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La Maraîchine Normande
6 septembre 2016

SAINT-GERVAIS (85) - DÉCEMBRE 1795 - LA GILLETIÈRE

Le 21 janvier 1794, les délibérations communales nous apprennent que la Gilletière appartenait "aux nommés des Burons, cy-devant nobles", et qu'ils l'avaient abandonnée. A cette date, la municipalité de Saint-Gervais avait reçu ordre, par lettre signée d'Haxo, de s'emparer de toutes les farines contenues  dans les moulins de St-Gervais, ainsi que tous les grains qui pourraient être à sa disposition, pour faire boulanger nuit et jour, de suite, et rendre le pain à l'armée de Beauvoir. Il fut saisi 6 boisseaux de seigle à La Gilletière.

Elle fut ensuite la propriété du citoyen Reignier. Le 22 juillet 1797, le général divisionnaire Grouchy, commandant la 12e division militaire, fournit un permis de port d'armes et ordonne "aux troupes stationnées dans la subdivision de la Vendée, de ne point inquiéter le citoyen Reignier".

Le 14 pluviôse an IV (3 février 1796), le citoyen Pierre Fruchard, homme de confiance dans la maison de la Gilletière, chez le citoyen Alexandre Reignier, qu'il a accompagné depuis 18 mois, a promis de se soumettre aux lois du gouvernement français.

 

SAINT-GERVAIS
LA GILLETIÈRE - Nuit du 17 frimaire, an 4 (8 décembre 1795) - Témoignages :

 

ST GERVAIS LA GILLETIERE CARTE

 


Aujourd'hui 29 frimaire 4ème année républicaine (20 décembre 1795), fut présentée devant moy, agent municipal de St-Gervais Marie Vrignaud, femme Sorin, laquelle étant requise par moy de faire la déclaration de ce qui étoit à sa connoissance sur ce qui est arrivé à la maison de La Gilletière, dans la nuit du 17 frimaire ;

A dit avoir rencontré sur le chemin de Bois-de-Cené, trois individus du nombre desquels étoit un ancien domestique de la métayrie de La Venasserie, et les deux autres, jadis, habitants Le Champ de St-Gervais,

Lequel domestique de La Venasserie, luy a dit qu'il avoit été épié un Pataud à 1 (surcharge) heure de soleil le 17 frimaire et qu'ils étoient couchés à La Gilletière, lorsque les républicains en vinrent faire la fouille, qu'ils s'étoient échappés dans l'instant ;

A déclaré en outre avoir rencontré à Bois-de-Cené près d'une trentaine de cavaliers de la Division de Pajot en uniforme républicain, portant la cocarde tricolore et le pompon rouge long d'un demy pied ; ayant demandé pourquoi ils étoient équippés comme les républicains ? On luy dit que c'étoit pour n'être pas connu et pour voyager avec sûreté le long des routes.

A elle lu la présente déclaration, elle y a persisté et a déclaré ne savoir signer ; de ce enquis,

St-Gervais, 29 frimaire, 4ème année républicaine.
GAUTREAU
Agent Municipal

 

Signature Gautreau St-Gervais

 

 

Aujourd'hui 1er nivôse, 4ème année républicaine (22 décembre 1795), a été conduite devant moy, URSULE RAFIN, soeur de Louis Rafin et belle-soeur de Charlotte Simoneau, demeurant à la maison de la Gilletière, commune de Saint-Gervais, détenue par ordre du Commandant du cantonnement dudit Saint-Gervais ;

Laquelle étant interrogée sur ce qui pouvoit occasionner sa détention ;

A dit que, dans la nuit du 17 frimaire, la garde républicaine ayant été à la Gilletière faire la fouille, trois hommes, habitants de La Garnache, lesquels avoient rendu leurs fusils aux généraux républicains, sont allés à la Gilletière, à peu près ce jour, coucher, qu'ils ont demandé à acheter du bois et que c'est la raison qui les y avait emmenés que d'ailleurs, ils étoient fermiers du M... (illisible) de la Maison ;

A elle demandé pourquoi elle avoit juré et crié et fait beaucoup de tapage lorsque la patrouille était allée à la Gilletière ;

A répondu que depuis très longtemps, ils avoient éprouvé de mauvais traitements dans la maison ... (illisible), de la part des républicains, que des brigands, et qu'ignorant si c'étaient des malfaiteurs ou non, elle avoit fait beaucoup de tapages et même de jurements, qu'elle avoit toujours continuer à jurer, étant dans la maison en répondant aux différentes questions vagues ou indifférentes qu'on luy faisoit ;

Qu'environ un quart d'heure après que l'on fut entré dans la maison, un volontaire vint dire que des brigands s'échappoient, à quoi elle répondit : des brigands, foutre, des brigands comme vous ; ce sont des gens de la Garnache et des braves gens, laissez-les tranquilles ;

A elle demandé si elle avoit connoissance d'un volontaire absent ou tué (illisible) dans les environs ;

A répondu n'en avoir aucune.

A elle lu et relu la présente déclaration, elle y a persisté et a déclaré ne scavoir signer.
De ce enquis ; à St-Gervais, le jour et an que devant.
GAUTREAU
Agent Municipal

 

PAJOT MORT

 

AD85 - Délibérations communales - Saint-Gervais - 1790 - 1834

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