Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
19 mars 2015

ABBAYE SAINT-GEORGES DE RENNES (35) - SOEUR JEANNE-LOUISE-FRANÇOISE NOUËL DE LA VILLE-HULIN

Abbaye Saint-Georges Rennes 1840

 

Cette religieuse de l'abbaye Saint-Georges de Rennes, s'était réfugiée dans sa famille, au château de la Ville-hulin, en Pordic (Côtes-du-Nord). Là, elle s'enferma dans une chambre, refusant de communiquer avec personne et recevant ses repas par un petit guichet pratiqué dans la porte. Revêtue de son costume de Bénédictine, la pieuse religieuse continua de suivre, autant qu'il lui était possible le règlement de son ordre. Malgré sa vie retirée et consacrée à la prière, elle ne tarda pas à être dénoncée par les "purs" de Pordic qui demandèrent son arrestation.


Le 14 juillet 1794, la garde nationale envahit la Ville-hulin et força la cellule de la religieuse. Celle-ci priait tout en faisant tourner son rouet.
"Que fais-tu là, lui demanda-t-on ? - Je sers mon Dieu ! - Tu es royaliste ? - J'aime mon Roi !"
Et elle ajouta : "S'il n'avait fallu que ma vie pour sauver mon Roi, il vivrait encore. - Eh bien ! lui répondit-on, tu vas le voir, ton Roi !" Et on l'emmena à Saint-Brieuc.


Le 16 juillet, elle comparaissait devant le tribunal criminel de Saint-Brieuc, présidé par le citoyen Le Roux, ancien procureur fiscal de Mgr Le Mintier, évêque de Tréguier, et oncle de Madame de la Ville-hulin.


Devant les juges, la Bénédictine montra un grand sang-froid et une grande énergie. Elle déclara n'avoir fait aucun serment à une république qu'elle ne connaissait pas. A la question,  "Désirerais-tu voir régner Louis XVII ?" Elle répondit par une autre question à l'ancien ami de son oncle : "Le désireriez-vous, Monsieur ?" Elle renouvela son propos : "S'il avait été nécessaire de donner ma vie pour empêcher mon Roi de périr, je l'aurais fait." Enfin à la dernière question : "Tu désirerais donc revoir renaître la religion catholique, apostolique et romaine, et le rétablissement de la royauté ?" Elle fit cette énergique réponse : "Oui, je crois que l'un ne peut pas aller sans l'autre." (Son avocat voulut lui faire dire qu'on l'avait mal comprise, quelle avait répondu aux commissaires "J'aime mon rouet", et non "J'aime mon roi", elle repoussa ce conseil).


La cause était entendue, l'attentat était patent : Madame Jeanne Nouël de la Ville-hulin fut condamnée à la peine de mort, pour avoir "tenu des propos tendant au rétablissement de la royauté, en disant que s'il n'aurait fallu que perdre la vie pour son roi, il existerait encore."

Quelques heures après, l'héroïque fille de Saint-Benoît, chantant le Salve Regina, montait sur l'échafaud dressé sur la place dite de la liberté. Elle était âgée de 36 ans.

Extrait : Charles Robert de l'Oratoire de Rennes - L'Abbaye de Saint-Georges de Rennes et La Révolution - Revue de Bretagne et de Vendée - Tome XXIV - 6ème livraison - Décembre 1900

 

religieuse

 

La dernière abbesse de l'Abbaye Saint-Georges fut Julie Bareau de Girac.

 Liste des religieuses  présentes en 1791 :

Sœur Margueritte de Lesquen, prieure – Sœur Renée de Launay – Sœur Françoise Hingant de St Maur – Sœur Thérèse de Boisboissel – Sœur Angélique de Ravenel – Sœur Bonne Hingant – Sœur Françoise Pioger – Sœur Françoise de la Moussaye -  Sœur Françoise Bonin – Sœur Anne de la Forest – Sœur Anne Leziart – sœur Marie de la Noé – Sœur Anne Pioger – Sœur Anne Noël – Sœur jeanne Nouël – Sœur Angélique Picot – Sœur Françoise du Rocher – Sœur Marie Pioger – Sœur sainte le Daën – Sœur Emilie Pioger – Sœur Ursule le Limonnier – Sœur Mathurine Lamour -  Sœur margueritte du Plessis, novice – Sœur Françoise Jouneau, novice – Sœur Rose du Plessix, postulante.

    Sœurs converses :

Sœurs Ursule Jarnier, Magdeleine Forest, Charlotte Lucas, Françoise Aubry, Dorotée Andrée, Hélène Fablet, Marie Jeanne Ladohier, Anne Sauvé, Margueritte Legendre, Marthe le Saige.

Publicité
Commentaires
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité