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La Maraîchine Normande
6 novembre 2015

MOISDON-LA-RIVIÈRE (44) - MARTIGNÉ-FERCHAUD (35) - 1794 - ASSASSINAT DU DIRECTEUR DES FORGES, AUGUSTIN ROCHER

Moisdon-la-Rivière forges

 

Extrait d'une lettre écrite de Paris par le négociant d'origine lavalloise Jean-Baptiste Dufourny, demeurant 29, rue de la Monnaie :
12 fructidor (29 août)

"Comme vous l'annonçait ma lettre d'hier, j'ai été hier à l'agence de la grosse artillerie, que j'ai trouvée consternée des malheureux évènements arrivés dans vos cantons. J'y ai pris communication d'une lettre du 29 du citoyen Le Rouge, de Martigné (Martigné-Ferchaud), qui rend compte du massacre atroce d'Augustin Rocher, percé de trente-deux coups de baïonnette et dont le cadavre a été traité avec indignité, et du meurtre du juge de paix du canton le 27 du même mois ..." (Extrait : Les boulets de l'an II par François Dornic - Bulletin d'histoire économique et sociale de la Révolution - année 1971 - Paris - Bibliothèque nationale 1972)

Moisdon-la-Rivière forges

Au cours du XVIIIe siècle, les forges de Moisdon avaient connu une incontestable prospérité : alimentant à la fois le marché local de Nantes, et, par delà ce port, touchant l'Irlande, le Portugal et surtout les Antilles ... Ainsi en 1776, les seules forges de Moisdon rapportaient plus de 70.000 francs par an aux Bourbons-Condés. ... Le directeur technique était Augustin Rocher, l'ancien directeur des forges de Martigné, personne parfaitement compétente qui resta jusqu'à son assassinat par les Chouans, le 3 août 1794, l'âme des forges. ...

Ne pouvant atteindre et détruire les forges, vaincus en combat ouvert, les Chouans passèrent à une autre méthode. Tout se passa comme s'il y avait eu, peut-être sous la direction de Jean Terrien, une tentative d'arrêter ou du moins de gêner l'activité industrielle par une véritable campagne d'assassinats, une action terroriste visant plus spécialement les têtes des entreprises. Ainsi, le 27 juillet 1794, le directeur de la verrerie de Javardin, tout à proximité de Moisdon, M. Demolon, ancien régisseur des Bourbons-Condés, était assassiné avec son premier ouvrier dans des circonstances particulièrement atroces ; le 3 août 1794, le directeur de Moisdon, Rocher, qui avait été maintenu par Demangeat, était assassiné à son tour ; et, pour nous borner au personnel des forges, le commissionnaire des forges à Nort, Jambu, subit le même sort le 12 décembre de la même année. (Les Forges de la région de Châteaubriant à l'époque révolutionnaire (1789-1801 - par Jean Meyer - Annales de Bretagne - Année 1958 - Volume 65 - n° 3 - pp. 361-394

[La famille des maîtres de forges Rocher du Pavillon a été particulièrement républicaine, comme toute la bourgeoisie qui touche aux forges : témoin la soeur de Rocher qui incarna la déesse Raison lors de la fête du 19 février 1794 à Martigné. Rocher était le cousin de Sophie Trébuchet : on connaît les relations des Trébuchet et du capitaine Hugo, qui appartenait aux troupes chargées de défendre la région de Châteaubriant, donc aussi les forges.]

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