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La Maraîchine Normande
6 septembre 2016

SAINT-GERVAIS (85) - JACQUES PIVRON, CURÉ CONSTITUTIONNEL (1740 - 1793)


Fils de Michel Pivron, marchand boulanger, et de Anne Pottier, Jacques Pivron est né au Mans, paroisse Saint-Nicolas, le 31 août 1740.

Il fut prêtre-vicaire de Tuffé (Sarthe), de fin décembre 1767 jusqu'à la fin mai 1787 ; puis curé à Saint-Gervais depuis le mois de mai 1788, en remplacement de N. Jacquin de la Barre.

 

LA GARNACHE

Le 8 février 1790, Messire Jacques Pivron, curé de la paroisse de Saint-Gervais déclare que le bénéfice de la Chapelle Notre-Dame-du-Marais-Danguy consiste : premièrement dans six journaux de prés dans le Marais-Danguy, plus trois journaux de prés joignant le Marais Danguy, deux journaux de pré appelé le Pré de la Cure, plus un demi-journal de terre converti en pré à cause de sa mauvaise qualité, près le champ de foire, devant vingt sous par an au prieuré pour droit de terrage, plus deux carrés de jardin dans le bourg, estimés à trois livres dix sous, sujet audit prieuré de trente cinq sous par an. Ladite chapelle, fondée et desservie en l'église paroissiale de Saint-Gervais est sujette à une messe par semaine et à trente-trois livres de décimes, à sept sous de cent et devoirs par an à la Seigneurie de La Haye, le tout affermé deux cent cinquante livres par an, et ce en conformité à la déclaration détaillée que nous en avait remise le dit sieur Curé, qui est demeurée et attachée ...

Le 28 février 1790, lors de l'organisation de la municipalité, l'abbé Pivron, qualifié de Syndic Municipal, est élu Président de l'assemblée et M. Mathurin Blain, secrétaire. En présence de tous les citoyens assemblés, ils ont promis, par serment, la main levée, de maintenir de tout leur pouvoir la constitution du Royaume, d'être fidèles à la Nation, à la Loi et au Roy, et de bien remplir leurs fonctions.


Le 17 février 1791, l'abbé Pivron prête serment :

"Ce dix-sept février mil sept cent quatre vingt onze, après avoir concerté avec Monsieur Pelletier, maire de nôtre municipalité ; je, curé soussigné, me suis transporté au greffe de la ditte municipalité, pour y faire ma déclaration relative au serment exigé par l'assemblée nationale et sanctionné par le roi de tous les prêtres fonctionnaires publics ; nous avons pris conjointement ce jour à dimanche prochain, vingt du présent, à l'issue de la grande messe et, je lui déclare ce jourd'hui prêter ledit serment.
A Saint-Gervais, ledit jour et an cy-dessus, audit greffe.
PIVRON, curé."

Pivron signature


serment politique du curé

Le Dimanche vingt février mil sept cent quatre vingt onze, onze heures du matin, en l'église de la commune et paroisse de Saint-Gervais, à l'issue de la Messe, et en présence du conseil général de la commune et des fidèles assemblés, MONSIEUR JACQUES PIVRON, curé de la dite paroisse, s'est présenté ; qu'en exécution du décret de l'assemblée Nationale du vingt-sept novembre mil sept cent quatre vingt dix, sanctionné par le Roi le vingt-six décembre dernier, il venoit prêter le serment civique prescrit par le dit décret, et après un discours dans lequel il a exprimé ses sentiments d'attachement à la nouvelle Constitution, a prononcé à haute et intelligible voix à la main levée, le serment en ces termes : "Je jure de veiller avec soin sur vous mes chers paroissiens, dont la conduite m'a été confiée par l'Église, d'être fidèle à la Nation et à la loi et au Roi, et de maintenir de tout mon pouvoir, en tout ce qui est de l'ordre politique, la Constitution décrétée par l'Assemblée Nationale, accepté par le Roi, exceptant formellement les aspects qui dépendent partiellement de l'autorité spirituelle".

Ensuite, s'est également présenté, M. PIERRE GANACHAUD, vicaire de cette paroisse, qui en présence de l'assemblée, et la main levée, a pareillement fait et prêté le serment en ces termes : "Voici le serment que ma conscience me permet de faire, je viens rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu : mon corps appartient au premier, c'est-à-dire à César, et mon âme à Dieu, je suis toujours prêt de jurer d'être fidèle au Roi et à la Nation, d'accomplir et de faire accomplir autant qu'il sera en mon pouvoir la loi nouvelle en tout ce qui regarde le civil, je le jure ; mais quant au Spirituel, je m'en rapporterai toujours à l'Église Catholique Apostolique et Romaine, dans laquelle j'ai eu le bonheur de naître, et dans laquelle, aidé du secours de la grâce, j'espère mourir. Voilà ma résolution."

