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La Maraîchine Normande
30 septembre 2015

ANTIGNY (85) - LA CROIX DU VILLAGE DE LA CROIX ...

 

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LE CALVAIRE DU VILLAGE "LA CROIX"

(1908) - Sur la croix de pierre qui a remplacé l'ancienne croix de bois, va être placé solennellement, le lundi de Pâques, un beau Christ bronzé. Il ne sera donc pas sans intérêt ni hors de saison de réunir ici quelques documents sur ce monument paroissial.

Nous n'avons pas la date précise de l'érection première. Les souvenirs des plus anciens de la paroisse semblent attester unanimement qu'il y a eu une croix en ce lieu, depuis une époque assez reculée. C'est ainsi que M. Naulleau, instituteur communal, racontait que son père avait assisté, la mort dans l'âme, à la démolition du pieux monument, durant les sombres jours de la grande révolution.

Notre pays était alors le théâtre de sanglantes mêlées. Après avoir remporté sur les bleus une brillante victoire à la Châtaigneraie, les Vendéens, sous la conduite de Lescure, de Cathelineau, et de La Rochejaquelein, se dirigèrent sur Fontenay où, le 16 mai 1793, ils essuyèrent une sanglante défaite ; mais le 25 du même mois, ils prirent glorieusement leur revanche en cette même ville.

L'année suivante, les colonnes infernales couvraient la Vendée de ruines et essayaient de la noyer dans le sang. La division du général Huché "opéra" dans notre contrée. Les bleus fouillèrent les bois où s'étaient réfugiés nos pères, traqués comme des bêtes fauves par les soldats républicains ; les Vendéens furent massacrés sans pitié, entre autres, M. de Mauroy, président du comité contre-révolutionnaire d'Antigny, qui déclara être resté six semaines dans les bois.

 

ANTIGNY LA CROIX 3

 

Dans l'une de ces années terribles, un camp de bleus fut établi entre l'Aubépine et la Mignonnière. Combien tombèrent victimes de la fureur implacable des révolutionnaires ? Je n'en sais rien, mais du moins sait-on qu'ils furent enterrés aux environs du camp des bleus.

 

 

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Et probablement, ce ne sont pas les seuls guerriers pris les armes à la main qui dorment là leur dernier sommeil. On sait que les colonnes infernales massacraient également les femmes et les enfants, et que les soldats de la révolution se faisaient un jeu cruel de se passer de baïonnette en baïonnette les corps palpitants des petits enfants.

Et les enfants aussi étaient des héros.

Un jour, près de la Châtaigneraie, on arrête un jeune garçon de neuf à dix ans. Les bleus, en le piquant de leurs armes, lui ordonnent sous peine de mort, de dévoiler le secret de la route que devait suivre une troupe de vendéens. Notre gars de les regarder fièrement et de leur répondre, en les narguant : "Quand je vous dirais où ils sont, vous ne me croiriez pas !" Les traitements les plus barbares, les promesses les plus séduisantes ne purent faire de lui un traître. Il fut tué.

Une demi-heure après, du détachement républicain, il ne restait plus que deux hommes : il était tombé dans une embuscade dont le petit était la sentinelle avancée. Peut-être ce héros de dix ans était-il d'Antigny !


Toujours est-il que le lieu dont il est question devint plus sacré et plus cher encore à la piété de nos pères. M. Bineau, qui fut curé d'Antigny de 1804 à 1825 fit planter une croix nouvelle sur ce sol qui avait bu le sang et qui conserve les ossements des soldats de la bonne cause. C'était en 1816 environ. Cette croix était ornée de tous les instruments de la Passion.

En 1856, quelques maisons furent construites auprès de ce Calvaire vénéré, qui s'élevait seul dans un terrain vague, propriété de la commune. Le nouveau village s'appelle "La Croix".

Deux ans plus tard, M. Tougeron faisait planter une croix nouvelle. La Croix, plantée en 1816, avait-elle subsisté jusqu'alors ? Je ne saurais le dire.

En 1871, le même curé d'Antigny faisait placer sur cette croix un Christ, qui auparavant avait eu sa place dans l'église paroissiale. Il était de bois, et sous les ravages du temps et les injures des éléments, finit par tomber par morceaux : on fut obligé de le faire disparaître complètement.

 

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Enfin, en 1905, le monument était transporté de l'autre côté du chemin qui le bornait au nord. La croix de bois était remplacée par une croix de pierre, de gracieuses proportions. C'est sur cette croix, sanctifiée par les prières de l'Église, qu'on va apposer un beau Christ de Bouchardon, comme souvenir de mission. ...

J. L.

 

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AD85 - Bulletin paroissial d'Antigny - 1908

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