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La Maraîchine Normande
17 octobre 2016

LA TESSOUALLE - CHOLET (49) - UN CHEF VENDÉEN, PIERRE BOUSSION (1773-1826)

 

La Tessoualle église

C'est à la Tessoualle que Pierre-Jean-Baptiste Boussion naquit, le 24 septembre 1773, de Pierre Boussion et de Jeanne Grolleau.

BOUSSION NAISSANCE

A dix-neuf ans, il prit rang dans l'armée vendéenne et fut bientôt, par sa bravoure, nommé officier. Il se distingua tout particulièrement à la prise de Thouars (5 mai 1793). Avec l'armée catholique et royale, il passe la Loire le 18 octobre et est blessé à la bataille d'Entrammes (27 octobre).

Au retour de la désastreuse campagne d'Outre-Loire, M. Boussion est nommé secrétaire de l'armée d'Anjou et Haut Poitou et en même temps capitaine de cavalerie, comme le prouvent les deux Brevets signés le premier à Yzernay et le second à Maulévrier, le même jour, 23 juin 1794 :

Nous, général en chef et généraux surnuméraires des armées catholiques et royales dans la partie d'Anjou et Haut Poitou, connaissant la capacité du sieur Pierre Boussion fils, son zèle pour le rétablissement de l'autel et du trône, témoins de son courage dans les différents combats par nous livrés aux républicains, l'avons nommé secrétaire de notre armée, à la charge par lui d'en remplir les fonctions sous nos ordres, et de prêter entre nos mains le serment, de bien et fidèlement s'en acquitter, ordonnons aux officiers et soldats de notre armée de lui obéir en cette qualité, dans tout ce qu'il pourra leur commander de notre part, pour le service du Roi.
En foi de quoi, nous avons fait apposer le sceau du Roi et contre-signer par le major de l'armée.
Fait en conseil général militaire à Yzernay, le 23 juin 1794, l'an deuxième du règne de Louis XVII.
STOFFLET

Par MM. les Généraux,
GIBERT,
Secrétaire général de l'armée.
AU NOM DU ROI
Aujourd'hui 23 juin 1794, l'an deuxième du règne de Louis XVII, le général en chef et officiers généraux de l'armée catholique et royale dans la partie d'Anjou et du Haut Poitou, étant à Maulévrier, prenant une entière confiance en la valeur, courage, expérience en la guerre, vigilance et bonne conduite du sieur Pierre Boussion fils, secrétaire en second de l'armée, et en sa fidélité et affection au service du Roi, lui ont donné et octroyé, sous le bon plaisir du Roi et de Monsieur, régent du royaume, et fait expédier le présent brevet de capitaine de cavalerie, à la charge de continuer ses fonctions de secrétaire en second de l'armée, et en jouir aux honneurs, autorités, prérogatives, droits et appointements qui y appartiennent, tels et semblables dont jouissent ceux qui sont pourvus de pareilles charges. Lequel brevet mesdits sieur général en chef et officiers généraux, pour témoignage de leur volonté, ont signé de leur main et fait contresigner par moi, leur secrétaire général.
STOFFLET.
BERRARD.
DE ROSTAING.
LA BOUERE.
GIBERT, secrétaire général.

Inutile de dire que M. Boussion, prit part à la deuxième guerre de Vendée, depuis le 26 janvier 1796, jour Stofflet reprit les armes, jusqu'à la soumission de d'Autichamp le 25 mai suivant. On le trouve également lors de la troisième guerre de Vendée (1799-1800).

Nous arrivons à la quatrième guerre de Vendée en 1815. Quand M. de Cambourg présente Boussion au comte d'Autichamp : "Voici, dit-il, le plus fameux brigand de la Vendée". M. d'Autichamp le nomma chef de bataillon, commandant la place de Cholet. Nous donnons le brevet de sa nomination, signé à Beaupréau le 20 mai 1815 : - "Vu l'armement des habitants de la Vendée pour combattre les ennemis du Roi, nos lettres de commandement dans le département de Maine-et-Loire, et notre ancien titre de général de la Vendée, en l'absence du Roi et des Ministres ; après avoir l'avis du Conseil d'organisation de l'armée, nommons provisoirement M. Pierre-Jean-Baptiste Boussion à la place de chef de bataillon, commandant la place de Cholet. Il entrera sur-le-champ en fonctions. Nous invitons tous les officiers généraux, supérieurs et particuliers des autres armées royales et ordonnons à tous ceux qui sont sous nos ordres, de le reconnaître et le faire reconnaître en ladite qualité." Cette pièce est également signée de M. de Romain, chef de l'État-Major général.

M. Boussion n'usa de ses pouvoirs que pour rendre service à ses concitoyens et les préserver dans leur vie et dans leurs biens. Quand les Bonapartistes commandés par Travot rentrèrent dans Cholet, il fut arrêté et allait être fusillé, mais l'intervention de plusieurs Choletais le sauva de la mort.

