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La Maraîchine Normande
18 novembre 2015

SAINT-PIERRE-A-CHAMP (79) - REPRÉSAILLES DES VENDÉENS EN 1794

 

Saint-Pierre-à-Champ église


Au point de vue administratif, Saint-Pierre-à-Champ était de la sénéchaussée et du gouvernement militaire de Saumur, généralité de Tours, élection de Montreuil-Bellay, bailliage de Tigné et appartenait à la province d'Anjou, comme Saint-Maurice-la-Fougereuse.


L'Assemblée Nationale Constituante avait décidé, le 11 novembre 1789, que la France serait divisée en départements. Les Commissaires d'Anjou et de Poitou se mirent d'accord le 14 décembre 1789 sur les limites des départements d'Anjou et de Poitou : "Nous, commissaires nommés pour fixer les limites des départements d'Anjou et de Poitou sommes convenus d'échanger les paroisses ci-après et de conserver pour le reste de nos limites les mêmes bornes que ci-devant. L'Anjou cède au Poitou les paroisses ou communautés de Saint-Hilaire et de Saint-Pierre des Échaubrognes, de Saint-Maurice-la-Fougereuse et de Saint-Pierre-à-Champ. Et le Poitou cède à l'Anjou les paroisses ou communautés de Saint-Christophe-du-Bois, de la Tessoualle, de Saint-Macaire près le Puy-Notre-Dame, et du Vaudelnay."


Le 4 mars 1790, était créé le département de Maine-et-Loire ; il était divisé en huit districts. Le district de Vihiers comprenait 10 cantons. L'Assemblée des électeurs du district de Vihiers se tint les 14, 15 et 16 juin 1790 dans une salle préparée par la municipalité de Vihiers.

La paroisse de Saint-Pierre-à-Champ, comme celle de Saint-Maurice-la-Fougereuse, avait été oubliée par l'Assemblée Constituante et par Louis XVI. Saint-Pierre-à-Champ réclama et demanda à être rattaché au canton de Passavant.

Trotereau des Blancharderies, maire de Saint-Pierre-à-Champ, fut admis comme électeur à l'Assemblée des électeurs du district de Vihiers, et dans l'assemblée du 14 juin 1790, il fut reconnu que la paroisse de Saint-Pierre-à-Champ avait toujours fait partie de la ci-devant province d'Anjou. Trotereau des Blancharderies fut élu administrateur du district de Vihiers par 48 voix sur 65 votants.

La formation du département de Maine-et-Loire ne fut accomplie qu'au 28 juin 1790 par la première réunion du Conseil général. Ce fut la loi du 4 mai 1791 qui rattacha Saint-Pierre-à-Champ au département des Deux-Sèvres, au district de Thouars et au canton créé à Argenton-l'Église en 1790 ; il fit partie de ce canton jusqu'en 1800. Les habitants avaient élu comme délégués du Tiers-État, en 1789, François-Pierre Trotereau des Blancharderies, écuyer, ancien gendarme et Jean Mallet, fermier. On trouve un Jean Trotereau, secrétaire du vicomte de Thouars en 1534, un François Trotereau des Blancharderies en1709.

En 1790, une gratification de 200 livres fut accordées à Saint-Pierre-à-Champ avec cette annotation : "vignes perdues et très mauvaise paroisse".

 

Saint-Pierre-à-Champ église ancienne


Aux mauvais jours de la Révolution, les saints n'ayant plus le droit de cité, cette commune fut débaptisée : Saint-Pierre-à-Champ devint la commune de Champ. Ses habitants suivirent comme gardes-nationaux les armées républicaines en Vendée et se firent les guides de leurs colonnes infernales.

Exaspérés par les dévastations de ces hordes sans discipline, les Vendéens s'avancèrent le 7 juillet 1794  6 juillet 1794 jusqu'à Saint-Pierre-à-Champ.

Par mesure de représailles, ils pillèrent cette commune et tuèrent cinq patriotes de Cersay (1).

Le 20 juillet 1794 19 juillet 1794, ils revinrent, réussirent à s'emparer du maire et de deux patriotes de Saint-Pierre-à-Champ et les fusillèrent sans pitié.

 

La Brosse d'Enfer

 

La garde nationale de cette commune était composée de 95 hommes sous les ordres du lieutenant Gaudichaud, demeurant à la Brosse d'Enfer. Nous ne serons donc pas surpris que l'administration du canton d'Argenton-l'Église ait pris (le 24 pluviôse an IV, 12 février 1796) une délibération invitant le général commandant à Somloire (le général Crublier) à regarder la commune de Saint-Pierre-à-Champ comme une commune très libre et fidèle à la République et à la rayer de celles regardées comme suspectes.

Monographies des villes et villages de France : Argenton-l'Église et ses environs - par l'Abbé Gustave Michaud

(1) Ces patriotes étaient au nombre de quatre, selon les actes du registre d'état-civil de Cersay :
- René Baudry, boulanger à Cersay, âgé de 42 ans, "égorgé dans son lit par l'armé Vandéaine"
- Jacques Favereau, garçon célibataire, âgé d'environ 40 ans, "égorgé dans son lit par l'armée Vandéaine"
- René Sanson, sacristain, époux de Henriette Borit, âgé d'environ 41 ans, "égorgé dans son lit par l'armé Vandéaine"
- Pierre Chiron, maçon, âgé d'environ 45 ans, d'Argenton-Château et réfugié au bourg de Cersay
Tous les quatre en date du 18 messidor, an II (6 juillet 1794).

Le 1er thermidor an II (19 juillet 1794), décès au bourg de la commune de Cersay de Messire Germin Talluchet, notaire et maire de cette commune, époux de Marie Laudais, âgé de 43 ans. (pas de précisions sur la cause du décès). Témoins, Pierre Talluchet, son père, et Charles Landais, son beau-frère.

 

 

actes décès patriotes Cersay

 

Lettre du 7 - Le général Caffin, au général Vimeux (Doué) "Hier, à deux heures du matin, deux cents brigands ont passé par Saint-Pierre-à-Champ où ils ont pillé et tué cinq habitans ; ils se sont portés ensuite vers Argenton ...
Lettre du 20 - Le général Caffin, au général Vimeux (Doué) Le maire et deux habitans de Saint-Pierre-à-Champ ont été égorgés par quinze cavaliers brigands ... (Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République française, ou Annales des départemens de l'Ouest pendant ces guerres - T. 4 - 1824-1827)

 

Jérôme-Paul VILLENEAU, curé de Champ (c'est ainsi qu'il signe) depuis avril 1775 jusqu'en décembre 1792. Henry Borit, officier municipal, rédige les actes dès 1793.

 

signature Villeneau curé de Champs

 

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