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La Maraîchine Normande
15 novembre 2015

FAYMOREAU (85) - JACQUES-LOUIS PANOU, SEIGNEUR DE FAYMOREAU ET SES FILS - LE COMPLOT DU PÈRE ÉTERNEL

DE FAYMOREAU - Famille noble de la Gâtine parthenaise, au XIIe siècle. Le fief de Faymoreau a été possédé depuis par les familles du Puy-du-Fou (XIVe et XVIIe siècles), Grignon (XVIIe siècle), Panou de Faymoreau (XVIIIe et XIXe siècles). (Dictionnaire historique et généalogique des familles de l'ancien Poitou - H. Filleau - Tome 2 - 1840-1854)

 

acte naissance Jacques-Louis Panou de F

 

JACQUES-LOUIS PANOU, CHEVALIER SEIGNEUR DE FAYMOREAU
Conseiller du roy et maître ordinaire en sa chambre des comptes de Bretagne
Né à Faymoreau, le 30 avril 1751 - Chevalier de Saint-Louis, le 23 mai 1825.
Marié le 27 avril 1773 à Nantes, paroisse Sainte-Croix, avec Marie-Adrienne Deurbroucq

Décédé en son château de Faymoreau, le 29 juin 1832, à l'âge de 81 ans.

 

acte décès Jacques Louis Panou de F

 

JACQUES-DOMINIQUE-ARMAND [né à Nantes, paroisse Sainte-Croix, le 9 février 1774], cadet gentilhomme au régiment de Rohan-Soubise, fit partie de l'expédition de Quiberon dans le régiment d'Hervilly, en qualité d'officier ; fut tué le 21 juillet 1795 au fort Penthièvre.

 

acte naissance J

 

JACQUES-MARIE-JOSEPH [né à Nantes, paroisse Notre-Dame, le 10 mai 1776] servait dans le régiment d'Hervilly en qualité de sergent, fit partie de l'expédition de Quiberon, fut fait prisonnier le 21 juillet 1795 au fort Penthièvre, et fusillé avec ses compagnons d'infortune.

 

acte naissance J

(Tableau des émigrés du Poitou aux armées des Princes et de Condé par H. Beauchet-Filleau - 1845)

 

 

quiberon 1795

 

JACQUES -MARIE-JOSEPH :
COMPLOT DU PÈRE ÉTERNEL

Les détenus, renfermés dans l'enclos du Père Éternel, de Vannes, étaient en grande majorité des paysans. Parmi eux s'étaient glissés un certain nombre d'émigrés, qui dissimulaient leur identité et espéraient ainsi échapper aux rigueurs de la loi. La surveillance étant nécessairement imparfaite, les évasions étaient fréquentes. Une foule de personnes charitables de la localité circulaient continuellement dans les maisons de détention, sous prétexte de distribuer aux malheureux prisonniers des vivres et des vêtements. Quelques-unes, d'opinion royaliste, les entretenaient de fausses nouvelles et les excitaient à s'évader. Elles leur en fournissaient même les moyens. Une fois hors de la prison, les émigrés trouvaient des asiles sûrs et des guides, qui les conduisaient à la côte, par des chemins détournés, d'où ils gagnaient la flotte anglaise.

Un complot fut ourdi, entre plusieurs prisonniers. On devait, dans la nuit du 25 thermidor, égorger la garde, s'emparer des armes et s'enfuir, pour gagner la campagne et rejoindre les chouans du dehors.

Le complot avorta, par suite de dénonciations, qui furent adressées au général Lemoine. Un des dénonciateurs était un émigré nommé Panou Deurbroucq de Nantes.

Comparaissant, quelques jours après (9 fructidor) devant la Commission militaire, il se targua d'avoir reçu "la confidence des comploteurs" et d'en avoir fait une "déclaration signée de sa main au général Lemoine" ; ce qui ne l'empêcha pas d'être condamné à mort.

Panou Deurbroucq (Joseph), de Nantes. Déclare être âgé de 18 ans. A quitté la France en 1790, emmené par son père à Bruxelles.

Interrogé s'il était noble, a répondu : Ne pas l'être ; qu'il est fils d'un négociant. Se trouvant à Hambourg, il fut forcé de prendre du service dans le régiment d'Hervilly, où il fut enrôlé comme soldat, puis comme fourrier. Avait été nommé sous-lieutenant, deux jours avant d'être fait prisonnier.

