LA MEILLERAYE-DE-BRETAGNE (44) - DOM ANTOINE - L'ABBAYE DE MELLERAY

LA MEILLERAYE DE BRETAGNE

Fondée au XIIe siècle par des moines cicterciens, l'abbaye de Melleray voit son église consacrée en 1183. La nef ajourée de hautes fenêtres cintrées et bordée d'un seul collatéral (l'autre a été démoli) conduit à un long transept roman. Le choeur, voûté en ogive et terminé par un chevet plat, ainsi que la façade, ont été reconstruits au XVe siècle.

Les bâtiments claustraux ont été édifiés au XVIIIe siècle, le côté ouest aux avant-corps latéraux surmontés de petits frontons date de 1761. Ils abritent, outre une importante bibliothèque, les cellules des religieux et des chambres d'hôtes. L'abbatiale, bâtiment très simple, au premier plan sur la gravure, au bord de l'étang, fut construite au début du XVIIIe siècle.

A la Révolution, après avoir servi quelques temps de monastère du District, l'abbaye est vendue en 1795 au négociant nantais Sylvain Pâris.

En 1817, des moines trappistes venus d'Angleterre s'installent à la Meilleraye sous l'autorité de Dom Antoine, ancien supérieur de la Trappe de Lulworth, seule maison qui subsistait après le décret de suppression des Trappistes de 1811.

L'expérience agricole menée avec succès à La Meilleraye peut être considérée comme capitale et pionnière pour l'économie du département. En effet, grâce à Dom Antoine, se développent ensemble sur les terres dépendant de l'Abbaye, la culture et l'élevage, l'entretien de l'outillage et de petites industries liées à la production. Une école d'agriculture fonctionne même, destinée à former les paysans de la région. En 1827, La Meilleraye ne compte pas moins de 175 moines et Dom Antoine est sollicité pour que l'abbaye participe à l'expérience métallurgique de Jouffroy d'Abbans, installé non loin, à la Jahotière.

Après le décret de dissolution de la communauté de Melleraye, en 1831, le monastère vit une crise aiguë et Dom Antoine s'engage dans une expérience politique "ultra" aux côtés de la duchesse de Berry.

L'amnistie permet enfin un retour à la vie normale.

Dom Antoine meurt en 1839. 

Toutes les vues du XIXe siècle de l'abbaye, outre les bâtiments conventuels et l'église, montrent l'activité agricole de ces moines paysans qui ont ouvert la voie à de nouveaux modes d'exploitation et furent relayés, dans leur action, par la création, en 1833, de l'école d'agriculture de Grandjouan à Nozay.

Extrait : L'échappée belle - sites et monuments de Loire-Atlantique - Catalogue par Claude Cosneau - Nantes - 1987

Dom Antoine : Anne-Nicolas-Charles Saulnier de Beauregard, prêtre docteur en théologie de la faculté de Paris, natif de Joigny, canton de Joigny, département de l'Yonne, fils de Charles-Esme Saulnier, Bailly et Prévôt de Joigny et de Marie-Marte Bazin - décédé en sa maison de l'abbaye, le 6 janvier 1839.