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La Maraîchine Normande
23 avril 2016

TRÉMENTINES (49) - 1832 - PROFANATION DE CROIX

Trémentines église


Une profanation de croix a eu lieu dans l'Ouest, et ce qui rend la chose plus odieuse encore, elle a été exécutée par ceux mêmes qui étaient chargés de maintenir l'ordre dans le pays.

A Trémentines, arrondissement de Beaupréau, diocèse d'Angers, deux officiers du 29e de ligne, assistés d'un caporal et de quelques soldats du même régiment, ont choisi le jour même du jeudi saint pour renverser le signe du salut.

Vers les neuf ou dix heures du soir, ils se sont rendus clandestinement à une croix placée à quelque distance du bourg, et élevée lors du dernier jubilé.

Ils étaient armés d'une scie, et eurent bientôt fait tomber la croix, qui roula dans la boue, et dont les débris furent déposés dans un champ voisin.

Ce n'était pas assez pour leur impiété ; ils courent de là à une autre croix sur le bord de la grande route, presqu'à l'entrée du bourg, et se mettent en devoir de l'abattre.

Un habitant d'un village voisin passait à quelque distance ; il entend le bruit, et va avertir un ami à Trémentines. Tous deux reviennent écouter, et ne peuvent plus douter de ce qui se passe. Ils sonnent l'alarme et tous les gens de Trémentines accourent pour défendre leur croix.

Les profanateurs s'enfuient, laissant leur ouvrage imparfait ; toutefois, des informations prises sur-le-champ n'ont pas tardé à faire connaître les coupables.

On sut que les deux principaux auteurs de l'attentat étaient de ces héros des barricades qui doivent leurs épaulettes à la révolution de Juillet. Le commandant, qui s'est empressé de se rendre sur les lieux, a fait mettre les officiers aux arrêts et conduire les soldats en prison ; ils étaient un peu confus en passant devant cette population qu'ils avaient insultée dans ses affections les plus légitimes. Des huées ont été entendues sur leur passage, et on aurait pu craindre quelque chose de plus ; mais le curé de Trémentines était venu le matin même à la tête des paroissiens faire amende honorable au pied de la croix, et ses paroles de charité avaient fait impression sur ses paroissiens.

Le général Solignac, commandant la division, a ordonné que les militaires fussent traduits devant un conseil de guerre. Sa lettre au maire de Trémentines contient un aveu remarquable ; le général déclare que, chargé par le gouvernement de rétablir l'ordre dans la Vendée, un de ses premiers devoirs est de protéger tous les citoyens dans leur croyance, et de faire respecter inviolablement les signes de la religion, comme la religion elle-même.

Il est fâcheux, dit la Gazette d'Anjou, d'où nous tirons ce fait, que l'autorité n'ait pas toujours, et partout, tenu le même langage.


Extrait : L'Ami de la religion et du Roi - Samedi 5 mai 1832 - n° 1941

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