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La Maraîchine Normande
3 juin 2016

RENNES (35) - LA TESSOUALLE - BAUGÉ - ANGERS (49) - SIMÉON-LOUIS-ADOLPHE MATHIS, AUMÔNIER DES INCURABLES DE BAUGÉ

MATHIS CURÉ DE LA TESSOUALLE

Fils de Jean-Nicolas-Éloi Mathis, chef d'escadron au septième Régiment de Hussard, et de Marie-Louise-Zoé Edon, Siméon-Louis-Adolphe est né à Rennes le 11 prairial an XIII (31 mai 1805).

 

Mathis Siméon acte naissance

 

Quelques mois auparavant, son père, JEAN-NICOLAS-ÉLOI MATHIS, natif de Saarlouis et alors chef d'escadron au septième Hussards, partait pour prendre part à la bataille d'Austerlitz ; et comme il prenait congé de sa jeune femme, il lui dit, en faisant allusion à l'enfant qu'elle portait dans son sein : "Si c'est un garçon, tu l'appelleras Siméon-Louis-Adolphe, si c'est une fille, tu l'appelleras ... comme tu voudras". Évidemment le rude soldat souhaitait un fils, à qui léguer un jour son épée et son cheval de bataille. Mais les longues heures si tristes, passées de ce berceau, d'où le père était absent, peut-être pour jamais, et aussi sa tendre piété, inspiraient à la mère des voeux bien différents. Elle désirait que son premier-né fût prêtre. C'est la mère, comme il arrive souvent, que Dieu écouta.

Seulement, il y eut une lutte. "Voyez-vous, disait un jour à ses camarades, comme un ecclésiastique passait devant eux, le jeune Mathis, placé dès 1815 au Collège-Royal d'Angers, voyez-vous cet homme ? - Oui, c'est un calotin. - Eh bien je serai plus tard comme lui. - Toi, calotin ? tu le voudrais, Mathis ? - Je ne le veux pas, mais je sens que je le serai quand même." Cette petite conversation, au style un peu lâché, atteste bien le combat qui se livrait dans cette âme troublée.

Il lui fallait à ce moment un directeur éclairé pour le révéler à lui-même. Ce directeur existait, mais non point au Collège-Royal. De là des tourments intérieurs, un ennui profond, un dégoût croissant, l'horreur enfin d'un milieu où l'esprit était tout et le coeur rien. Bref, une nuit, le collégien attacha ses draps en guise de corde à une fenêtre du dortoir et s'enfuit.

Ces sortes de faits ne se justifient point, mais ils s'expliquent parfois. Tel était le cas pour le jeune Mathis. Seulement le père, alors retiré à Beaufort, vit là une de ces fautes contre la discipline, qui ne se pardonnent pas. La maison paternelle fut interdite au fugitif, sa valise bouclée et un régiment choisi pour l'engager. Il allait partir.

C'est à ce moment que le jeune homme, retiré chez un ami de sa famille à Angers, et en proie à la plus vive agitation, fit à pied le voyage de Beaufort. Ce fut son chemin de Damas à lui, et il trouva au bout un autre Ananie, si j'ose ainsi l'appeler, l'abbé Joubert, curé de Beaufort, le directeur préparé par la Providence pour l'heure décisive. A sa voix tout s'éclaircit, le calme se fit dans cette âme et la grande résolution fut prise. Il avait alors dix-sept ans.

La ténacité fut toujours un des traits dominants de l'abbé Mathis. Il n'y avait donc pas à redouter de faiblesses, et cependant elle semblait devoir être mise à de rudes épreuves par les résistances présumées de son père. Quel ne fut donc pas son étonnement, lorsque, paraissant en sa présence et lui déclarant son intention, il entendit ce noble soldat, qui avait assisté à quatorze batailles rangées, eu six chevaux tués sous lui et enlevé à la pointe de l'épée la croix de la légion d'honneur, le grade de général et le titre de baron de l'Empire, lui dire après un instant d'émotion : "Mon fils, si tu choisissais une autre carrière, je croirais mon nom déshonoré ; mais puisque c'est pour te faire prêtre que tu ne veux pas être soldat, va, tu peux partir." Paroles superbes, que l'abbé Mathis aimait à citer avec un filial orgueil.

Dès lors, sa vie se développe régulièrement jusqu'en 1857.

Après avoir achevé à Combrée ses études classiques et s'être fait incorporer au diocèse d'Angers, il entra au grand séminaire et reçut le sous-diaconat en 1827. Sa mère assistait à cette cérémonie, mais elle quitta peu après ce monde, où la tristesse est si près de la joie et s'endormit, laissant son fils sur la première marche du saint autel. Il y monta seulement en 1829.

