CHAMBROUTET (79) - LA RÉVOLUTION

CHAMBROUTET (79) - LA RÉVOLUTION

En 1789, l'abbé René-Angélique de Maignan, curé de Chambroutet, se fit représenter, à Poitiers, à l'assemblée du clergé, par l'abbé Clert, doyen de Bressuire et curé de Saint-Porchaire.

De leur côté, les habitants déléguèrent pour présenter leur cahier de doléances à l'assemblée du Tiers-État du Poitou, les citoyens Louis Bertrand et Jean Chiron.

En août 1792, un ancien maréchal-ferrant de Chambroutet fut le principal instigateur du rassemblement de paysans et d'artisans, venus de diverses localités du Bocage. Les insurgés, sous les ordres de Richeteau de la Coindrie, de Calais de Puy-Louet, de Cousseau, de Richardin et de l'ancien officier de Feu se dirigèrent vers Bressuire où ils parvinrent le 23 août au soir.

Le 22 janvier 1794, les Bleus de la "colonne infernale" du général Grignon après avoir parcouru torches en main, la région située entre Argenton et Bressuire "et fait brûler quantité de métairies" traversèrent la paroisse de Chambroutet. Plusieurs habitants furent passés par les armes.

Trois moulins à vent furent détruits par les républicains, moins avec le souci d'affamer la population que pour empêcher les royalistes de s'en servir pour transmettre des signaux avec leurs ailes.

Après la Révolution, le chiffre des habitants, du fait des guerres de Vendée, était passé de 200 à 116.

En 1805, les deux-tiers des catholiques de la paroisse optèrent pour la Petite Église de Courlay.

Le curé anti-concordataire Lebreton, de Clazay, y trouva plusieurs fois asile alors qu'il était recherché par la gendarmerie.

Au cours de la chouannerie, la bande de Jean-Baptiste dit Louis, l'une des plus nombreuses, fit de fréquentes incursions à Chambroutet. Ils pénétrèrent le 21 janvier 1834, à la Garelière, chez un nommé Peneaut, auquel ils demandèrent de l'argent après s'être fait servir à boire et à manger.

Un certain nombre d'habitants, parmi les plus fortunés, furent rançonnés à diverses reprises par les "soldats d'Henri V", mais la peur des représailles les empêcha de porter plainte.

Extrait : Histoire des communes des Deux-Sèvres - Le Pays du Bocage - Maurice Poignat - 1984