Armes : elles sont semblables aux anciennes armes des princes de Bretagne.
De Gueules à 3 Gerbes d'or, posées 2 et 1.
Devise : Semen ab alto.
Hyacinthe-Vincent-Marie, Comte de Gibon-Kérisouët naquit et fut ondoyé à Vannes le 12 mars 1751, paroisse Saint-Patern et baptisé le 12 juillet en la chapelle du château de Keroset près Vannes (paroisse de Saint-Avé). Il était fils de Vincent-Jérôme de Gibon-Kérisouët, chevalier, seigneur de Kérès, Coëtlagat, etc., et de Eulalie de Mauduit de Kerleau.
Hyacinthe fut destiné, par son père, ancien officier ayant servi avec distinction, à la carrière des armes ...
Il reçut un brevet de lieutenant des gardes-côtes de la capitainerie de Vannes le 14 octobre 1760. Il avait donc 9 ans.
[Ce brevet fut accordé en considération de ce que deux Gibon, son frère aîné et son cousin germain Gibon de Keralbeau, périrent sur le vaisseau le Superbe, englouti pendant le combat naval du Morbihan le 20 novembre 1759.]
Il obtint même un certificat de ses chefs constatant qu'il occupa "plusieurs postes attaqués par l'ennemi toujours en présence et qu'il servit toujours avec la plus grande distinction."
Le voici tour à tour garde de la marine (1767), puis enseigne de vaisseau (1773). Entre ces deux dates il fait la campagne de Saint-Domingue où il se distingue contre les insurgés.
De retour en France il quitte la marine pour entrer dans l'armée de terre.
Les grandes chevauchées de son oncle Jean (1) lui ont frappé l'esprit, il veut être cavalier.
Il est nommé sous-lieutenant dans Artois-Cavalerie le 2 mai 1774 et capitaine au même régiment le 22 juillet 1775.
En 1780, le comte de Gibon épouse mademoiselle [Françoise-Anne-Jeanne] Le Bonhomme de Tressé, âgée de 15 ans.
[Il avait en 1788 :
1° - Hyacinthe-Jacques-Marie Gibon ;
2° - Auguste-Louis-Marie Gibon ;
3° - Eulalie-Françoise-Marie Gibon ;
4° - Sidonie-Thomase-Marie Gibon ;
5° - Hermine-Marie Gibon.]
C'est probablement en l'honneur de cet évènement qu'il commence son journal par le récit même de son mariage.
"Le 10 octobre, à cinq heures du matin, mademoiselle de Tressé est sortie du couvent de la Trinité de Rennes accompagnée de ses demoiselles d'honneur, mesdemoiselles de Trégouët, du Chastel et sa gouvernante, mademoiselle Gaudin, pour se rendre à la chapelle de la cité où l'abbé de Gibon du Pargo nous maria. La messe terminée, nous allâmes déjeuner chez l'abbé, pour partir ensuite pour le château de Beaumont près de Redon, en deux voitures. Dans la première les demoiselles d'honneur, dans l'autre, Madame de Kérisouët, ma mère, Madame de Trégouët et les deux mariés.
Le baron et la barrone de Gibon de Kaër, le marquis de Gibon de Keralbeau et Monsieur du Cosquer nous attendaient à Beaumont où ces joyeux convives restèrent 15 jours. La présence du régiment Maistre-de-Camp-Dragons a rendu très agréable les bals de la noce. Les mariés ont aussi reçu une fête de nuit de la marquise de Mauger à son château du Port-d'Or, avec salves d'artillerie, bals, etc."
Et le jeune marié d'ajouter sur un ton assez plaintif :
"Les frais et présents de noces ont coûté aux malheureux mariés 18.000 livres au moins !"
Il faut enfin s'arracher à la vie de famille : il faut rejoindre Artois-Cavalerie, qui tient garnison à Nevers.
A partir de cette époque jusqu'à la nomination de notre héros au grade de major dans Orléans-Cavalerie (en mai 1787), rien de saillant dans son journal.
D'est la vie joyeuse de garnison mouvementée par les plaisirs, les congés, les voyages aux États. Ce sont les bonnes années du bon vieux temps, lesquelles bientôt hélas ! ne seront plus que souvenirs et regrets.
Mais voici un honneur qui vient s'ajouter aux autres, le nouveau major est admis à faire sa cour au roi.
"Je suis parti, dit-il, pour Paris avec ma femme et avons été loger à l'hôtel d'Angleterre où se trouvaient le comte de Cherville, procureur général syndic des États de Bretagne, le comte de la Voltais, député de la noblesse, le marquis de Guer, les abbés du Tret et de Roquefeuille et plusieurs autres Bretons.
