NOUÂTRE-CHINON-RICHELIEU (37) - RENÉ-LOUIS-PIERRE TOURNEPORTE DE VONTES, COUSIN GERMAIN DE POIRIER DE BEAUVAIS
Issu de la bourgeoisie de robe, c'est incontestablement le plus riche magistrat du tribunal de district.
Baptisé à Nouâtre, par François-Marie de Tourneporte, curé de Faye, le 27 mars 1742, René-Louis-Pierre est le fils de René-Pierre, alors bailli de la baronnie de Nouâtre, puis président au grenier à sel de Sainte-Maure, et de Geneviève Torterue.
Il épouse à Richelieu le 11 juillet 1780, alors qu'il est lieutenant général civil et de police au bailliage de Chinon, Marguerite-Véronique de la Mothe, fille mineure d'un avocat au duché-pairie de Richelieu. Le contrat de mariage, passé la veille chez maître Cartier, notaire à Richelieu, fait état d'une dot de 60.000 livres pour le futur et de 30.000 pour la future, soit 90.000 livres au total, ce qui traduit une fortune très importante.
Après sa non-réélection au tribunal, il n'exerce plus aucune fonction judiciaire ou administrative.
Mais le 4 pluviôse an II (23 janvier 1794), il est traduit devant la commission militaire présidée par Bassereau. Il est prévenu d'avoir refusé de porter la cocarde tricolore, "d'avoir employé les moyens en son pouvoir pour dissoudre la Société populaire, d'avoir toujours montré de l'horreur pour la Révolution, d'avoir un cousin germain POIRIER-BEAUVAIS, l'un des chefs de Brigands de la Vendée, lequel lors de leur venue à Chinon, a établi son état-major dans la demeure du dit Tourneporte".
Mais tous les témoins cités dépeignent l'accusé comme "un bon patriote, un bon républicain", et "un juge intègre, ami des loix".
POIRIER-BEAUVAIS est bien son cousin germain, mais il est brouillé avec lui et quatre de ses neveux servent les armées de la République, tandis qu'un cinquième, Bouin-Marigny, est mort "glorieusement dans la Vendée, en commandant à la tête de l'armée de Mayence".
Finalement, Tourneporte est acquitté.
[Sa mère, Geneviève Torterue, décède à Nouâtre, le 26 frimaire an II, à l'âge de 83 ans]
Propriétaire et domicilié en la commune de Chinon, il meurt sans enfant, à Richelieu, le 3 mars 1799 (13 ventôse an VII - "au domicile de la citoyenne Poirier des Bournais, sa tante") ; les différentes déclarations de succession faites par sa soeur et sa nièce, ses héritières, se montent à 56.000 francs, mais lors du partage de la succession, qui n'aura lieu qu'en 1836, ses biens sont estimés à 153.000 francs.
Bulletin de la Société des Amis du Vieux Chinon - 1989 (T9, N3)
AD37 - Registres paroissiaux et d'état-civil de Nouâtre et de Richelieu