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La Maraîchine Normande
25 septembre 2015

PONTRIEUX (22) - 1792 - LE COMBAT DES BÂTONS

Pontrieux carte 3


En septembre 1792, les habitants des campagnes voisines, au nombre de plusieurs mille, se ruent sur Pontrieux, qu'ils considéraient comme un foyer de pestilence au point de vue de ses opinions politiques, et tentent de s'en emparer. Mais l'autorité prévenue veillait avec vigilance ; toutes les dispositions étaient prises pour repousser une attaque illégitime, sans autre cause que ce sentiment de vague et sourde inquiétude qui s'empare, dans les temps de révolution, des esprits les plus calmes, et les pousse dans l'agitation et le mouvement après leur avoir ôté leur libre arbitre ; le drapeau rouge, ce lugubre et muet avertissement des émeutes, projetait au loin ses reflets terribles ; la garde nationale en armes occupait tous les postes ; enfin deux canons braqués rue des Bouchers et rue des Galeries, sous le commandement des citoyens Le Millier, capitaine de la garde nationale, et Le Brigant, attendaient, prêts à tonner, cette multitude inexpérimentée, sans guides, dont le vent poussait au loin les clameurs tumultueuses.


Par un sentiment d'humanité qui les honore, les Pontriviens, bien qu'inférieurs en nombre, ne firent point usage de leurs canons dans cette lutte insensée entre des hommes d'un même pays, faits pour s'aimer et se prêter un appui mutuel.


Le combat dura deux heures, avec ses incertitudes et ses dangers pour la ville ; mais au bout de ce temps les factieux prirent la fuite dans toutes les directions, laissant sur le terrain 6 morts et 4 blessés. Les Pontriviens, de leur côté, avaient eu 8 hommes légèrement blessés. Les femmes, mêlées à la garde nationale, se battirent, dit-on, en véritables amazones pour la défense de leurs foyers.


Cet engagement est connu sous le nom de "Coumbat ar vas", le combat des bâtons.


Avant d'en venir au mains, les citoyens Le Gorrec et Rolland avaient essayé, mais en vain, de dissiper cet attroupement par des paroles de paix et de conciliation ; leurs voix, ordinairement toutes puissantes sur les masses, avaient été couvertes par des vociférations frénétiques, et méconnues.

Extrait : Les Côtes-du-Nord, Histoire et Géographie ... par Benjamin Jollivet - 1856

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