Peu après, le général Mathis s'éteignait aussi. Il transmettait à son aîné son titre de baron et une aisance relative. Avec cela, ses belles relations et son grand air, le jeune abbé pouvait prétendre aux honneurs. Il lui suffisait de se laisser pousser. Mais c'est du fond du coeur qu'il avait dit en recevant sa première tonsure : "Le Seigneur est ma part d'héritage." Il n'en voulait point d'autre et se laissa envoyer par son évêque à Sainte-Gemme-d'Andigné, qui eut le bonheur de cueillir la fleur de son sacerdoce. Il y resta pendant quatorze ans.

Pieux comme un ange, sans rien d'affecté, réglé comme un militaire, depuis quatre heures du matin, qui fut jusqu'au bout l'heure de son lever, dur à lui-même comme un moine, tendre, comme le sont les saints, aux pécheurs, il produisit sur cette paroisse une impression que l'abbé Dénécheau, vicaire de Segré, et plus tard curé de la cathédrale, traduisait par ces paroles : "Depuis que Mathis est là, je ne reconnais plus Sainte-Gemmes, il l'a convertie." Sa charité surtout était inépuisable ; quand il avait donné son argent, il donnait son linge et ses habits. Chaque année, sa soeur aînée, religieuse à l'Oratoire d'Angers, remplaçant auprès de ses frères et soeurs la mère absente, surprenait dans le trousseau du jeune vicaire, qui usait pourtant fort peu, des lacunes absolument prodigieuses. Elle grondait ; le frère avouait tout et ne promettait rien : "Renvoie-moi comme tu voudras, disait-il, mais je t'avertis que je ne puis rien garder, quand je vois les autres souffrir".


Voilà le prêtre qui était nommé en 1843 curé de la Tessoualle. Du premier coup, pasteur et paroissiens se comprirent. C'est que ce fils du grand soldat de l'Empire et ces fils des grands Chouans se ressemblaient par la foi simple et robuste, la piété naïve, la sincérité à outrance et la gaîté gauloise. Avec une ardeur que décuplait la certitude du succès, il se mit à cultiver cette portion admirablement féconde de l'héritage du père de famille, il l'enrichit, il lui fit porter des fruits plus célestes, je veux dire des vocations sacerdotales et religieuses, son oeuvre de prédilection et le plus beau fleuron de sa couronne, et cette congrégation des filles de Marie, dont il est le fondateur. Il était secondé par les collaborateurs les plus dévoués, estimé des grandes familles qu'il ne recherchait pourtant pas, béni des pauvres, respecté et chéri de tous, il pouvait vivre là, il pouvait y mourir, quand tout à coup on apprit qu'il partait pour la Trappe de Bellefontaine. A cette nouvelle, il y eut dans cette population, au coeur si chaud, un élan de douleur qui le fit fléchir un instant ; mais, la nuit suivante, tandis que tout reposait, lui, prosterné devant le Saint-Sacrement, se reprochait sa faiblesse et, dès la pointe du jour, au moment où les cierges, allumés en action de grâces à l'autel de Marie, achevaient de brûler, il s'en allait par les chemins déserts, frapper aux portes du couvent. Trois mois seulement après, sur la décision de l'abbé lui-même, le R.P. Fulgence, il en sortait !

Abbaye de Bellefontaine

C'était donc une grave méprise. En voici l'explication. L'abbé Mathis, dont le caractère et le genre de piété tenaient plus de l'austère Rancé que de l'aimable Saint-François-de-Sales, avait eu, dès dix-sept ans, le désir de se faire trappiste. Son imagination, qu'il eut toujours fort vive et, comme toutes les grandes âmes, éprise d'idéal, l'avait allumé pendant vingt années. Un sage directeur l'aurait étouffé ; car la docilité quasi-absolue, qu'il exigeait des autres, il la pratiquait le premier. Mais l'abbé Joubert était mort. La proximité de la Trappe mit le comble et décida. Cependant l'imagination peut bien donner le vigoureux coup d'ailes qui porte sur les sommets abrupts, c'est la grâce seule qui y soutient les élus. L'abbé Mathis ne l'était pas. Il lui fallut redescendre. Il le fit du moins avec une simplicité qui met à nu le fond de son âme.