Interrogé s'il était du nombre de ceux qui avaient formé le complot, dans la prison du Père-Éternel, d'égorger les sentinelles et la garde, et ensuite de se porter aux prisons des chouans pour les délivrer ; a répondu : Que non ; mais que cependant les comploteurs lui en avaient fait confidence, et que, lui, en avait fait une déclaration signée de sa main au général Lemoine. Lecture faite, a signé. Joseph Panou Deurbroucq. (9 fructidor, Vannes)

La Gournerie le désigne : Panou de Faymoreau, né à Nantes le 10 mai 1776. Porté sur le tableau du général Lemoine, n° 318, sous le nom de Durbrouq P.-F.

C'est sans doute à cet accusé que fait allusion le passage d'une lettre trouvée au domicile du prêtre réfractaire Laventure, ex-curé d'Arzon ;
"Un coquin, qui se disait noble, à qui on avait fait part du complot, a dénoncé Mlle de La Chasse et Mme Richette" (Reg. corresp. Police générale. Rapport au ministre, vendémiaire an IV.)


Extrait : Quiberon, 1795 : émigrés et chouans, commissions militaires, ... par le Dr G. Thomas de Closmadeuc - 1899

 

FAYMOREAU CHATEAU

 

L'ancien seigneur de Faymoreau, après avoir éprouvé toutes les spoliations de 1793, encore plongé dans les misères de l'exil, eut le bonheur de se lier d'amitié avec MM. Moller, Hellerman et Bolle, banquiers à Hambourg ; c'est à ces généreux amis qu'il a dû, plus tard,le bonheur de rentrer dans le manoir de ses pères où il a fait ériger une colonne qui perpétuera le souvenir de la noble action de ses bienfaiteurs. On ne sauroit trop publier les faits qui honoroient l'humanité à cette désastreuse époque de notre histoire.

Ce vieillard respectable qui a eu l'honneur de servir à l'armée des Princes et d'y faire trois campagnes, qui a eu la douleur de voir succomber à Quiberon ses deux fils qui feroient aujourd'hui le charme de ses vieux jours, n'a jamais sollicité, depuis la restauration, que la croix de Saint-Louis ; cette récompense vient enfin de lui être accordée à l'occasion des fêtes du Sacre.


STANCES improvisées au château de Faymoreau (Vendée) le 6 juillet 1821, au pied d'un monument érigé à l'amitié et à la reconnaissance.


SAINTE amitié, je t'offre mon hommage ;
Trésor commun des pauvres et des grands,
Doux sentiment qui ne connois point d'âge,
J'aime à te consacrer mes chants.

Entends ma voix, monte aujourd'hui ma lyre,
Guide mes pas dans le sacré vallon,
Inspire-moi ton innocent délire,
Pour un bon coeur tu vaux un Apollon.

Heureux celui qui t'apprécie,
Qui te comprend, qui respecte tes lois ;
Trop heureux, heureux mille fois,
Celui qui te voua sa vie !

Heureux, qui doit à l'amitié
Son repos, son bonheur, ses biens, son opulence !
Le noble orgueil de la reconnaissance
Augmente leur valeur de plus de la moitié.

D'amoureux souvenirs, par d'autres se remplacent ;
On oublie aisément une trompeuse ardeur,
Souvenirs d'un bienfait, non, jamais ne s'effacent :
Rien ne peut égarer la mémoire du coeur.

A nos neveux, ce foible monument
Présentera la preuve consolante
Qu'ils fut, de notre temps, une âme bienfaisante,
Qu'il fut un coeur reconnoissant.

Sur cette terre où tout est périssable,
Où tout échappe à notre attachement,
Où nous ne vivons qu'un moment,
Cherchons du moins un sentiment durable.

Sachons discerner la lumière
Qui vers le bonheur nous conduit ;
Flambeau d'amitié nous éclaire,
Flambeau d'amour nous éblouit.

Dieu, voulant donner l'avantage
A l'un de ces deux sentimens,
Créa l'amour pour le jeune âge
Et l'amitié pour tous les tems.

G. MÉNARD DE ROCHECAVE


Le Mois littéraire et historique - Tome 7e - 1822-1825)

 

 

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