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La Maraîchine Normande
16 mars 2016

CORNY-SUR-MOSELLE (57) - DOMINIQUE JOBA, GÉNÉRAL DE BRIGADE (1759-1809)

 

Corny-sur-Moselle - maison familiale Joba

Fils de Jean-Nicolas, aubergiste [de l'Arbre d'Or], et de demoiselle Marie François, DOMINIQUE JOBA est né à Corny-sur-Moselle le 19 novembre 1759 et baptisé le lendemain.

 

JOBA Dominique acte naissance

 


En 1776, deux de ses camarades et lui étant allés visiter la forteresse de Luxembourg, s'avisèrent de vouloir en dessiner le plan. Surpris par des soldats, on les contraignit, malgré leurs réclamations, à entrer dans les troupes wallones au service de l'Autriche. Joba adoucit la rigueur de sa position en donnant des leçons de mathématiques et de dessin, et s'attira par ce moyen la bienveillance du colonel de son régiment, qui lui procura un avancement que, sans cette circonstance, il n'aurait pas obtenu. Toutefois, il ne dépassa pas le grade d'enseigne, et c'est revêtu de ce modeste titre que, pendant les guerres de 1777 et 1778, il dirigea le siège de Blokutz, en Silésie, et qu'en 1783, le maréchal de Lascy le chargea de travaux sur l'Escaut. Il remplit ensuite à l'armée du maréchal de Laudon les fonctions d'ingénieur au siège de Belgrade.

A cette époque, le bruit s'était répandu que la guerre allait éclater entre l'Allemagne et la France, JOBA, prétextant une maladie, sollicita son retour dans les Pays-Bas, et parvint à gagner la France au moment où la Révolution venait d'éclater. Alors s'organisaient les gardes nationales. JOBA, après avoir contribué à former celle de son département, profita d'une loi de l'Assemblée nationale, qui appelait les militaires français et étrangers à servir avec le grade qu'ils avaient précédemment occupé, pour se faire nommer, le 28 juillet 1792, capitaine dans la légion du Nord, que commandait Westermann. Promu chef de bataillon le 10 novembre de la même année, il se trouva aux diverses affaires qui signalèrent la campagne de Belgique et de Hollande, puis il suivit son corps en Vendée.

SIGNATURE


La valeur brillante qu'il déploya à la prise de Parthenay et au combat du Bois-aux-Chèvres, lui valut, le 1er septembre 1793, le grade de chef de brigade, et bientôt après celui d'adjudant-général provisoire.

Il se distingua de nouveau, en l'an II, aux batailles de Châtillon et de Cholet, où il eut deux chevaux tués sous lui, et au pont de Laval.

Blessé à l'une de ces affaires, il n'était pas entièrement guéri lorsqu'il s'empara de Pouzauges-le-Vieux ; le lendemain, il battit Charette, le poursuivit pendant trois jours et trois nuits, et se rendit maître de Saint-Fulgent.

Les troupes de la division de Luçon ayant été placées sous ses ordres, il joignit encore une fois Charette au village des Brouzils, le mit en déroute, et prenant le commandement des forces républicaines rassemblées dans les environs de Niort, il remporta plusieurs avantages sur les rebelles à Bressuire, à Saint-Mesmin et au moulin de Chiché.

Le champ établi près de ce moulin venait d'être placé sous ses ordres, quand parvint au quartier-général une dénonciation dirigée contre lui et par laquelle on l'accusait d'avoir servi comme lieutenant dans un régiment de ligne "vendu au tyran d'Autriche, de liaisons avec Lafayette et Westermann, et de s'être enrichi du pillage de la Vendée."

JOBA, suspendu de ses fonctions au mois de prairial an II, fut traduit devant le jury d'accusation réuni à Tours, lequel, "après avoir pris connaissance de 103 certificats d'autorités tant civiles que militaires, attestant la valeur, la bonne conduite, le républicanisme le mieux prononcé et les connaissances supérieures dudit JOBA", déclara, le 8 fructidor, qu'il n'y avait pas lieu à le mettre en accusation. Rendu immédiatement à la liberté, il se hâta d'adresser un Mémoire justificatif de sa conduite au Comité de salut public, qui le renvoya à l'armée avec le grade de général de brigade (fructidor an II).

