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La Maraîchine Normande
5 septembre 2016

SAINT-GERVAIS (85) - 1798 - CÉLÉBRATION DE LA PAIX ... ET PLANTATION DE L'ARBRE DE LA LIBERTÉ

SAINT-GERVAIS
PROCÈS-VERBAL DE LA CÉLÉBRATION DE LA PAROISSE FAITE ENTRE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE ET L'EMPEREUR ROY DE HONGRIE ET DE BOHÊME
ET DE LA PLANTATION DE L'ARBRE DE LA LIBERTÉ AU BOURG DE SAINT-GERVAIS, CANTON DE BEAUVOIR

ARBRE DE LA LIBERTÉ


Le cinq pluviôse an six de la république (24 janvier 1798), au bourg de Saint-Gervais, canton de beauvoir, le canon, à l'aube du jour, a fait retentir l'air du bruit de la paix. De fait, le tembour a battu au champ et le rappel. Au soleil levant, un second coup de canon a annoncé que l'astre du jour commençait à paroître à l'horizon, et alloit favoriser de ses rayons les plus purs, les amis de la paix et de la liberté réunis au bourg de Saint-Gervais. A sept heures et demie précises, un piquet de cavalerie composé d'habitants de Saint-Gervais est parti pour se rendre à la Maison Municipale du canton de Beauvoir et les y escorter, les Membres des autorités civiles et militaires qui se trouveroient réunis pour se rendre à Saint-Gervais.

La rentrée à Saint-Gervais du piquet de cavalerie avec les Membres des dites autorités en costume, a été saluée par une décharge d'artillerie. Le cortège s'est rassemblé dans la Maison commune de Saint-Gervais.

Le cortège, sorti de la Maison Commune, s'est rendu sur la place de la liberté entre deux hayes d'infanterie que formaient la troupe de ligne et les citoyens armés de tout le canton de Beauvoir.

La cavalerie composée d'habitants de Saint-Gervais et de Beauvoir fermoit la marche. Une première lecture du traité de paix fait entre la république française et l'empereur roy de Hongrie et de Bohême ayant été finie, on s'est rendu au pont de la Grande Aire, dans le même ordre que le précédent, là une seconde lecture du traité de paix étant terminée, on a fait filer au-devant du cortège, la voiture qui conduisait l'arbre de la Liberté, qui devoit être planté en l'honneur de la liberté.

De retour sur la plac de la liberté, le cortège s'est placé sur une estrade préparée. Un discours analogue à la célébration de la paix a été prononcé par le citoyen Gautreau, agent municipal de la commune de Saint-Gervais.

Le discours fini, de nombreuses décharges d'artillerie et de mousqueterie, qui ont eu lieu à chaque lecture du traité de paix, se sont mêlés aux cris mille fois répétés de Vive la paix, vive l'union, parmi tous les françois.

L'arbre de la liberté a été ensuite planté en face de l'estrade ; un second discours prononcé par le même agent municipal concernant la conquête de la liberté et de l'égalité a été suivi de décharges d'artillerie et de mousqueterie ; tous les assistants que l'on peut évaluer au nombre de sept cents, ont fait entendre à l'envi les cris de vive la liberté, vive la république. Des chansons sur la paix en l'honneur de la liberté ont été ensuite chantées.

Cecy fini, un repas frugal qui attendoit dans des salles préparées, tous les amis réunis de la paix, de la liberté et de la république françoise, a offert le spectacle le plus ravissant qu'on eut pu désirer après une guerre aussy cruelle que celle de la Vendée ; les Membres des autorités civiles et militaires, la troupe de ligne, les habitants du canton de tout âge, de tout sexe, et de toute profession, au nombre de plus de quatre cents, placés sans aucune distinction, ont partagé pendant la durée de ce repas, la joye la plus pure et la plus vive qui puisse affecter des êtres sensibles.

A l'issue de ce repas, les danses, les réunions fraternelles, se sont ensuite multipliées de toute part et se sont poursuivies très avant dans la nuit.

L'illumination générale dans le bourg de Saint-Gervais ayant été ordonnée par un coup de canon à sept heures précises du soir, on a vu avec la plus vive satisfaction jusqu'à l'indigent témoigner la part qu'il prenoit à l'allégresse générale, en illuminant jusqu'à la porte de sa chaumière.

De tout quoi, Nous, agent et adjoints municipaux de la commune de Saint-Gervais et vous rapporter le présent procès-verbal.
Saint-Gervais, le six pluviôse an 6ème de l'ère républicaine sur les huit heures du matin.
GAUTREAU, Agent municipal
J.J. BROSSAUD

AD85 - Délibération communales - Saint-Gervais - 1790-1834

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