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La Maraîchine Normande
22 août 2015

LE RIBAY (53) - ROCHAMBEAU ET L'AIMABLE, CHEFS DE CHOUANS

 

Le Ribay vue


Dans le courant de l'an III de la République, les malles-postes furent plusieurs fois, dans les environs du Ribay, attaquées et volées par les bandes de chouans du nommé Guillaume Le Métayer dit Rochambeau (ancien séminariste)  et de son lieutenant Michel Leroux dit l'Aimable ou Sans-Grâce.

Ils combattaient souvent la nuit, pillèrent deux maisons au bourg du Ribay et rançonnèrent les habitants des villages voisins.

Rochambeau s'étant réfugié au Bourdonnais, commune du Ribay, fut attaqué par les soldats du commandant Gaudin (1er messidor an III). Ces chouans, battus, s'enfuirent à la faveur des ténèbres.

Le mois suivant, le commandant Gaudin fut tué dans un engagement sur le territoire du Ham. (8 thermidor an III).

Rochambeau tint en échec, pendant trois ans, les détachements de troupes républicaines et la gendarmerie.

Enfin, six gendarmes déguisés s'emparèrent par ruse, au village de la Plissonnière, sur la limite des communes du Horps et du Ribay, de Rochambeau et de l'Aimable (procès-verbal d'arrestation, en date du 17 prairial an VI, déposé aux archives départementales de la Mayenne).

Ils furent conduits à Tours, condamnés à mort et fusillés le 8 thermidor an VI (26 juillet 1798).

(Extrait, en partie, de la Révolution dans le Bas-Maine par Edm. Leblanc) Extrait : Monographie communale - Le Ribay (53) - MS80 15/10 - p. 14

 

acte naissance Guillaume Le Métayer Rochambaud

GUILLAUME LE MÉTAYER, baptisé le 6 décembre 1763 à Le Ribay - fils de René Le Métayer et de Renée Bazoche.

acte de décès Guillaume Le Métayer Rochambeau

 

PRISONNIER VENDÉEN

STRATAGÈME ET ARRESTATION

Le 17 prairial an VI (5 juin 1798), la gendarmerie avait arrêté dans la ferme de la Plissonnière, près le village de Launay (Mayenne), Guillaume Le Métayer, dit Rochambeau, chef de chouans, et Leroux, dit l'Aimable, l'un de ses aides de camp.


Voici, reproduit d'après le procès-verbal d'arrestation, le stratagème qui fut employé pour les surprendre :


"Le 17 prairial, les citoyens SIMPRÉ, GALOT, HERPIN et AUGER, gendarmes de Laval ; CONTRÉ et BRUNEAU, de Mayenne, partirent, en vertu des ordres de leur capitaine, pour aller trouver ROCHAMBEAU, chef de brigands, et autres de sa troupe ; ils étaient parfaitement déguisés, et devaient se donner pour des émigrés, chefs de Vendéens récemment débarqués d'Angleterre, afin de parvenir plus sûrement à arrêter cet individu.

Après avoir parcouru plusieurs communes, ils entrèrent dans la métairie des Gemelles, et s'informèrent s'il n'y avait pas dans le pays quelques chefs chouans avec lesquels ils pussent se concerter.

Le métayer fit demander sur-le-champ le nommé SAUL, émissaire de Rochambeau, lequel promit de leur faire parler à celui-ci, et de leur trouver un asile pour les cacher jusqu'au moment où ils recevraient des ordres pour marcher contre la République ; il les fit ensuite conduire au village de Launay, les assurant qu'ils seraient reçus par de véritables royalistes.

Le lendemain matin, le métayer vint les faire lever, et les conduisait dans une pièce de genêts pour y être plus en sûreté ; car il avait été informé qu'un détachement du cantonnement de Champères était sorti, et il craignait qu'il ne fût à leur poursuite. Ce fut lui qui leur apporta à manger à toutes les heures de repas, en leur défendant de se faire voir. Vers le soleil couchant, Saul vint les retrouver dans le champ de genêts : Prenez courage, mes amis, leur dit-il, les affaires vont bien ; je viens de la Chapelle-au-Riboul, j'ai communiqué votre arrivée à M. Rochambeau, il se rendra ce soir dans cette commune et un de vous ira, sans armes, se concerter avec lui. Il nous donna ensuite un guide pour nous conduire, par ordre de M. Rochambeau, chez LEROUX, dit L'AIMABLE, lieutenant de chouans, résidant au village de Launay-Bouillon.

