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La Maraîchine Normande
8 août 2015

TEXON (87) - L'ÉGLISE SAINT-PIERRE-ÈS-LIENS - LE CIMETIÈRE

TEXON

P1300619

 

L’église de Texon se trouve dans le village de Flavignac. 

L’église de Texon a été construite au XV eme siècle et elle se nommait église Saint Pierre-es Liens. Elle est caractérisée par son chœur voûté communiquant avec la nef à travers une sorte d’arc triomphal, par son toit à deux pentes, par sa cloche qui fut une source de conflit violent entre la ville de Texon et de Lavignac dans le temps. L’église est devenue une propriété de la commune et elle a été classée monument historique depuis le 23 février 1977.

 

plan église

 

Texon, était une cure dans l’ancien archiprêtré de La Meyze, sous le patronage de saint Pierre-ès-liens.

Au XVIIIe siècle, il y avait 172 communiants (environ 222 habitants). L’évêque de Limoges y a toujours nommé les titulaires, comme on le voit par titres depuis 1561.

N… de Loménie est dit prieur de Texon en 1738. -

Une visite des archiprêtrés de Limoges, Nontron et de La Meyze, a commencée au mois de mai 1763 ; voici ce qui est dit du curé de Texon :
"Le Père Jacques de Faye, Jacobin, prêtre en 1741, et vicaire régent en 1751 ; il n'y a rien à dire ni en bien ni en mal.
Vicaire : Point
Communians : 70
Sénéchaussée : Limoges
Patron : Monseigneur
Décimateur : M. le curé
Seigneur : Les héritiers de Mad. des Cars.
Gentilshommes : Point." (Chartes Chroniques et Mémoriaux de la Marche et du Limousin - par Alfred Leroux - 1886)

François Meilhot était curé le 25 juin 1765 

N… Bordas en 1766, se démit en 1774. -

Jean-Martial Cheyrou, nommé en 1774, subit la déportation pendant la Révolution.

 

Signature curé Texon Cheyrou

 

 

Depuis le Concordat de 1801, la paroisse de Texon est unie à celle de Flavignac.

Le 18 messsidor an IV (6 juin 1796), l’église et le presbytère de Texon furent vendus comme propriété nationale, au sieur Audoin, pour la somme de 624 francs. (Archives de la Haute-Vienne, Q 147).

 

P1300616

 

HISTOIRE DE LA CLOCHE

"Considérons la persistance de la haine que traduit la petite guerre qui, durant quarante et un ans, oppose, dans la Haute-Vienne, Texon, Lavignac et Flavignac ... En 1806, la petite commune de Texon est supprimée. Elle est rattachée à Lavignac pour le temporel et à Flavignac pour le spirituel.

Deux ans plus tard, elle est totalement réunie à Lavignac. La cloche de Texon est alors transportée dans le clocher de cette commune.

Or, en 1829 - pour le temporel - et en 1836 - pour le spirituel - Texon est retiré à Lavignac et réuni à Flavignac ... En 1829 et en 1830, les habitants, désireux de récupérer leur cloche, signent plus de dix pétitions qu'ils adressent, sans succès, au préfet, à l'évêque, au ministre des Cultes et au Conseil d'État.

En 1847, les habitants de Texon ont terminé la réparation de leur église. Le 5 octobre, ils réclament fermement leur cloche ; puis, s'étant "portés sur Lavignac", "avec toutes sortes d'armes à la main [ils] se sont rendus maîtres de notre église et ont enlevé une cloche", déplore le président de la fabrique de cette paroisse, qui omet de dire qu'il s'agissait bien de l'ancienne cloche de Texon.

L'évêque et le préfet penchent en faveur de Flavignac. Dans l'attente d'une solution, le second fait saisir la cloche de Texon et la fait déposer ... à la préfecture. Le tribunal de Saint-Yrieix condamne "les gens" de Texon à des peines correctionnelles. Chaque partie tente alors d'influencer la décision finale. Le 28 décembre 1848, le maire de Lavignac cherche à profiter du grand succès électoral remporté par le prince-président dans la région limousine. Il s'adresse à "Monsieur Louis-Napoléon Bonaparte, président du pouvoir exécutif et de l'Assemblée Nationale [sic]". La cloche est à Lavignac depuis plus de quarante ans, argue-t-il, avant de se référer habilement "à plusieurs lois et décrets impériaux" que n'a point modifiés la République, ainsi qu'à l'artible de la "constitution républicaine" qui consacre l'inviolabilité de la propriété. Il ne sera pas entendu.

