GOURNAY-EN-BRAY (76) - 1833 - PROTESTATION DES HABITANTS

PROTESTATION DES HABITANS DE GOURNAY CONTRE LA VIOLENCE QUE LES AGENS DU POUVOIR VOULAIENT FAIRE A LEURS SENTIMENS RELIGIEUX

L'église de Gournay avait deux vicaires ; un dont le traitement était au compte du gouvernement, l'autre dont le traitement était au compte de la ville.

La majorité du conseil municipal a voté, comme à l'ordinaire, le traitement de ce second vicaire pour l'exercice 1833.

M. le sous-préfet de Neufchâtel, malgré le vote du conseil municipal élu par les habitans, a été d'avis que ce second vicaire était un luxe ecclésiastique inutile, et, d'un trait de plume, il a rayé le traitement qui lui était alloué sur le budget communal. Il a par conséquent, de son autorité privée, supprimé un des vicaires de Gournay.

Jusque-là, il n'y avait pas grand mal.

M. le préfet de la Seine-Inférieure pouvait se réunir au vote du conseil municipal, et alors les choses restaient ce qu'elles avaient été précédemment. Il n'en a point été ainsi ; M. le préfet a été du même avis que M. le sous-préfet.

Les habitans ont protesté hautement contre cette décision.

Une collecte a été faite pour assurer le traitement de ce second vicaire, jugé utile au milieu d'une population de 3.600 âmes dont une partie est dispersée dans deux grands hameaux éloignés du reste de la population agglomérée.

Ainsi, M. le sous-préfet de Neufchâtel et M. le préfet de la Seine-Inférieure n'auront réussi qu'à échanger une charge communale en une charge qui retombe sur les habitans.

Ce que c'est que cette manie de vouloir savoir mieux que les habitans même d'une localité ce qui convient à cette localité !

Extrait : Journal des presbytères de la religion catholique - Volume 2 - n° 10 - Avril 1833