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La Maraîchine Normande
26 juillet 2016

TARBES (65) - QUELQUES PORTRAITS DE BERTRAND BARÈRE

BARÈRE DE VIEUZAC 3


"Détruisez la Vendée et Valenciennes ne sera plus au pouvoir des Autrichiens. Détruisez la Vendée et le Rhin sera délivré des Prussiens (...). La Vendée et encore la Vendée, voilà le chancre qui dévore le coeur de la République. C'est là qu'il faut frapper."

 

Barère - acte naissance

 

Fils de Jean Barère, procureur au Sénéchal de Bigorre et de demoiselle Marras, Bertrand Barère est né à Tarbes, en la paroisse Saint-Jean, le 10 septembre 1755 et baptisé le lendemain, avocat au parlement de Toulouse, à vingt ans, et conseiller royal au sénéchal de Bigorre, à vingt-deux ans, Bertrand Barère, ci-devant de Vieusac, entame en 1789 une brillante et rapide carrière politique.

Député du Tiers aux États-Généraux, directeur-fondateur du journal "Le Point du Jour", puis haut-juge au tribunal de cassation et conseiller politique de Danton au ministère de la Justice, il contribue largement à la créatio du département des Hautes-Pyrénées, dont il est élu député à la Convention, en 1792.

Président de cette assemblée pendant le procès de Louis XVI, qu'il doit donc diriger, ses discours fameux entraînent les indécis du côté de la peine capitale, qu'il vote quelques temps plus tard.

Membre du Premier, puis du Second Comité de Salut-Public, il prend en main, pendant deux ans, les Affaires étrangères, la Marine et l'Instruction publique, tout en restant le porte-parole officiel du gouvernement révolutionnaire devant la Convention où il s'impose comme un orateur de premier plan.

Proscrit après la chute de Robespierre, incarcéré, puis évadé, il est finalement amnistié par Bonaparte qui le réduit à l'ombre, en l'employant comme agent secret.

Député des Hautes-Pyrénées en 1815, il se voit bientôt exilé à Bruxelles par Louis XVIII, et ne rentre en France qu'après la Révolution de 1830.

Retiré à Tarbes, où il demeure conseiller général, pendant dix ans, il y meurt, presque dans la misère, le 13 janvier 1841, à l'âge mémorable de quatre-vingt-six ans.

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Il avait épousé à Vic-en-Bigorre, le 14 mai 1785, une très jeune fille, née à Vic le 22 juillet 1772, Catherine-Élisabeth de Monde, fille d'Antoine de Monde, sieur de Vieuzac et de Thérèse-Louise de Briquet, dont il eut un fils, Bertrand(décédé en bas-âge en Angleterre).

signature mariage barère et de monde

Dans un petit manuscrit intitulé "Pages mélancoliques", à la date de 1797, Barère raconte ainsi les circonstances de son mariage : "On ne fait pas assez d'attention aux préliminaires des grands accidents de la vie ; ce sont pourtant des avertissements que la Providence nous donne, mais dont nous profitons rarement, soit qu'ils passent inaperçus, soit qu'ils arrivent trop tard. Lors de mon mariage en 1785, qui fut une grande fête de famille à Vic et à Tarbes, j'allais à l'autel avec ma jeune fiancée. C'était au milieu de la nuit ; l'église était resplendissante de lumières ; une société nombreuse de parents et d'amis nous entourait. Une profonde tristesse me serrait le coeur, et lorsque je prononçai le "oui" solennel, des larmes coulèrent involontairement sur mes joues décolorées. Ce pressentiment se réalisa, ajoute-t-il plus loin, et mon mariage fut très-malheureux."

Une histoire aussi romanesque, racontée par un menteur si connu, ne mérite aucune créance ; nous avons donc été peu surpris de découvrir dans ses Mémoires qu'il appelle sa femme une aimable femme et déclare qu'après six années d'union, il la trouvait aussi aimable que le premier jour. Il se plaint bien, il est vrai, de son attachement excessif à la royauté et à la vieille superstition, mais il nous assure que son respect pour ses vertus lui faisait tolérer ses péjugés. Remarquons ici que Barère, à l'époque de son mariage, était lui-même royaliste et catholique : il avait obtenu un prix d'éloquence en louant le trône, un autre en défendant l'Église ; on ne peut donc supposer que la paix du ménage ait été troublée par des dissentiments politiques et religieux, ou ce ne fut que bien plus tard. Nous serions tentés de supposer que madame Barère était en effet, comme il le dit, une vertueuse et aimable femme qui, pendant plusieurs années, fit tous ses efforts pour rendre son mari heureux ; mais lorsque les circonstances eurent développé l'atrocité latente de son caractère, cette pauvre femme ne put l'endurer plus longtemps ; elle refusa de le voir, elle lui renvoya ses lettres sans les décacheter. C'est alors seulement qu'il inventa la fable de ses pressentiments et de sa douleur le jour de ses noces. (Revue britannique - Septembre 1844)

Catherine-Élisabeth est décédée à Vic-en-Bigorre, rue de Tarbes, le 13 février 1852, à l'âge de 80 ans.

Écrivain et traducteur (il laisse plus de cinquante titres), journaliste, orateur et législateur, auteur de plus de cent cinquante discours et décrets (dont celui qui porte son nom et qui stipule que tous les actes administratifs doivent être rédigés en français), il est une des personnalités les plus discutées et les plus méconnues de la Révolution française, même dans ses Pyrénées natales.

QUELQUES PORTRAITS DE BARÈRE

A la tribune de la Convention - Louis David

Barère - esquisse de Louis David

Barère

Terre-cuite de Cerrachi

Terre-cuite de Dumont

Médaillon de bronze de David d'Angers

MASQUE MORTUAIRE


Extrait : Pyrénées - N° 119/120 - Juillet-Décembre 1979

AD65 - Registres paroissiaux de Tarbes et de Vic-en-Bigorre

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