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La Maraîchine Normande
30 septembre 2016

LES SABLES-D'OLONNE (85) - FAMINE DE 1786 - ANTOINE-FRANÇOIS-ALEXANDRE BOULA DE NANTEUIL

LES SABLES-D'OLONNE
3 JANVIER 1786

Boula de Nanteuil


En 1784, Boula de Nanteuil succéda dans la généralité du Poitou à l'Intendant de la Bourdonnaye de Blossac.

[Antoine-François-Alexandre Boula de Nanteuil (1746-1816), seigneur de Mareuil, Saint-Clair, Lignères, Saint-Denis, La Grange-du-Mont, Nanteuil-lez-Meaux, Truet, Clermont (1)]

La récolte en cette province, compromise par une sécheresse excessive, avait été encore diminuée par les ravages de l'alucite. Aussi celle de 1785 fut-elle rapidement entamée par les achats considérables de grains faits sur le littoral. La peur de la famine fit, comme toujours, fermer les greniers au lieu de les ouvrir, et dès le mois de novembre 1785 les approvisionnements manquèrent sur les marchés. "La plus grande partie des greniers s'est vidée lors des embarquements, et ce qui reste est vendu ou retenu à un prix exorbitant," écrivait des Sables le sieur Cauvain en réponse à une lettre de l'Intendant du 1er décembre, par laquelle il le chargeait de recevoir aux Sables 1.400 setiers d'orge et 1.400 setiers de seigle, que les négociants de Paris devaient y expédier pour être vendus sur les marchés par petits lots et au prix courant. A la halle le prix du froment était de 380 livres tournois le tonneau de 2,900 livres.

Malheureusement les grains annoncés ne furent pas expédiés ; et le 3 janvier 1786, Cauvain eut ordre d'aller à la Rochelle prendre dans les magasins du munitionnaire général 1.400 sacs de 200 livres de seigle pour les Sables et 200 sacs pour Beauvoir et Saint-Gilles. Il n'en peut obtenir que 1.500.

La disette devint si grande sur les côtes, que les malheureux habitants des campagnes accouraient de sept à huit lieues s'approvisionner au magasin des Sables, et encore ne pouvait-on délivrer par semaine à chaque personne qu'un poids de douze livres de grains. Au mois de mars, il s'en débitait ainsi 150 sacs par semaine.

Comme expression de sa reconnaissance, la ville de Poitiers fit frapper en l'honneur de Boula de Nanteuil, une médaille d'or avec cette devise :

Qui pascit miseros numinis instar erit
(Qui nourrit la misère est presque égal aux Dieux)

AD85 - L'Étoile de la Vendée - n° 228 - Jeudi 3 janvier 1889

(1) Né et baptisé à Paris, Saint-Nicolas des Champs, le 15 janvier 1746.
Mort à Paris IIe ancien le 30 avril 1816, obsèques à Saint-Roch le 2 mai , inhumé à Couilly-Pont-aux-Dames (Seine-et-Marne)

Parents :
Antoine-François Boula de Montgodefroy, né et baptisé à Paris, Saint-Gervais Saint-Protais, le 8 mai 1718 ; mort à Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne) le 18 janvier 1793 ; conseiller au parlement de Paris (1739), grand chambrier (1769) ; marié à Paris, Saint-Paul des Champs, le 26 février 1744 et par contrat du 25 signé du prince Charles de Lorraine devant Jourdain, notaire à Paris, à Jeanne Marguerite Fenel, morte à Paris VIe ancien le 30 pluviôse an XIII (19 février 1805), obsèques à Sainte-Elisabeth le 3 ventôse (22 février), inhumée à Couilly-Pont-aux-Dames le 4 (23 février).

Carrière :
Conseiller au parlement de Paris le 20 août 1766.
Maître des requêtes du 17 avril 1776 à la Révolution.
Conseiller honoraire au parlement de Paris le 4 septembre 1776.
Secrétaire des commandements de Madame de 1777 à 1781.
Secrétaire honoraire des commandements de Madame le 4 mars 1781.
Intendant de Poitiers du 1er août 1784 à la Révolution.

Arrêté le 21 prairial an II (9 juin 1794) comme suspect, parent d'émigré et soupçonné de correspondance avec des émigrés ; incarcéré à Port-Libre le 23 prairial (11 juin) ; libéré par ordre du 20 vendémiaire an III (11 octobre 1794).

(Extrait : Les derniers maîtres des requêtes de l'ancien régime (1771-1789) - par Sylvie Nicolas - Paris École des Chartes - 1998)

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