CHANTELOUP (79) - LES BROSSARD, UNE COURAGEUSE FRATRIE
Jean Brossard était bordier et habitait au Puidéry à Chanteloup (79) avec son épouse, Marie-Jacquette Chausseray.
Leurs quatre enfants, Jacques-Hilaire, Perrine-Jacquette, Marie-Jeanne et Louise-Prudence étaient tous sourds-muets ; malgré cela, ils ont servi dans les armées vendéennes.
Ils obtiennent chacun, selon un état rédigé après 1832, un secours de 50 fr. sur les fonds de la liste civile.
JACQUES-HILAIRE BROSSARD
Né le 1er août 1773
de Chanteloup ; domicilié à Bressuire
Sourd-muet
pension de 50 fr.
Malgré son infirmité, il a servi dans les armées vendéennes.
Célibataire, Jacques-Hilaire Brossard est décédé au Rablais, à Chanteloup, le 1er octobre 1851, à l'âge de 78 ans.
PERRINE-JACQUETTE BROSSARD
Née le 3 août 1771 à Chanteloup
Domiciliée à La Chapelle-Saint-Laurent
Sourde muette
Pension de 50 fr.
Comme son frère, malgré ses infirmités, elle a servi dans les armées vendéennes.
MARIE-JEANNE BROSSARD
Née le 25 février 1767 à Chanteloup
Domiciliée à Bressuire
Sourde-muette
Pension de 50 fr.
Malgré ses infirmités, elle a servi dans les armées vendéennes.
LOUISE-PRUDENCE BROSSARD
Née le 6 septembre 1768 à Chanteloup et baptisée à La Chapelle-Saint-Laurent
Domiciliée à Bressuire
Sourde-muette
Pension de 50 fr.
Malgré ses infirmités, elle a servi dans les armées vendéennes.
AD85 - SHD XU 33-22 - Archives militaires de la guerre de Vendée conservées au Service historique de la Défense (Vincennes)
(1803) - La mère des enfans Brossard, autres sourds-muets du canton de Moncoutant, est morte depuis long-temps, ce qui nous prive peut-être de renseignemens précieux qu'elle seule auroit pu donner. Son mari, Jean Brossard, bordier au Puderi, commune de Chanteloup, a déclaré avoir eu d'elle dix enfans, dont les quatre aînés, sourds-muets de naissance, sont vivans, savoir, trois filles et un garçon ; l'aînée des filles a trente-quatre ans, la seconde trente-deux, la troisième vingt-neuf, et le garçon vingt-six : ils sont tous quatre bien constitués, intelligens et aimant le travail, mais méchans et emportés.
Jean Brossard assure que leur mère n'a jamais éprouvé d'indisposition ni d'accident dans ses grossesses, et que toutes ses couches ont été fort heureuses : il ne lui reste plus de cette femme que ces quatre sourds-muets, et deux autres enfans plus jeunes, qui jouissent de toutes leurs facultés.
Il s'est remarié, et de ce second mariage sont nés quatre enfans qui n'ont aucune infirmité.
(Extrait du Mémoire statistique du département des Deux-Sèvres - par le préfet Dupin - 1803)
[Je remercie Monsieur Jean-Philippe Poignant pour m'avoir transmis ce complément d'informations concernant ses aïeux, les Brossard.]