom ; mais j'ai un frère du premier lit, nommé Beauvollier. Moi je suis fils de Turpineau, époux en secondes noces de la mère de Beauvollier.

Ce frère dit Beauvollier n'est-il pas dans l'armée des brigands, et quel emploi a-t-il ? - Beauvollier, mon frère, âgé d'environ 32 ans, est effectivement dans l'armée catholique. Il est trésorier de l'armée. Il a une femme et une fille. Il a passé la Loire avec eux, mais je ne l'ai pas vu depuis l'affaire de Granville.

Beauvollier père de votre frère était-il noble ? - Oui, mon père Turpineau ne l'est pas.

Reconnaissez-vous la signature apposée à un prétendu billet de cinq livres pour celle de votre frère Beauvollier ? - Oui.

Le 11 janvier, le même comparut devant la Commission Militaire, siégeant aux Jacobins :

Quels sont vos nom, âge, qualité et demeure ? - Jean Beauvollier dit Valot, âgé de 19 ans, natif de Beuxe, district de Loudun, ci-devant noble.

Êtes-vous ce beauvollier si connu parmi les brigands pour un de leurs chefs et leur trésorier ? - C'est mon frère. Je ne sais ce qu'il est devenu depuis l'affaire de Granville.

Dans quel endroit l'avez-vous quitté ? - Je ne l'ai pas vu depuis Granville.

Vous êtes-vous présenté à l'attaque d'Angers ? - Non ; j'étais dans une voiture.

Où avez-vous reçu la blessure que vous portez ? - A Granville.

N'avez-vous pas été avec Langlois dans les bois de Bourgueil ? - Non. Langlois n'a jamais été chef ; il était dans les vivres.

N'est-il pas votre parent ? - C'est mon beau-frère.

Quel grade aviez-vous dans ce rassemblement de bandits ? - J'étais aide-de-camp de Lescure avant sa mort, et depuis j'ai été chef de division.

Quelle était votre intention en prenant parti dans ce rassemblement contre-révolutionnaire ? - Mon intention était d'avoir un roi.

N'avez-vous pas réfléchi qu'il y avait plus de quatre-vingts départements contre celui de la Vendée ? - J'étais trop jeune pour faire cette réflexion.

Aviez-vous une cocarde blanche ? - Je l'ai portée quelquefois.

Quel était l'habit d'uniforme pour les aides-de-camp ? Il n'y en avait aucun.

A quel endroit avez-vous prêté serment à un prétendu Louis XVII ? - A Thouars.

A combien de combats vous êtes-vous trouvé contre l'armée de la République ? - A 30 ou 35.

A quel nombre se montaient les forces des brigands ? - Ils ne l'ont jamais su.

Votre frère qui signait toutes les proclamations des brigands, en était-il le rédacteur ? - Je n'en sais rien. Des Essarts en faisait beaucoup ainsi que le curé de Saint-Laud.

Est-ce le père ou le fils Des Essarts ? - Les deux.

Pouvez-vous nous dire quelles correspondances ils avaient avec l'intérieur et l'extérieur ? - Ils n'en avaient aucune. On avait cru que les généraux de la République la trahissaient, mais il n'en est rien. Ils n'ont eu d'autres relations qu'avec les Anglais à Dol, où ils leur envoyèrent des députés pour demander de quelle espèce de secours ils avaient besoin.

Les brigands ont-ils forcé les femmes à les suivre ? - Non.

Pour exciter le courage des brigands, n'aviez-vous pas des prêtres pour les pérorer ? - Non. Ils se tenaient dans les paroisses plutôt qu'à l'armée, excepté le curé de Saint-Laud qui leur parlait quelquefois.

Savez-vous ce qu'il est devenu ? - On m'a dit qu'il a été guillotiné ici avec l'évêque d'Agra.

Que faisiez-vous avant d'aller avec les brigands ? - Je demeurais chez mon frère et ne faisais rien.

Séance tenante, M. de Beauvollier fut condamné à mort, et guillotiné le même jour, 11 janvier 1794, à 3 heures du soir, sur la place du Ralliement.

Motifs de sa condamnation à mort :

1) Avoir eu des intelligences avec les brigands de la Vendée ;

2) avoir pris les armes contre la république et servi volontairement parmi les brigands de la Vendée, en qualité d'aide-de-camp de Lescure, un de leurs principaux chefs ;

3) avoir encore, de son propre mouvement, prêté serment de fidélité à un prétendu Louis XVII et maintenu ce serment, en assistant à tous les combats qui se sont livrés contre les armées de la république et la bande de scélérats de la Vendée ;

4) avoir provoqué au rétablissement de la royauté et à la destruction de la république française.

