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La Maraîchine Normande
7 février 2016

LAVAL (53) - JACQUES DUCHEMIN-DESCEPEAUX, HISTORIEN ET JOURNALISTE (1784-1858)

DUCHEMIN DES CEPEAUX Jacques

JACQUES DUCHEMIN-DESCEPEAUX est né [à Laval - paroisse Saint-Vénérand] le 27 mai 1784, d'Ambroise Duchemin Descepeaux et d'Anne Foucault de la Morinière (née à Paris, épousés le 2 septembre 1783 à la paroisse de la Trinité), et baptisé le même jour par son oncle maternel, Jacques-Pierre Foucault de Vauguyon.

 

Acte naissance Jacques Duchemin Descepeaux

 

Il passa toute son enfance à Laval et partagea toutes les alarmes de sa famille pendant la Révolution.

La mort de Louis XVI avait consterné sa famille et frappé vivement sa jeune imagination.

Son père était détenu comme suspect et l'enfant fut chargé, après qu'on lui eût soigneusement appris sa leçon, d'aller faire connaître aux prisonniers la levée d'armes de Jambe d'Argent, et la victoire qu'il avait remportée à la Bodinière, au mois d'avril 1794.

Il fit des études sommaires à Saint-Germain-en-Laye, dans le pensionnat de M. Mestro, 1799-1804.

Il n'était pas guerrier et accepta avec empressement la place de secrétaire général de l'administration des postes au royaume de Prusse que lui offrit son ami Henri Campan, auditeur au Conseil d'État.

Cette mission dura du 28 mars au 8 novembre 1807. Le jeune fonctionnaire a laissé une relation inédite, écrite avec l'enjouement de la jeunesse qui n'exclut pas les relations sérieuses, de son voyage en Allemagne. On le voit ensuite tenter l'étude de l'allemand, essayer une traduction de Werther, et commencer un roman resté inachevé : Mémoires d'un prisonnier, donner çà et là quelques lettres, deux ou trois pièces de vers, et raconter un voyage à la Trappe de Melleray.

Son mariage en 1813 avec Antoinette-Julie Roche, veuve de Charles Frin-Cormeré, mère de deux enfants, ne le rendit pas heureux.

Il avait quarante ans quand il résolut enfin, en 1824, de devenir homme de lettres et choisit comme sujet l'histoire de la Chouannerie. Le manque de formation littéraire lui rendait très pénible le travail de la composition, et l'application soutenue lui était impossible.

Il se mit néanmoins à l'oeuvre. Les mémoires écrits et les sources officielles lui manquaient. Déjà vers 1820, il avait commencé à recueillir auprès des témoins survivants les Souvenirs de la Chouannerie. Les renseignements des hommes instruits furent insignifiants. Seuls les paysans, acteurs de la lutte, lui fournirent les éléments de son livre. Mais au prix de quels labeurs ! Comment tirer de ces récits diffus, sans suite, sans précision, exagérés, des données nettes ? Ce ne fut qu'en les confrontant, les coordonnant et éliminant beaucoup. Je crois y être arrivé, dit-il avec satisfaction à la fin de son enquête. Mais restait la mise en oeuvre. Pour la plume novice du vieil auteur, c'était encore la tâche la plus pénible. Les encouragements d'ailleurs ne venaient pas. Les députés pourtant, surtout MM. de Bailly et Léon Le Clerc, lui obtinrent la promesse que le roi accepterait la dédicace de son ouvrage et que l'Imprimerie royale s'en chargerait. Mais là, on voulut lui imposer des censeurs, des correcteurs, ce qui révolta sa susceptibilité.

Installé dans une chambre d'hôtel à Paris pour rédiger et imprimer à la fois, il faillit succomber à la peine. A la centième page, il resta tout de bon malade et ne put aller qu'à la fin du premier volume sans se reposer tout à fait. 

Il en annonca la publication dans les Affiches du 16 juillet 1825 sous le titre de Lettres sur la Chouannerie. "Un accident imprévu et des circonstances indépendantes de la volonté de l'auteur" (Affiches du 27 août) firent retarder l'apparition du premier volume jusqu'au 5 septembre. Il obtint alors de présenter ce commencement de son ouvrage au roi le 7 septembre, à Saint-Cloud. La souscription ouverte à la préfecture et dans les sous-préfectures avait réuni 82 adhérents, 175 au mois de septembre, parmi lesquels le Dauphin, les ducs de Berry, de Bourbon, les ministres, l'évêque du Mans, etc.

Le 20 janvier 1829, l'auteur annonce que le produit de la souscription sera distribué aux Chouans pauvres et infirmes. Une contrefaçon a été publiée en Belgique. La seconde édition, plus condensée, parut au mois de janvier 1852 en un seul volume intitulé Souvenirs de la Chouannerie.