J'ai été présenté au Roy le 20 janvier 1785 par le maréchal de Duras et j'ai monté dans les carrosses accompagné du comte de Barbançon. Le 26, c'était une chasse au cerf dans les bois de Saint-Germain ; un déjeuner attendait ensuite le Roy à l'hôtel de Nouailles à Saint-Germain. Le Roy ne s'est pas mis à table, il a mangé seulement quelques petits pâtés, nous en avons fait autant et sommes ensuite repartis pour Versailles. J'ai déjeuné le même jour, avant la chasse, chez le prince de Lambesc et soupé chez le comte de Brienne, ministre de la guerre. J'ai été coucher du Roy, j'ai été présenté à la Reine, aux frères du Roy, aux princesses, princes de Bourbon et de Condé. Tous ont bien voulu me témoigner beaucoup de bienveillance et d'intérêt. Le duc de Penthièvre m'a dit, de la part du Roy, que j'étais autorisé à me faire faire des uniformes de chasse."
De Paris, le nouveau major retourne à son régiment, qu'il est chargé de conduire à Valenciennes pour y être embrigadé avec le Royal-Allemand, commandé par le comte Esterhazy (18 mars 1788).
Dès cette époque, l'orage commence à gronder, des éclairs sinistres mais encore lointains jaillissent du nuage révolutionnaire : ce sont les avant-coureurs de la catastrophe.
A Nantes, le 21 décembre 1788, le comte de Gibon peut se rendre compte de visu de la fermentation déjà grande. Les troubles de Rennes viennent augmenter ses inquiétudes.
"Je suis parti pour Rennes, écrit-il, le 3 janvier 1789 ainsi que MM. de Carmois et de la Houssaye, sur la nouvelle du massacre de plusieurs gentilshommes et du danger qui les menaçait tous. Les jeunes gens du Thiers de Nantes s'étaient rendus en armes à Rennes pour se joindre à ceux de cette ville, qui assiégeaient la salle des États. Ils avaient un drapeau, cocardes et rubans verts et des chariots d'armes et de munitions. Le comte de Thiard commandant en Bretagne les reçut fort bien et fit un espèce de traité avec eux".
Le 20 avril, il se rend à Saint-Brieuc, la noblesse et le haut clergé y ayant été convoqués : on y refuse d'envoyer des députés aux États généraux.
De retour à Valenciennes le 31 mai 1789, le comte de Gibon prend le commandement de son régiment par suite de l'absence du lieutenant-colonel, le comte de Lardemelle.
Quelque temps après il a l'occasion de saluer les Princes sortant de France, à leur passage à Valenciennes. Erreur fatale qui doit entraîner à leur suite tant de braves et loyaux défenseurs du Roi.
"Monsieur le comte d'Artois quittant la France par ordre du Roy arriva à 4 heures du matin à Valenciennes ; j'eus l'honneur de dîner avec lui chez le comte Esterhazy et d'y recevoir ses instructions. Il partit dans la nuit, escorté par 50 cavaliers, jusqu'à Quievrain. Le même jour arrivèrent aussi les jeunes Princes, ses fils, avec leur gouverneur, le duc de Sérent, mon parent, ils me reconnurent fort bien et me traitèrent avec beaucoup de bonté ; ils partirent le lendemain, aussi escortés par 50 hommes ; le régiment se montra très bien dans cette circonstance."
Mais voici que les idées de rébellion ont pénétré dans les casernes, apportées qu'elles sont par une bande de factieux répandus dans toutes les garnisons.
En effet quelque temps après le passage des Princes, "Les cavaliers formulent quelques réclamations à M. de Lardemelle qui ne voulut point y avoir égard. Le régiment se révolte, se répandit dans les cabarets hors la ville ; il fut suivi de toute la garnison. Ce désordre dura trois jours, après lesquels le régiment d'Orléans fut le premier à rentrer dans l'ordre et à y ramener les autres par force. Dans ces trois jours, je n'ai pas eu à me plaindre d'aucun et tous m'ont respecté et constamment obéi."
Le 15 septembre 1789, le régiment part pour Guise, Chauny et Ribemont. Le lieutenant-colonel donne le commandement le 17 octobre au comte de Gibon, qui laisse le premier escadron à Chauny et conduit les deux autres à Abbeville.
"Pendant la durée de ce déplacement j'appris par un billet que plusieurs cavaliers étaient d'accord avec les habitants pour faire éclater des troubles. La vue de deux des coupables, attachés pendant la marche à la queue de deux chevaux de l'avant-garde, a suffi pour faire taire tout le monde."
Ayant obtenu un congé, il se rend à Redon qu'il trouve aussi bien agité et menacé par des bandes d'incendiaires (février 1790).
"Le château de ma mère, écrit-il, étant sur la liste de ceux à brûler, j'ai armé mes gens et passé plusieurs nuits sans me déshabiller et armé de pied en cap. Les patrouilles de la ville venaient souvent dans les cours du château et un jour on m'a tiré d'une vigne voisine un coup de fusil qui me rasa la figure."
Malgré l'inquiétude que lui cause la nécessité d'abandonner sa mère dans de telles circonstances, il la quitte, le 21 mars 1790, pour retourner là où un devoir impérieux le réclame.
"Le 31 mars, en rentrant au régiment, je l'ai trouvé dans une grande fermentation. Le prince de Ligne (major) qui l'avait commandé pendant mon absence, avait laissé relâcher la discipline ; ce n'est pas sans peine que je l'ai remise. Le 3 juin le régiment a fait une adresse à l'Assemblée Nationale pour me demander pour colonel ; j'ai exigé qu'elle fût déchirée.
Le 18 juin, le lieutenant-colonel a fait cesser mon commandement par son arrivée. Les officiers et les cavaliers ont voulu députer vers moi pour me remercier de la manière dont j'avais commandé le régiment. Je m'y suis absolument refusé, par égard pour mon chef et pour les principes mêmes de la subordination."
Le comte de Gibon ne devait pas tarder à occuper de par le Roi le poste qu'il venait si noblement de refuser.
"J'ai reçu le 9 août 1791, dit-il, la nouvelle de ma nomination à la place de colonel dans mon régiment, place vacante depuis la promotion de M. de Barbançon au grade de maréchal des camps, et de M. de Lardemelle à celui de colonel. Le même jour est arrivé l'ordre au régiment de se rendre à l'armée de Rochambeau. Tous les officiers m'ont donné par écrit la promesse de ne pas se séparer de moi et m'ont engagé à accepter. Cependant j'ai écrit au roy et au baron de Fumel, qui était auprès des Princes, pour leur faire part de ma nomination et leur demander si je devais l'accepter. Le duc de Brissac m'a fait savoir qu'elle était agréable au Roy, les Princes m'ont fait dire qu'ils désiraient que je me chargeasse du dépôt qui m'était confié."
Cependant la révolution augmente, le flot envahisseur monte et va déborder ; bientôt les ci-devant nobles n'auront plus droit de vie. Il faut prendre le chemin de l'exil ...
Dès le retour en France du comte de Gibon, Bonaparte lui fit proposer de prendre du service avec le grade de général ; il s'y refusa. Ne pouvant plus servir ceux qu'il aimait, il préféra rentrer dans l'oubli et la retraite.
Lorsque la nouvelle du retour des Bourbons parvint à Redon, cette ville envoya au Roy une députation pour le féliciter.
Cette députation, composée de MM. de Guériff, de Bréhier, de la Haye-Jousselin, fut confiée à la présidence et direction du Comte de Gibon.
"Nous arrivâmes à Paris, écrit-il, le 23 mai ; j'ai eu l'honneur d'être présenté avec ma députation à Monsieur ; je l'ai harangué ainsi que M. le duc de Berry qui se trouvait présent.
Ayant reçu depuis une adresse à présenter au Roy et une lettre des dames de Redon à la duchesse d'Angoulême, j'ai eu l'honneur de les haranguer aussi, ainsi que les princes de Condé et de Bourbon, et j'ai reçu de tous l'accueil et les réponses les plus flatteuses."
Louis XVIII, pourtant si oublieux, se souvint de son fidèle serviteur ; il le replaça dans sa maison militaire, en qualité de commandant en second des grenadiers à cheval, avec rang de colonel, sous les ordres du marquis de la Rochejaquelein, commandant en premier.
Le 14 septembre 1814, sur la proposition de ce dernier, il est nommé maréchal de camp et cordon rouge.
Mais voici les Cent jours. Le 20 mars 1815, la compagnie des grenadiers à cheval escorte les Princes jusqu'à la frontière.
Là on va se séparer, malgré les protestations de fidélité de tous les grenadiers. Le désespoir de ces braves gens était tel, que les Princes eurent toutes les peines du monde à les empêcher de charger, aux environs de Béthune, un détachement de la garde impériale qui les observait, et à faire rentrer les sabres au fourreau.
Le comte de Gibon reçut la mission délicate de reconduire la compagnie à Paris et d'entretenir le plus de relation possible avec elle, car on devait forcément l'incorporer dans la garde impériale.
Arrivé à Paris le comte de Gibon se vit offrir de la part de l'Empereur de servir dans cette garde avec le grade de maréchal de camp ; il refusa immédiatement.
La police crut alors que son projet était d'aller rejoindre en Bretagne son fils (2), qui guerroyait avec les Chouans, et on donna l'ordre de l'arrêter. Mais il resta à Paris afin d'accomplir la mission qui lui était confiée.
Il réussit à prendre contact avec ses grenadiers, casernés à l'école militaire, et les réunit souvent dans un terrain qu'il avait loué à cet effet. Il fit plus ; il prit à sa solde plusieurs grenadiers qui avaient pu s'échapper, et s'aboucha avec le maréchal Oudinot, duc de Reggio, qui tenait pour le Roi.