A quelques mois de là, en effet, la tête encore à demi-rasée, il fut, comme il traversait Tours, présenté à un maréchal de France, qui passait alors l'inspection de la place. "Le fils du général Mathis ! mon vieux compagnon d'armes, fit le maréchal en entendant son nom. - Lui-même, Maréchal, répondit l'abbé, et aujourd'hui, ajouta-t-il avec une charmante bonhomie, pauvre moine défroqué !" Le maréchal se fit conter son histoire, et, comme il l'eut achevée : "Monsieur l'abbé, dit-il, c'est une fausse manoeuvre que vous avez faite là, mais j'ai été l'ami de votre père et il m'appartient de la réparer ; sous peu je vous fais nommer chanoine de Saint-Denis." L'abbé Mathis refusa avec une vivacité, qui coupait court à toute insistance et, après une tournée d'Allemagne pour visiter la famille de son père, il vint se remettre à la disposition de son évêque, qui l'envoya provisoirement à Bouchemaine, puis, un an après, la place étant venue à vaquer par la mort du vénérable abbé Baudouin, le nomma aumônier des Incurables de Baugé.

Il était au comble de ses voeux, il avait ambitionné un poste de ce genre ; ce serait, disait-il, son bâton de maréchal. Il allait le tenir, il faillit bien lui échapper.

En effet, son nom une fois su, vite on était allé aux informations. Il y a trop d'oeuvres aux Incurables, très diverses et très délicates, pour se jeter dans l'inconnu. "Fils de giberne", allure militaire, ton brusque, ancien Trappiste, humeur changeante, tel fut son signalement.

L'alarme est au sein de la Communauté, qui le voyait déjà, comme de raison, mener, baguette et discipline en main, la tâche de patience, de douceur et de mansuétude de son vénéré prédécesseur. On dépêche aussitôt à Angers pour présenter à qui de droit de respectueuses observations. Mgr Angebault était aux extrémités du diocèse, on se dispose à l'y poursuivre. Qui ne reconnaît ici l'audace passionnée des mères, qui défendent leur tendre couvée ? Le piquant, - il ne l'était guère alors pour les religieuses et pour l'abbé Mathis, qui suivait tout d'un oeil inquiet, - c'est que l'ennemi imaginaire, si j'ose ainsi l'appeler, devait être en réalité le meilleur et le plus aimé des pères. Enfin M. Bompois et M. Baudoin, curé de Seiches et frère du précédent aumônier, firent cesser la méprise. "Vous ne le connaissez pas, dit le premier aux religieuses, c'est le prêtre qu'il vous faut." Le second ajouta : "On vous l'a gâté, c'est un vrai saint !" Sa vue acheva de rassurer.

Il arriva le soir vers sept heures et s'en alla de suite heurter à la porte de la chapelle. Elle était fermée. "On ferme bien tôt, ici, la maison du bon Dieu", dit-il à quelqu'un qui se rencontra là. L'acte et le mot firent de suite le tour de la maison. Ils n'étaient pas pour déplaire. Le lendemain il parut dans la salle du Chapitre. Il était ému et, comme il l'avouait après en riant, "il n'en menait pas large." Après cette tête inclinée sur l'épaule, qui semblait toujours écouter une voix, ces yeux baissés, sur lesquels les paupières retombaient comme des voiles trop longs, cette attitude timide et presque embarrassée et qui gardait, pourtant, comme un reste de l'héritage paternel, je ne sais quoi d'impératif et d'imposant, cette parole un peu confuse et hésitante, qui ne manquait ni d'émotion ni de sel, il dit "qu'on lui avait recommandé d'étudier les auteurs ascétiques, qu'il n'avait jusque-là cousu que de la toile, qu'il lui fallait maintenant travailler dans la dentelle" ; il parla de son père et de ses campagnes. On sentit ce qu'il y avait d'humilité, de tendresse et même de faiblesse sous cette enveloppe qui paraissait si rude, et à la défiance succéda cette joie délicieuse des âmes, qui retrouvent une soeur dans celle qu'elles avaient un instant méconnue.

Méconnue en effet ? Car à le considérer par les sommets et dans cet éloignement favorable, où il nous apparaît déjà, quel prêtre se montra mieux à la hauteur de ses devoirs multiples par sa piété, sa ponctualité, sa fermeté, sa bienfaisance perspicace, ingénieuse et délicate, sa sainte et patiente habileté à gagner les âmes timides, à guérir celles qu'avait pu blesser sa parole parfois un peu rude. "Faisait-on deux pas en arrière, disait quelqu'un, il en faisait quatre en avant".

Dix-sept ans entiers, il se dévoua à cette maison, que tout Baugé salue comme son honneur et chérit comme une pure image de la Providence, où chaque bâtiment, élevé au souffle de la charité, abrite un être humain qui souffre et un ange visible qui le console, et où il trouvait réuni tout ce qu'un coeur sacerdotal, comme le sien, pouvait souhaiter : orphelins à élever, infirmes à soulager, vieillards à préparer à leur dernier voyage, jeunes gens et hommes faits à maîtriser, âmes d'élite à guider dans les voies de la plus haute perfection.