Le 15 août 1791, à la requête de M. André-Henry Brossaud, procureur de cette commune, M. Jacques Pivron est prié de s'expliquer sur le retard qu'il apportait à faire son serment civique, d'abord pour cause de maladie, puis avait encore demandé un délai de quelques jours. M. Pivron s'est présenté à l'assemblée et a dit être prêt de faire le serment requis ; ce qu'il a fait, la main levée, et en ces termes : "Je, Jacques Pivron, curé de Saint-Gervais, en exécution du décret de l'assemblée Nationale du vingt-sept novembre mil sept cent quatre-vingt dix, sanctionné par le Roy, le vingt-six décembre suivant, l'assemblée Nationale ayant expressément déclaré qu'elle n'entendait pas toucher au dogme de notre Religion ; je ne crains point de jurer, et sur ce, je jure de veiller avec soins sur les fidèles de la paroisse qui m'ont été confiés, d'être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roy et de maintenir de tout mon pouvoir la constitution du Royaume décrétée par l'assemblée Nationale et acceptée par le Roy."

Les Saintes Huiles

Le 10 septembre 1792, Jacques Pivron, curé, déclare aux officiers municipaux, "que depuis le mois de may, époque du départ du sieur Ganachaud, ex-vicaire, les Saintes Huiles s'étant trouvées alors chez le nommé Jean Musseau, son maître de pension", il réclame qu'elles lui soient remises ; seulement, M. Musseau n'a pas la clé de l'armoire où elles sont placées. Il a été décrété que deux commissaires se transporteraient, sur-le-champ, en compagnie du sieur Pivron, curé, chez le dit Jean Musseau afin de procéder à l'ouverture de l'armoire.

L'arbre de la Liberté fut planté le 4 octobre 1792, à l'issue des Vêpres, devant la principale porte de l'église.

Le 10 novembre 1792, Jacques Pivron remet les "vieux registres" aux autorités municipales ; le même jour, il est nommé officier de l'état-civil.

Dans le courant de l'année 1793, peut-être en mars, l'abbé Jacques Pivron, fait prisonnier avec une quarantaine de patriotes par les Vendéens, fut massacré ; la tradition rapporte qu'il aurait été littéralement cloué sur la porte de son église. 

1794 - EFFETS DU CURÉ PIVRON

"Aujourd'huy, 3 pluviôse, l'an 2ème de la république française, une et indivisible (22 janvier 1794),

Nous, officiers municipaux et membres de la commune de Saint-Gervais étant réunis en assemblée permanente,
Avons pris connoissance des déclarations faites au Citoyen Louis-Lazare Gautreau, maire, et Jean Renaudin, notable, par les servantes (dont ROSE BESSEAU), de Jacques Pivron, ci-devant curé de Saint-Gervais, lesquelles constatoient qu'il ne restoit plus à la cy-devant cure que très peu d'effets déposés dans un petit grenier, deux lits qui avoient été exportés hors de la maison par la dite Rose Besseau et sa soeur et de quelques meubles de bois dans lesquels sont renfermés de la vaisselle ;

Et les dits citoyens Louis-Lazare Gautreau et Jean Renaudin, nous ayant exposés que sur un propos qu'avoit entendu le citoyen Gautreau, lequel se transporta dans la maison d'un nommé Bonnet, cy-devant sacristain de l'église, où il trouva des effets appartenants au cy-devant curé, volé par la dite Rose Besseau et caché parmi les hardes du dit Bonnet, et de là, dans une petite chambre ou couchoit la dite Rose Besseau, et dans laquelle, il se trouva encore des effets volés par la dite Rose Besseau ;

Lesquels effets étant découvert volés, furent apportés à la municipalité du lieu, et depuis dans le grenier où étoient déjà renfermés quelques peu d'effets, par les citoyens Gautreau et Renaudin ;

Lesquels s'emparèrent des clefs, et expulsèrent de la cure la dite Rose Besseau et l'en chassèrent comme voleuses et ayant avec sa soeur, qui étoit venue se receler à la dite cure depuis la mort de Jacques Pivron, dilapidés plusieurs effets de la maison ;

De tout quoi après en avoir dressé acte, avons arrêtés de faire rentrer autant qu'il sera possible, les dits effets dilapidés et exportés hors de la maison, de les inventorier, et les mettre sous le scellé et de nommer un gardien des dits meubles et effets, lequel sera payé sur la vente qui se fera des dits meubles et effets, et par les héritiers du dit Jacques Pivron, s'ils jugent à propos de les emmener.

Fait en conseil permanent sous nos seings, et à Jean Guillebaud, officier municipal, déclaré ne sçavoir signer, le jour et an que devant.
Gautreau, maire
Renaudin, notable
Brossard."

 AD72 - Registres paroissiaux du Mans

AD85 - Délibérations communales - Saint-Gervais - 1790 - 

Charette, chevalier de légende - Julien Rousseau - 1963

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