Au début de l'année suivante, l'évêque de Limoges fait part de son pessimisme : il lui semble impossible de "pacifier les esprits des habitants de Texon qui ne reconnaîtront jamais le droit d'une autre localité sur leur cloche et attribueront toujours leur dépouillement à l'injustice". Il craint des voies de fait.

Le 19 mai 1849, le ministre tranche en faveur de Flavignac. La cloche de Texon quitte la préfecture pour un troisième clocher. La mesure aura au moins un avantage, remarque le ministre, celui de mettre fin "aux troubles dont l'ancienne cloche de Texon a été la cause entre les habitants de cette commune [lapsus révélateur] et ceux de Lavignac." Il ne nous dit pas si la décision a créé, comme il est probable, de nouvelles haines entre Lavignac et Flavignac. On peut, en effet, douter de la pacification des esprits à l'intérieur de ce triangle agité, depuis un demi-siècle par une querelle de clochers." (Extrait : Les cloches de la terre - par Alain Corbin - Albin Michel - 1994)

La fabrique de l'église succursale de Flavignac (Haute-Vienne) a demandé l'autorisation de se mettre en possession de la cloche de l'ancienne église de Texon, commune réunie d'abord à la succursale de Lavignac, et actuellement comprise dans la circonscription de la succursale de Flavignac, en exécution d'une ordonnance du 18 juin 1836.

Le conseil municipal de cette dernière commune, Mgr l'évêque de Limoges et M. le préfet de la Haute-Vienne ont pensé qu'il y avait lieu d'accueillir cette demande ; mais le conseil de fabrique et le conseil municipal de Lavignac se sont opposés à l'envoi en possession de la cloche, se fondant sur ce que la cloche de Texon avait été régulièrement attribuée à la fabrique de Lavignac.

Aux termes des décrets des 30 mai et 31 juillet 1806, les églises et presbytères supprimés, ainsi que les biens ayant autrefois appartenu à ces églises, ont été transférés aux fabriques des églises conservées. C'est en vertu de ces principes que la fabrique de Lavignac était devenue propriétaire de la cloche de l'ancienne église de Texon. Mais comme cette propriété n'avait été acquise qu'en raison de la réunion de la commune de Texon à la succursale de Lavignac, dès que cette réunion n'existe plus, l'effet doit cesser avec la cause qui l'a produit.
La fabrique de l'église de Flavignac, qui comprend dans sa circonscription la commune de Texon, est en droit de revendiquer la cloche en litige, d'après les textes mêmes des règlements invoqués d'abord par la fabrique de Lavignac, et sur les dispositions de l'ordonnance du 28 mars 1820, relative aux envois en possession de cette nature.

Il est d'ailleurs à remarquer que la cloche en litige n'était point nécessaire aux besoins du culte paroissial de l'église de Lavignac, tandis qu'elle pouvait être d'une grande utilité à Flavignac. En autorisant l'envoi en possession demandé, on mettait fin aux divisions et aux troubles dont l'ancienne cloche de Texon a été la cause entre les habitants de cette commune et ceux de Lavignac. C'est ce qui a été fait par l'arrêté présidentiel ci-après :

Le président, etc., sur le rapport de M. le ministre de l'instruction publique et des cultes, vu la délibération du 4 décembre 1848, par laquelle la fabrique de l'église succursale de Flavignac sollicite l'autorisation de se mettre en possession de la cloche de l'ancienne église de Texon, attribuée précédemment à la fabrique de l'église succursale de Lavignac, dont faisait d'abord partie la commune de Texon, qui a été depuis réunie à la succursale de Flavignac par ordonnance du 18 juin 1836 ; - Vu l'avis du conseil municipal de Flavignac ; - Vu la délibération du conseil de fabrique et du conseil municipal de Lavignac ; - Vu les avis de l'évêque de Limoges et du préfet de la Haute-Vienne ; - Vu l'arrêté du 7 thermidor an XI, les décrets des 30 mai et 31 juillet 1806, et l'ordonnance réglementaire du 28 mars 1820, arrête :