La guerre de 1815, le comte Charles d'Autichamp, lieutenant-général des armées du Roi, commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, commandant l'armée royale Vendéenne d'Anjou, délivra à Boussion, le 2 septembre 1815, à son quartier-général du château du Lavoir (Neuvy-en-Mauges), le certificat suivant, signé également de M. de Romain : - "M. Pierre-Jean-Baptiste Boussion, qui prit les armes dans la Vendée à l'instant même où les habitants se soulevèrent contre le parti révolutionnaire, se trouva aux différentes batailles qui eurent lieu avant le passage de la Loire. Il passa ce fleuve avec une partie de l'armée vendéenne en qualité de premier capitaine de cavalerie. A la bataille d'Entrammes, il reçut une blessure grave dont il est resté infirme, et une autre à l'affaire des Cerqueux. Il a toujours servi avec valeur et distinction sous les ordres des généraux Stofflet, Charette et d'Autichamp jusqu'à la pacification de 1800. Depuis il a resté constamment attaché à la bonne cause. En 1815, il a beaucoup contribué par sa conduite et ses bons propos à la formation de la division de Cholet. A l'organisation, il a été nommé chef de bataillon commandant de la place à Cholet, et pendant toute la campagne, il a mis dans la fonction de sa place un zèle, une activité et un courage dignes des plus grands éloges."

Sur la demande de M. d'Autichamp, Pierre-Jean-Baptiste Boussion envoya, dans les derniers mois de 1815, à M. de Romain les noms des Vendéens de la division de Cholet qui méritaient des récompenses de la part de Louis XVIII :

Soyer aîné ; Soyer cadet, aide-de-camp.
Meleux, de Jallais, trésorier général ; Coulon, payeur général.
Barré, inspecteur de la division de Beaupréau, secrétaire au quartier général après l'entrevue de la Jaunais, ayant passé la Loire.
Joseph Gabard, de Mazières, lieutenant-colonel, aide-de-camp du général Stofflet breveté après l'entrevue de la Jaunais.
Baguenier-Désormeaux, de Maulévrier, chirurgien major, inspecteur des hôpitaux de l'armée d'Anjou.
René Papin, métayer, commissaire aux vivres du quartier général et de l'hôpital de la forêt.
Pierre Besson, d'Yzernay, maréchal expert du quartier général et de la division de Cholet, au grade de maréchal de logis.
Étienne Paineau dit La Ruine, de Cholet, tambour-major.
Louis Fortin, métayer à Cholet, courrier furet des généraux depuis le commencement de la guerre de Vendée jusqu'à cette époque.
Le sieur Harpin, canonnier chef de pièce, résidant au quartier général ; le sieur Rochais, de la Tessoualle, idem ; Pierre Viaud, de la Crilloire, idem.
Pierre Brémond, maréchal aux Échaubrognes, lieutenant de la division de Cholet (ayant le cerveau dérangé).
Baudry, de Mazières, major de la division, continué en 1799 ; Fonteneau, de Mazières, attaché à la division.
Pierre Gabiller, de Maulévrier, adjudant major de la division, continué en 1799.
Godet, de Vezins, adjudant de la division.
François Albert, de Toutlemonde, sous-adjudant.
Louis Supiot, lieutenant des dragons de la division de Cholet.
François Bodet, de la Séguinière, maréchal de logis.
Chasseurs de Stofflet
Jean Barbot, de Jallais, capitaine, continué en 1799.
Pierre Macé, de Cholet, lieutenant ; René Bondu, de Cholet, commissaire aux vivres à Somloire et après au quartier général à Neuvy jusqu'à la mort du général Stofflet ; François Chauveau, de Cholet, porte-drapeau des chasseurs de Maulévrier ; René Barbault, sacriste de Cholet, nommé à Laval lieutenant d'une compagnie d'infanterie de Cholet.
Michel, de Saint-Florent, sous-lieutenant.
Landrin, capitaine.
Alexis Chauveau, de Denée, lieutenant.
Fauveau, de Saint-Laud, sous-lieutenant.
René Lefièvre, de Toutlemonde, sergent.
François Cussonneau, capitaine.
Pierre Defois, des Échaubrognes, lieutenant, capitaine en 1799.
Nicolas Petit, de Maulévrier, garde-drapeau de chasseurs en 1794 et 1799 ; Joseph Godet, de Maulévrier, actuellement à Cholet, lieutenant en 1793, adjudant d'Outre-Loire, et au retour a continué sa lieutenance.
René Grillaud, charpentier à Yzernay, capitaine des chasseurs de Cholet, continué en 1799.
Esprit Chiron, de la Tessoualle, lieutenant ; Jacques-Victor Chemineau, de la Tessoualle, capitaine en 1794, continué en 1799.
Jacques Gréaud, de Trémentines, sergent des chasseurs dont M. Auguste de la Béraudière est capitaine.
Supiot, de Châtillon, sous-lieutenant.
François Chauvin, du Marillais, chef de salpêtrière de l'armée d'Anjou et Haut Poitou.
Martin, métayer au Coudray-Montbault, capitaine en 1793 et 1794.

Le Ministre de la Guerre ayant rendu compte au Roi des services et des blessures de Boussion, Louis XVIII lui accorda le 2 mars 1816 une solde de retraite de trois cents francs, à compter du 1er octobre 1815. - Le lieutenant-général comte Charles d'Autichamp, commandant la 22e division militaire, lui mandait à la date du 15 mars 1816 : "Je me trouve heureux de voir que les peines que je me suis données l'année dernière, ont eu le résultat que je désirais. Tous les braves qui ont servi notre parti, doivent être persuadés que celui qui est avec eux depuis 1793 ne les oublie jamais."

Pierre-Jean-Baptiste Boussion mourut percepteur à Cholet, le 21 juillet 1826. Sa femme, Rose-Angélique Chaillou, était morte à Cholet le 17 octobre 1825.

BOUSSION DECES

BOUSSION EPOUSE DECES


L'Anjou Historique - Avril 1941 - A41

AD49 - Registres paroissiaux de La Tessoualle et Registres d'état-civil de Cholet

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Commentaires
R
Oui, il mériterait de donner son nom à une rue de La Tessoualle...
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  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
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