Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
27 octobre 2015

ANGERS (49) NANTES (44) - LES FRÈRES O'SULLIVAN, L'UN BLEU, L'AUTRE BLANC ...

Angers

 

Famille irlandaise réfugiée en Anjou lors des persécutions anglaises.
Les registres paroissiaux de Cornillé, 22 mars 1702, font état du décès d'un Irlandais blessé d'un coup d'épée le 16 : "On a trouvé dans sa poche un porte-lettre où il paraît qu'il se nommait Soulivanne et qu'il se qualifiait de gentilhomme".

Fils de Messire Jacques-Barthélémy O'Sullivan, Écuyer, et de Dame Magdelaine-Félicité Cesbron d'Argonne

 

acte naissance Jacques O'Sullivan

 

JACQUES-DANIEL-GUILLAUME O'SULLIVAN, dit John l'aîné, [né et] baptisé à Sainte-Croix d'Angers le 30 juillet 1761, maître d'armes, épouse à Sainte-Croix Saint-Nicolas de Nantes, le 6 mai 1783, Françoise-Anne Vatar, née en 1750, le 29 juin 1749 à Nantes, fille de feu Joseph Vatar, libraire du Roi, et de demoiselle Anne Verger, [veuve en premières noces du sieur Étienne-Louis-Robert Guilley, capitaine de navire, et en secondes noces du sieur René Couperie,] décédée à Paris en 1806.

Engagé le 22 mars 1793 au 1er bataillon de Loire-Inférieure dit bataillon Meuris, élu capitaine de la 3e compagnie de fusiliers ; participe le 27 juin 1793 à la défense de Nort-sur-Erdre qui retarde l'avance des troupes de d'Elbée et désorganise l'attaque des Royalistes sur Nantes.

Blessé et fait prisonnier, interné à St-Florent, Beaupréau puis au château du Ponceau en St-Laurent-des-Autels, s'évade près du Fuilet le 18 octobre 1793 pendant son transfert à St-Florent et rejoint à Vallet, le lendemain 19, Carrier, qui le nomma, le 5 janvier 1794, adjudant général, adjoint au général Boivin, commandant de la place de Nantes, avec qui il aurait empêché l'exécution, sur l'ordre de Carrier, des "132 Nantais". Il fit cependant condamner à mort son propre frère, et participa avec son camarade du bataillon Meuris, de captivité et d'évasion Lamberty, aux noyades de prêtres et de suspects de l'hiver 1793-1794 à Nantes.

Il habitait à Paris en 1806 à la mort de sa femme, puis à Buchêne, Saint-Jean-des-Mauvrets, où il aurait exercé les fonctions d'instituteur (1833).

[Jacques-Daniel-Guillaume O'Sullivan, rentier, est décédé le 20 novembre 1841 à Angers (2ème arrondissement), à l'âge de 80 ans, 3 mois, 20 jours]

 

acte décès O'Sullivan

 

signature O'Sullivan

 

"O'Sullivan se souciait fort peu de ses beaux cheveux qu'admiraient les femmes, et de cette grâce naturelle que relevait son costume militaire. Sa bravoure tenait plus à une volonté ferme qu'à son tempérament ; son idée fixe était de contribuer de toutes ses forces à l'affranchissement du peuple et à l'abolition de la royauté ; naturellement doux et calme, il avait cependant parfois des moments d'exaltation violente dans lesquels il n'était plus maître de lui.

... Dans les premiers jours de frimaire, parut une liste de 132 accusés, sur laquelle figuraient les citoyens de Nantes les plus recommandables ... L'ordre de les fusiller était donné au général Boivin. Celui-ci avait pour ami intime et conseiller l'officier-major O'Sullivan. Grand dormeur de sa nature, il se reposait d'habitude sur le zèle de ce militaire qui, par suite, avait acquis sur lui la plus grande influence. Humain, et lié d'ailleurs avec quelques-uns des 132 Nantais, Boivin répugnait à les faire fusiller ; aussi trouva-t-il un prétexte pour attendre l'arrivée d'O'Sullivan.

"Général, lui dit ce dernier, je ne suis pas de ceux qui transigent avec leurs opinions ; Jacobin pur, j'ai approuvé et j'approuverai, sauf les raisons politiques de clémence applicables selon les circonstances aux seuls paysans égarés, que l'on fusille immédiatement tous les royalistes faits prisonniers les armes à la main. Quand deux partis se font une guerre à mort, malheur aux vaincus ! mais ici de quel droit fusiller 132 citoyens qui n'ont pas été pris en flagrant délit de rébellion et qu'aucun jugement n'a condamnés, surtout lorsqu'il est à notre connaissance que plusieurs d'entre eux sont de bons patriotes qui regrettent sincèrement d'avoir conspiré dans le temps contre la Montagne ? Général, ajouta O'Sullivan, vous n'êtes pas un bourreau, vous êtes un soldat ; vous ne devez donc frapper qu'en connaissance de cause, et vous seriez coupable si vous étiez assez faible pour vous faire l'instrument de la vengeance de quelques hommes jaloux, haineux, pillards, indignes de porter le titre de républicains ; laissez l'obéissance passive aux satellites des tyrans."

- Tu me rends l'existence, répondit Boivin, en lui serrant la main, et aussitôt il donna des ordres pour protéger la vie des 132 Nantais. Ces malheureux furent alors conduits à Paris comme des forçats. Traînés de prisons en prisons, de granges en granges, ils furent exposés à toutes les misères, et 38 succombèrent dans la route ..." (Histoire de Nantes par Ange Guépin)

 

acte naissance Gaston O'Sullivan

 

RENÉ-JOSEPH-CHARLES-GASTON O'SULLIVAN, né en 1766, le 27 octobre 1765, décédé à Nantes le 31 décembre 1793, frère du précédent.

Receveur d'enregistrement à Saint-Georges-sur-Loire ; engagé, lui, dans le camp royaliste ; participe avec son parent Cesbron d'Argonne, pendant l'été et l'automne 1793, à la garde des républicains prisonniers des royalistes ; capturé vraisemblablement dans les débris de l'Armée royale en décembre, aux environs d'Ancenis, dénoncé par son frère aîné Jacques : "Il est venu se jeter dans mes bras, mais il était l'ennemi de mon pays ; j'ai fait mon devoir de républicain, je l'ai dénoncé, la justice s'est prononcée sur son sort."

Condamné à mort par le tribunal révolutionnaire de Nantes le 31 décembre 1793 : "Chargé de conduire des prisonniers patriotes à Beaupréau, les a conduits dans la forêt de Liré où ils furent presque tous fusillés par les brigands". "Il était d'une force herculéenne, le couteau de la guillotine ne put lui couper la tête d'un seul coup."

Il avait 28 ans.

AD49 - Dictionnaire de Maine-et-Loire - État-civil d'Angers

Publicité
Commentaires
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité