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La Maraîchine Normande
21 février 2015

TROYES (10) - FRANÇOIS-NICOLAS SOURDAT - CHARLES-PHILIPPE SOURDAT, DIT CARLOS

PORTRAIT François-Nicolas Sourdat

acte naissance François-Nicolas Sourdat

 

FRANÇOIS-NICOLAS SOURDAT (1745-1807) - né à Troyes, paroisse Sainte-Madeleine, le 15 juillet 1745, fils de Maître Bonaventure-Nicolas Sourdat, avocat en Parlement, et de Dame Catherine-Françoise Doé de Craney ; lieutenant-général de police à Troyes avant la Révolution, royaliste ardent qui en 1793 brigua le périlleux honneur de défendre Louis XVI, et publia deux mémoires en faveurs du feu roi prisonnier. Il échappa, on ne sait comment à la Terreur parisienne, fut incarcéré à Troyes où il était revenu, relâché après Thermidor, mêlé aux agitations royalistes de l'époque directoriale, de nouveau arrêté sous le consulat, puis remis en liberté. Il devait mourir juge de paix à Étampes en 1807. (Revue d'histoire moderne - Tome IX - 1934)

 

François-Nicolas Sourdat

 

 

LE COLONEL SOURDAT

Charles-Philippe SOURDAT, dit Carlos, né à Troyes en 1776 [12 juillet, paroisse Sainte-Madeleine], était par conséquent trop jeune pour suivre ses compatriotes dans l'émigration. Mais issu d'une famille de royalistes dévoués, il ne servit pas moins avec ardeur, dès les premières années de la République, la cause des Bourbons déchus, dont il devint l'un des agents les plus actifs à l'intérieur. En 1796, il se rendit dans la Vendée, ou, pour mieux dire, dans le pays occupé par les chouans. Deux de leurs chefs les plus renommés, Rochecotte et ensuite Bourmont le prirent pour aide-de-camp. En 1797, impliqué dans la conspiration de La Villeurnoy, il fut acquitté par le tribunal militaire de Paris.

 

 

 

acte naissance Charles-Philippe Sourdat

[DIRECTOIRE EXÉCUTIF - ARRÊTÉ DU 19 GERMINAL, AN 5

 

Le Directoire exécutif, vu le jugement du conseil de guerre permanent de la 17e division militaire, en date du 18 de ce mois, qui, faisant droit sur l'accusation d'embauchage intentée contre André-Charles  BROTTIER, Thomas-Laurent-Madelene DUVERNE DE PRAILE (désigné au commencement de la procédure sous le nom de Théodore DUNAN), Charles-Honorine BERTHELOT DE LA VILLEURNOY, Frédéric-Charles-Guillaume-Léonard POLY, Charles-Philippe SOURDAT et autres, déclare les quatre premiers coupables du crime à eux imputé, comme la peine de mort par eux encourue en celle de la réclusion ; savoir : pour BROTTIER et DUVERNE DE PRAILE, pendant dix ans ; pour POLY, pendant cinq ans ; et pour BERTHELOT DE LA VILLEURNOY, pendant un an, et acquitte Charles-Philippe SOURDAT (se disant sans profession, et domicilié à Saint-Méry, département de Seine-et-Oise), ainsi que les autres co-prévenus ... (Extrait : Journal des débats et des décrets ... - Volume 87 - 1797)]

On dit que Sourdat joua un rôle dans l'évasion du capitaine anglais Sidney-Smith, de la prison du Temple, et dans l'enlèvement du sénateur Clément de Ris, près de Tours, sous le Consulat.

Quant la pacification complète de la Vendée et l'affermissement du gouvernement impérial eurent ôté tout espoir aux royalistes, Sourdat fit taire ses affections et prit du service dans l'armée napolitaine sous les règnes de Joseph et de Murat. S'étant distingué à la prise de l'île de Capri, en 1808, il est nommé chef d'escadron, fait en cette qualité la campagne de Russie, en 1812, dans le corps d'armée italien du prince Eugène. Prisonnier à Danzig, en 1813, il rentre en France après la Restauration. Le Gouvernement Royal l'admet dans l'armée française, mais avec un grade inférieur.

