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La Maraîchine Normande
3 juin 2015

MÉAN (44) - 1930 - LES DERNIERS JOURS DU PONT DE MÉAN

LES DERNIERS JOURS DU PONT DE MÉAN

1930

Le fameux pont de Méan est en train de vivre ses derniers jours. L'évènement doit être marqué d'un caillou blanc, car le trop sinistre ouvrage d'art était un grand pourvoyeur de cimetières. Par une ironie macabre, il voisinait avec une nécropole, hérissée de croix. Les victimes du pont n'avaient pas grand chemin à parcourir pour atteindre leur dernière demeure.


Chose curieuse, au cours de son existence millénaire, le pont de Méan a toujours joui d'une réputation désastreuse. Marteville et Varin déclarent que Donges possédait deux ponts sur pilotis, l'un dans les marais et l'autre chevauchant la petite rivière du Bas-Brivet. Ils les attribuaient aux Romains. Celui du Bas-Brivet n'était autre que le pont de Méan. La commune de Montoir n'existait pas encore. Elle fut distraite du territoire de Donges et érigée en paroisse seulement au Xe siècle.


Le plus ancien document concernant le pont de Méan fut découvert par l'éminent et si modeste savant qu'est M. A. Galibourg. C'est la relation d'un voyage accompli en 1464 par plusieurs religieux, de Nantes à Guérande. Ils traversèrent le Brivet sur l'ouvrage ... d'un art douteux qui nous occupe présentement.


En 1713, le pont était en si mauvais état qu'un nouveau-né de Pinhouët, alors rattaché à la paroisse de Montoir, ne put être porté à l'église de cette localité pour y être baptisé. Quelques jours plus tard, deux boeufs, traînant une charrette, s'engagèrent sur ce passage délabré et dont la solidité, depuis longtemps, n'était plus garantie. Ils tombèrent sur un bateau occupé par deux pêcheurs. L'embarcation chavira sous l'avalanche. Un des pêcheurs se noya.


Le 5 octobre 1738, la situation est devenue intolérable. Les habitants de la région adressent une requête à "Nos Seigneurs des États de Bretagne", rassemblés en la bonne ville de Rennes, pour demander des "améliorations" au pont de Méan, "sur lequel on ne peut passer sans risquer sa vie". Il faut croire qu'en haut lieu on finit par s'inquiéter, car Orieux et Vincent nous apprennent que le seigneur de Donges a cessé de percevoir les droits de péage, parce qu'il n'a pas voulu contribuer aux frais du nouveau pont rebâti en pierres avec trois arches, en l'an 1745, sur l'emplacement du mauvais pont de bois.

 

pont de Méan 44


En décembre 1793, pour empêcher la marche, sur le Croisic, des Chouans, on coupa - incomplètement - l'arche établie vers le village de Bellevue. La restauration coûta 1.100 livres.


Que bien vite, on nous débarrasse de ce pont maudit.

Article de l'Ouest-Éclair - n° 11253 - 25 mai 1930

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