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La Maraîchine Normande
30 janvier 2016

SAINT-JULIEN-DU-TERROUX - LE PAS (53) - L'ABBÉ PIERRE-DENIS-FRANÇOIS BERSON, CURÉ DU PAS (1764-1844)

L'ABBÉ PIERRE-DENIS-FRANÇOIS BERSON, CURÉ DU PAS


Pierre-Denis-François Berson naquit à Saint-Julien-du-Terroux, canton de Lassay, en 1764 [le 26 septembre], de parents aisés, mais bien plus recommandables encore par leurs vertus que par leur position de fortune.

 

acte naissance Pierre Berson curé

 

Dès la plus tendre enfance, il eût un goût prononcé pour l'état ecclésiastique. Il apporta dans ses premières études, un esprit de réflexion, une application constante, un amour du travail qui lui valurent des succès et le firent remarquer parmi ses condisciples. Il fit ses études théologiques au séminaire de Domfront.

Il fut ordonné prêtre à la fin de 1788. Au commencement de 1789, il fut envoyé comme vicaire à Tessé.

 

signature Pierre Berson curé

 

Bientôt arriva l'époque où l'on exigea des prêtres le serment à la Constitution civile du clergé. Les partisans des nouvelles doctrines mirent tout en oeuvre pour entraîner l'abbé Berson dans le schisme ; mais loin de se laisser ébranler, et non content de refuser hautement ce serment impie, il soutint par ses paroles et son exemple le courage chancelant de son curé, il amena même à se rétracter un prêtre des environs qu'un moment de faiblesse avait égaré. Ayant appris que son nom était porté sur la liste des prêtres qui avaient prêté le serment, il se rendit au district et en obtint la radiation.

La prison fut le prix de cette démarche courageuse. Jeté dans les cachots de Laval, il s'y trouva avec plusieurs autres saints prêtres, comme lui intrépides confesseurs de la foi. Le saint évêque de Dol, Mgr de Hercé, qui partageait leur captivité, leur adressait souvent quelques mots d'encouragement. Il dit un jour à l'abbé Berson : Allons, mon ami, du courage. Monseigneur, répondit le jeune prêtre, (il avait à peine 28 ans), toujours vous me trouverez avec vous.

Sorti des prisons de Laval, mais obligé de fuir et de se cacher, l'abbé Berson se retira au Mans, où pendant trois mois, il se déroba aux poursuites des agents révolutionnaires. Bientôt il passa en Angleterre, et se créa sur la terre étrangère, par son industrie et ses talents, des moyens d'existence honnêtes et suffisants. Non content de n'être à charge à personne, ce fut un besoin pour son coeur généreux de faire partager à plusieurs confrères, les ressources qu'il s'était faites, sanctifiant ainsi son exil par les oeuvres de la charité, comme par la ferveur de sa foi.

Après cinq ans d'exil en Angleterre, il revint en France, et arriva déguisé dans le pays où il avait commencé à exercer les fonctions sacerdotales. Les dangers qui l'entouraient de toutes parts, ne l'empêchèrent pas de se livrer avec zèle, à tous les travaux du ministère.

Pendant trois ans, il parcourut les paroisses de la Chapelle-Moche, Tessé, Couterne, Saint-Julien-du-Terroux, Madré, Chevaigné, Charchigné et Javron, se déguisant, et toujours dans la crainte de compromettre ceux qui lui donnaient asile, et d'être arrêté lui-même.

Au milieu de ses travaux accablants et pleins de dangers, il apprend qu'une pauvre femme de Madré, dont il était alors assez éloigné, est dangereusement malade ; on ne lui dissimule pas que son mari est un des plus farouches ennemis des prêtres ; il part sur le champ, trouve moyen de tromper la vigilance de ce mari impie ; il parvint auprès de la malade, entendit sa confession, et lui administra les secours de la religion.

Quand la paix fut rendue à l'Église, l'abbé Berson reçut sa nomination à la cure de Brécé, où il exerça le saint ministère pendant huit ans.

 

Le Pas 53 église

 

En 1809, on le força d'accepter la cure du Pas, vacante par la mort du vénérable M. Huen-Dubourg. Il se livra tout entier au salut des âmes confiées à ses soins. Le zèle de la maison de Dieu le dévorait ; aussi, ne négligea-t-il rien pour embellir son église ; il vendit une partie de son patrimoine, et consacra une somme de quinze mille francs pour subvenir aux dépenses. Sa charité pour les pauvres était inépuisable ; pour eux, il ne prenait pas sur son patrimoine, il prenait sur lui-même et s'imposait des privations ; et l'on n'est pas étonné qu'avec une fortune assez belle dans le principe, M. Berson soit cependant mort dans la pauvreté.

En 1832, Monseigneur Caron, évêque du Mans, lui donna une marque publique de sa haute estime et de son affection particulière, en le nommant chanoine honoraire de la Cathédrale.

Malgré une vie si pleine de bonnes oeuvres, M. Berson craignait néanmoins la mort ; il savait que les jugements de Dieu sont impénétrables, et tremblait en pensant au compte qu'il faudrait rendre au souverain juge. Dieu, dans sa miséricorde, a voulu lui épargner les angoisses des derniers moments.

Depuis longtemps déjà, dans une enfance complète, entièrement privé de l'usage de la raison, il s'est éteint sans aucune connaissance de son état.

C'est le jour de Noël, que pour la première fois il montait à l'autel, pour y offrir la victime sainte ; c'est le jour de Noël aussi, que cinquante-six ans après, il est allé recevoir de son divin maître le prix de ses combats.


Extrait : La Province du Maine - Feuille hebdomadaire - Première Année - n° 3 - Samedi 25 janvier 1845

L’abbé Pierre-Denis-François Berson, prêtre du Pas depuis le 24 janvier 1809, Chanoine honoraire de la Cathédrale du Mans, est décédé en son presbytère, le 25 décembre 1844, à l’âge de 80 ans.

 

Acte décès Pierre Berson curé

AD53

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