BARBÂTRE (85) - ÉTIENNE-BENJAMIN VIAUD, MARIN (1762-1793)

Fils de honorable homme Jacques-Nicolas Viaud et de demoiselle Marie-Marthe Guinard, Étienne-Benjamin Viaud est baptisé à Barbâtre, le 9 janvier 1762.

Au mois de mars 1793, la Vendée était entourée d'une armée de 25.000 hommes qui se dirigeait de différents points vers l'embouchure de la Loire ; le cercle menaçant se resserrait chaque jour ; le tocsin sonnait dans toutes les églises du littoral ...

Le marin Benjamin Viaud, plus bouillant et plus robuste que son vertueux frère, est élu chef de paroisse, et se précipite vers Beauvoir et Challans avec 83 Barbâtrois "tous gentilz compaignons, naguère comme lui fluctuans et seillans au milieu des dangiers et gouffres marins." Armés de fusils et de munitions, mais sans autre tactique militaire que celle de Davy l'Olonnais et ses hommes en l'île de la Tortue, ils opérèrent pendant quinze jours, par de hardis coups de main, de Challans au Gué-aux-Roux et de Pont-Habert à Beauvoir, tenant en échec tous les postes militaires et les patriotes des environs.

Un jour, l'intrépide bande entra dans Challans ; "l'un des Barbâtrois grimpa prestement à l'arbre de la Liberté et en décrocha les oripeaux ; bientôt l'arbre lui-même vola en éclats sous les vigoureux coups de hache, à la grande stupéfaction des habitants de la ville." Cependant l'armée de Boulard arrivait de Saint-Gilles à marche forcée ; Viaud voulait l'attendre et se battre résolument, mais les "gentilz compaignons" se débandèrent pour se jeter dans l'île. Leur commandant fut livré à Boulard qui le fit conduire, sous bonne escorte, aux Sables-d'Olonne.

Traduit le 25 mai devant la Commission militaire, il fut accusé et convaincu d'avoir commandé les rebelles et arboré la cocarde blanche ... "Étienne-Benjamin Viaud fut condamné à mort et livré dans les vingt-quatre heures à l'exécuteur des jugements criminels. [il avait 31 ans.]

Le fier marin parut sur l'échafaud avec la même placidité que sur son bord, fidèle jusqu'au bout à son Dieu et à son Roi."

Extrait : Semaine catholique du diocèse de Luçon - 1876

Comments

[Jacques85700]

Il est écrit : ""tous gentilz compaignons, naguère comme lui fluctuans et seillans au milieu des dangiers et gouffres marins.""

c'est bizarre, cette graphie plutôt XVIeme siècle que fin XVIIIème