Passé en l'an III à l'armée de Rhin-et-Moselle, il se fit remarquer, le 16 messidor an IV (4 juillet 1796), à l'affaire de Rastadt, en forçant le passage de la Olbach et en emportant le Nider-Bichel après deux heures de défense vigoureuse.

Réformé pour des causes inconnues, le 25 pluviôse an V (13 février 1797), il fut rappelé au service, le 29 pluviôse an VI (17 février 1798), par un arrêté du Directoire exécutif qui lui donna le commandement du 23e escadron de gendarmerie. Un autre arrêté du 19 fructidor an VII le réintégra dans son grade de général de brigade.

Envoyé alors à l'armée du Danube, il y fit la campagne de l'an VIII, et pendant celle de l'an IX, il se distingua, le 9 frimaire (30 novembre 1800), à la bataille d'Ampfing.

Il fut mis en non-activité le 1er vendémiaire de l'année suivante, sans toutefois être rayé comme précédemment du tableau de l'état-major général de l'armée.

Il était au camp de Bruges, quand, les 19 frimaire et 25 prairial an XII, il fut nommé membre et commandant de la Légion-d'Honneur, ainsi qu'électeur du département du Puy-de-Dôme.

JOBA se vit replacé en non-activité pour la troisième fois le 2 fructidor an XIII (20 août 1805).

Remis en activité pour la troisième fois le 23 juillet 1806, et employé dans la 19e division militaire, l'Empereur l'envoya en Espagne le 10 juillet 1808.

Il fut tué devant Gérone (Gironne en vieux Français) le 6 septembre 1809.

Son nom est inscrit sur les tables de bronze du Musée de Versailles.

tables de bronze Versailles

Extrait : Fastes de la légion d'honneur : biographies .. - Tome 3 - par MM. Liévyns,Verdot, Bégat - 1844-1847

 

JOBA LETTRE

 

JOBA

Chef de Bataillon de la Légion du Nord, Commandant en chef la Force armée de Fontenay-le-Peuple,
A SON AMI FÉLIX VIGNES, Lieutenant dans ladite Légion

La Roche-sur-Yon, le 17 nivôse de l'an second de la république

J'espère demain voir Charrette. Je donnerois toute ma fortune & ma vie pour le prendre & assurer la paix & le triomphe de la République. Si la Société de Poitiers, à laquelle tu es agrégé, me trouve digne d'être compté au nombre de ses membres, en attendant mon retour, propose-moi ; j'espère lui annoncer sous peu la défaite totale des brigands. J'ai juré ne revoir mes amis qu'à la paix ; je compte sous peu de jours t'embrasser, & te prendre à témoin si j'ai gardé mon serment.

Hier, à six heures du soir, j'ai attaqué toutes les forces réunies de Charrette, au bourg de Saint-Fulgent. Après deux heures de combat, MM. Charrette ; Saint-Pol & Savin ont été obligés de lever le siège, dans un tel désordre, que cette armée catholique est à notre pouvoir ; de soixante-dix chevaux dont elle étoit composée, j'en ai soixante-trois. Plus de quatre cents de ces gueux mordent la neige ; car il n'y a pas de boue. J'ai fait à-peu-près cents prisonniers, que j'ai fait fusiller. J'ai arraché moi-même des mains d'un brigand le signe de la rébellion, le Drapeau blanc ; mon projet étoit d'en faire hommage à la Société de Poitiers, s'il ne m'avoir été demandé à l'instant par les généraux. Mon cheval a reçu une balle à travers le corps ; j'ai la moitié du sourcil gauche, emporté d'un coup de balle. Je suis demi-mort de fatigue car la guerre que j'ai faite depuis mon départ, n'est pas une guerre de paresseux. Fait part à la Société de cette nouvelle, tu peux l'assurer que la guerre de la Vendée a fini hier. Vive la République !

