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La Maraîchine Normande
24 avril 2016

NANTES (44) - FRANÇOIS-AMBROISE RODRIGUE, ÉVÊQUE CONSTITUTIONNEL

NANTES CHATEAU

FRANÇOIS-AMBROISE RODRIGUE, évêque de La Vendée, né à Nantes, [paroisse Saint-Vincent],  le 10 décembre 1730, y fit ses études, et se fit dès-lors connaître par une grande vivacité d'esprit, mais aussi par une humeur bizarre et par un extrême défaut de jugement.

RODRIGUE acte naissance

Il voulut entrer dans une congrégation respectable, mais il en fut éconduit pour ses opinions singulières. Craignant d'être mal accueilli à Nantes, il passa dans le diocèse de Luçon, où on recevait alors assez facilement les étrangers.

On lui donna d'abord la petite cure de La Crosnière, sur le bord de la mer, entre Beauvoir et Noirmoutier, puis celle de Fougeré, près Mareuil. Il occupait cette dernière place, lorsqu'ayant prêté le serment, il fut élu évêque du département, on ne sait par quelle influence.

RODRIGUE signature

Les électeurs avaient d'abord nommé un Oratorien de Saumur, nommé Servant, qui refusa sans doute. Peut-être qu'ils se rejetèrent sur Rodrigue, parce qu'il ne se présentait pas de choix propres à les fixer.

Il était difficile d'en faire un plus malheureux. Rodrigue n'avait aucune des qualités d'un évêque ; la première fois qu'il parut en cette qualité à Fontenay, il était en sabots, mal vêtu, et croyait par là ressembler mieux à un apôtre. [Voir ICI]

Durant la courte durée de son épiscopat, il se montra tranchant, entêté, fantasque. Il profita bientôt du délire qui suivit, renonça à ses fonctions, et refusa de les reprendre après la terreur, malgré les instances des "réunis".

Il obtint une place de juge à Montaigu, où on dit qu'il faisait profession d'impiété. Quand le tribunal de Montaigu fut transféré à Bourbon-Vendée, Rodrigue resta à Montaigu, et se retira ensuite à Nantes, où il est mort le 8 décembre 1813, à l'âge de 83 ans (Nantes 1er canton).

RODRIGUE acte décès

A Montaigu comme à Nantes, sa vie était fort solitaire. Il ne se montrait point à sa paroisse, et affectait un costume singulier, portant un chapeau à trois cornes, à la manière des militaires. M. l'abbé Paty, curé de Saint-Similien, qui était sa paroisse, allait le voir quelquefois et en était assez bien reçu. Rodrigue ne manquait guère de mettre la conversation sur des sujets de religion, et se fâchait quand il se sentait un peu pressé.

Un autre respectable ecclésiastique, M. Petit des Rochettes, alors chanoine de Nantes, avait été condisciple de Rodrigue, qui témoigna le désir de le voir. Les deux charitables prêtres se rendirent chez lui, et quoiqu'il fût alors dans un état de dépérissement sensible, il s'oublia plus qu'à l'ordinaire, et tint des propos impies et même licencieux. Toutefois, le sage curé, apprenant qu'il était plus malade, retourna le visiter et lui donna de bons avis.

Rodrigue connaissait son état. "Je suis, dit-il, persuadé de la vérité de tout ce que vous me dites ; un homme raisonnable peut-il en douter ?" mais ... On n'en put tirer autre chose. M. l'abbé Paty y retourna le lendemain et le jour suivant ; la dernière fois, il parla au mourant avec la plus tendre affection et avec les plus vives instances.

Rodrigue ne prononça pas une seule parole, ne fit aucun geste, et le zélé curé fut obligé de se retirer sans rien obtenir.

Deux heures après, Rodrigue n'était plus. Ainsi finit ce pauvre évêque, qui, depuis son entrée dans le schisme, avait répété souvent qu'il avait trompé le monde, et qu'il n'avait prêché que des faussetés.

Extrait : L'ami de la Religion et du Roi - Volume 64 - 1830

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