Ces faits sont prouvés par un certificat (3) signé du maréchal lui-même.
Lorsqu'à son retour en France, le Roi eut connaissance de ces actions, il exprima en ces termes le contentement qu'il avait de la conduite de son serviteur : "C'est vraiment un excellent homme qui m'a toujours donné les plus grandes preuves de son dévouement."
Pour lui témoigner sa gratitude Louis XVIII le fit placer sur les marches du trône à une ouverture des Chambres.
La Maison du roi ayant diminué ses effectifs, la compagnie des grenadiers à cheval fut licenciée. M. de Gibon fut chargé de cette opération. M. de Gibon fut chargé de cette opération. Puis atteint par la limite d'âge, il abandonna la carrière militaire après avoir été nommé lieutenant général (août 1817).
Malgré sa retraite le comte de Gibon fut encore souvent l'objet de la surveillance de son souverain.
En l'honneur du baptême du duc de Bordeaux, il fut fait grand'croix de Saint-Louis et chevalier de la Légion d'honneur, un peu plus tard chevalier de Honhenlohe (ordre du Phénix).
Enfin il eut encore une fois, le 5 novembre 1821, l'honneur des marches du trône à l'ouverture des Chambres, puis fut fait officier de la Légion d'honneur à l'époque du sacre de Charles X.
En 1830, lorsque les Bourbons reprirent une dernière fois le chemin de l'exil, le comte de Gibon se retira à Redon, au château du Parc-Anger, chez sa fille, Madame Dondel du Faouëdic, où il termina sa vie toute remplie de fidélité et de dévouement.
Sentant sa fin proche, il fit venir à son chevet ses enfants et petits-enfants, leur fit ses adieux, leur donna ses derniers conseils et mourut comme il avait vécu, fidèle à son Dieu et à son Roi, le 20 mars 1839, à l'âge de 88 ans.
Il vit six souverains se succéder au pouvoir et assista à trois révolutions.
(1) "Jean-Baptiste-Olivier de Gibon, chevalier du Pargo, capitaine au régiment Colonel-Général-Dragons. Blessé à la poitrine à l'attaque du chemin couvert de Fribourg, dont il revint seul officier du détachement avec 17 dragons seulement. Soutenu avec 50 dragons l'attaque du Pont de Passe-Brouc sous Malines contre un ennemi bien supérieur en nombre, le força à se retirer avec perte. Le maréchal de Saxe lui ordonne d'escorter un courrier avec 50 dragons, il est chargé par 500 hussards, les charge à son tour, leur passe sur le ventre et peut accomplir sa mission". Ces renseignements sont tirés d'une lettre du duc d'Aiguillon au duc de Penthièvre - 1756).
(2) Auguste de Gibon combattit d'abord dans la compagnie des volontaires royaux qui se forma à Nantes, puis dans l'armée du Morbihan sous les ordres du comte de Sol, dans l'infanterie, et dans la cavalerie sous les ordres du comte de Botderu ; il fut nommé capitaine, chevalier de Saint-Louis, devint maire de Redon, conseiller général, puis député.
(3) Nous, maréchal et pair de France, ministre d'État, duc de Reggio, certifions que M. le comte de Gibon-Kérisouët, maréchal de camp, commandeur de l'ordre militaire de Saint-Louis et commandant d'escadron des grenadiers à cheval de la garde du roi, s'est exposé à des dangers réels depuis le retour de ces braves grenadiers à Paris (où ils avaient été forcément incorporés dans l'ancienne garde impériale) pour communiquer avec eux, qu'il avait tellement entretenu leurs sentiments de fidélité qu'ils s'étaient placés ainsi que lui sous nos ordres directs et qu'ils étaient toujours prêts à tout braver pour la cause du roi. Enfin qu'avant l'entrée de Sa Majesté à Paris plusieurs d'entre eux, échappés de la garde impériale et retirés dans cette ville, étaient uniquement soldés par M. le comte de Gibon-Kérisouët. En foi de quoi et pour rendre témoignage de son zèle et de son dévouement nous lui avons donné le présent certificat à Paris le 9 octobre 1815.
SOUVENIRS D'UN ÉMIGRÉ : Un journal, écrit de la main du comte de Gibon-Kérisouët, prend naissance en 1780, se poursuit pendant la sinistre tragédie révolutionnaire et prend fin à l'époque de la rentrée en France de la plupart des émigrés (1800). Une grande partie des faits contenus dans ce journal se déroulent en Hollande et en Allemagne.
Sources :
Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan - Année 1902
AD35 - Registres d'état-civil de Redon
AD56 - Registres paroissiaux de Vannes et de Saint-Avé.
Nobiliaire universel de France - Volume 2 - par Saint-Allais - 1814