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La Maraîchine Normande
14 octobre 2016

ANGERS - NOËLLET (49) - JOSEPH-NICOLAS-FRANÇOIS TRIMOREAU (1763-1842)

Sa mère, nommée Renée Rabin, était née au Bois-du-Pin, en la paroisse du Pin. Son père, Pierre, était de Saint-Mars-la-Jaille, tous les deux par conséquent du diocèse de Nantes. Mais ils demeuraient à Angers le 15 avril 1763, époque de la naissance de M. le curé de Noëllet, qui reçut la tonsure à douze ans de Mgr de Grasse, évêque d'Angers, avec une métairie comme bénéfice, située à Saint-Rémy-en-Mauges, dans l'arrondissement de Beaupréau.

Il fut ordonné prêtre par Mgr Couët du Vivier de Lorry, évêque d'Angers, à Noël de 1788, nommé vicaire à Loigné près Château-Gontier, qui était alors du diocèse d'Angers, puis vicaire à Faye, canton de Thouarcé, en 1791, où il refusa le serment à la Constitution civile du Clergé ainsi que son prieur, qui était un vieillard très âgé

Il fut donc obligé de se rendre à Angers pour répondre comme les autres à un appel nominal tous les jours pendant six semaines, au bout desquels ayant été averti par son frère, qui était de la garde nationale, que le lendemain tous les prêtres qui ne voudraient pas faire le serment seraient arrêtés et emprisonnés pour être noyés, guillotinés ou déportés ; il ne se rendit point ce jour-là à l'appel, mais il fut obligé de se cacher pendant près d'un an.

La cache était dans un magasin de charbon, sous le charbon même, d'où il ne sortait que la nuit pour prendre l'air, dans une petite cour d'environ un are d'étendue.

L'armée vendéenne, conduite par Bonchamps, s'étant rendue maîtresse d'Angers, M. Trimoreau quitta sa cachette pour suivre avec l'armée la route de Granville.

Enfin, au retour des Vendéens, il ne repassa pas la Loire avec eux, ni ne se rendit en Bretagne, mais il se cacha dans les buissons, les champs de genêts, les granges, les souterrains, les métairies, dans les paroisses du Pin (diocèse de Nantes), de Challain-la-Potherie, de Loiré, du Tremblay et surtout de Noëllet, où il se fixa comme le centre de ses excursions nocturnes pour administrer les sacrements, instruire et fortifier dans la foi les fidèles de toutes les paroisses voisines, deux ou trois lieues à la ronde.

Il disait habituellement la messe, tantôt dans une grange, tantôt dans un pressoir, tantôt dans une écurie. C'était à la suite de la messe qu'il confessait, baptisait, etc. Les maisons du pays qui servaient le plus ordinairement à ces pieuses réunions étaient les écuries d'une ancienne maison du bourg, puis la Basse-Jaille, La Clopinais, La Houssaudière, les Noeuds-du-Tremblay, La Roulerie-de-Combrée, la métairie de Brandonné-de-Loiré.

NOËLLET CASSINI

Mais, dans les grandes circonstances, les réunions avaient lieu dans des endroits plus spacieux. Ainsi la messe de Minuit se disait sous les halles de Bouillé-Ménard, chantée par un grand nombre de fortes voix qui devaient être entendues jusque Segré même, pendant que des sentinelles montaient la garde tout autour du bourg. De même au pied du moulin des Vignes, près Combrée, etc ..., dans la lande du Moulin-Blanc, entre Challain-La-Potherie et St-Michel-et-Chanveaux, lande fatale à l'abbé Jean-Baptiste Trimoreau, errant à l'aventure et cherchant une retirance, parce que, étranger au pays, il avait pu apprendre qu'il s'y faisait des réunions des fidèles.

Moulin Blanc

 

En effet, voici, à ce propos, le témoignage de M. Rousseau Émile, natif de Noëllet et très probablement le premier écolier latiniste du vénérable abbé Joseph Trimoreau : "La dite lande du Moulin-Blanc est un point surélevé, dominant le pays d'alentour (150 m au-dessus du niveau de la mer) ; ajoutez un moulin au centre de cette éminence prononcée, vous aurez une altitude qui permettra d'embrasser une circonférence des plus étendues en toutes les directions, d'inspecter toutes les issues, et si votre vigie est vigilante, d'obvier à toutes surprises ennemies, désobligeantes. D'ailleurs, tous les chemins qui convergeaient à la vaste plate-forme étaient surveillés par des postes vigilants, qui restaient unis d'intention aux autres fidèles, mais se dévouaient pour la sûreté générale. On en profita, paraît-il, plus d'une fois de cet emplacement si bien approprié. Il est certain au moins qu'un dimanche, la chose ayant été dûment et discrètement annoncée par les courriers qui allaient de paroisse en paroisse et correspondaient avec ceux qui allaient de ferme en ferme ou seulement de village en village, les pauvres fidèles, si privés de leurs églises, si sevrés de cérémonies religieuses, s'y rendirent de toutes parts, y accoururent en foule. L'abbé Trimoreau célébra l'office divin chanté solennellement et, usant de sa pleine voix de basse si retentissante, prêcha devant plus de 4.000 personnes. Représentez-vous l'enlèvement, l'émotion, la dévotion de cette foule affamée de la parole et des choses divines dont la privation aiguisait le besoin."

Noëllet

 

M. Trimoreau commence à exercer le saint ministère en secret à Noëllet vers 1795 à 1796.

En 1798, il croyait pouvoir le faire publiquement. Il lui fut permis d'habiter la cure ; mais voilà qu'un jour, il vint une bande de Bleus qui mirent tous les livres et les ornements, les papiers et registres qu'il pouvait avoir, en un tas dans le jardin près de la grange et ils les brûlèrent entièrement.

Il fallut encore se cacher quelque temps.

Enfin il fut nommé curé titulaire de Noëllet en 1802.

M. Trimoreau est mort curé de Noëllet le 2 octobre 1842, à l'âge de soixante-dix-neuf ans cinq mois, dix-sept jours.

Trimoreau Joseph décès

Il est enterré dans le cimetière, près la porte de la chapelle, à droite en entrant, le 4 octobre 1842.

Extrait : Esquisses biographiques sur deux prêtres pieux et édifiants : M. Jean-Baptiste Trimoreau, 1738-1794 ; M. Joseph-Nicolas-François Trimoreau, 1763-1842 - Imprimerie-librairie de Notre-Dame de Montligeon - 1903

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