BOËSSE (79) - CHARLES PERREAU, CURÉ CONSTITUTIONNEL

On désignait par le sobriquet de sabots plats les habitants de Boësse, sans doute à cause de leurs ordinaires chaussures. Malgré le voisinage d'Argenton, et bien que leur propre curé, M. Charles Perreau, eut adhéré aux idées révolutionnaires et cela jusqu'au schisme, les habitants de Boësse, en très grande majorité, s'enrôlèrent dans l'armée vendéenne ...

Fils de René-Augustin Perreau, procureur fiscal, subdélégué, Contrôleur des dépôts des Col. et de Marie Common, Charles Perreau est né le 6 mars 1749 à Argenton-Château et décédé le 14 novembre 1819.

Le dernier curé, M. Charles Perreau, ne comparut pas à l'assemblée du Clergé du Poitou, en 1789 ; il se fit représenté par Thomas Mauray, chanoine régulier de l'abbaye de Saint-Hilaire-de-la-Celle.

M. Perreau prêta le serment à la Constitution civile du clergé ; le dernier acte signé par lui est du 16 janvier 1793 ; il s'y déclare curé constitutionnel.

Au mois de février 1792, il avait donné un "galas" aux prêtres assermentés, il s'y était trouvé beaucoup d'intrus. Au grand scandale des catholiques de la région, il avait acquis sa cure ; l'État l'avait récompensé de sa soumission en le nommant maire de Boesse.

Après l'occupation d'Argenton par les Vendéens, il se réfugia à Thouars et ne revint dans sa paroisse qu'au milieu de 1796.

Voici la note de police rédigée sur son compte par les commissaires d'Argenton-le-Peuple dont l'un d'ailleurs était son parent :

"Charles Perreau, 48 ans, curé de Boesse, est rentré depuis environ 15 mois, a fait le premier serment exigé mais n'a point exercé ses fonctions depuis l'évacuation d'Argenton en 1794 et 1795 à cause des prêtres réfractaires qui l'environne (sic), qui le haïssent, ainsi que leurs sectaires depuis son serment, et particulièrement encore depuis qu'il a acquis des borderies et maison curialle ; il est très paisible, quoique malheureux, ami du gouvernement et jaloux de se soumettre aux lois".

Le troisième jour complémentaire de l'an VIII, Charles Perreau, baptisé à Argenton-Château, le 6 mars 1749, déclare avoir prêté tous les serments. Après s'être rétracté, M. Perreau reprit son ministère à Boesse, le 3 juillet 1801 ; il fut rétabli canoniquement et installé comme curé de Boesse par M. Jacques Rivereau, vice-archiprêtre d'Argenton-Château, le 29 novembre 1804.

M. Perreau prêta le serment prescrit par le Concordat et mourut à Boesse en 1819.

Il figure sur la liste des pensionnés de l'État, en l'an VII, pour 800 francs.

Extrait : Monographies des Villes et Villages de France - Argenton-Château et ses environs - par l'abbé Gustave Michaud