L'Anjou Historique - Sixième année - n° 5 - Mars-Avril 1906


 

BEAUVOLLIER BOIS VOLIER

Cette maison noble et ancienne, dont les membres se sont distingués dans les guerres de Vendée, tire son origine, dit le chevalier L'Hermite (Inventaire de Touraine), des vieilles masures du château de Beauvollier, paroisse Sainte-Julitte près Obterre ; la branche aînée s'étant éteinte, les cadets de cette maison, seigneurs des Mallardières en Loudunais, ne peuvent justifier par titres leur généalogie que depuis l'an 1370. M. Lainé, (Dictionnaire véridique des origines), ne fait remonter la branche poitevine des Mallardières qu'à Gilles de Beauvollier, vivant en 1505.

BEAUVOLLIER BLASON


Blason. - De Beauvollier : "de gueules à deux fers de lance mornés et contrepointés d'argent, posés en pal." (Inventaire de Touraine) - Les membres de cette famille étaient collateurs de la chapelle des Thaureaux, à Loudun.

BRANCHE DES MALLARDIÈRES

- BEAUVOLLIER (Gilles de), Ec., Sgr des Mallardières, second fils de Jean, seigneur des Mallardières, et de Jeanne de Lespinay, épousa Catherine de Messemé, fille de Christophe, Ec. seigneur de la Tour-Legat, et de Antoinette Pellisier. Le 27 octobre 1502, il vendait, de concert avec sa femme, à son beau-frère de Messemé, les droits qu'ils avaient dans les successions desdits Christophe et de son épouse. Il épousa en secondes noces, le 14 juillet 1505, Renée Fidélis, fille d'Ambroise, Ec., seigneur de Ferroles, et de Catherine de Langres. Il eut pour enfant GUILLAUME, qui suit.

- BEAUVOLLIER (Guillaume de), Ec., seigneur des Mallardières, archer de la garde du Roi sous M. de Chavigny, fut présent, le 22 juillet 1539, au contrat de mariage de sa cousine Catherine de Beauvollier avec Antoine Navintault ; il épousa, par contrat passé à l'Île-Bouchard, le 21 juillet 1533, Gabrielle de Razilly, fille de feu Georges, Ec., seigneur de Beauchêne et de la Fuye en Loudunais, et de Louise de Monléon, dont il eut :

- BEAUVOLLIER (Louis de), Chev. seigneur des Mallardières et de Marigny, homme d'armes de la compagnie du Marquis de Rothelin devant la Rochelle le 27 mai 1573, gouverneur de Montreuil-Bellay le 24 juin 1585, gentilhomme ordinaire, puis conseiller et maître d'hôtel de la maison de Marie de Bourbon, fut un des cent gentilshommes de la maison du Roi sous la charge de M. de Chavigny, comme on le voit par le certificat de ce dernier du 5 février 1588. Il assista avec sa femme, le 21 septembre 1596, au contrat de mariage de leur fille Renée. Il épousa, par contrat du 27 juin 1572, (Langlois, notaire à Orléans), Marie de Bousonval, fille de feu René, Ec., seigneur de Gondreville, paroisse d'Andouville en Beauce, et de Marie d'Ays, dont il eut : 1° Émery, qui suit ; 2° Anne, mariée, par contrat du 8 novembre 1584, à Claude de Lestenou, Ec., seigneur de Boufféré ; 3° Renée, mariée, par contrat du 21 septembre 1596, à Claude des Sorbiers ; elle partagea avec son frère le 22 décembre 1607.

- BEAUVOLLIER (Émery de), Ec., seigneur des Mallardières, de Marigny et du Grand-Lésigny, intendant et maître d'hôtel du duc de Longueville, par brevet du 23 décembre 1594.

Voulant aider son beau-frère François de Razilly dans son essai de colonisation à Maragnan, le 20 juillet 1611, il vendit à réméré, conjointement avec lui et en se portant fort de leurs femmes, à Jacques Poitraz, Ec., seigneur de Périers, la terre et seigneurie de Razilly, les Mallardières et la seigneurie de Lésigny, moyennant 800 l. Le 21 mars 1613, il rendit aveu à Jean-Louis de Rochechouart, Chev. des ordres du Roi, à cause de la Motte de Bauçay, de ses seigneuries des Mallardières et de Lésigny (cette dernière paroisse de Couzières près Loudun). Il avait épousé, le 10 septembre 1601, Marie de Razilly, fille de feu François, Chev. de l'ordre du Roi, gentilhomme de la maison du Roi, et de Catherine de Villiers, dont il eut : 1° Louis, qui suit ; 2° Catherine, qui épousa, par contrat du 11 novembre 1641, Joseph de Sornin, Ec., seigneur du Mazet ; elle fit partage avec son frère le 5 mai 1643 de la succession de leur mère ; 3° Marie, religieuse aux Ursulines de Loudun. En renonçant aux successions de ses père et mère, elle s'était réservé en faveur de son couvent une rente de 65 livres, remboursable à 1.050 l., et dont sa soeur Catherine eut la charge.

