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La Maraîchine Normande
15 décembre 2015

LES ÉCHAUBROGNES (79) - 1815 - LA BATAILLE DES VENELLES

LE GRAND CHOC DES ÉCHAUBROGNES
"LA BATAILLE DES VENELLES"


Aux Échaubrognes, comme dans toute la Vendée militaire, les conscrits qui en 1813 avaient pris le maquis ne sont pas disposés à s'enrôler dans la Garde nationale, et la guerre va recommencer.

Cette insurrection de mai 1815 ne doit en aucun cas être comparée à la Grande Guerre de 1793 à 1800. D'abord elle fut beaucoup plus politique que religieuse ; la liberté de conscience n'était pas en cause, tout au moins directement. Tous les hommes, non plus, n'y participèrent pas, et de loin. L'enthousiasme et la décision faisaient défaut.

Auguste de La Rochejaquelein

Les chefs, MM. Louis et Auguste de La Rochejaquelein, M. d'Autichamp, bien que remplis de courage, n'étaient pas forcément de la même envergure que Monsieur Henri en 1793. Pourtant, cette deuxième guerre de Vendée eut des résultats politiques et militaires plus importants qu'on le pense généralement.

En empêchant Napoléon de retirer ses troupes de l'Ouest pour faire face à la coalition européenne, elle a abrégé certainement la durée de la guerre, et, par là-même, épargné beaucoup plus de vies humaines qu'elle n'en a coûté. Il ne faut pas voir, comme certains historiens, dans ce mouvement de 1815 une action uniquement provoquée par les nobles. Les jeunes gens qui ne voulaient pas partir à aucun prix pour servir l'Usurpateur, comme ils appelaient Napoléon, n'avaient pas besoin d'être excités par qui que ce soit.

Dès le 29 avril, le commissaire Miot dénonce l'état alarmant des esprits dans le département de la Vendée. Il faut absolument renoncer, écrivait-il au ministre de la Guerre, à lever des troupes dans cette région en ébullition. Le mieux qu'on puisse espérer pour l'instant, c'est que le pays reste neutre.

ALLARD

Le 15 mai au soir, le tocsin sonne dans les clochers autour de Bressuire. Le 16 au matin, à trois heures, le même signal retentit à travers le reste de la Vendée Militaire. Le 17 mai, Auguste de La Rochejaquelein entrait aux Aubiers, à la tête de 2.400 hommes qui s'étaient mis sous ses ordres. Il s'occupe de leurs divisions. Des dissensions s'élèvent pour le commandement de la division des Aubiers, les soldats n'acceptent pas M. Allard, ils veulent M. des Nouhes, ils obtiennent satisfaction.

Pendant ce temps, M. d'Autichamp, qui se disposait à attaquer Cholet, ne voyant pas arriver la division des Aubiers, resta dans une position d'attente. Le colonel Provost, qui commande à Cholet le 26e régiment de ligne, manque de vivres et quitte la ville pour rallier, comme il en a reçu l'ordre, le général Travot à La Roche-sur-Yon. Se dirigeant sur Châtillon, il rencontre à Maulévrier l'avant-garde de la division des Aubiers. Les premiers coups de feu furent tirés au niveau du Château et de Gouchaud. Durement accrochés, les soldats du 26e ripostèrent de leur mieux, mais le bocage épais et touffu ne favorisait pas leurs manoeuvres. En protégeant ses flancs et ses arrières, le colonel Provost continua sa route sur Châtillon, mais il fut attaqué à nouveau dans le bourg des Échaubrognes, où le choc le plus dur eut lieu au quartier des Venelles. Il y eut de nombreux morts et blessés, et un jeune homme qui venait de voir sa mère, veuve, fut tué d'une balle perdue sur le pas de sa porte. Les Vendéens poursuivirent les Bonapartistes jusqu'à Châtillon, mais manquant de munitions, ils laisseront le colonel Provost se retrancher sur les hauteurs des alentours. La lutte terminée, les gens des Échaubrognes se hâtèrent, nous dit M. Grégoire, de porter secours aux nombreux blessés sans distinction de parti. Certains blessés de l'armée impériale, ceux qui en avaient les moyens, récompensèrent les gens de chez nous. Et tous les remercièrent chaleureusement.

Une femme des Échaubrognes, pourtant, avait commencé - après la bataille - à "faire" les poches des morts et des blessés. Ses concitoyens lui firent promptement cesser ce travail plus lucratif qu'honorable.

 

P1190639

 

Cette bataille, à laquelle prirent part tous les anciens chefs et capitaines de paroisses de la région : CHABEAUTY et RIVIÈRE, de Nueil ; CHACUN et GENTET, des Aubiers ; VENDANGEON d'Yzernay ; CHARRIER de Saint-Clémentin ; DEBILLOT, de Somloire ; FALIGAN, des Cerqueux ; et, bien sûr, DELAUNAY, de Maulévrier, fut la première et aussi la dernière dans notre contrée. Les Échaubrognes y participèrent sans doute, bien que dans les différents récits de ce combat, appelé le "Grand choc des Échaubrognes", on ne retrouve pas de noms de chefs de chez nous.

LOUIS DE LA ROCHEJAQUELEIN 33

La guerre en resta là : les munitions manquaient, M. Louis de La Rochejaquelein en avait promis un convoi qui devait venir d'Angleterre. Elles n'arriveront jamais dans le bocage. Débarquées sur la côte à Saint-Gilles-sur-Vie, les armes et les munitions envoyées par M. Louis de La Rochejaquelein n'iront pas loin. Le 4 mars 1815, dans une escarmouche aux Mathes du Perrier, le chef est tué et le convoi dispersé. Cet échec n'aura du reste aucune importance, car le 18 juin, l'armée de Napoléon succombe dans la plaine de Waterloo.

Les Guerres de Vendée sont complètement terminées. Le 28 juin, par une convention solennelle d'armistice, le général Lamarque, qui commande l'armée dans l'Ouest, et tous les chefs vendéens arrêtent les hostilités. Et cette convention sera respectée par tous.

 

Extrait : Saint-Pierre des Échaubrognes - par Louis Ouvrard - Tome I

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