Signé : JOBA.

P.S. : Fais mes complimens au brave colonel Elios, que j'aime & que j'estime de tout mon coeur.

(Document trouvé dans "Les Amis du Vieux Bressuire - Bulletin n° 35 - Année 1985)

 

Époux de dame Marie Batisse, veuve en premières noces du sieur Antoine Deben ; elle avait un fils de son premier mariage, François Deben, sous-lieutenant de cavalerie.

JOBA Jugement

Par contrat du 27 frimaire an IX (18 décembre 1800), reçu Espinasse, notaire en cette ville de Clermont-Ferrand, le général Joba avoit acquis des héritiers Chirol, une maison et dépendances, située en cette ville, place de Jaude, moyennant la somme de 14.000 francs. Il prétend qu'il avoit fait différentes réparations et augmentations, tant d'utilité que d'agrément, à cette maison, et qu'il l'avoit ornée de glaces ; le tout pour des sommes considérables.

Suivant autre contrat du 24 prairial an X (13 juin 1802), reçu par le même notaire, il paroîtroit que le sieur Geneix avoit subrogé le sieur Deben, beau-fils du général Joba, à l'acquisition qu'il avoit faite en 1791, du domaine des Roches, situé dans les appartenances de Chamalières, et des ustensiles d'agriculture en dépendans, et ce, moyennant la somme de 40.000 francs, en déduction de laquelle il fut payé comptant celle de 30.000 francs. Mais le général Joba prétend que c'étoit lui qui avoit traité d'abord de cette acquisition pour son compte ; qu'il ne s'étoit déterminé ensuite à la mettre au nom de son beau-fils, que pour faciliter un établissement que celui-ci se proposoit ; et que c'est lui qui a fait seul les fonds dudit payement de 30.000 francs.

Par autre acte passé devant ledit Espinasse, notaire, le 21 vendémiaire an XI (13 octobre 1802), le sieur Deben déclara céder au général Joba, et à ladite dame Batisse, son épouse, et mère dudit Deben, l'usufruit et jouissances, leur vie durant, et jusqu'au décès du dernier vivant d'entr'eux, dudit bien et domaine des Roches, et ce, à la charge par le général Joba, de payer la somme de 10.000 francs, restée due au sieur Geneix, sur l'acquisition de ce bien. Ces conditions furent acceptées par le général Joba, qui fit, en tant que de besoin, donation de la survivance dudit usufruit à ladite dame Batisse, son épouse.

Le général Joba prétend avoir fait pareillement, dans ce domaine des Roches, plusieurs améliorations et réparations principales ; en avoir augmenté considérablement le mobilier rural, et y avoir également garni les bâtimens de meubles meublans, nécessaires et convenables pour son habitation.

Tel étoit l'état des choses, lorsque le 18 frimaire an XII (10 décembre 1803), et sur la demande qui lui avoit été faite par la dame Batisse, son épouse, suivant une lettre du 11 du même mois de frimaire, le général Joba, qui étoit appelé à l'expédition d'Angleterre, passa sa procuration en minute devant Faucompret, notaire à Paris, par laquelle il est dit, "qu'il fait et constitue pour sa procuratrice générale et spéciale, dame Marie Batisse, son épouse, qu'il autorise par ces présentes pour tout ce qu'elle fera en vertu d'icelle, à laquelle il donne pouvoir de, pour lui et en son nom, gérer, gouverner et administrer, tant activement que passivement, ses affaires et biens ; .... faire toutes ventes, échanges et acquisitions de biens-fonds ou de mobilier, transports et acquisitions de créances, le tout de la manière et aux prix, charges, clauses et conditions qu'elle jugera convenable ; payer et recevoir le prix desdites ventes et transports, et la soulte qui pourroit résulter des échanges ; .... et généralement faire, au sujet des affaires et biens du constituant, tout ce qui sera nécessaire, quoique non-exprimé en ces présentes, auxquelles ledit constituant entend donner toute l'extension possible."

