MOUCHAMPS (85) CAUDEBEC-EN-CAUX (76) - COMMANDANT RENÉ-CYPRIEN GUILBAUD
Monument conçu par les sculpteurs JAN ET JOËL MARTEL et P. FERRE, architecte.
MOUCHAMPS
LE COMMANDANT RENÉ GUILBAUD
Il fut baptisé à Mouchamps le 8 octobre 1890 par le pasteur Ducasse. Sa grand'mère et sa mère étaient en effet protestantes, mais son père était catholique, et Guilbaud, dans la seconde partie de sa vie, devint catholique.
Affecté à l'état-major du ministre de la marine, il préparait, en 1928, le raid France-Amérique, lorsqu'on lui confia la périlleuse mission de se porter au secours du dirigeable Italia, monté par le général Nobile. Il partit le 16 juin, à bord du Latham 47 ; en Norvège, il prit avec lui l'explorateur Amundsen, et se perdit, avec tout son équipage, dans les glaces polaires ... [Le 18 juin 1928]
Le monument placé sur le bord de la vallée d'une petite rivière a été orienté de telle sorte que le commandant Guilbaud regarde le Nord.
Le 12 octobre (1930), M. Laurent Eynac, ministre de l'air, se rendit d'abord au "Colombier", pour saluer la tombe de Clémenceau, puis, revenant à Mouchamps, présenta à Mme Guilbaud mère l'hommage du gouvernement.
A l'inauguration du monument, le maire de Mouchamps, un poète lyonnais, le député de la Roche-sur-Yon, enfin le ministre de l'air prirent la parole pour saluer le commandant du Latham et retracer sa vie, son enfance à Mouchamps, ses études aux lycées de la Roche-sur-Yon et de Nantes, son passage à l'École navale, les brillantes étapes de sa carrière jusqu'à sa fin prématurée dans les glaces du pôle. "Ainsi se trouve exalté, conclut un compte-rendu (Le Temps, 14 octobre 1930), le bel exemple de courage, d'abnégation et de dévouement que Guilbaud a donné au monde entier en s'élançant au secours d'explorateurs en péril."
Extrait : Société de l'Histoire du Protestantisme Français - Janvier - Mars 1930
A CAUDEBEC-EN-CAUX (76)
L'équipage français :
Emile Valette, radio
Albert Cavelier de Cuverville, co-pilote
René Guilbaud, pilote
Gilbert Brazy, mécano.
Participaient également à cette expédition :
Amundsen, explorateur norvégien
Dietrichson, pilote norvégien.
SUR LE MONUMENT :
Construit dans les chantiers de Caudebec-en-Caux pour tenter la traversée de l'Atlantique, l'hydravion de grand raid - Latham 47 - était commandé par le capitaine de corvette Guilbaud, secondé par le lieutenant de vaisseau, Cavelier de Cuverville, et avait pour équipage le maître mécanicien Brazy et le second maître radiotélégraphiste, Valette, tous quatre appartenant aux cadres de l'aviation maritime. Les essais venaient d'être terminés lorsque l'explorateur norvégien Roald Amundsen sut demander au gouvernement français de l'aider à porter secours aux Italiens naufragés du ballon dirigeable tombés sur la banquise, à l'est du Spitzberg en fin mai 1928.
Parti de Caudebec, le samedi 16 juin, l'hydravion arriva le soir même à Bergen où il resta 24 heures pour se rendre ensuite à Tromsoë avec Amundsen et le lieutenant aviateur Leif Dietrichson.
Après une relâche de 10 heures au cours de laquelle furent prises les dernières dispositions, le LATHAM 47 fit route le lundi 18 juin, à 4 heures du soir pour sa mission de secours.
Le dernier message reçu de lui fut émis environ 3 heures après le départ.
Un des ballonnets de bout d'aile fut retrouvé le 13 août 1928, puis un réservoir à essence le 13 octobre et un autre réservoir un peu plus tard.
Ces épaves sont les seuls restes de l'hydravion disparu dans l'Océan Arctique, sans que le moindre indice ait pu révéler le secret de sa destruction.