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La Maraîchine Normande
1 avril 2016

ARDELAY - MONTAIGU (85) - CLAUDE BOUCHE, VICAIRE ASSERMENTÉ

CLAUDE BOUCHE
Curé assermenté
A Montaigu du 16 octobre 1791 au 13 mars 1793.

Montaigu château 1877


Le 8 mai 1791, avait eu lieu, dans l'église de Saint-Jean, l'assemblée électorale du district de Montaigu réunie à l'effet de procéder au remplacement des curés réfractaires à la loi dans treize communes, dont celle de Montaigu. Claude Bouche, vicaire assermenté d'Ardelay fut élu, et accepta la succession de M. Raillon.

La municipalité royaliste fit au nouveau curé le plus hostile accueil, et Sauvaget, l'ancien maître d'école qui avait été nommé maire, refusa de l'installer. "Votre maire de Montaigu, écrivait Dumouriez, le 15 novembre 1791, a été à l'école de Denis le Tyran ; il a donné samedi, ainsi que tous ses confrères, sa démission pour éviter d'être obligé d'installer le curé constitutionnel. Cette cérémonie a été faite par le district (le 16 octobre 1791), avec des circonstances qui prouvent le fanatisme et la malice de ceux qui conduisent le peuple à Montaigu. Dès que l'installation a été faite, la municipalité tout entière s'est fait renommer et a repris ses fonctions. J'imagine que l'Assemblée nationale, qui sera nécessairement instruite de ces faits (1), épluchera la légalité de la seconde nomination de cette municipalité, après avoir donné une démission marquée au coin du mépris des lois et de la crainte d'être chargée de les faire observer. De quel côté, Messieurs, trouverez-vous que soit l'intolérance à Montaigu ?"

Comme le demandait Dumouriez, Gensonné, le 21 novembre, dénonça avec indignation la conduite des officiers municipaux de Montaigu : "Ce serait bien vainement, dit-il, que vous prendriez des mesures contre les prêtres perturbateurs, si les agents des administrations ont la bassesse d'être de connivence avec eux !"

Mais l'Assemblée nationale repoussa la motion, faite par l'un de ses membres, de mander à sa barre le maire et le procureur de la commune de Montaigu, et ceux-ci cherchèrent à se disculper dans des mémoires que Dumouriez qualifia "pleins de fausses assertions", et "faits à l'insu et contre le voeu du district". Ils trouvèrent, au reste, un défenseur en la personne de Pichard de Page, procureur-général-syndic du département, qui fit valoir l'inimitié personnelle du député Goupilleau, ancien procureur-syndic, contre Sauvaget, et fournit au pouvoir exécutif des renseignements assez favorables pour que la démission offerte par le maire, le procureur de la commune, et leurs collègues, moins deux, ne fut pas acceptée. (2)

Bouche curé signature

Bouche conserva ses fonctions jusqu'au 13 mars 1793 ; il fut fait alors prisonnier par les Vendéens qui s'étaient emparés de Montaigu, et resta entre leurs mains pendant quelques mois. Le 9 brumaire an II (30 octobre 1793), il obtint, du directoire du département, un secours "après sa délivrance des mains des brigands", et alla finir ses jours dans une retraite restée inconnue.

Après le 13 mars 1793, aucun prêtre ne résida à Montaigu. Les prêtres réfractaires, aussi bien que les prêtres assermentés, n'y eussent pas vécu en sécurité, la place changeant souvent de maître. Mais nous savons que, au péril de leur vie, Marion, ancien curé de Saint-Jacques et Jean Girard, ancien curé de Sant-Georges, y vinrent secrètement apporter à quelques-uns les secours de la religion.

Sous le Directoire, l'église Saint-Jean avait été transformée en grenier public, et ce n'est qu'au Concordat de 1801 qu'elle fut rendue au culte.


(1) Elle le fut par Gensonné et Goupilleau, de Montaigu. "Le maire, écrit ce dernier, est en même temps principal du collège ; en cette qualité, il était astreint au serment de la Constitution civile ; on n'a jamais pu le lui faire prêter. Quant au procureur de la commune, il cumulait avec cette place celle de secrétaire du district, et c'est tout récemment qu'on lui ôta ce dernier emploi, dont il était indigne, car jamais homme plus inconstitutionnel ne pouvait remplir une place constitutionnelle ... En démissionnant pour ne pas recevoir le curé légal, ces hommes ont outragé la loi ; à présent qu'ils se sont fait réélire, ils pourront d'autant mieux prêcher la révolte contre la loi, outrager le vertueux curé constitutionnel, le harceler, le forcer à céder la place au curé inconstitutionnel qu'ils protègent."

(2) La municipalité de Montaigu se composait de : Claude-Clément Sauvaget, maire ; Charles-Marie Richard, docteur-médecin ; Chaignon, intendant du marquis de Juigné ; Hervé Barbanson, ancien receveur principal des fermes, avant la Révolution ; Faverou, procureur de la commune.

Extrait : Paroisses, églises et cure de Montaigu (Bas-Poitou) - par le Docteur G. Mignen - 1900

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