Le second volume ne donna pas lieu en janvier 1827 à une nouvelle présentation au roi, mais la dauphine fit savoir à l'auteur qu'elle avait lu deux fois son premier volume, et la duchesse de Berry lui fit demander par trois fois la suite de l'ouvrage.

1827 - M. Tresvaux obtint, pour son ami, la croix de la Légion d'honneur, mais M. de Villèle ne voulut l'accorder que pour services rendus à la monarchie et non "à l'écrivain des Lettres sur la Chouannerie". Laurentie et Lamennais furent les seuls à rendre compte sérieusement de son livre.

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L'ouvrage fut tiré à deux mille exemplaires ; il en restait cinq cents en 1835. L'auteur avait recueilli beaucoup de nouveaux détails, en avait publié les plus intéressants dans la Revue de Paris, le Rénovateur, etc., sous les titres : La dame de la Vendée ; - Un chef de canton ; - Le soldat chouan ; - Une exécution militaire chez les Chouans.

Il préparait une seconde édition qui ne parut qu'en 1853 : Souvenirs de la Chouannerie. Les Lettres ont été réimprimées par M. A. Goupil en 1896.

En 1825, il avait été nommé adjoint au maire de Laval.

signature Duchemin-Descepeaux

En 1827, M. Descepeaux publia chez Feillé-Grandpré à Laval : Relation du passage par Laval de S.A. Madame la Dauphine, le 16 septembre 1827 (19 p. in-8°).

L'auteur rédigea aussi, le 5 septembre 1829, le compte rendu de la pose de la première pierre de la chapelle érigée dans les Landes de la Croix-Bataille.

Il entra enfin dans le journalisme parisien : rédacteur à la Quotidienne. 1829, rédacteur en chef du Courrier de l'Europe, janvier 1832, avec Laurentie, qui resta son ami, pour collaborateur.

En 1833, il rentra à Laval et dans sa propriété aimée du Tertre de Nuillé. Il voyagea d'ailleurs toujours beaucoup.

On le trouve à Laval : membre de la Société d'archéologie, 1839 ; vice-président de la Société d'horticulture, cet art auquel il consacrait ses loisirs en sa propriété du Tertre, 1846 ; président honoraire de la Société de l'Industrie et membre de la Commission de la bibliothèque, 1854.

En 1839, commencent ses Mémoires qu'il conduisit jusqu'en 1855. C'est un journal très personnel où les évènements n'ont presque pas de place. M. Descepeaux note chaque jour ses occupations, les visites faites ou reçues, l'état de sa santé pour s'en plaindre, ses voyages, ses jouissances littéraires ou artistiques. Il décrit les monuments de Paris, les musées, rend compte des pièces de théâtre ou des soirées musicales qu'il fréquente. Il se fait aussi le censeur de la société lavalloise. Quelques allusions seulement à ses travaux littéraires. Une fugue, qu'il appelle une escapade de jeune homme, le retient presque deux ans à Paris (1852-janvier 1854). Il s'y occupe à mettre la dernière mains à ses Souvenirs sur la Chouannerie (1er juin 1852). C'est encore à Paris qu'il écrit le 12 janvier 1854 : "J'ai fait marché avec Godbert pour imprimer un petit volume que j'intitule : Récits du pays de bocage. Il se compose d'une introduction à laquelle je travaille, de morceaux écrits à diverses époques et insérés dans les journaux et enfin de mon Séminariste si souvent retouché, abandonné et repris."

En politique, il n'était pas pour les légitimistes ultra. Il écrivait de l'Indépendant de Müller : "Je désavoue tout à fait la marche et le ton de ce journal."

Sa vie qui n'avait pas été sans labeur, lui laissait pourtant une impression de vide. Il s'accusait de paresse, et exprimait son regret de ne s'être pas donné à des travaux sérieux.

Il mourut le 14 mai 1858. Sa sépulture eut lieu le samedi 15 mai, à la cathédrale de Laval.

Acte décès Jacques Duchemin-Descepeaux

Ses enfants (nés à Laval) :

AMBROISINE-ANNE-ANTOINETTE (née à Laval le 16 mai 1814), fille de M. Descepeaux, vicomtesse de Préaulx et qui avait servi de secrétaire, tout enfant, à son père quand il recueillait le témoignage des survivants de la Chouannerie, est morte à Laval, âgée de quatre-vingt-huit ans, le 27 février 1902.

HENRIETTE-CHARLOTTE, née le 12 juillet 1817

AMBROISE-JACQUES, né le 13 décembre 1820

RENÉ-LOUIS, né le 11 mai 1822.

Sources :

Extrait : Dictionnaire de la Mayenne - A. Angot - Tome 4 - 1900-03 (document pdf - medias19.org).

AD53 - Registres paroissiaux et d'état-civil de Laval

acte naissance Ambroisine Duchemin-Descepeaux

acte naissance Henriette-Charlotte Duchemin Descepeaux

acte naissance Ambroise-Jacques Duchemin Descepeaux

acte naissance René-Louis Duchemin Descepeaux

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