Au retour de Napoléon en 1815, il se trouvait à Besançon, sous les ordres de son ancien chef Bourmont. A l'exemple de ce général, il reste sous le drapeau tricolore et marche à la frontière, mais pour passer à l'ennemi la veille de la bataille de Fleurus, et pour rejoindre le roi à Gand. - Pour prix de ce dernier service, le Gouvernement Royal accorda à Sourdat un avancement que sa vie aventureuse avait longtemps retardé. Il fit la campagne d'Espagne de 1823, avec le titre de colonel, et continua d'être employé jusqu'à la révolution de Juillet. Il est mort à Dijon en 1847. (Il sortait à peine de l'enfance lorsque Grosley, à qui sa gentillesse avait plu - et sans autre motif -, en fit son légataire universel).

Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts du département de l'Aube - Tome VII - deuxième série - N° 37 à 40 - Année 1856

CARLOS SOURDAT : UN ÉPISODE ...

En dépit de nos préférences personnelles, nous devons quelque respect à la mémoire de ceux qui ont vécu à l'âge d'homme, de 1790 à 1830, sans changer d'attitude. Tant d'hommes politiques ou privés ont alors retourné leur veste par intérêt que le seul fait d'avoir suivi toujours la même voie est un premier mérite. Ce fut, entre autres, celui du Chouan Carlos Sourdat, dont M. le baron Le Menuet de la Jugannière nous compte l'histoire, à l'aide de documents inédits, avec une sympathie non dissimulée et même enthousiaste (Firmin-Didot, éditeur).

Un rapport de police nous décrit Carlos "petit, chétif, le teint brun, les cheveux et les sourcils noirs, les yeux de braise ; âme candide et coeur résolu". A la vérité, il avait de qui tenir. Son père, lieutenant de police à Troyes, s'était proposé pour prendre la défense de Louis XVI devant la Convention. Il y fallait quelque courage. C'est Malesherbes qui fut choisi, mais le geste reste chevaleresque. Carlos suivit les traces de son père, et de la chouannerie à la Restauration, qui le fit colonel et officier de la Légion d'honneur, il défendit toujours la royauté légitime, tentant même, sous le Directoire, de corrompre Barras et passant, sous l'Empire, cinq ans en prison.

Dans cette vie mouvementée et toujours droite - les rapports de police attestent que le chouan incorrigible "avait toute la confiance du roi et des conspirateurs" - nous relevons un curieux épisode : la compromission de Carlos Sourdat dans le complot Brotier, qui échoua piteusement en 1796, grâce à la dénonciation faite par le colonel Malo, commandant des forces de police parisienne, imprudemment mis au courant. Dès l'arrestation des agents royaux, la soeur de Duverne de Praile, un des conjurés, appelle Carlos à l'aide de toute urgence. En effet, le maire de Calais, Leveu, est en possession d'une lettre de change de quatre-vingt mille livres, à l'adresse de l'Agence royale. Cette somme vient d'Angleterre. Il faut absolument entrer en possession de cette lettre de change avant que Leveu ait appris l'arrestation de Duverne de Praile ; en effet, sitôt la nouvelle parvenue, le maire de Calais remettait la somme à la police. Mais il faut faire vite, car la nouvelle de l'arrestation vient de partir par le courrier officiel.

Sans perdre un instant, Carlos saute en selle et s'élance, bride abattue ; il lui faut devancer le courrier officiel. Il réussit dans cette tâche malaisée ; exténué, il gagne Calais quelques heures avant le courrier, se présente chez le maire avec la lettre de Mme Duverne de Praile. Tant de célérité aura été vaine. Le maire de Calais ne veut délivrer la somme que contre une lettre de Duverne de Praile lui-même, ou plutôt de Dunan, nom de guerre du conspirateur. Tandis que Carlos discute et tergiverse le courrier officiel arrive. Tout est découvert. Leveu arrête immédiatement notre estafette bénévole.