L'expédition de cette procuration fut envoyée par le général Joba à la dame son épouse, suivant une lettre du 27 dudit mois de frimaire an XII (19 décembre 1803), par laquelle il lui disoit de faire tout ce qu'elle croiroit nécessaire aux intérêts d'elle-même, et ce que son repos, sa satisfaction et sa sécurité lui suggéreroient ; de vendre les objets précieux de son cabinet et ses chevaux, pour en faire l'argent dont elle avoit besoin ; de vendre aussi la maison, et d'affermer le bien des Roches à quelqu'un de probe.

Quelque temps après, la dame Batisse se rendit à Nieuport, auprès du général Joba, son mari ; elle y demeura jusqu'au mois de thermidor de la même année. A cette époque, étant revenue en cette ville de Clermont-Ferrand, elle demeura sans faire aucun usage de la procuration ci-dessus énoncée, jusqu'au mois de frimaire an XV, qu'ayant été atteinte d'une maladie grave, et le sieur Deben, son fils, s'étant rendu auprès d'elle à l'occasion de cette maladie, il fut passé entr'eux les actes qui suivent :

Par un acte du 8 frimaire an XIII (29 novembre 1804), passé devant Taché et son confrère, notaires à Clermont-Ferrand, le sieur Deben et la dame Batisse, épouse se disant autorisée du général Joba, son mari, agissant en son nom, et encore stipulant en vertu des pouvoirs contenus en sa procuration sus-énoncée, du 18 frimaire an XII, vendirent solidairement au sieur Guillemin, le domaine des Roches et dépendances, compris seulement les ustensiles servant à l'exploitation du bien, et à l'exception des meubles meublans et récoltes, qui demeuroient réservés aux vendeurs, tenus de les retirer dans le mois.

Cette vente fut dite être faite moyennant la somme de 25.000 livres tournois, dont 10.000 livres pour la jouissances, et 15.000 livres pour la propriété ; laquelle somme de 10.000 livres, prix de l'usufruit, ladite dame Batisse reconnut avoir reçue dudit Guillemin, avant la vente. A l'égard de la somme de 15.000 livres restante, il fut dit qu'elle seroit payée au sieur Deben, par le sieur Guillemin, en deux termes de deux à trois années ...

Le 27 frimaire du même mois de frimaire an XIII, le général Joba, par acte reçu Jooris, notaire à Nieuport, enregistré le même jour à Ostende, déclara révoquer les pouvoirs par luis donnés à la dame Batisse, son épouse, suivant la procuration sus-relatée ; et par exploit du 10 nivôse, il fit signifier cette révocation tant à ladite dame Batisse et au sieur Deben, son fils, qu'au sieur Guillemin ...

Le Tribunal de première instance de l'arrondissement communal de Clermont-Ferrand, chef-lieu du département du Puy-de-Dôme, a rendu le jugement suivant :

... Déclarer nulle et de nul effet, et non-avenue, la vente de l'usufruit du domaine des Roches, par la dame Batisse, épouse du général Joba, comme fondée de sa procuration, et du mobilier à lui propre, garnissant ledit domaine, en faveur du sieur Guillemin, par acte du 8 frimaire an XIII, comme ayant été faite hors les pouvoirs portés par ladite procuration, et dans tous les cas, comme étant infectée de simulation et de dol ;
Subsidiairement, déclarer ladite vente nulle et rescindée pour cause de lésion ; déclarer, dans l'un et l'autre cas, le jugement à intervenir à cet égard commun avec le sieur Besseyre ; en conséquence, condamner tant ledit sieur Guillemin que ledit sieur Besseyre, à délaisser au général Joba la possession dudit domaine, et à lui en restituer les jouissances et dégradations qui ont eu lieu à son préjudice, avec intérêts, ainsi que de droit ... (www. bibliothèques-Clermontcommunaute.net - document pdf)

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