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La Maraîchine Normande
5 juin 2016

AIZENAY (85) - GILBERT-HENRI HERBERT, CURÉ (1757-1838)

GILBERT-HENRI HERBERT
CURÉ D'AIZENAY DE 1789 A 1814

Aizenay vue


Fils de Gilbert Herbert et de Demoiselle Anne Foucaud, Gilbert-Henry Herbert est né à Saint-Hilaire-la-Forêt, le 12 novembre 1757 ; il fut vicaire à la Chaume 18 mois, puis curé d'Aizenay en 1789. C'était un homme d'une très grande valeur.

Herbert acte naissance

L'année suivante, ses paroissiens le choisirent pour maire. Sur 248 votants il eut 148 voix. M. de la Maronnière, 44 et Guinebaud de la Millière, 16. L'élection fut cassée, mais M. Herbert fut réélu. Il refusa le serment à la Constitution civile du clergé, et partit pour l'exil. Il s'embarqua pour l'Espagne, le 9 septembre 1792, sur le Jean-François.

Pendant la Révolution un nommé Gallet, qui avait prêté serment, vint s'installer comme curé à Aizenay ; il fut obligé de partir au bout de quelques mois, accablé sous le mépris public.

Ce fut un vicaire du Poiré, M. Robin, qui administrait les sacrements en cachette. Il se tenait caché ordinairement à la Genète et à l'Ijardière.

Aizenay - Herbert - signature

En 1800, M. Herbert est de retour dans sa paroisse.

En 1808, au passage de Napoléon à la Roche-sur-Yon, M. Herbert, qui était grand vicaire de Monseigneur l'Évêque de la Rochelle (il n'y avait pas d'évêque à Luçon), adressa à Sa Majesté un discours qui produisit une grande impression. 

 

"L'abbé Herbert se présenta à la tête des curés du voisinage ; car il était vicaire-général du diocèse de La Rochelle, qui comprenait alors le département de la Vendée ; l'Empereur vit bien qu'il avait affaire à un homme d'esprit et se mit à lui parler familièrement, avec ce laisser-aller, cet air de confiance qu'il savait bien employer pour charmer ceux qui lui semblaient en valoir la peine. Il expliqua ce que, selon ses idées et ses intentions, devait être un curé de village, quelle considération et quelle influence il était destiné à avoir ; comment il lui convenait d'être le conseiller et le tuteur de ses paroissiens, le vrai juge de paix du canton ; qu'il fallait, dans les séminaires, donner aux jeunes prêtres des notions de droit, de médecine et d'agriculture, afin que le curé fût consulté sur toutes choses par les paysans ; qu'il serait le meilleur distributeur des aumônes et le père des pauvres ; qu'ainsi les curés exerceraient une salutaire puissance, bien préférable à celle qu'avaient autrefois les seigneurs. "Mais, ajoutait-il, pour qu'ils aient cette position, il serait nécessaire de leur donner un autre traitement qu'aujourd'hui, leur revenu est trop insuffisant. Je veux l'augmenter ; cela ne se peut pas encore ; j'ai trop de dépenses à faire." Puis, montrant, en riant, son cortège de ministres et de généraux, "faire de ces messieurs des grands seigneurs, cela coûte fort cher." 

Il paraîtrait que Napoléon offrit à M. Herbert le siège épiscopal de la Rochelle ; il refusa. Mais l'Empereur le créa Pair de France.

Gouvion Louis-Jean-Baptiste

Le général Gouvion (1), inspecteur de la gendarmerie, fut envoyé dans le département de la Vendée ... Parmi les hommes du pays dont le général Gouvion écouta les informations et employa l'influence, celui qui obtint le plus sa confiance fut l'abbé Herbert, curé d'Aizenay. Il n'avait point paru dans la guerre civile ... Sous l'écorce un peu grossière d'un curé de village, il était un homme de beaucoup d'esprit, fin, habile, sans nulle ardeur religieuse, mais convenable dans le langage et les apparences ; ses relations avec les gentilshommes et les propriétaires étaient bonnes et familières ; il avait aussi la confiance des paysans.

Le général Gouvion logea, pendant une grande partie de sa mission, au presbytère d'Aizenay, et l'abbé Herbert devint son conseiller intime.

Ce fut de leurs entretiens que sortit l'idée de placer le chef-lieu de l'administration au centre du département, et d'y faire converger des routes, afin d'établir des communications faciles dans toute cette région. Fontenay, où était la préfecture, se trouvait presque à la frontière du département, en pays de plaine ; tous ses rapports étaient avec Niort, Rochefort, La Rochelle, et point avec les pays de Bocage ou de Marais, qui avaient été le théâtre de la guerre civile. En outre, et c'était le pire inconvénient, toutes les villes étaient, comme il était facile de le concevoir, animées d'opinions hostiles aux populations insurgées ; on avait combattu les uns contre les autres ; les Vendéens avaient pris Fontenay ; les colonnes républicaines y avaient tenu garnison et y avaient trouvé des guides et des auxiliaires ; les rancunes étaient restées vives. A tout propos les villes croyaient voir arriver les bandes de paysans à main armée ; et le Bocage s'imaginait sans cesse que des colonnes mobiles allaient faire des incursions. 

 

C'est à lui que nous devons le passage à Aizenay de la route de la Roche à Challans, laquelle avait déjà son tracé par le Poiré.

Maché La Bonnière

En 1814, il se retira sur les bords de la Vie, à Maché, à la Bonnière, où il mourut misérablement à l'âge de 81 ans, le 1er novembre 1838.

Il était curé d'Aizenay lorsque M. Monnereau, fondateur des Religieuses de Mormaison, y vint comme vicaire.

Aizenay - Herbert acte décès

(1) GOUVION, Louis Jean Baptiste (Toul 1752 – Paris 1823). Général en 1793, comte de l’Empire 1808. Armée des Alpes 1792, commandant à Briancon 1793, s’empara du Mont Cenis, puis du Petit Saint Bernard, commandant à Toulon 1795, servit en Italie 1795, puis à l’armée du Nord 1798, et de Batavie 1799, inspecteur général de la gendarmerie 1801, sénateur 1805, gouverneur de Varsovie 1806, servit en Prusse et Pologne 1806-1807.

 

Études historiques et biographiques - par M. le baron de Barante - 1857

AD85 - Bulletin paroissial d'Aizenay - 1929

AD85 - Registres paroissiaux de Saint-Hilaire-la-Forêt et Registres d'état-civil de Maché

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