Devant le conseil de guerre, il se défendit avec ténacité, affirmant contre l'évidence ignorer tout du complot et avoir été chargé de toucher les 80.000 livres à Calais pour le compte personnel de Mme Duverne de Praile. Son procès prend mauvaise tournure ; d'anciens chouans vendus à la police, viennent témoigner contre lui et dénoncer son rôle actif dans la chouannerie. Le capitaine Hervo prononce un sévère réquisitoire : "L'accusé Sourdat a été parfaitement reconnu par deux témoins, comme le messager le plus adroit et le plus expéditif qu'employèrent jamais les chefs des rebelles et il mérite toute leur confiance pour le zèle et l'activité qu'il déploya dans toutes les missions dont il fut chargé. Pour assurer la conspiration, il fallait de l'or ; sans cela, c'était chimère. Le Cabinet britannique était chargé d'en fournir. Sourdat pourrait bien être considéré comme un de ses agents et le complice des premiers accusés.". Son avocat plaida l'innocence et affirma que Carlos ignorait tout du complot. Sa jeunesse sans doute attendrit ses juges, il fut acquitté.

Cependant, le même jour, un arrêté du Directoire ordonne son incarcération au Temple, en compagnie des condamnés, sous la nouvelle inculpation de "conspiration". Barras, on le voit, connaissait son homme et veillait. Mais, prévenu à temps, Carlos se sauva, se cacha et ne revint pas au Temple, si ce n'est trois mois plus tard, pour participer à l'évasion du Commodore Sidney Smith ... Mais ceci est une autre histoire.

Georges Mongredien

Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques - 1932 - A11 - N531

 

SERMENT SOURDAT

ÉTATS DE SERVICES DE CHARLES-PHILIPPE SOURDAT, DIT CARLOS

- Lieutenant, Capitaine dans les Armées Royales de l'Ouest, de 1793 à 1801,
- Envoyé par le Gouvernement Français dans le Royaume de Naples, comme Capitaine aide-de-Camp du Général Vintimille de Luques, février 1806,
- Confirmé Capitaine aide-de-camp, 10 juillet 1806,
- A la mort de son Général, nommé à l'État-major du Corps d'armée commandé par le Maréchal Masséna, 20 septembre 1806,
- Nommé Capitaine au 1er Régiment Napolitain, infanterie légère, et détaché comme aide-de-camp du Général Compère, 5 juin 1807,
- Adjoint à l'État-Major général de l'Armée, 31 mars 1808,
- Chef d'Escadron, 22 avril 1809,
- Chef de l'État-major de la 4e Division Militaire, 5 août 1809,
- Chef de l'État-Major de la 1ère, 1er mars 1812,
- Nommé Aide de camp du Lieutenant Général Detréa (?), commandant les troupes Napolitaines destinées pour la Campagne de Russie, 6 mai 1812,
- Adjudant Général, 10 août 1814,
- Réadmis au Service de France avec le grade de Lieutenant-Colonel, 21 janvier 1816,
- Adjoint à l'État-Major de la Place de Paris, 18 septembre 1816,
- Nommé au Corps Royal de l'État-Major, 27 mai 1818,
- Chef de l'État-Major de la 18e Division Militaire, 10 décembre 1818.
S'est trouvé au siège de Gaëte, à toutes les actions un peu remarquables dans les Calabres et dans le Cilinte, 1806 et 1807 ; Cité parmi les officiers qui se distinguèrent à la prise de l'île de Caprée sur les Anglais, il fut décoré le 15 novembre 1808 de l'Ordre Royal des Deux-Siciles ; a fait la Campagne de Russie 1812, 1813, 1814 ; a eu dans une sortie de Dantzik deux chevaux tués sous lui le 5 mars 1813.

 

Retraite de Russie - J

 

 

CHARLES-PHILIPPE SOURDAT, dit CARLOS est décédé à Dijon, le 23 décembre 1847, à l'âge de 71 ans.

CHEVALIER DE L'ORDRE ROYAL ET MILITAIRE DE SAINT-LOUIS, (11 juin 1816)
OFFICIER DE L'ORDRE ROYAL DE LA LÉGION D'HONNEUR
DÉCORÉ DE L'ORDRE ROYAL DES DEUX-SICILES
CHEVALIER DE L'ORDRE DE FERDINAND D'ESPAGNE.

 

 

acte décès Charles-Philippe Sourdat Dijon

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Commentaires
S
Selon fns, lecteur de ce blog : "ce n'est pas Carlos qui a franchi les lignes ennemies derrière Bourmont à la veille de Waterloo, mais son frère Bernard Sourdat qui était capitaine."
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La Maraîchine Normande
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