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La Maraîchine Normande
25 août 2016

MANTILLY (61) - L'ÉGLISE - SAINT GUILLAUME FIRMAT - L'ABBÉ CÉSAR DE BRANCAS -

L'église actuelle date du XIXe siècle ; elle a été construite en 1860, sous le patronage de Notre-Dame. Un autel dédié à saint Joseph et à saint Guillaume se trouve à droite. Dans le choeur on a placé l'ancienne statue qui se trouvait dans la vieille église.

Mantilly

A Mantilly, saint Guillaume fut vénéré de bonne heure ; l'église était sous son patronage et celui de Notre-Dame. Un prieuré, dépendant de Marmoutier, y fut fondé au XIIe siècle sur l'emplacement de l'ermitage du saint. Il n'en reste plus trace de nos jours ; cependant on montre encore près du chevet de l'église, le lieu où était la cellule du saint personnage.

Sitôt mort, on attribua à ses reliques la même puissance de guérison et, dès la translation de son corps à Mortain, quantité d'infirmes de toutes catégories accoururent en pèlerinage : "Deinceps vero, ad ejus sepulcrum ipsius patrocinio, surdis auditus, caecis visus, claudis agilitas, obsessis a daemonibus curatio, infirmis sanitas, leprosis adhibita est mandatio".

Dans la suite, nous voyons d'autres guérisons s'opérer, et le tombeau du saint fut très fréquenté par les malades dont beaucoup s'en allaient guéris.

On venait surtout dans les cas de maladies de tête. Il fallait brûler un cierge près de son autel et passer sous son tombeau, élevé sur quatre colonnes. On allait ensuite près de l'église se laver dans une fontaine dont on buvait de l'eau. Cette fontaine était celle où le saint avait coutume de se laver les mains avant d'entrer célébrer les offices dans la collégiale.

A Mantilly, les mêmes usages étaient en vigueur. Une fontaine, naguère détruite pour le passage d'une route, située non loin de l'église, avait la vertu de guérir les maladies des yeux ... Non loin de Mantilly, à Saint-Siméon, dans la forêt de Savigny, près d'une source, se voit une pierre sur laquelle on remarque un creux ayant l'aspect d'une empreinte pédiforme. C'est le "Pas de Saint-Guillaume", et on y vient chercher de l'eau et déposer une pièce de monnaie pour obtenir la guérison de maladies variées. Il n'est pas douteux que Guillaume Firmat, qui séjourna longtemps dans la forêt de Savigny, dut construire une cabane dans ce lieu, et que le souvenir de son passage a été ainsi conservé traditionnellement ...


Extrait : Les médecins dans l'Ouest de la France aux XIe et XIIe siècles - par le Dr Louis Dubreuil-Chambardel - 1914



Saint GUILLAUME FIRMAT, solitaire à Mortain

Saint guillaume Firmat

GUILLAUME FIRMAT était né à Tours (1026), d'une famille noble, et fut chanoine de Saint-Venant. Il exerça la médecine avec distinction, et amassa une belle fortune, lorsque Dieu lui inspira le dessein de renoncer au monde. Après avoir vendu tous ses biens, il en distribua le prix aux pauvres, et se retira avec sa mère, femme d'une rare piété, dans un endroit solitaire près de Tours, pour vaquer à la prière et à la méditation des vérités éternelles.

Ayant perdu sa mère, il quitta les environs de Tours, et s'enfonça dans une forêt nommée Concise, près de Laval, où il construisit un petit ermitage. Là il se livrait depuis quelques années aux austérités de la pénitence, lorsque quelques libertins, pour éprouver si la sainteté de Guillaume était aussi solide qu'on le disait, gagnèrent à force d'argent une femme de mauvaise vie, qui alla un jour se présenter auprès de sa cellule, en disant : "Saint prêtre, ouvrez à une pauvre femme qui s'est égarée dans les bois, et qui craint d'être dévorée par les bêtes." Touché de compassion, l'homme de Dieu ouvre sa porte, reçoit la femme, lui allume un feu, et lui présente même de quoi manger. Pendant qu'il était ainsi occupé, cette vile courtisane, jetant les haillons qui la couvraient, se pare de beaux habits, dans l'espoir de le séduire. Guillaume, averti par sa conscience du danger que courait sa vertu, s'arme d'un tison, et se brûle le bras jusqu'au vif. A l'aspect de tant de courage, la femme jette un cri, et, se prosternant aux pieds du saint solitaire, lui demande pardon de l'infamie qu'elle avait osé tenter contre lui. Elle se convertit et fit pénitence. Les libertins qui avaient épié la conduite de Guillaume, attirés par les cris de la courtisane, accoururent, et furent ainsi témoins de l'héroïsme du solitaire. Ils allèrent publier partout ce qu'ils avaient vu, et ne contribuèrent pas peu à étendre encore davantage la réputation de celui qu'ils avaient voulu perdre.