- BEAUVOLLIER (Louis de), Chev., seigneur des Mallardières et de Marigny, commença par servir au siège de la Rochelle, comme capitaine d'un petit navire de la brigade du Comte de Charost, prit part à la défaite des Anglais dans l'Île de Ré, au siège de Pignerolles, etc. ; servit également en Italie, en Savoie et en Lorraine, remplissant les fonctions de premier capitaine au régiment de Périgord ; vendit conjointement avec sa femme, le 16 mai 1654, à Pierre de Vaucelle, Chev., seigneur de la Bonnetière, la terre et seigneurie des Mallardières et le Grand et le Petit-Launay. Il épousa, par contrat passé à Saumur le 25 juin 1633, Renée de Razilly, fille de feu Abel, Ec., et de Madeleine Fardeau, dont il eut : 1° PIERRE, Ec., seigneur de la Ronde, qui, étant encore mineur, reçut, le 3 décembre 1653, un don de son grand-oncle Claude de Razilly ; il épousa : 1° le 6 août 1662, Marie Laurencin, fille de Bernard, avocat en Parlement et au siège présidial de Tours, et de Marie-Lucrèce Pallu ; bien que ce mariage eût été régulièrement contracté, les parents de sa femme en demandèrent la nullité ; 2° le 26 avril 1667, Marguerite Bonneau, fille de Louis, Ec., seigneur de la Ronde, et de feue Marguerite Baudry ; il fut tué au service du Roi dans la compagnie des Dauphins sans laisser d'enfants ; 2° FRANÇOIS, qui suit ; 3° PIERRE ; 4° JEHAN, 5° LOUIS, dont la destinée est ignorée.

- BEAUVOLLIER (François de), Ec. , seigneur des Mallardières et de Marigny, fut nommé, le 3 juillet 1675, lieutenant de la Compagnie franche des fusiliers du seigneur de la Brosse, et le 21 novembre 1677, lieutenant du Roi au gouvernement de la Fère. Il épousa, le 5 août 1669, à Loudun, Dina de Cordouan, fille de Georges, Chevalier, seigneur de St-Cyr, et de feue Louise de Farou-Sammarçolle, dont il eut : 1° JACQUES, qui suit ; 2° MARIE, baptisée le 22 juillet 1671 et reçue dans la maison de St-Cyr en 1687 ; 3° RENÉE, femme de Charles de Blosset, Ec., seigneur du Moulin-de-Chazais. Ils sont parrain et marraine, le 20 mars 1727, dans l'église de Montgauguier.

- BEAUVOLLIER (Jacques de), Ec. seigneur des Mallardières, baptisé le 29 mars 1686 à Sammarçolles, épousa, le 29 août 1728, Barbe-Louise Roy, fille de Louis, Ec., et de Barbe N..., dont il eut PIERRE, Ec., qui fut baptisé le 31 décembre 1734, et fut père des 3 frères Beauvollier que l'histoire de la Vendée place au rang de ses chefs les plus distingués :

PIERRE-LOUIS, Comte de Beauvollier, seigneur de Sammarçolles, ancien page de Louis XVI, né à Beuxes près Loudun, le 14 juin 1761, rejoignit en 1793 l'armée vendéenne, où le chevalier son frère l'avait précédé, et où il fut bientôt suivi par le plus jeune. Le comte fut nommé intendant et trésorier général de l'armée ; cet emploi de confiance si honorable l'affligea pourtant, parce que ces fonctions, se trouvant plutôt administratives que militaires, l'empêchaient trop souvent, à son gré, de partager les dangers de ses frères d'armes. Après s'être particulièrement distingué dans les trois guerres, il fut mis à la retraite avec le grade de maréchal de camp, à l'époque de la Restauration. Il avait été de ceux qui, à la reprise d'armes de 1815, avaient formé à Loudun un petit noyau de sujets dévoués aux Bourbons, qui se portèrent encore une fois dans la Vendée. M. de Beauvollier est décédé au Mans, le 11 mai 1842, laissant une fille de Marie-Julie Rolland, son épouse.

BEAUVOLLIER JEAN BAPTISTE BAPTEME

Le chevalier de BEAUVOLLIER JEAN-BAPTISTE, son frère puîné, fils de Messire Pierre de beauvollier et de dame Magdelaine Turpineau, baptisé à Beuxes le 10 janvier 1774, avait été nommé, dès les premiers rassemblements, commandant en second de l'armée dite du Poitou, et blessé à l'attaque de la Châtaigneraie, le 13 ou 14 mai 1793. Il fut encore blessé à Laval, et du nombre de ceux qui échappèrent lors de la déroute de Savenay. Il gagna avec quelques Vendéens la forêt de Garre ; mais, surpris par les républicains à Montrelais près Varades, et conduits à Angers, ils furent fusillés (?), le 22 nivôse an II (11 janvier 1794).

Le plus jeune, qui avait également donné, dans toutes les occasions, des preuves de la plus grande bravoure, a péri dans la retraite ou sur l'échafaud.

MM. de Beauvollier avaient deux soeurs : l'aînée, mariée à Laurent-François Langlois, ancien procureur du Roi aux eaux et forêts de Chinon, commissaire aux vivres dans l'armée vendéenne, l'autre, à N... Soudan.


(Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou - Tome premier, Beauchet-Filleau - 1891)

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