Ils arrivèrent à onze heures du soir chez Leroux, où ils trouvèrent le souper prêt. Soyez les bienvenus, leur dit Leroux, j'espère que vous êtes de mon parti et que nous mettrons sous peu le pays au pas. Le souper fini, il les conduisit dans une grange pour y coucher.

Le lendemain matin, il fut les visiter avec plusieurs chouans, et leur dit qu'il fallait se retirer, pour plus grande sûreté, dans une pièce de blé voisine, parce que sa maison était souvent fouillée par les bleus, à raison d'un prêtre qu'il y recélait. L'Aimable leur apporta à dîner, et leur dit de prendre patience, qu'ils partiraient vers les dix heures du soir pour aller trouver M. Rochambeau. Il leur conseilla de se lier avec le nommé LA COURONNE, son capitaine, soldat intrépide qui se tenait habituellement avec ledit Rochambeau, ajoutant que ce serait avec lui qu'ils attaqueraient les malles et les diligences pour l'aider à subsister. Vers les dix heures du soir, l'Aimable vint les chercher dans la pièce de blé, accompagné du nommé Petit-Jean, puis ils partirent.

Après une demi-lieue de marche, l'Aimable, les arrêtant, dit à Petit-Jean : Prenez un de ces messieurs, qui va déposer ses armes entre les mains de ses camarades, et conduisez-le à M. Rochambeau. Ils députèrent un d'entre eux qui se rendit à la métairie de la Plissonière, où était Rochambeau.

Celui des gendarmes député aborda Rochambeau en le saluant et lui dit qu'il se rendait à ses ordres et sans armes ; celui-ci l'invita à s'asseoir, et lui demanda qui il était. Le gendarme répondit s'appeler Launay, dit Langlais, cousin germain du ci-devant gouverneur de la Bastille, être natif de Senlis, et être émigré depuis 1791. Il ajouta qu'il arrivait d'Angleterre, et que, sur le bruit de sa réputation, il était venu avec ses camarades lui demander du service et des moyens d'exister.

Rochambeau consulta un instant un habitant de la maison ; puis il dit qu'il fallait se disperser un à un dans des lieux indiqués, déposer les armes dans des genêts où il serait impossible de les trouver, et où ils les reprendraient au premier signal ; que, quant à l'argent nécessaire à leur existence, il attendait tous les jours des renseignements pour en toucher. Le gendarme lui observa alors que ses camarades devaient s'ennuyer dans l'endroit où il les avait laissés, et il le pria de les faire entrer dans la maison.

Rochambeau fit un peu de résistance ; cependant, il envoya chercher l'Aimable, resté avec eux pour en conférer, et choisir ensuite les lieux où il serait convenable de les placer. L'Aimable vint, après avoir laissé à une portée de fusil de la maison les cinq autres gendarmes, avec défense expresse d'entrer. Ceux-ci observèrent les passages de la maison et la cernèrent aussitôt ; un instant après, ils entrèrent, en saluant M. Rochambeau, qui leur offrit des chaises. Ils l'entourèrent avec l'Aimable, en déclarant qu'ils étaient gendarmes : après une légère résistance, ils se rendirent et furent conduits sous bonne escorte à Laval.

On n'a trouvé sur Rochambeau qu'une lettre avec cette suscription : à Némorin, et signée Estelle."

[En récompense de cette opération, le ministre de la guerre accorda à chacun des six gendarmes, un sabre et un habit avec veste et culotte.]

Le Métayer et Leroux comparurent le 5 thermidor devant le conseil de guerre ; ils avaient un défenseur à qui, si l'on en croit le journal officiel du département, "on peut reprocher quelques sorties indécentes contre les témoins et des observations trop dures envers le tribunal".

Après une séance de sept heures, les deux prévenus furent condamnés à la peine de mort, Rochambeau à la majorité de six voix, Leroux à l'unanimité.

Le 7 thermidor, le conseil de révision confirma le jugement, qui fut exécuté le 8. Ils moururent bravement ; Rochambeau ne se laissa pas bander les yeux, et, à l'instant d'être frappé, il cria : Vive le Roi !"


Extrait : 18 Fructidor - par Victor Pierre - 1893

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Commentaires
L
bonjour savez vous ou est enterré ROCHAMBEAU son frère qui lui ressemblait dit on venu a Tours juste avant l exécution a t il pu emmener le corps et ou est il aujourd’hui hui ?
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M
Bonjour, Je suis l'arrière arrière arrière petite-fille de Pierre Le Saule, parrain de Guillaume Le Métayer, pour information,<br /> <br /> cordialement,<br /> <br /> M. Le Saule
Répondre
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