Sans doute, il était soutenu par la vue de la Vraie Croix qui y repose, la présence du Dieu de l'Eucharistie, qu'il visitait longuement tous les jours, le calme d'un coeur satisfait, et une affection pour ses Incurables, que personnes ni choses ne lui inspirèrent jamais à un égal degré. Ne le vit-on pas, quand le déclin de l'âge, ou un excès de discrétion, nous ne savons, Dieu le sait, le décida à se retirer, ne le vit-on pas se fixer à La Flèche, à quatre lieues seulement, puis revenir bientôt à Baugé, au collège Saint-Joseph ! "Pourquoi, se disait-on, ces changements perpétuels ?" Eh ! pourquoi le coeur humain, comme les astres, a-t-il son centre d'attraction ?

Il fut bien payé de retour. Les communautés plus que les individus sont exposés à perdre la mémoire du coeur, une reconnaissance collective n'obligeant personne en particulier. Tel n'a jamais été le cas des Incurables ; et s'il y eut jamais spectacle encourageant pour qui veut se dévouer, honorable pour l'habit religieux et consolant pour les amis de l'abbé Mathis, ç'a été celui de cette Supérieure et de ses Soeurs, suivant par la pensée, dans ses différentes retraites, leur ancien aumônier, veillant sur lui de derrière leur cloître, et, par les preuves les plus solides et les plus délicates de la reconnaissance et de l'affection, essayant d'adoucir les dernières années si tristes d'un vieillard, qui vit loin de tout ce qu'il a aimé, jusqu'au jour où mettant le comble à tant de dévouement, elles l'ont ramené, selon son désir, dans le cimetière des Incurables.

Baugé - Incurables

Ce jour vint. Vers le 4 août, l'abbé Mathis était allé, comme il avait coutume, faire sa retraite annuelle, à la maison de campagne du Grand-Séminaire. Il en était revenu très fatigué. Le 14 suivant, dans la nuit, une congestion se déclara au cerveau. Un instant, le quinze au matin, on eut un espoir assez sérieux pour permettre à M. Simon, son successeur, de partir pour Lourdes, mais bientôt il s'éteignit. Lui seul ne s'illusionna pas un instant. Une soeur des Incurables, qui se trouvait, par une permission de la Providence, à Angers, le jour même de l'attaque, lui demandant si elle devait rester auprès de lui, "Oui, répondit-il d'une voix ferme". Sentant que c'était fini, il voulait avoir près de lui ses filles des Incurables. Dès lors, elles se succédèrent au chevet du malade, qui ne cessa d'avoir sa pleine connaissance, de prier, de faire le signe de croix de sa main défaillante, de baiser les médailles bénies et la relique de la Vraie-Croix, qu'il portait toujours à son cou, et ce fut entre leurs bras qu'il remit sa belle âme à Dieu, le mardi 17, à cinq heures du matin, après quatre jours de maladie. Il avait 81 ans.

Trois jours auparavant, Madame la Supérieure des Incurables, qui désirait l'avoir, la semaine même, à Baugé, lui écrivait pour vaincre ses hésitations : "Je vous veux mercredi, mort ou vivant". Il y arrivait le mercredi, dans son cercueil. Quel instant d'émotion, quand le fourgon funèbre apparut au bout de cette rue étroite, qu'il descendait pour la première fois vingt-cinq ans auparavant !

MATHIS CURÉ acte décès

Siméon-Louis-Adolphe Mathis est décédé le 17 août 1886 à l'établissement de Saint-Martin-la-Forêt  [Registres d'Angers (1er arrondissement)]

Notice nécrologique sur M. l'abbé Mathis, ancien curé de la Tessoualle, ancien aumônier des incurables de Baugé (1805-1886) - par M. l'abbé Bridier - 1886

mathis acte de naissance

JEAN-NICOLAS-ÉLOI MATHIS

Fils de M. Conrad Mathis et de Dame Louise-Françoise Chantelmayer, Jean-Nicolas-Éloi est né le 25 juin 1771 à Sarrelouis (Royaume de Prusse).

Veuf de Dame Marie-Louise-Zoé Edon, décédée à Beaufort-en-Vallée, le 9 juillet 1829, Jean-Nicolas-Éloi est décédé,en son domicile, rue du Puits-Bauchard, le 6 novembre 1841 à Beaufort (Maine-et-Loire).

Quatre enfants :
- Marie-Henriette-Caroline (Fiereck)
- Siméon-Louis-Adolphe (prêtre)
- Louise-Eugénie (religieuse à Angers)
- Marie-Céleste-Ernestine (veuve de Pascal-Louis Lair, propriétaire demeurant à Beaufort)

Baron d'Empire

Maréchal de camp
Chevalier de Saint-Louis
Officier de l'ordre royal de la Légion d'honneur, le 7 juillet 1807.

MATHIS états de services

Mathis acte décès père



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