Art. 1er. La fabrique de l'église succursale de Flavignac (Haute-Vienne) est autorisée à se mettre en possession de la cloche de l'ancienne église de Texon, attribuée précédemment à la fabrique de l'église succursale de Lavignac, dont faisait d'abord partie la commune de Texon, qui a été depuis réunie à la succursale de Flavignac par ordonnance du 18 juin 1836.

Art. 2. Le ministre est chargé, etc.

Arrêté de M. le président de la République, du 23 juillet 1849.
(Bulletin des lois civiles ecclésiastiques - Tome premier - 1849)

Texon, paroisse de Flavignac, était une paroisse avant la Révolution et faisait partie de l'archiprêtré de la Meyze.

 

Pierre devant église

 

L'AUTEL TAUROBOLIQUE DE TEXON

A signaler près de l'ancienne église de Texon, la pierre sur laquelle on pose les cercueils avant les cérémonies funèbres. M. l'abbé Arbellot pense qu'il y a là un autel romain en granit, dont la face antérieure "offre les insignes des sacrifices païens (appelés Suovetaurilia) "tels que les têtes de boeuf, de porc et de brebis, le bâton augural, deux patères, etc. Ceci est d'autant plus curieux que le Limousin, pays essentiellement granitique, a été très long à se mettre à la sculpture ; il n'était pas outillé pour travailler une pierre si dure ... (Bulletin de la Société Les Amis des Sciences & Arts de Rochechouart - Tome XV - n°¨II - 1906)

 

Croquis autel taurobolique de Texon



INVENTAIRE 1906


"Inventaire des biens dépendant de la fabrique paroissiale de Flavignac, dressé en exécution de l'article 3 de la loi du 9 décembre 1905.

L'an mil neuf cent six, le 26 février, à une heure du soir, en présence de MM. de Laborderie, Maire de Flavignac - Bouchardie Emile, curé - Jarry, Président du bureau des marguilliers - Roussel Jean, au bourg de Flavignac - Sabourdy Pierre, à Flavignac - Dauriat, à Beyrand - Villoutreix Adrien, la Rebeyrolle.

Nous soussigné Coutheillas, Percepteur à Châlus, dûment commissionné et assermenté, spécialement délégué par le Directeur des Domaines à Limoges, avons procédé, ainsi qu'il suit, à l'inventaire descriptif et estimatif des biens de toute nature détenus par la fabrique paroissiale de Flavignac. ...

A 4 heures 1/2, nous nous sommes transporté à l'église de Texon qui est une espèce de grange - et ne contient
qu'un maître-autel en bois vermoulu surmonté d'une croix en bois : valeur (estimation) : 5,..
une cloche - valeur (estimation) : 50,..

Il m'a été déclaré qu'à chaque enterrement, on transportait chaises et accessoires nécessaires - on ne laissait rien à Texon.

... Rien de particulier - une foule de fidèles me suivait partout, mais aucune protestation. Je me suis retiré à 5 heures 1/2 - Au moment de l'inscription de chaque article, on me disait de mettre "don de M., de Mme - J'ai obtempéré à leur demande. (AD87 - 8 V 22 - page 5)

 

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LE PETIT CIMETIÈRE DE TEXON

 

 

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A Flavignac, différents objets ont été adjoints aux reliquaires dont un ensemble important provenant de la petite église de Texon. Ces éléments illustrent le mobilier liturgique d'une modeste église rurale à la fin de l'Ancien Régime. La très belle statue de saint Pierre (15e siècle) provient de la même église.

 

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Sainte-Catherine d'Alexandrie

 

Statue de sainte Catherine d'Alexandrie, du XVIIIe siècle, provenant de l'église de Texon sur la commune de Flavignac

 

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