Guillaume crut devoir quitter ces lieux, et fit le voyage de la Terre-Sainte, où il eut beaucoup à souffrir de la part des Sarrasins, qui le plongèrent dans une étroite prison.

A son retour de la Palestine, il habita différens endroits, et se fixa à Mantilly près de Mortain, où il mourut de la mort des justes, dans les plus grandes austérités, le 24 avril, vers la fin du onzième siècle (1096 ?).

Les habitants de Mortain enlevèrent son corps et l'inhumèrent dans l'église de Saint-Évroul de cette ville.


Extrait : Vies des Pères, Martyrs et autres principaux Saints - Traduit de l'Anglais Alban Butler, par l'abbé Godescard - Tome troisième - 1836




La commune de Mantilly devait prendre une part active aux soulèvements contre-révolutionnaires. Elle fut pillée par les deux partis.

Lorsqu'en l'an IX, un arrêté des Conseils accorda au département de l'Orne un dégrèvement de cent mille francs sur le principal des contributions des quatre années précédentes, pour l'indemniser des pertes causées par la Chouannerie, la moitié en fut attribuée à l'arrondissement de Domfront qui avait plus souffert que les autres. Chaque commune produisit un état détaillé des indemnités qu'elle réclamait à raison des faits accomplis sur son territoire. Réunies, ces réclamations atteignaient le chiffre de quinze cent mille francs. C'était donc une moyenne d'environ 6 fr 66 c. pour cent. Sur cette base, Mantilly, qui présentait un chiffre de 135 pétitionnaires et alléguait 144,124 fr de pertes en pillages, réquisitions et amendes, aurait eu droit à une indemnité de 9,590 fr. L'arrêté préfectoral du 9 floréal, qui fit la répartition, ne lui accorda qu'un chiffre dérisoire de 100 fr [1.000 fr]. Il est bien probable qu'on avait voulu le châtier de sa complicité supposée avec les Chouans. (Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne - 1889 (T8) - p. 453)

A Mantilly, les révolutionnaires mirent à mort un brave homme qui voulait empêcher le pillage de sa maison : ce crime paraît avoir été inspiré par la haine personnelle d'un misérable, qui s'était chargé de guider la troupe (1796 ?) (Bulletin de la Société Historique et Archéologique de l'Orne - 1901 (T2) - p. 55)

 


 L'ABBÉ CÉSAR DE BRANCAS

SAVIGNY


Au temps des guerres de religion du XVIe siècle, les Calvinistes, conduits par les nommés La Roche et Bertauld, avaient une première fois livré l'abbaye de Savigny [Savigny-le-Vieux] au pillage dans le mois d'août 1562. Rien ne leur avait résisté. Le choeur de l'église et le sanctuaire avaient été saccagés par eux, les images brisées, les cloches démontées et emportées, le plomb des orgues enlevé, et le feu mis à la charpente de la nef. La bibliothèque avait été dispersée et les voleurs s'étaient enfuis emportant 14 calices dont 4 en or, la crosse de l'abbé, les mitres, les pierres précieuses et tout l'argent qu'ils avaient trouvé. Ils ne s'étaient attaqués qu'aux objets matériels, et les tombeaux des bienheureux, violés par eux, avaient été, suivant la tradition, réduits en poussière.

Lorsqu'ils revinrent le 9 décembre suivant, ce fut aux hommes mêmes qu'ils s'adressèrent. Ils massacrèrent alors douze des domestiques de l'abbaye et emmenèrent le lendemain l'abbé César de Brancas à une maison de campagne nommée Ivoy, distante de trois lieues. Là, après avoir égorgé le prélat, ils le jetèrent dans les fossés du château. Il n'en fut retiré que le dimanche suivant et il fut inhumé dans le choeur de l'église de Mantilly, où se voyait son portrait peint dans un vitrail.

D'après un autre récit, César de Brancas, pour subir son martyr, avait été attaché à une colonne et martyrisé à coups d'épées et de hallebardes ... Ce meurtre se serait donc accompli dans l'église même de Mantilly.


(Extrait : Saint-Vital et l'abbaye de Savigny ... par Hippolyte Sauvage - 1895 / Revue Historique et Archéologique du Maine - 1881 (T10) )

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