SAINT-SULPICE-LE-VERDON
JULIEN LARDIÈRE
1767-1793
Né à Saint-Sulpice-le-Verdon, M. Lardière était précepteur chez M. de la Roche-Saint-André. Jusqu'au mois de mars 1793, sans avoir prêté serment, il avait pu échapper aux poursuites des révolutionnaires, mais le 13 mars de cette année, se trouvant de passage à Nantes, à l'auberge de la Petite-Écurie, rue du Port-Maillard, il fut arrêté et enfermé successivement aux prisons du Château, aux Saintes-Claires et aux Carmélites. ...
Les chaleurs de l'été, la crainte des maladies contagieuses, le grand nombre des prisonniers avaient décidé les administrateurs de la ville de Nantes à élargir les détenus, mais des laïques seuls eurent cet avantage. Les prêtres étaient exceptés de cette mesure de clémence, tellement acharnée était la rage des géôliers contre les ministres de Dieu.
Au mois d'août, les détenus de la Thérèse, où se trouvait M. Lardière, allaient être transférés, pendant la nuit, à la prison des Petits-Capucins. Le jeune prêtre crut trouver le moment favorable de s'évader du navire.
Il tomba dans la Loire et y périt. "C'était le 7 août 1793. Son acte de décès fut dressé le 20 août suivant."
La famille de M. Lardière, dont des descendants existent encore à Saint-Sulpice-le-Verdon, a fourni à la cause religieuse d'autres victimes.
En 1794, au mois de mars, les Bleus massacrèrent dans cette paroisse des hommes, des femmes et jusqu'à des petits enfants, en tout soixante-dix-huit, et parmi ces martyrs, Pierre Lardière, parent de l'abbé Lardière, âgé de soixante-cinq ans, du village de la Villatière, en Saint-Sulpice-le-Verdon.
Les soldats impies mirent ensuite le feu à l'église.
(Obligés de se cacher dans les landes qui s'étendent du côté de Mormaison, les habitants de Saint-Sulpice, qui avaient pu s'échapper, eurent la douleur de voir l'incendie de leur église et poussèrent des cris déchirants en entendant les cloches s'écrouler dans le brasier.
Après le désastre, protégée comme par miracle, une statue en bois de la sainte Vierge fut retrouvée intacte au milieu des ruines et, depuis ce temps, cachée dans un pétrin où l'avait déposée le sacristain, au village de la Caillaudière. Cette statue de Notre-Dame de Saint-Sulpice est aujourd'hui vénérée dans l'église de la paroisse.)
Extrait : Le clergé vendéen, victime de la Révolution française - par l'Abbé Armand Baraud - 1904
ACTE DE DÉCÈS DE PIERRE LARDIÈRE
A PÉRI PAR LA MAIN DE L'ENNEMI
ET DE SON ÉPOUSE, âgée de 59 ans