Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
6 octobre 2015

CLICHY-SOUS-BOIS (93) - LA LÉGENDE DE NOTRE-DAME-DES-ANGEVINS

clichy-sous-bois Notre-Dame-des-Anges

 

A 15 kilomètres de Paris, à Clichy-en-l'Aunoy, près Livry, dans la forêt de Bondy, existe une modeste chapelle sous le vocable de Notre-Dame-des-Anges, qui, depuis le XIIIe siècle, est un lieu de pèlerinage très fréquenté pendant la première quinzaine de septembre. [Cette chapelle a d'abord porté le nom de Notre-Dame-des-Angevins et ce n'est que plus tard, par abréviation, qu'on lui a donné celui de Notre-Dame-des-Anges.] Cet édifice religieux, qui dépendait autrefois des chanoines réguliers de l'abbaye de Livry, qui en avaient acquis la possession au XVIIe siècle du prieur curé de Clichy, fut l'objet, à différentes époques, de revendications des chevaliers de l'ordre de Malte, successeurs des Templiers dans la propriété des biens que ceux-ci possédaient à Clichy, où ils avaient une commanderie.

On attribue la fondation de cette chapelle à un miracle qui aurait eu lieu sous le règne de Philippe Auguste, selon quelques chroniqueurs, en 1212, et, selon d'autres, en 1233. Voici ce que rapporte la légende :

 

clichy-sous-bois Notre-Dame-des-Anges

 

"Au temps où nul n'osait traverser la forêt de Bondy, trois riches marchands angevins, qui se rendaient à Paris pour leur commerce, sont arrêtés non loin de là par des voleurs qui, après les avoir entraînés au plus épais du bois, les dévalisent, les garrottent chacun contre un arbre et les abandonnent ensuite.

Et cet abandon était, de la part de ces bandits, un raffinement de cruauté. C'était condamner leurs victimes à mourir de besoin, car personne ne s'avisait de pénétrer dans ces lieux redoutés, il était certain qu'on ne viendrait pas les délivrer ; et ce qui devait encore ajouter aux horreurs de ces malheureux, c'est qu'on les avait attachés au bord d'un limpide ruisseau dont la vue devait aiguillonner leur soif.

En pareille situation, deux des pauvres captifs se mirent à se désespérer et à gémir ; mais le troisième, se souvenant que c'était, ce jour-là, anniversaire de la nativité de la Vierge (8 septembre), se mit à implorer son assistance et à prier avec ferveur. Aussitôt, le ciel s'entr'ouvre ; un céleste messager, visible seulement pour le pieux voyageur, descend, brise ses liens, puis remonte au séjour des heureux.

La surprise des deux autres fut grande, quand, au milieu de leurs lamentations, ils virent tout à coup leur compagnon d'infortune qui, débarrassé de ses entraves, vint les délivrer à leur tour ; et leur étonnement se changea en religieuse gratitude quand ils apprirent à quelle intercession ils étaient redevables de leur liberté ; aussi firent-ils voeu de construire près du ruisseau une chapelle dédiée à la Reine des Anges, et ce voeu fut fidèlement accompli. L'eau de ce ruisseau possédant de très grandes vertus curatives, les malades accoururent de toutes parts, et le pèlerinage acquit une immense célébrité."

 

Notre-Dame-des-Anges

A la révolution, la chapelle fut démolie et l'emplacement vendu comme bien national. Un habitant de Livry sauva la statue de la Vierge ainsi que le petit vaisseau, aujourd'hui suspendu aux voûtes de la chapelle, lesquels furent portés dans l'église de cette paroisse. Mais, lorsque la tourmente révolutionnaire fut passée et le culte rétabli, une nouvelle chapelle fut édifiée sur l'emplacement de l'ancienne et inaugurée le 8 septembre 1808. Il fallut l'intervention de l'évêque de Versailles pour obliger les habitants de Livry à restituer, lors de l'inauguration, la statue de la Vierge, qui fait l'objet de la vénération des fidèles.

Paul Pinson
Revue de l'Histoire de Versailles et de Seine-et-Oise - 5e année - Février 1903 - p. 149 ...

 

clichy-sous-bois Notre-Dame-des-Anges


Au XIXe siècle, quoique la foi au miracle aille toujours s'amoindrissant, le pèlerinage à Notre-Dame-des-Anges a toujours conservé une certaine vogue chez les habitants des pays circonvoisins ; mais voilà que cette année (1858), cette vogue s'est trouvée singulièrement compromise : le ruisseau miraculeux a tari par la sécheresse.

Jugez de l'embarras de ceux auxquels la générosité des fidèles avait toujours fourni une abondante récolte !

Pour parer à ce contre-temps, un des intéressés s'ingénia d'établir un conduit allant du puits le plus proche (puits vulgaire et profane) jusqu'au sacré réservoir ; de sorte que ceux qui les premiers y arrivèrent emportèrent précieusement ce liquide frauduleux ; mais le maire de la commune de Clichy, ayant été bientôt informé de la supercherie, fit immédiatement couper le conduit, de sorte que le réservoir se trouva de nouveau à sec.

En même temps le magistrat fit savoir au public que le ruisseau de la chapelle n'était qu'un dérivé d'une source qui justement se trouve dans une de ses propriétés, située à quelque distance plus haut, laquelle source il mettait, gratis, à la disposition des pèlerins.

Mais cette eau, puisée ainsi dans la propriété du fonctionnaire public, aura-t-elle toujours les vertus merveilleuses de celle que l'on allait chercher au réservoir de la chapelle ? C'est là une bien grave question. (Histoire des environs du nouveau Paris - par Émile de Labédollière)

Publicité
Commentaires
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité